Eruption du Kilauea (Hawaii): Dernières informations // Latest news

7 heures (heure française): L’éruption se poursuit mais la situation semblait moins inquiétante dans la soirée du 28 mai à Lower Puna.
La coulée de lave issue de la fracture n° 8 a atteint Pohoiki Road  mais a cessé de progresser quand l’activité au niveau de la  fracture a diminué brusquement.
Quelques fractures se sont réactivées brièvement pendant la journée. Au cours d’un survol en début d’après-midi du 28 mai, les scientifiques du HVO ont pu voir que les fractures  8, 18, 20, 22, 6/13 et 7/21 s’étaient réactivées ; les fractures 7 et 21 montraient les fontaines de lave les plus importantes. Toutefois, ces différentes fractures n’ont pas émis suffisamment de lave pour qu’elle atteigne la côte, de sorte que les deux entrées dans l’océan sont beaucoup plus discrètes. Seule une petite coulée résiduelle pénétrait dans l’océan au niveau du chenal le plus à l’est.
Au sommet du Kilauea, l’Overlook Crater dans l’Halema’uma’u continue d’émettre des panaches de cendre par intermittence. Comme prévu, les alizés ont faibli, de sorte que des retombées pourraient se produire dans les localités situées sur la zone sommitale du volcan.
Source: HVO.

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12 heures (heure française): Dans leur dernière mise à jour publiée à 23h00 (heure locale) le 28 mai 2018, les géologues du HVO signalent qu’une coulée de lave pahoehoe avance rapidement vers le nord le long de Luana Street. Vers 22h00 (heure locale) le 28 mai, le front de coulée se trouvait à moins de 300 mètres de Kahukai Street. La lave avance à une vitesse d’une vingtaine de mètres par heure vers le nord-est. Un survol de la zone en début de soirée a permis de constater que les fractures 16, 18, 22, 13 et 20 étaient actives, avec une coulée vers le sud à partir des fractures 16 et 18.
Des cheveux de Pele provenant de la fontaine de lave de la fracture n° 8 sont transportés par le vent. Il est demandé aux habitants d’éviter autant que possible l’exposition aux cheveux de Pele qui peuvent provoquer une irritation de la peau et des yeux, de la même façon que les cendres volcaniques.
Les responsables de la Protection Civile demandent à toute personne résidant dans le secteur de Pomaikai Street E de partir immédiatement. Il est rappelé au public que les habitants proches de l’éruption doivent quitter la zone pour éviter de se trouver isolés par la coulée. La protection Civile fait du porte à porte dans les rues concernées. Les centres d’hébergement de Pahoa et de Keaau, ainsi que la Sure Foundation Church sont ouverts.

Je profite de cette note pour saluer – Aloha ! – les personnes du District de Puna qui ont pris contact avec moi pour être informées sur l’évolution de l’éruption au début du mois de mai, quand des bornes Internet n’avait pas encore été installées dans les centres d’hébergement. Les informations que je recevais à cette époque du HVO et de la Protection Civile ont permis à ces personnes de mieux connaître le déroulement de l’éruption. Je les remercie de leur confiance. Mahalo !

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20 heures (heure française): L’information la plus importante publiée par le HVO dans son bulletin du mardi 29 mai 2018 au matin concerne la Fracture n° 8 qui s’est réactivée hier après-midi avec des fontaines atteignant 60 mètres de hauteur qui ont alimenté une coulée de lave qui se déplaçait vers le nord-est. Cette coulée avançait par-dessus la coulée déjà émise la veille par cette même Fracture n° 8 ; elle a ensuite progressé en terrain découvert et traversé Pohoiki Road vers 5h00 mardi matin. À 7h00, la lave avançait le long de la bordure nord d’une ancienne coulée émise par la Fracture n° 7, en direction de la route d’accès à la centrale géothermique PGV.
La Highway132 est fermée entre le Lava Tree State Park et Four Corners en raison d’une coulée de lave qui s’approche rapidement de la route. Il est conseillé à la population d’éviter cette zone. Beach Road est désormais le seul accès possible à Lower Puna.
Des observations effectuées mardi matin confirment également la poursuite d’une faible activité des fractures 18, 19 et 20. La fracture n° 18 émet des coulées de lave qui avancent en chenal et ont parcouru environ un tiers du parcours (environ 2 km) vers la côte.
Des cheveux de Pele provenant des fontaines de lave de la Fracture n° 8 sont emportés par le vent et retombent à l’ouest de la fracture. Lundi soir, on signalait des cheveux de Pele à Pahoa. Comme je l’indiquais précédemment, il est demandé aux habitants d’éviter au maximum l’exposition à ces particules volcaniques.
En ce qui concerne le sommet du Kilauea, une explosion dans le cratère de l’Halemaumau le 28 mai dans la soirée a généré un panache de cendre de 4.500 mètres de hauteur. Les alizés soufflent faiblement vers le nord-ouest et des retombées de cendre peuvent affecter les secteurs de Volcano et de Pahala.
Source: HVO.

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7:00 a.m. (French time): The eruption continues but the situation looks less worrying on the evening of May 28th in Lower Puna.

The lava flow from Fissure 8 reached Pohoiki Road but stalled as the fissure’s activity abruptly diminished.

A few fissures reactivated briefly during the day. During an overflight in the early afternoon of May 28th, HVO scientists could see that fissure 8, 18, 20, 22, 6/13, and 7/21 reactivated with Fissure 7/21 having the highest fountains. The reactivated fissures have not yet erupted enough lava to reach the coast so the two ocean entry sites were relatively inactive. Only a minor ooze of residual lava was entering the ocean from the Eastern channel.

Ash continues to erupt intermittently from the Overlook Crater within Halema’uma’u at Kilauea’s summit. Winds have weakened and shifted in direction so that ashfall could occur in communities around the summit area.

Source: HVO.

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12:00 p.m.(French time) : In their latest update released at 11:00 p.m. (local time) on may 28th, HVO geologists report a fast-moving pahoehoe lava flow that moved north along Luana Street. As of 10:00 p.m. (local time) on May 28th, the flow front had reached within 300 metres of Kahukai Street. The flow is travelling an estimated 20 metres per hour to the northeast. An overflight early in the evening showed that Fissures 16, 18, 22,13, and 20 were active, with a flow moving south from Fissures 16/18.
Pele’s hair from vigorous fountaining of Fissure 8 is being transported downwind. Residents are urged to minimize exposure to Pele’s hair which can cause skin and eye irritation similar to volcanic ash.
Civil Defense officials warn anyone in the area from Pomaikai Street east to leave the area immediately. They remind the public that residents close to the eruption need to leave the area to avoid being isolated by the flow. Authorities are going door to door on the affected streets. Shelters at the Pahoa and Keaau community centres and at the Sure Foundation Church are open.

I’d like to take advantage of this post to say Hello – Aloha!- to the persons of the Puna District who got in touch with me to be informed about the evolution of the eruption in early May when Internet terminals had not yet been installed in the shelters. The information I was receiving from HVO and Civil Defense helped these people to better understand the evolution of the eruption. I thank them for their confidence. Mahalo!

Voici une photo de la coulée émise par la fracture n° 8 le 28 mai au matin, avant que l’activité diminue de manière significative plus tard dans la journée. On remarquera la fontaine de lave à la source (Crédit photo: USGS)

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8:00 p.m. (French time): The most important information released by HVO in the early morning of Tuesday, May 29th, 2018 mostly concerns Fissure 8 which reactivated yesterday afternoon and was fountaining to heights of 60 metres at times and feeding a lava flow that was travelling to the northeast. That flow moved atop the Fissure 8 flow that was active the previous night, passing on to open ground and crossing Pohoiki Road at about 5:00 a.m. on Tuesday morning. At 7:00 a.m., lava was advancing along the north margin of a previous lava flow from Fissure 7 toward the PGV access road.

Highway 132 is being shut down between Lava Tree State Park and Four Corners, due to a fast-moving lava flow approaching the highway. Everyone is advised to avoid the area. Beach Road is the only access into Lower Puna.

Visual observations early Tuesday morning also confirm continued weak activity at Fissures 18, 19, and 20. Fissure 18 has produced channelized flows which have advanced about one-third of the way (about 2 km) toward the coast.
Pele’s hair from lava fountaining at Fissure 8 is being transported downwind and falling to the west of the fissure. On Monday night, there were reports of Pele’s hair falling in Pahoa. As I put it before, residents are urged to minimize exposure to these volcanic particles.

As far as the summit of Kilauea is concerned, an ash eruption at Halemaumau Crater on May 28th in the evening produced an ash plume 4,500 metres in the air. Light winds are blowing toward the northwest and ashfall may affect the Volcano and Pahala areas.

Source: HVO.

Voici une vidéo impressionnante de l’éruption réalisée le 28 mai 2018. On distingue en particulier les puissantes fontaines de lave émises par la fracture n° 8:

Quand la mer monte… (suite) // When the sea rises… (continued)

Un article récemment paru sur le site du National Geographic montre à quoi ressemblerait le monde si la glace continentale venait à fondre. La combustion d’énergies fossiles et la hausse des gaz à effet de serre qu’elle provoque favorise le réchauffement climatique et pourrait conduire à la fonte de la glace polaire ainsi que celle des sommets des montagnes, un scénario qui conduirait à une hausse du niveau de la mer de plus de 65 mètres.

Les cartes proposées par le National Geographic sur son site web (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/voici-quoi-ressemblerait-le-monde-si-la-glace-continentale-venait-fondre)

montrent le monde tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il serait si toute la glace continentale avait fondu et s’était déversée dans la mer, avec de nouveaux littoraux pour nos continents et les mers intérieures.

Il y a plus de deux millions de mètres cubes de glace sur Terre, et certains scientifiques affirment qu’il faudrait plus de 5 000 ans pour qu’elle fonde dans son intégralité. Si nous continuons à produire du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, il y a de fortes chances que nous créions une planète dépourvue de glace, avec une température moyenne avoisinant les 26°C au lieu des 14°C actuels.

En Europe, Londres ne serait plus qu’un souvenir et Venise serait reconquise par la mer Adriatique. D’ici des milliers d’années, dans ce scénario catastrophique, les Pays-Bas auront depuis longtemps capitulé face à l’invasion de la mer, et la majeure partie du Danemark aura également disparu. Entre-temps, les eaux grandissantes de la Méditerranée décupleront le niveau de la mer Noire et de la mer Caspienne.

En Amérique du Nord, toute la façade atlantique disparaîtrait, de même que la Floride et la côte américaine du Golfe du Mexique. En Californie, les collines de San Francisco deviendraient un archipel et la Vallée Centrale une baie géante. Le Golfe de Californie s’étendrait jusqu’au nord, au-delà de la latitude de la ville de San Diego qui  n’existerait plus.

En Amérique du Sud, le bassin amazonien au nord ainsi que le bassin du Rio Paraguay au sud deviendraient des criques de l’Atlantique, rayant de la carte Buenos Aires, le littoral uruguayen ainsi qu’une grande partie du Paraguay.

Comparée aux autres continents, l’Afrique ne perdrait pas autant de terres au profit des océans, mais la hausse des températures pourrait rendre une grande partie de son territoire inhabitable. En Egypte, les villes d’Alexandrie et Le Caire seront submergées par une mer Méditerranée intrusive.

En Asie, la Chine et ses 600 millions d’habitants sera inondée, tout comme le Bangladesh et ses 160 millions d’habitants, ainsi qu’une grande partie des régions côtières de l’Inde.

Essentiellement désertique, l’Australie s’enrichirait d’une nouvelle mer intérieure mais se verrait dépossédée d’une grande partie de sa bande côtière où vivent actuellement quatre Australiens sur cinq.

Antarctique : La calotte glaciaire de l’Antarctique oriental est si vaste – elle représente les quatre cinquièmes de la toute la glace terrestre – que sa fonte semble inconcevable. Il est pourtant peu probable que ce mastodonte survive au retour d’un climat d’Éocène. L’Antarctique occidental est une région fragile du fait qu’une grande partie du continent repose sur un substrat rocheux situé sous le niveau de la mer. Comme je l’ai indiqué précédemment, le réchauffement de l’océan fait fondre la glace flottante par en dessous, entraînant un affaissement de cette dernière. Depuis 1992, l’Antarctique occidental a enregistré, en moyenne, une perte nette de 65 millions de tonnes de glace par an.

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A recent article on the National Geographic website shows what the world would look like if continental ice were to melt. The burning of fossil fuels and the rise in greenhouse gases it causes promotes global warming and could lead to the melting of polar ice as well as to mountain tops, a scenario that would lead to a rise in the level of the seas by more than 65 metres.
The maps proposed by the National Geographic on its website (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/voici-quoi-ressemblait-le-monde-si-la-glace-continentale-venait-fondre)
show the world as it is today and as it would be if all the continental ice happened to melt and spill into the sea, raising its level by more than 65 metres, with new shorelines for our continents and inland seas.
There are more than two million cubic metres of ice on Earth, and some scientists say it would take more than 5,000 years for it to melt completely. If we continue to produce carbon dioxide in the atmosphere, there is a good chance that we will create an ice-free planet with an average temperature of ebout 26°C instead of the current 14°C.
In Europe, London would be nothing more than a memory and Venice would be reconquered by the Adriatic Sea. Thousands of years from now, in this catastrophic scenario, the Netherlands would have capitulated to the invasion of the sea, and most of Denmark would have disappeared as well. Meanwhile, the growing waters of the Mediterranean would increase the level of the Black Sea and the Caspian Sea.
In North America, the entire Atlantic coast would disappear, as would Florida and the American coast of the Gulf of Mexico. In California, the hills of San Francisco would become an archipelago and the Central Valley a giant bay. The Gulf of California would extend to the north, beyond the latitude of the current city of San Diego that would no longer exist.
In South America, the Amazon basin in the north as well as the Río Paraguay basin in the south would become creeks of the Atlantic, scratching from the map Buenos Aires, the Uruguayan coast as well as a large part of Paraguay.
Compared to other continents, Africa would not lose as much land to the oceans, but rising temperatures could make much of its territory uninhabitable. In Egypt, the cities of Alexandria and Cairo would be submerged by an intrusive Mediterranean Sea.
In Asia, China and its 600 million inhabitants wouldl be flooded, as well as Bangladesh and its 160 million inhabitants, as well as a large part of the coastal regions of India.
Essentially a desert, Australia would get a new inland sea but would be dispossessed of much of its coastal strip where currently four out of five Australians live.
Antarctica: The East Antarctic ice sheet is so huge – it is four-fifths of all the land ice – that its melting seems inconceivable. It is unlikely, however, that this behemoth will survive the return of an Eocene climate.
West Antarctica is a fragile region because a large part of the continent lies on a bedrock.beneath sea level. As I explained earlier, warming ocean temperatures are melting the floating ice from below, causing it to subside. Since 1992, West Antarctica has recorded, on average, a net loss of 65 million tons of ice per year.

L’Europe avant et après la fonte intégrale de la glace dans le monde. Les autres cartes se trouvent sur le site du National Geographic.