Vers la mort des glaciers des sources du Nil // The glaciers at the sources of the Nile are dying

Le 24 novembre 2021, j’ai rédigé sur ce blog une note à propos de la fonte des petits glaciers et son impact sur notre société. J’expliquais que « le recul des glaciers est visible en Afrique, à la frontière de l’Ouganda et de la République Démocratique du Congo, où les pics déchiquetés des monts Rwenzori s’élancent dans le ciel au-dessus d’une jungle verdoyante. Ces montagnes hébergeaient autrefois plus de 40 glaciers; moins de la moitié d’entre eux subsistaient en 2005, et la fonte se poursuit. Les glaciologues pensent que le dernier des glaciers de ces montagnes pourrait disparaître d’ici 20 ans. La disparition sera source de problèmes pour l’Ouganda, qui tire près de la moitié de son électricité de l’hydroélectricité, avec des centrales qui dépendent du débit d’eau constant des glaciers du Rwenzori. »

Un article paru fin avril 2022 sur le site web « Altitude » confirme cette disparition annoncée des glaciers du Rwenzori. Massif montagneux majeur d’Afrique, le Rwenzori a longtemps été considéré comme une des sources du Nil. Aujourd’hui, le massif est en train de perdre son dernier glacier, donc beaucoup plus tôt que prévu dans la note sur mon blog.

Les pics du Rwenzori dépassent les 5.000 mètres et ils étaient recouverts de glaciers il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, ils se sont réduits comme peau de chagrin et les scientifiques affirment que ce n’est qu’une question de mois avant une disparition totale de ces glaciers. Les derniers recoins glacés devraient avoir définitivement disparu en 2025. Les hypothèses les plus optimistes ne tablent pas au-delà de 2040. Sur les trois montagnes du massif qui abritaient des glaciers, deux d’entre elles – les Monts Baker et Speke – n’en ont déjà plus. Les dernières glaces subsistent encore sur le Mont Stanley.

L’article paru sur le site « Altitude » ajoute que le recul des glaciers n’est pas la seule manifestation du changement climatique dans la région. Un incendie majeur en 2012 a ravagé toute une partie de la végétation au pied de la montagne. Les années suivantes, des inondations ont obligé les agriculteurs à adapter leurs cultures.

Comme écrit plus haut, la disparition des glaciers du Rwenzori va entraîner des problèmes pour l’Ouganda qui tire près de la moitié de son électricité de l’hydroélectricité. il est bien évident que si les glaciers disparaissent, il n’y aura plus d’eau pour faire fonctionner les turbines dans les centrales hydroélectriques.

Source: Altitude.

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On November 24th, 2021, I wrote a post on this blog about the melting of small glaciers and its impact on our society. I explained that « the retreat of glaciers can be seen in Africa, on the border of Uganda and the Democratic Republic of Congo, where the jagged peaks of the Rwenzori mountains jut into the sky above a green jungle. These mountains were once home to more than 40 glaciers, but fewer than half of them remained in 2005, and the melting continues. Glaciologists believe that the last of the glaciers in these mountains could disappear within 20 years. The disappearance means trouble for Uganda, which gets nearly half of its electricity from hydroelectricity, with power stations that depend on the constant flow of water from the Rwenzori glaciers. »
An article published at the end of April 2022 on the « Altitude » website confirms this announced disappearance of the Rwenzori glaciers. A major mountain range in Africa, the Rwenzori has long been considered one of the sources of the Nile. Today, the massif is losing its last glacier, much sooner than expected in the note on my blog.
The Rwenzori peaks exceed 5,000 meters and they were covered with glaciers not so long ago. Today they have shrunk to a trickle and scientists say it is only a matter of months before these glaciers disappear completely. The last frozen corners will probably have definitively disappeared by 2025. The most optimistic hypotheses do not expect beyond 2040. Of the three mountains of the massif which housed glaciers, two of them – Mounts Baker and Mount Speke – already have none of them. The last ice still remains on Mount Stanley.
The article published on the « Altitude » website adds that the retreat of glaciers is not the only evidence of climate change in the region. A major fire in 2012 destroyed much of the vegetation at the foot of the mountain. In the following years, floods forced farmers to adapt their crops.
As written above, the disappearance of the Rwenzori glaciers will cause problems for Uganda, which draws almost half of its electricity from hydroelectricity. It is quite obvious that if the glaciers disappear, there will be no more water to run the turbines in the hydroelectric power stations.
Source: Altitude.

Vue sur le Rewenzori (Source: Wikipedia)

La fonte des petits glaciers et son impact sur notre société // Small glacier melting and its impact on our society

Yahoo News a relayé un article initialement publié par l’agence de presse Associated Press sur les conséquences de la fonte des petits glaciers sur le tourisme, l’alimentation électrique et d’autres aspects de notre société.
L’article explique que, de la frontière sud de l’Allemagne aux plus hauts sommets d’Afrique, les glaciers du monde entier ont servi d’attractions touristiques, de sources de revenus, de repères climatiques naturels pour les scientifiques et de lieux de croyances pour les populations autochtones.
La fonte rapide et la disparition de nombreux glaciers à cause du changement climatique sera une mauvaise nouvelle pour les pays et les communautés qui s’appuient sur eux depuis des générations pour produire de l’électricité, attirer des visiteurs et maintenir d’anciennes traditions spirituelles. Les masses de glace qui se sont formées au cours des millénaires fondent depuis l’époque de la Révolution Industrielle, et le processus s’est accéléré ces dernières années.

Le recul des glaciers est visible en Afrique, à la frontière de l’Ouganda et de la République Démocratique du Congo, où les pics déchiquetés des monts Rwenzori s’élancent dans le ciel au-dessus d’une jungle verdoyante. Ces montagnes hébergeaient autrefois plus de 40 glaciers; moins de la moitié d’entre eux subsistaient en 2005, et la fonte se poursuit. Les glaciologues pensent que le dernier des glaciers de ces montagnes pourrait disparaître d’ici 20 ans. La disparition sera source de problèmes pour l’Ouganda, qui tire près de la moitié de son électricité de l’hydroélectricité, avec des centrales qui dépendent du débit d’eau constant des glaciers du Rwenzori.
Le même problème se pose en Tanzanie, où les scientifiques estiment que le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique et l’une des principales attractions touristiques du pays, a perdu environ 90 % de sa glace à cause de la fonte et de la sublimation, un processus pendant lequel la glace solide se transforme directement en vapeur sans devenir liquide. Le tourisme représentait 10,7% du PIB du pays en 2019.
En Afrique, pour beaucoup de populations locales, les glaciers sont la demeure des dieux. Ils ont une signification très spirituelle. La perte des glaciers aurait également un impact sur la vie spirituelle de ces régions.

En Europe, à la limite sud de la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche, il ne reste que 500 mètres carrés de glace sur un ensemble de cinq glaciers. C’est 88 % de moins qu’en 1850, et on estime que ces derniers glaciers auront disparu dans 10 ou 15 ans. C’est une mauvaise nouvelle pour l’industrie touristique de la région qui dépend des glaciers. À l’heure actuelle, les agences de tourisme annoncent que les touristes peuvent visiter les plus hautes montagnes d’Allemagne avec des glaciers sur lesquels ils pourront marcher, mais on imagine facilement l’impact sur l’industrie touristique si ces glaciers disparaissent.
Les couches de glace qui composent un glacier contiennent des informations sur des dizaines de milliers d’années, en particulier sur les conditions climatiques du passé, la composition de l’atmosphère, les variations de température et les types de végétation qui étaient présents. Les chercheurs retirent de longues carottes pour étudier les couches de glace.

À mesure que les glaciers disparaissent, les scientifiques avertissent que les écosystèmes locaux commenceront également à changer. Cela a déjà été étudié sur le glacier Humboldt au Venezuela en Amérique du Sud, qui pourrait disparaître dans les deux prochaines décennies.
Les glaciologues expliquent que ce qui se passe sur les petits glaciers constitue un avertissement pour les plus grands glaciers. Par exemple, alors que de nombreux petits glaciers du monde ne servent plus de principale source d’eau douce pour les pays où ils se trouvent, certains glaciers plus grands jouent toujours ce rôle, notamment au Pérou, qui a perdu près de 30 % de sa masse glaciaire entre 2000 et 2016. (NDLR:J’ai rédigé plusieurs notes sur l’impact qu’aura la fonte des glaciers dans ce pays)
Une fonte rapide des glaciers entraînera également une montée des mers et des modifications des conditions météorologiques, ce qui ne manquera pas d’affecter les sociétés sur la planète dans son ensemble. La disparition des petits glaciers est un signe avant-coureur de ce qui nous attend. Leur fonte doit être prise très au sérieux.
Source : Yahoo News.

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Yahoo News has relayed an article originally published by the Associated Press press agency about the consequences of small glacier melting on tourism, power supply and other aspects of our society.

The article explains that, from the southern border of Germany to the highest peaks in Africa, glaciers around the world have served as moneymaking tourist attractions, natural climate records for scientists and beacons of beliefs for indigenous groups.

With many glaciers rapidly melting because of climate change, their disappearance is sure to deal a blow to countries and communities that have relied on them for generations to make electricity, to draw visitors and to uphold ancient spiritual traditions. The ice masses that formed over millennia have been melting since around the time of the Industrial Revolution, a process that has accelerated in recent years.

The retreat of glaciers can be seen in Africa, on the border of Uganda and the Democratic Republic of the Congo, where the jagged peaks of the Rwenzori Mountains jut into the sky above a green jungle. The peaks once held more than 40 glaciers, but fewer than half of them remained by 2005, and the melting continues. Experts believe the last of the mountains’ glaciers could disappear within 20 years. The disappearance means trouble for Uganda, which gets nearly half of its power from hydroelectricity, including the power plants that rely on steady water flow from the Rwenzori glaciers.

The same issue faces Tanzania, where experts estimate that Mt. Kilimanjaro, the highest mountain in Africa and one of the country’s main tourism attractions, has lost about 90% of its glacial ice to melting and to sublimation, a process in which solid ice transitions directly to vapor without becoming a liquid first. Travel and tourism accounted for 10.7% of the country’s GDP in 2019.

In the history of the local populations, the ice in the mountains is the seat of god. It has a very spiritual meaning. Losing the glaciers would also impact spiritual life.

In Europe, on the southern edge of Germany’s border with Austria, only half a square kilometer of ice remains on five glaciers combined. Experts estimate that is 88% less than the amount of ice that existed around 1850, and that the remaining glaciers will melt in 10 to 15 years. This is bad news for the regional tourism industry that relies on the glaciers. At the moment, tourist agencies can still advertise that tourists can visit some kind of the highest mountains in Germany with glaciers and that they can walk on them, but there will be a strong impact if they lose these glaciers.

The layers of ice that make up a glacier can be tens of thousands of years old and contain year-by-year information about past climate conditions, including atmospheric composition, temperature variations and types of vegetation that were present. Researchers take long tube-like ice cores from glaciers to study these layers.

As glaciers vanish, experts say, local ecosystems will begin to change as well. This has already been studied at the Humboldt Glacier in South America‘s Venezuela, which could disappear within the next two decades.

Experts warn that the fate of smaller glaciers offers a warning for larger glaciers. For example, while many of the world’s smaller glaciers no longer serve as the main freshwater source for countries, some larger glaciers still do, including in Peru, which lost nearly 30% of its glacier mass between 2000 and 2016.

Increased melt will also lead to rising seas and changes in weather patterns, something that is bound to affect society on a global level.

The disappearance of these small glaciers is really a warning sign of what is coming in the future. It is something that needs to be taken seriously into account.

Source: Yahoo News.

Photo : C. Grandpey

Impact du réchauffement climatique sur l’agriculture africaine // Impact of global warming on African agriculture

Le réchauffement climatique fait fondre les glaciers et la banquise, et dégèle le pergélisol ; il entraîne une hausse du niveau des océans, mais il a également un impact sur l’agriculture et les pays les plus fragiles doivent s’attendre à des années difficiles

Une nouvelle étude réalisée par deux chercheurs français de l’IRD en collaboration avec une équipe de recherche japonaise, et publiée dans la revue Nature, renforce les preuves d’un impact dramatique du réchauffement climatique sur la production de céréales en Afrique.

Ils ont étudié la situation en Afrique de l’Ouest entre 2001 et 2009. Pour ce faire, ils ont utilisé deux simulations climatiques prenant en compte le climat tel qu’il aurait dû être sans empreinte de l’activité humaine et l’effet des émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Les résultats de cette étude sont très inquiétants à la fois sur l’impact mesuré sur les productions agricoles mais aussi sur l’impact économique qui découle de ces pertes de productions. Au cours des dix années couvertes par l’étude, les températures ont augmenté de 1°C en Afrique de l’Ouest où les orages et les pics de chaleur ont été plus fréquents. Ces conditions climatiques dégradées ont provoqué une baisse des rendements du mil de 10 à 20 % et de 5 à 15 % pour le sorgho. D’un point de vue économique, les pertes s’élèvent pour les pays producteurs entre 2 et 4 milliards de dollars pour le mil et entre 1 et 2 milliards de dollars pour le sorgho.

Une étude publiée en 2012 estimait qu’en Afrique d’ici 2050 les pertes de rendement seraient en 2050 de 17% pour le blé,  de 5% pour le maïs, 15% pour le sorgho et 10% pour le mil. Avec une baisse déjà effective de 10 à 15% et un réchauffement climatique qui s’accélère, on voit l’urgence d’agir pour le continent Africain, en particulier dans la bande soudano-sahélienne, en Afrique de l’Ouest.

La production et la consommation de céréales sont extrêmement importantes en Afrique car leur niveau de consommation les rend indispensables pour assurer la sécurité alimentaire des habitants. Leur consommation est en forte croissance et les besoins sont, aujourd’hui, supérieurs aux capacités de production. Si la production céréalière venait à baisser à cause de l’augmentation de la température, ceci fragiliserait fortement la sécurité alimentaire des populations vivant dans ces zones géographiques.

Pour empêcher l’apparition d’une catastrophe alimentaire en Afrique, il faut avant tout identifier les plantes les mieux adaptées génétiquement à des températures élevées et donner les moyens aux agriculteurs de les cultiver au cas ou ils devraient faire face à une poursuite de l’augmentation des températures. Il faut aussi très rapidement développer des solutions avec les agriculteurs et les communautés en testant des innovations et des adaptations qui permettront de pour réduire la vulnérabilité des systèmes agro-pastoraux locaux.

Ces recommandations ne se limitent d’ailleurs pas à l’Afrique. Le réchauffement climatique affecte de nombreuses autres régions de la planète. Chez moi, en  Limousin, il est conseillé aux agriculteurs d’envisager une diversification des cultures pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques.

Source : Yahoo News.

En Europe, le réchauffement climatique a affecté l’Irlande où le printemps 2020 a été le plus sec depuis le début des archives climatiques en 1847. Il est tombé moins de 10 mm de pluie, soit seulement 15% de la normale, en mai à l’aéroport de Dublin. Cela fait suite à 23% de la moyenne de précipitations en avril.
En conséquence, la production du secteur céréalier irlandais cette année devrait baisser d’au moins 100 millions d’euros en raison de cette longue période de sécheresse.
La sécheresse a gravement touché les cultures dans la moitié orientale de l’Irlande, où les rendements en paille devraient diminuer de près de 25 pour cent. Il y aura quelque 1,6 million de balles de paille en moins dans le pays cette année. De nombreux agriculteurs piochent déjà dans leurs réserves de fourrage d’hiver en complément de l’herbe des pâturages et des compléments alimentaires. Il y aura probablement une plus forte demande en fourrages cet automne, avec un effet inévitable sur les prix de certains produits comme la paille.

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Global warming is melting glaciers and ice sheets, and thawing permafrost; it is raising the sea level, but it is also having an impact on agriculture and the most fragile countries should expect difficult years
A new study by two French IRD researchers in collaboration with a Japanese research team, and published in the journal Nature, reinforces the evidence of a dramatic impact of global warming on cereal production in Africa.
The researchers studied the situation in West Africa between 2001 and 2009. They used two climate simulations taking into account the climate as it should have been without the imprint of human activity and the effect of anthropogenic greenhouse gas emissions.
The results of this study are very worrying both on the impact measured on agricultural production but also on the economic impact that results from these production losses. In the ten years covered by the study, temperatures increased by 1°C in West Africa where thunderstorms and heat spikes were more frequent. These degraded climatic conditions have caused millet yields to drop by 10 to 20% and from 5 to 15% for sorghum. From an economic point of view, losses for producing countries range between 2 and 4 billion dollars for millet and between 1 and 2 billion dollars for sorghum.
A study published in 2012 estimated that in Africa by 2050 yield losses would be 17% for wheat, 5% for corn, 15% for sorghum and 10% for millet. With an already effective drop of 10 to 15% and accelerating global warming, we see the urgency to act for the African continent, in particular in the Sudano-Sahelian strip, in West Africa.
Cereal production and consumption are extremely important in Africa because their level of consumption makes them essential for ensuring food security for the inhabitants. Their consumption is growing rapidly and the needs are today greater than production capacity. If cereal production were to fall due to the rise in temperature, this would greatly weaken the food security of the populations living in these geographical areas.
To prevent the emergence of a food disaster in Africa, it is first of all necessary to identify the plants best adapted genetically to high temperatures and to give the means to the farmers to cultivate them in case they should face a continuation of the increased temperatures. One should also very quickly develop solutions with farmers and communities by testing innovations and adaptations that will reduce the vulnerability of local agro-pastoral systems.
These recommendations are not limited to Africa. Global warming affects many other regions of the planet. At home in Limousin, farmers are advised to consider crop diversification to adapt to the new climatic conditions.
Source: Yahoo News.

In Europe, global warming has affected Ireland where the spring 2020 was the driest since record-keeping started in 1847. There was less than 10 mm of rain, just 15 percent of normal, registered for May at Dublin Airport. This followed 23 percent of the average rain for April.

As a consequence, the total output from the grain sector in Ireland this year is expected to drop by at least 100 million euros due to prolonged drought.

The drought has severely impacted crops in the eastern half of Ireland where straw yields are predicted to reduce by almost 25 percent. 1.6 million fewer straw bales will be available in the country this year. Many farmers are already feeding their winter forage stocks to supplement grazed grass and concentrates. As a result, there will probably be a higher demand for forages this autumn, with effects for prices for feedstocks, like straw.

Bande soudano-sahélienne où la sécheresse est la plus sévère (Source : Wikipedia)

Quand la mer monte… (suite) // When the sea rises… (continued)

Un article récemment paru sur le site du National Geographic montre à quoi ressemblerait le monde si la glace continentale venait à fondre. La combustion d’énergies fossiles et la hausse des gaz à effet de serre qu’elle provoque favorise le réchauffement climatique et pourrait conduire à la fonte de la glace polaire ainsi que celle des sommets des montagnes, un scénario qui conduirait à une hausse du niveau de la mer de plus de 65 mètres.

Les cartes proposées par le National Geographic sur son site web (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/voici-quoi-ressemblerait-le-monde-si-la-glace-continentale-venait-fondre)

montrent le monde tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il serait si toute la glace continentale avait fondu et s’était déversée dans la mer, avec de nouveaux littoraux pour nos continents et les mers intérieures.

Il y a plus de deux millions de mètres cubes de glace sur Terre, et certains scientifiques affirment qu’il faudrait plus de 5 000 ans pour qu’elle fonde dans son intégralité. Si nous continuons à produire du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, il y a de fortes chances que nous créions une planète dépourvue de glace, avec une température moyenne avoisinant les 26°C au lieu des 14°C actuels.

En Europe, Londres ne serait plus qu’un souvenir et Venise serait reconquise par la mer Adriatique. D’ici des milliers d’années, dans ce scénario catastrophique, les Pays-Bas auront depuis longtemps capitulé face à l’invasion de la mer, et la majeure partie du Danemark aura également disparu. Entre-temps, les eaux grandissantes de la Méditerranée décupleront le niveau de la mer Noire et de la mer Caspienne.

En Amérique du Nord, toute la façade atlantique disparaîtrait, de même que la Floride et la côte américaine du Golfe du Mexique. En Californie, les collines de San Francisco deviendraient un archipel et la Vallée Centrale une baie géante. Le Golfe de Californie s’étendrait jusqu’au nord, au-delà de la latitude de la ville de San Diego qui  n’existerait plus.

En Amérique du Sud, le bassin amazonien au nord ainsi que le bassin du Rio Paraguay au sud deviendraient des criques de l’Atlantique, rayant de la carte Buenos Aires, le littoral uruguayen ainsi qu’une grande partie du Paraguay.

Comparée aux autres continents, l’Afrique ne perdrait pas autant de terres au profit des océans, mais la hausse des températures pourrait rendre une grande partie de son territoire inhabitable. En Egypte, les villes d’Alexandrie et Le Caire seront submergées par une mer Méditerranée intrusive.

En Asie, la Chine et ses 600 millions d’habitants sera inondée, tout comme le Bangladesh et ses 160 millions d’habitants, ainsi qu’une grande partie des régions côtières de l’Inde.

Essentiellement désertique, l’Australie s’enrichirait d’une nouvelle mer intérieure mais se verrait dépossédée d’une grande partie de sa bande côtière où vivent actuellement quatre Australiens sur cinq.

Antarctique : La calotte glaciaire de l’Antarctique oriental est si vaste – elle représente les quatre cinquièmes de la toute la glace terrestre – que sa fonte semble inconcevable. Il est pourtant peu probable que ce mastodonte survive au retour d’un climat d’Éocène. L’Antarctique occidental est une région fragile du fait qu’une grande partie du continent repose sur un substrat rocheux situé sous le niveau de la mer. Comme je l’ai indiqué précédemment, le réchauffement de l’océan fait fondre la glace flottante par en dessous, entraînant un affaissement de cette dernière. Depuis 1992, l’Antarctique occidental a enregistré, en moyenne, une perte nette de 65 millions de tonnes de glace par an.

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A recent article on the National Geographic website shows what the world would look like if continental ice were to melt. The burning of fossil fuels and the rise in greenhouse gases it causes promotes global warming and could lead to the melting of polar ice as well as to mountain tops, a scenario that would lead to a rise in the level of the seas by more than 65 metres.
The maps proposed by the National Geographic on its website (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/voici-quoi-ressemblait-le-monde-si-la-glace-continentale-venait-fondre)
show the world as it is today and as it would be if all the continental ice happened to melt and spill into the sea, raising its level by more than 65 metres, with new shorelines for our continents and inland seas.
There are more than two million cubic metres of ice on Earth, and some scientists say it would take more than 5,000 years for it to melt completely. If we continue to produce carbon dioxide in the atmosphere, there is a good chance that we will create an ice-free planet with an average temperature of ebout 26°C instead of the current 14°C.
In Europe, London would be nothing more than a memory and Venice would be reconquered by the Adriatic Sea. Thousands of years from now, in this catastrophic scenario, the Netherlands would have capitulated to the invasion of the sea, and most of Denmark would have disappeared as well. Meanwhile, the growing waters of the Mediterranean would increase the level of the Black Sea and the Caspian Sea.
In North America, the entire Atlantic coast would disappear, as would Florida and the American coast of the Gulf of Mexico. In California, the hills of San Francisco would become an archipelago and the Central Valley a giant bay. The Gulf of California would extend to the north, beyond the latitude of the current city of San Diego that would no longer exist.
In South America, the Amazon basin in the north as well as the Río Paraguay basin in the south would become creeks of the Atlantic, scratching from the map Buenos Aires, the Uruguayan coast as well as a large part of Paraguay.
Compared to other continents, Africa would not lose as much land to the oceans, but rising temperatures could make much of its territory uninhabitable. In Egypt, the cities of Alexandria and Cairo would be submerged by an intrusive Mediterranean Sea.
In Asia, China and its 600 million inhabitants wouldl be flooded, as well as Bangladesh and its 160 million inhabitants, as well as a large part of the coastal regions of India.
Essentially a desert, Australia would get a new inland sea but would be dispossessed of much of its coastal strip where currently four out of five Australians live.
Antarctica: The East Antarctic ice sheet is so huge – it is four-fifths of all the land ice – that its melting seems inconceivable. It is unlikely, however, that this behemoth will survive the return of an Eocene climate.
West Antarctica is a fragile region because a large part of the continent lies on a bedrock.beneath sea level. As I explained earlier, warming ocean temperatures are melting the floating ice from below, causing it to subside. Since 1992, West Antarctica has recorded, on average, a net loss of 65 million tons of ice per year.

L’Europe avant et après la fonte intégrale de la glace dans le monde. Les autres cartes se trouvent sur le site du National Geographic.