Nouveau volcan sous-marin // New underwater volcano

Un article publié sur le site web Live Science nous informe qu’une expédition océanographique dans l’Arctique a permis de découvrir un volcan sous-marin qui émet de la boue et du méthane à l’intérieur d’un autre cratère plus grand qui s’est probablement formé lors d’une éruption majeure à la fin de la dernière période glaciaire.
Les chercheurs ont découvert cette formation géologique étrange à environ 130 kilomètres au sud de Bear Island dans la mer de Barents. Le volcan, baptisé Borealis Mud Volcano, est seulement le deuxième du genre découvert dans les eaux norvégiennes.
Un volcan de boue sous-marin est une structure géologique formée par une expulsion de fluide boueux et de gaz, principalement du méthane. Le Borealis Mud Volcano mesure environ 7 mètres de diamètre et 2,50 mètres de hauteur. Le 7 mai 2023, les scientifiques ont utilisé un robot télécommandé pour obtenir des images du petit édifice qui émet en permanence un fluide boueux, qui, selon les chercheurs, est riche en méthane. Il est bon de rappeler que le méthane est un puissant gaz à effet de serre une fois qu’il atteint l’atmosphère et contribue au réchauffement climatique.
Le volcan se trouve au milieu d’un autre cratère beaucoup plus grand, qui mesure 300 mètres de large et 25 mètres de profondeur. L’ensemble se trouve à 400 mètres sous la surface de la mer et résulte probablement d’une puissante éruption de méthane à la fin la dernière période glaciaire, il y a 18 000 ans.
Les flancs du volcan regorgent de vie animale qui se nourrit de croûtes carbonatées, autrement dit des croûtes minérales qui se forment lorsque des micro-organismes consomment du méthane et produisent du bicarbonate. Les chercheurs ont également observé des anémones de mer, des éponges, des coraux, des étoiles de mer, des araignées de mer et divers crustacés.
Le seul autre volcan de boue connu dans les eaux norvégiennes est le Håkon Mosby Volcano. Cet édifice de 1 km de diamètre a été découverte à 1 250 mètres sous la surface, sur le plancher océanique au sud du Svalbard en 1995.
Les volcans de boue sous-marins sont difficiles à détecter et à cartographier, mais les chercheurs estiment qu’il pourrait y en avoir des centaines ou des milliers sur le plancher océanique à l’échelle mondiale. (NDLR : Une fois de plus, on remarquera que nous connaissons mieux la surface de Mars que les fonds de nos propres océans !) Ces volcans offrent une fenêtre sur les processus géologiques qui se produisent en profondeur sous la croûte terrestre, car ils émettent principalement de l’eau, des minéraux et des sédiments fins à ces profondeurs. Ils offrent des indices sur les environnements et conditions antérieurs sur Terre. Ils pourraient aussi donner un aperçu des systèmes sur d’autres planètes.
Source : Live Science.

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An article released on the Live Science website informs us that ocean explorers in the Arctic have discovered an underwater volcano spewing mud and methane from inside another, larger crater that probably formed after a catastrophic eruption at the end of the last ice age.

Researchers spotted the unusual feature about 130 kilometers south of Norway’s Bear Island in the Barents Sea. The volcano, dubbed Borealis Mud Volcano, is only the second of its kind discovered in Norwegian waters.

A submarine mud volcano is a geological structure formed by an expulsion of muddy fluid and gas, predominantly methane. The Borealis Mud Volcano measures roughly 7 meters in diameter and is about 2.5 meters tall. On May 7th, 2023, the scientists used a remote-controlled rover to capture footage of the small mount continuously emitting a muddy fluid, which the researchers say is rich in methane. Methane is a powerful greenhouse gas once it reaches the atmosphere and contributes to climate change.

The volcano sits in the middle of another, much larger crater, which is 300 meters wide and 25 meters deep. The volcanic edifice sits 400 meters below the sea surface and likely resulted from a sudden and massive methane eruption after the last glacial period, 18,000 years ago.

The volcano’s flanks are teeming with animal life feeding off carbonate crusts, namely mineral crusts formed when microorganisms consume methane and produce bicarbonate as a byproduct. The researchers also observed sea anemones, sponges, corals, starfish, sea spiders and diverse crustaceans.

The only other known mud volcano in Norwegian waters is the Håkon Mosby volcano. This 1-km-wide feature was discovered 1,250 meters below the water’s surface on the seabed south of Svalbard in 1995.

Underwater mud volcanoes are difficult to spot and map, but researchers estimate there could be hundreds or thousands of them on the seafloor globally. (Personal note : Once again, we know the surface of Mars better than the seafloor of our own oceans!) These volcanoes provide a rare window into geological processes occurring deep below Earth’s crust, since they spout mainly water, minerals and fine sediment from these depths. They also offer clues about previous environments and conditions on Earth, and could give an insight into systems on other planets.

Source : Live Science.

Le Borealis Mud Volcano photographié par le robot télécommandé (Source : UiT/AKMA3)

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde.

S’agissant de l’activité récente du Popocatepetl (Mexique) et de l’Etna (Sicile), merci de consulter les derniers bulletins publiés ces derniers jours.

Dans un bulletin émis le 23 mai 2023, l’INGV indique que l’épisode éruptif observé sur l’Etna est maintenant terminé.

Les dernières mises à jour du CENAPED indiquent que le tremor haute fréquence est presque constant sur le Popocatepetl. Les émissions de vapeur, de gaz et de cendres sont continues, avec parfois des projections de matériaux incandescents sur de courtes distances sur les flancs du volcan. Les panaches de cendres s’élèvent jusqu’à 3,7 km au-dessus du sommet et des retombées sont encore observées dans plusieurs localités.

Source: CENAPRED

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Dans une mise à jour publiée le 22 mai 2023, le HVO indique que le Kilauea (Hawaii) n’est pas en éruption mais que la zone sommitale montre actuellement des signes d’activité significatifs. La sismicité est à un niveau élevé et a augmenté au cours de la semaine écoulée. Plus de 100 événements ont été enregistrés le 20 mai, dont un de M 3,7 qui a été ressenti dans le Parc national et dans les localités environnantes.
Le niveau de déformation du sol est également en hausses au sommet du Kilauea. L’inflation est supérieure à celle qui a précédé l’éruption sommitale du 5 janvier 2023.
Les émissions de gaz restent faibles, en relation avec l’absence d’activité éruptive au sommet.
Ces observations indiquent que le magma s’accumule sous la surface de la région sommitale du Kilauea.
Dans la conclusion de son bulletin, le HVO écrit qu’« une éruption au sommet du Kilauea ne semble pas imminente, bien que les paramètres ci-dessus laissent supposer qu’une éruption pourrait se produire sans prévenir ou presque. »

Bien que le Kilauea soit truffé d’instruments de mesure, personne ne peut dire si et quand une éruption se produira. Un bulletin semblable a déjà été publié par l’Observatoire il y a plusieurs semaines. Seule Madame Pelé sait quand une éruption se produira !

Source: HVO

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Une hausse de l’activité volcanique sous-marine a été observée sur le volcan sous-marin Ahyi (îles Mariannes du Nord) le 21 mai 2023. En conséquence, la couleur de l’alerte aérienne est passée au Jaune et le niveau d’alerte volcanique a été élevé à Advisory (surveillance conseillée).
Les premiers signes de ce regain d’activité ont été observés par des capteurs de pression sous-marins à Wake Island, située à 2 270 km à l’est de l’Ahyi. Une zone d’eau de mer décolorée avait été remarquée il y a plusieurs mois sur une image satellite au-dessus de la bouche active.
Les capteurs hydroacoustiques installés à Wake Island enregistrent des signaux en relation avec une activité volcanique sous-marine depuis la mi-octobre 2022. Une analyse de ces signaux et des données des stations sismiques à Guam et sur l’île de Chichijima (Japon) a confirmé que le volcan sous-marin Ahyi était la source de cette activité. Elle avait fait une pause début avril mais a maintenant repris. Aucun nuage volcanique n’a été observé.
Le volcan sous-marin Ahyi est un grand édifice sous-marin de forme conique dont le sommet se trouve à moins de 75 mètres sous la surface de la mer dans les Mariannes du Nord. Une décoloration de l’eau de mer a été observée à plusieurs reprises. En 1979, l’équipage d’un bateau de pêche a ressenti des chocs en navigant au-dessus de la zone sommitale du volcan sous-marin. L’événement a été suivi d’une remontée d’eau riche en soufre.
Source : USGS, Smithsonian Institution.

Source: USGS

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L’activité du Karangetang (Indonésie) s’est intensifiée en mai, entraînant une hausse du niveau d’alerte. Les panaches de gaz et de vapeur sont parfois denses et s’élèvent jusqu’à 250 m au-dessus du sommet. L’incandescence est visible de nuit au-dessus du dôme de lave du cratère nord, mais aussi au-dessus du cratère principal. Des avalanches de blocs dévalent parfois les versants SO et S sur 1,5 km.
Le 19 mai 2023, le niveau d’alerte a été élevé à 3 (sur une échelle de 1 à 4) et le public doit rester à au moins 2,5 km des cratères sur les versants S et SO et à 1,5 km sur les autres versants.
Source : PVMBG.

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L’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) indique que la lave continue d’être émise par des bouches dans le cratère sommital du Nyamulagira (République Démocratique du Congo). Comme je l’ai déjà écrit, des coulées de lave ont commencé à avancer dans les parties N et NO du cratère le 9 mai 2023. Une intense incandescence sommitale était visible depuis Goma qui se trouve à 27 km au sud. Des images de drones acquises le 20 mai ont montré des coulées de lave étroites se déplaçant sur une centaine de mètres le long du flanc ouest. Les données de la station sismique de Rumangabo indiquaient une tendance à la baisse de l’activité entre le 17 et le 20 mai. Bien que la nébulosité soit dense au-dessus du sommet, de la lave à haute température restait visible sur le flanc nord-ouest sur une image infrarouge du satellite Sentinel-2 acquise le 22 mai.

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Une activité éruptive modérée se poursuit sur le Cotopaxi (Equateur). L’activité sismique se caractérise essentiellement par par des séismes longue période associés à des émissions qui se produisent presque quotidiennement. Le niveau d’alerte est maintenu au Jaune (le deuxième niveau sur une échelle de quatre couleurs).
Source : Instituto Geofisico.

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Toujours en Équateur, l’Instituto Geofisico fait état d’un niveau d’activité élevé sur le Sangay, même si les nuages empêchent parfois les observations visuelles. Des matériaux incandescents sont visibles de nuit au niveau du cratère et le long de la coulée de lave qui s’étire sur 1 km le long du flanc SE. Les émissions de vapeur et de cendres montent jusqu’à 2 km au-dessus du sommet. Des retombées de cendres sont signalées dans plusieurs localités. Le niveau d’alerte est maintenu au Jaune (le deuxième niveau sur une échelle de quatre couleurs).

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L’éruption du Nevado del Ruiz (Colombie) se poursuit et se caractérise par des émissions périodiques de gaz, de vapeur et de cendres, des anomalies thermiques au niveau du dôme de lave du cratère Arenas et une sismicité élevée. Les signaux sismiques indiquent des événements de fracturation de roche à 3-8 km autour du cratère Arenas, à des profondeurs de 1 à 6 km. Les émissions de gaz et de cendres montent jusqu’à 1,5 km au-dessus du cratère. Une anomalie thermique a été observée dans le cratère le 18 mai 2023. Le niveau d’alerte reste à la couleur Orange, niveau II, le deuxième niveau sur une échelle à quatre niveaux.
Source : Servicio Geológico Colombiano’s (SGC).

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans.

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Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity around the world.

Regarding the recent activity of Popocatepetl (Mexico) and Mt Etna (Sicily), please consult the latest posts published in recent days.

In an update released on May 23rd, 2023, INGV indicates that the eruptive episode observed on Mt Etna in the past days is now over.

The latest CENAPED updates indicate that high-frequency tremor is almost constant on Popocatepetl. Steam, gas, and ash emissions are continuous with occasional ejections of incandescent material short distances onto the flanks. Ash plumes rise as high as 3.7 km above the summit and ashfall is still observed in several municipalities.

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In an update released on May 22nd, 2023, HVO indicates that Kilauea (Hawaii) is not erupting but the summit area is currently exhibiting signs of heightened unrest. Seismicity is elevated and has increased over the past week. More than 100 earthquakes were recorded on May 20th, including an M 3.7 event that was felt in Hawai’i Volcanoes National Park and surrounding communities.

Ground deformation rates are also elevated at the summit of Kilauea. Overall, inflation is higher than conditions preceding the January 5th, 2023, summit eruption.

Gas emissions remain low, reflective of the current lack in eruptive activity at the summit.

These observations indicate that magma is accumulating beneath the surface of Kilauea’s summit region.

In the conclusion of its bulletin, HVO writes that « an eruption at Kilauea’s summit does not appear to be imminent, although heightened unrest suggests that an eruption might be possible with little or no warning. »

Despite all the instruments set up on the volcano, nobody can say whether or when an eruption will occur. A similar update was already released by the Observatory several weeks ago. Only Madame Pele will decide when an eruption will occur !

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Increased underwater volcanic activity was detected at the Ahyi Seamount (Northern Mariana Islands) on May 21st, 2023 . As a consequence, the Aviation Color Code was raised to Yellow and Volcano Alert Level to Advisory.

The early signals were observed through underwater pressure sensors at Wake Island, located 2 270 km east of Ahyi. Following these signs, a plume of discolored seawater was noticed above the previously active vent in a satellite image.

Hydroacoustic sensors at Wake Island have recorded isignals n line with activity from an undersea volcanic source since mid-October 2022. A combined analysis of these signals and data from seismic stations located at Guam and Chichijima Island (Japan) confirmed Ahyi Seamount as the source of this activity. This activity paused in early April but has now resumed. No volcanic cloud has been observed.

Ahyi Seamount is a large conical submarine volcano that rises to within 75 meters of the sea surface in the Northern Marianas. Water discoloration has been observed, and in 1979 the crew of a fishing boat felt shocks over the summit area of the seamount, followed by an upwelling of sulfur-bearing water.

Source : USGS, Smithsonian Institution.

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Activity at Karangetang (Indonesia) intensified in May, leading to a change in the Alert Level status. Gas-and-steam plumes are sometimes dense and rise as high as 250 m above the summit. Incandescence is visible at night above the North Crater lava dome and also above Main Crater. Occasional rock avalanches travel as far as 1.5 km down the SW and S flanks.

On May 19th, 2023, the Alert Level was raised to 3 (on a scale of 1-4) and the public was asked to stay 2.5 km away from the craters on the S and SW flanks and 1.5 km away on the other flanks.

Source : PVMBG.

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The Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) reports that lava continues to erupt from vents in Nyamulagira’s summit crater (Democratic Republic of Congo). As I put it before, lava flows began moving into the N and NW parts of the crater on May 9th,2023. Intense incandescence from the summit was visible from Goma, 27 km to the south. Drone footage acquired on May 20th captured images of narrow lava flows traveling about 100 m down the W flank. Data from the Rumangabo seismic station indicated a downward trend in activity between May 17th and 20th. Though weather clouds were dense over the summit, hot lava on the NW flank could still be seen in a Sentinel-2 infrared image acquired on May 22nd.

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Moderate eruptive activity continues at Cotopaxi (Ecuador). Seismic activity is mainly characterized by long-period earthquakes and tremors associated with emissions that occur almost daily. The Alert Level is kept at Yellow (the second level on a four-color scale).

Source : Instituto Geofisico.

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Still in Ecuador, IG reports a high level of activity at Sangay, though weather clouds sometimes prevent visual observations. Incandescent material at the crater and along the lava flow extending 1 km down the SE flank is visible nightly. Steam-and-ash emissions rise up to 2 km above the summit. Ashfall is reported in several municipalities. The Alert Level is kept at Yellow (the second level on a four-color scale).

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The eruption at Nevado del Ruiz (Colombia) continues and is characterized by periodic gas, steam, and ash emissions, thermal anomalies at the lava dome in Arenas Crater, and elevated seismicity. Seismic signals indicating rock-fracturing events that are located 3-8 km around the Arenas Crater at depths of 1-6 km. Gas-and-ash emissions rise as high as 1.5 km above the crater. A thermal anomaly was observed within the crater on May 18th, 2023. The Alert Level remains at Orange, Level II, the second level on a four-level scale.

Source : Servicio Geológico Colombiano’s (SGC).

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Activity remains globally stable on other volcanoes.

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This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

Les super éruptions de Yellowstone : des événements explosifs multiples ? // Were Yellowstone super eruptions multiple explosive events ?

Yellowstone est un super volcan dont la dernière éruption s’est produite il y a 631 000 ans. Certains scientifiques pensent que le volcan est en retard dans son cycle éruptif, bien que la notion de cycle n’ait jamais été clairement prouvée en volcanologie.
Selon le rapport de l’Observatoire Volcanologique de Yellowstone pour l’année 2022, publié en mai 2023, la dernière super éruption n’a pas été un événement unique. En effet, de nouvelles études laissent supposer qu’il s’agissait d’une série d’éruptions ou d’événements multiples qui ont émis des matériaux volcaniques en succession rapide. Les travaux effectués sur le terrain à Yellowstone en 2022 ont fourni de nouvelles preuves géologiques que « la formation de la Caldeira de Yellowstone est beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait auparavant ».
Il convient de rappeler que Yellowstone est l’un des plus grands systèmes volcaniques au monde. Il se trouve au-dessus de l’un des « points chauds » de la planète. Ce système a produit trois éruptions qui ont formé une caldeira au cours des 3 derniers millions d’années : l’éruption de Huckleberry Ridge Tuff, il y a 2,1 millions d’années ; l’éruption de Mesa Falls, il y a 1,3 million d’années ; et l’éruption de Lava Creek, il y a 631 000 ans.
Les événements de Huckleberry Ridge Tuff et de Lava Creek sont considérés comme des super-éruptions car ils ont expulsé plus de 1 000 kilomètres cubes de matériaux. Ce dernier événement a entraîné la formation de la caldeira actuelle de Yellowstone. Mesa Falls a émis environ 280 kilomètres cubes de matériaux, ce qui est insuffisant pour dire qu’il s’agit d’une super-éruption.
Des recherches antérieures ont montré que la super-éruption de Lava Creek ne s’est pas produite en une seule fois ; les dépôts dans le secteur de Sour Creek Dome à l’est du parc national révèlent que l’explosion principale a été précédée d’au moins une autre éruption. L’ignimbrite trouvée sur le site s’était complètement refroidie avant que débute l’éruption principale de Lava Creek.
Le scientifique responsable de l’Observatoire Volcanologique de Yellowstone explique qu' »on a toujours su qu’il y avait au moins deux unités géologiques issues de l’éruption, et on pensait qu’il y avait peu ou pas d’écart de temps entre elles. Aujourd’hui, nous pensons il y a plusieurs unités, mais nous ne savons pas quel laps de temps les a séparées, ni même s’il y a eu un laps de temps. »
Jusqu’à présent, les chercheurs avaient trouvé quatre unités d’ignimbrite à Sour Creek, ce qui laisse supposer au moins quatre épisodes éruptifs. Ils ont également découvert deux structures qui semblent être des bouches éruptives susceptibles d’avoir été à l’origine de ces roches. Cela pourrait signifier que plusieurs bouches étaient actives ou qu’il y a eu un laps de temps entre les éruptions.
En 2020, les scientifiques ont découvert que l’éruption de Huckleberry Ridge Tuff était également un événement multiple. L’analyse des roches sur le site montre qu’il y a eu trois éruptions distinctes, avec des semaines ou des mois entre les deux premières, et des années ou des décennies entre la deuxième et la troisième.
Rien ne montre à l’heure actuelle que le volcan de Yellowstone va entrer en éruption. Cependant, la découverte que l’éruption de Lava Creek a pu suivre un schéma similaire à celui de l’éruption de Huckleberry Ridge Tuff pourrait donner une idée de ce qui se passera quand Yellowstone entrera  à nouveau en éruption.

Source : Live Science, Observatoire Volcanologique de Yellowstone.

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Yellowstone is a super volcano whose last eruption occurred 631,000 years ago. Some scientists think the volcano is overdue in its eruptive cycle, although the notion of cycle has never been clearly proved in volcanic activity.

According to the Yellowstone Volcano Observatory 2022 Annual Report, published in May 2023, the latest super eruption was not a single event. Instead, new research suggests it was a series of eruptions or multiple vents spewing volcanic material in rapid succession. Fieldwork performed at Yellowstone in 2022 has provided new geological evidence that « the formation of Yellowstone Caldera was much more complex than previously thought. »

It is worth remembering that Yellowstone is one of the world’s biggest volcanic systems. It sits above one of Earth’s « hotspots. » It has produced three caldera-forming eruptions in the past 3 million years: the Huckleberry Ridge Tuff eruption, 2.1 million years ago; the Mesa Falls eruption, 1.3 million years ago; and the Lava Creek eruption, 631,000 years ago.

The Huckleberry Ridge Tuff and Lava Creek events are considered super-eruptions because they expelled more than 1,000 cubic kilometers of material. The latter was responsible for the formation of the Yellowstone caldera. Mesa Falls erupted an estimated 280 cubic kilometers of material, so it is not considered a super-eruption.

Previous research has shown that the Lava Creek super-eruption did not occur all of a sudden ; deposits at the Sour Creek Dome region east of the national park suggest that the giant blast was preceded by at least one eruption. Ignimbrite found at the site had completely cooled before the main Lava Creek eruption took place.

The scientist-in-charge at the Yellowstone Volcano Observatory explains that « it had always been known that there were at least two geological units from the eruption, and it was thought that there was little to no time gap between them. Now, we think there are more units and we are not sure what the time gap might have been, if any. »

So far, the researchers have found four previously unrecognized ignimbrite units at Sour Creek, suggesting at least four eruptive pulses. They also found two structures that appear to be eruptive vents, which may have been the sources of these rocks. That could mean either several vents were active, or there was time separation between the eruptions.

In 2020, scientists found that the Huckleberry Ridge Tuff eruption was also a phased event. Analysis of rocks at the site suggests there were three separate eruptions, with weeks to months between the first two, and years to decades between the second and third.

Yellowstone volcano is not expected to erupt anytime soon. However, the finding that the Lava Creek eruption may have followed a similar pattern to that of the Huckleberry Ridge Tuff eruption could give an idea of what to expect if and when Yellowstone erupts for good.

Source : Live Science, Yellowstone Volcano Observatory.

Photos: C. Grandpey

L’activité du Popocatepetl (Mexique) et les niveaux d’alerte // Activity at Popocatepetl (Mexico) and the alert levels

Le Popocatepelt (Mexique) est très actif ces jours-ci et l’éruption actuelle s’est encore intensifiée le 21 mai 2023 avec des émissions de cendres atteignant environ 10 km d’altitude. Les retombées de cendres ont affecté de nombreuses localités autour du volcan.
Comme je l’ai déjà écrit, les autorités mexicaines ont relevé le niveau d’alerte du Popocatepetl à un cran en dessous de l’alerte Rouge le 21 mai 2023, alors que des gaz, des cendres et des blocs incandescents étaient projetés dans le ciel, avec des risques pour l’aviation et les zones habitées proches du volcan.
La hausse du niveau d’alerte à la couleur Jaune Phase 3 survient un jour après que deux aéroports de Mexico ont temporairement interrompu leurs activités en raison des retombées de cendres.
Le CENAPRED explique que la couleur Jaune signifie qu’il faut « rester vigilant et se préparer à une éventuelle évacuation ». La Phase 3 signifie « activité moyenne à élevée » et est décrétée lorsque le volcan montre « des explosions d’intensité croissante, avec expulsion de matériaux incandescents ».
Selon la Protection Civile, la hausse du niveau d’alerte signifie également un risque élevé « d’explosions importantes d’intensité croissante avec projections de fragments (de roche) sur des distances considérables ».
L’étape suivante, l’alerte Rouge, entraîne des évacuations obligatoires. Des dizaines d’abris sont déjà prévus dans les zones entourant le cratère.
Source : CENAPRED, Protection civile.

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Popocatepelt (Mexico) is very active these ndays ans the current eruption still increased on May 2Ist, 2023 with ash emissions reaching about 10 km above sea level. Ashfall has affected many municipalities around the volcano.

As I put it before, Mexican authorities raised the alert level for Popocatepetl to one step below the red alert on May 21st, 2023 as smoke, ash and molten rock spewed into the sky posing risks to aviation and communities close to the volcano.

The increased alert level — to « yellow phase three » — comes a day after two Mexico City airports temporarily halted operations due to falling ash.

CENAPRED explains that the yellow warning means « remain alert and prepare for a possible evacuation. » The yellow phase three means « intermediate to high activity » and is triggered when the volcano shows « explosions of increasing intensity, expelling incandescent fragments. »

According to civil protection, the alert increase also means an elevated risk of « significant explosions of increasing intensity that shoot fragments (of rock) over considerable distances. »

The next step, a red alert, triggers mandatory evacuations. Dozens of shelters have already been opened in areas surrounding the crater.

Source : CENAPRED, Civil Protection.

 

Image satellite du panache duPopocatepetl le 21 mai 2023 (Source : Copernicus EU/Sentinel-2)