Merapi (Indonésie): Hausse du niveau d’alerte // Alert level raised

Le niveau d’alerte du Merapi est passé de 1 (Normal) à 2 (Waspada = Vigilance)
après une série de quatre éruptions phréatiques – les plus récentes les 20, 21 et 22 mai – suivies de séismes d’origine tectonique. La quatrième explosion s’est produite à 01h47 le 22 mai (heure locale); elle a duré trois minutes et le panache de cendre a atteint 3 500 mètres de hauteur
Les autorités ont demandé aux habitants vivant à moins de 3 km du volcan de se préparer à évacuer la zone et ont demandé aux visiteurs, y compris aux randonneurs, de rester à l’écart des zones potentiellement menacées par l’activité du Merapi. Quelque 600 personnes vivant dans la zone d’exclusion ont quitté leurs maisons depuis le 22 mai.
Il n’y a pas eu de victimes et l’aéroport international de Yogyakarta n’a pas été affecté par l’activité du Merapi.
Sources: VSI, The Jakarta Post.

——————————————-

The alert level for Mount Merapi has been raised from 1 (Normal) to 2 (Waspada = Caution)

after a string of four phreatic eruptions – the latest ones on May 20th, 21st and 22nd – followed by tectonic earthquakes. The fourth explosion occurred at 1:47 a.m. on May 22nd in the morning; it lasted three minutes and the ash plume reached 3,500 meters

Authorities called on residents living within 3 km of the volcano to prepare for evacuations and asked visitors, including hikers, to stay away from areas possibly affected by Merapi’s volcanic activities. Some 600 people living within the exclusion zone have evacuated since early Tuesday, May 22nd.

There have been no reports of casualties and operations at Yogyakarta international airport have not been affected.

Sources: VSI, The Jakarta Post.

 

Photo: C. Grandpey

 

Eruption du Kilauea (Hawaii): Dernières informations // Latest news

8 heures (heure française): Le HVO indique qu’une nouvelle explosion a eu lieu au sommet du Kilauea 17h51 le 21 mai 2018. Le panache de cendre est susceptible d’affecter les zones environnantes.
L’activité éruptive continue à Lower Puna à partir de nombreuses fractures. La fracture n° 22 continue de produire la majeure partie de la lave qui alimente les coulées. Deux d’entre elles entraient dans l’océan mais le 21 mai en fin d’après-midi, une seule entrée restait active (voir photo ci-dessous). La Garde côtière américaine a mis en place une zone de sécurité de 300 mètres autour des entrées de lave dans l’océan.
Les autorités ont des problèmes avec les gens qui viennent voir la lave arriver en mer et qui se garent le long de la Highway 137. Cependant, la plupart de ces personnes suivent les consignes de la Protection Civile car elles réalisent que la situation est dangereuse
Dans les prochains jours, la surveillance de la qualité de l’air concernera également l’hydrogène sulfuré (H2S). Jusqu’à présent, les efforts se concentraient sur le dioxyde de soufre (SO2).

Comme je l’ai écrit précédemment, une petite coulée de lave a pénétré sur le site de la centrale géothermique PGV avant de s’arrêter à environ 200 mètres de cette dernière. Tous les puits de l’usine sauf un réagissent à l’infusion d’eau destinée à les colmater, mais le KS-14 reste chaud malgré les efforts déployés par six techniciens. On envoie actuellement de la boue dans le puits KS-14. Si le travail est couronné de succès, le puits devrait résister en cas d’envahissement par la lave. Le scénario le plus pessimiste impliquerait une émission importante de H2S, mais aurait des conséquences moins graves que l’explosion du puits KS-8 le 12 juin 1991 qui a provoqué une libération incontrôlée de vapeur pendant 31 heures avant que l’on réussisse à colmater le puits. La présence d’hydrogène sulfuré a provoqué l’évacuation des habitants et le bruit, semblable à celui d’un avion à réaction qui décolle, a atteint 90 décibels. Un ouvrier a été légèrement blessé lors de l’explosion.
Sources: HVO, Protection Civile, presse locale.

———————————————–

8 a.m. (French time): HVO reports that an explosive eruption at the Kilauea summit occurred at 5:51 p.m. on May 21st, 2018. The ash plume may affect surrounding areas.

Eruptive activity in Lower Puna continues at multiple fissures. Fissure 22 continues to produce most of the lava feeding the flows. Two lava flows entered the ocean but on may 21st in the afternoon a single branch was still active. The U.S. Coast Guard is enforcing a 300-metre safety zone from the entry areas.

Authorities have problems with people sightseeing, people parking along Highway 137 to look. However, most people are starting to cooperate because they realize the situation is dangerous

State officials announced they will expand the air quality monitoring to include hydrogen sulphide. Until now, the state monitoring efforts have been focused on sulphur dioxide.

As I put it before, a relatively small lava flow moved in the opposite direction from the lava river pouring into the ocean and was advancing through the PGV property before stopping about 200 metres from the geothermal plant. .

All the wells at the plant except one are responding to the infusion of water, but KS-14 remained hot despite the best efforts of the crew of about a half-dozen skilled workers. Mud is being pumped into KS-14. If the work is successful, the well should hold up if the well pad was overrun by lava. A worst-case scenario would involve a large release of hydrogen sulphide (H2S). A worst-case scenario would carry less severe consequences than the blowout of well KS-8 while it was being drilled on June 12th, 1991, which caused the unabated release of steam for a period of 31 hours before PGV succeeded in closing in the well.The hydrogen sulphide stench prompted the evacuation of nearby residents and noise, which was described as like a jet airplane taking off, reached 90 decibels. One worker suffered a minor injury in the blowout.

Sources: HVO, Civil Defense, local press.

L’entrée de lave dans l’océan le 21 mai en fin d’après-midi (Crédit photo: USGS)

L’USGS a mis en ligne une carte thermique montrant les coulées dans Lower Puna. On voit parfaitement que la lave prend sa source au niveau des fractures 20 et 22. (Source: USGS)

L’immobilier à Lower Puna (Hawaii) // Real estate at Lower Puna (Hawaii)

La plupart des familles qui ont été évacuées des Leilani Estates sont impatientes de retourner vivre dans leurs maisons, à condition qu’elles ne soient pas détruites par de nouvelles coulées de lave. Ce comportement peut sembler étrange car peu de gens seraient enclins à retourner vivre dans une région qui est menacée en permanence par une éruption.
La raison pour laquelle ces familles espèrent retrouver leurs domiciles, même si elles vivent à proximité d’un champ de lave encore chaud, est très simple et facile à comprendre ; c’est une raison strictement économique.
La presse hawaïenne donne l’exemple d’une famille qui paie un loyer de 650 dollars par mois pour une maison avec trois chambres et une salle de  bain. Le couple de locataires explique que « c’est seulement en mettant leurs ressources en commun qu’ils peuvent rester dans cette maison ».
Une autre famille vit à Lower Puna depuis près de deux ans et paye un loyer de 500 dollars par mois pour une maison de deux chambres avec une grande cour et beaucoup d’arbres fruitiers. La même maison à Hilo coûterait au moins trois fois autant. Ces locataires ont essayé d’acheter la maison et ont essayé d’obtenir un prêt, mais la banque leur a fait remarquer que la maison était située dans la Zone de Lave 1 et qu’elle ne pouvait donc pas leur accorder le prêt.

Source : Presse hawaienne.

——————————————-

 Most of the families who evacuated from the Leilani Estates are impatient to go back and live in their houses provided they are not destroyed by new lava flows. This behaviour might seem strange, because few people would be inclined to return to live in such an area which is under the permanent threat of an eruption.

The reason why these families hope: to move back to their houses, even if they may be living in the shadow of a freshly baked lava field, is very simple: economics.

The Hawaiian press gives the example of a family who pays $650 a month for three bedrooms and one bath. They say that “it’s only by pooling their resources that they’re able to stay at the house.”

Another family has lived in Lower Puna for almost two years, paying $500 a month for a two-bedroom, one-bath house with a big yard and lots of fruit trees. The same type of house in Hilo would cost at least three times that much. They tried to the buy the place, and went to try to get a loan for it but the bank told them the house was located in Lava Zone 1, so it could not grant them a loan.

Source: Hawaiian newspapers.

Voici deux photos montrant un quartier des Leilani Estates avant et après l’éruption:

Here are two photos of a neighbourhood in the Leilani Estates before and after the eruption:

Crédit photo: USGS