Le ski français sur la mauvaise pente ?

Au vu des statistiques, le marché du ski en France se porte bien. Il serait à l’origine de la création d’environ 18 000 emplois directs, auxquels il faudrait ajouter près de 120 000 emplois induits dans les stations. Les recettes de fréquentation dépasseraient les 1 400 millions d’euros, et la contribution du secteur aux exportations commerciales françaises serait estimée à 2 milliards d’euros. Le France se situerait ainsi dans le trio de tête mondial des destinations de ski, aux côtés des États-Unis et de l’Autriche.

Il est vrai que la France possède, en particulier dans les Alpes, de superbes domaines skiables et des infrastructures capables d’accueillir des millions de skieurs. Malgré tout, la bonne santé de l’économie du ski montre de nombreuses failles et l’avenir n’est pas très réjouissant. Quand on étudie l’évolution de la fréquentation des stations sur 15 ans, on s’aperçoit qu’elle a stagné, voire légèrement chuté. Des problèmes structurels pourraient bien entraîner la filière française sur la voie de la décroissance.

1) Le premier problème concerne le taux de pénétration de la pratique du ski au sein de la population nationale. En France, seuls 28 % des skieurs viennent de l’étranger. Les perspectives de croissance reposent donc en grande partie sur la capacité à renouveler le vivier de skieurs nationaux. Or, seulement 13 % de la population française s’adonne aux sports d’hiver, et encore, pas toujours de façon régulière. À titre de comparaison, la Suisse est à 34 %.

2) Le deuxième problème concerne le développement immobilier des stations. La France dispose, en théorie, d’une surcapacité d’accueil, mais de trop nombreux logements ne correspondent plus aux nouveaux standards de marché.

3) Le troisième problème concerne la baisse de l’enneigement liée au réchauffement climatique. En France, le Centre d’études de la neige a montré que la hauteur moyenne de neige sur la période 1990-2017 a baissé de 40 cm par rapport à la période 1960-1990. Les stations de basse et moyenne altitude sont les plus menacées. On l’a vu avec la station du Mont-Dore (1050 m d’altitude) qui a été mise en redressement judiciaire.

Selon les projections de l’Institute of Snow and Avalanche Research de Davos, à horizon 2050-2080, la neige aura quasiment disparu dans les Alpes françaises entre 1200 et 1800 mètres d’altitude.

Face à ces problèmes structurels, les solutions envisagées ou mises en place paraissent risquées. Pour faire face au problème d’enneigement, la France s’est dotée d’un réseau d’enneigeurs qui couvre aujourd’hui 37 % des domaines skiables. L’eau nécessaire à la production de cette neige de culture est « empruntée » aux réserves locales avant de leur être rendue via la fonte des neiges. De ce fait, les conflits d’usage avec l’eau potable ne sont pas des cas isolés.

La livraison héliportée de neige, comme à Luchon-Superbagnères dans les Pyrénées est une action désespérée qui donne une piètre image de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour faire face au problème de fréquentation et à la pression concurrentielle exercée par les grandes stations internationales, la filière française et les tours opérateurs se sont tournés vers la clientèle étrangère aisée, pour l’essentiel russe ou asiatique. Or, une telle stratégie pose deux problèmes majeurs. D’une part, il s’agit d’une clientèle difficile à fidéliser (effet du Brexit, guerre en Ukraine). D’autre part, la venue de skieurs de l’autre bout du monde implique un bilan carbone désastreux.

Pour assurer l’accueil de cette clientèle exigeante, les projets de constructions de très grandes résidences de standing dans nos massifs se multiplient, avec le risque évident de mettre les ressources naturelles sous tension pour les alimenter en eau et en électricité.

On assiste de plus en plus à une volonté des stations de diversifier leur activités (culture, balnéothérapie, centres aqua-ludiques, etc.) sans savoir quel impact cela aura sur le choix des destinations. Il est bien beau de communiquer sur des superlatifs (comme la création de l’escape ‘game’ le plus haut d’Europe à Val Thorens), ou de vouloir connecter les domaines déjà vastes des Deux Alpes et l’Alpe d’Huez avec un ambitieux projet de téléphérique, mais au final que ressortira-t-il d’une telle politique ? Les belles années du ski français sont probablement derrière nous.

Source : The Conversation.

Vue du projet de téléphérique entre les domaines skiables des Deux-Alpes et de l’Alpe d’Huez. (Source : Skiinfo / YouTube)

Dédicace au festival « Chapitre Nature » d’Argenton-sur-Creuse (Indre) les 27 et 28 mai!

Absent de Lire à Limoges pour les raisons que l’on sait, je dédicacerai le livre « Histoires de Volcans – Chroniques d’Eruptions » (Editions Omniscience), co-écrit avec Dominique Decobecq les 27 et 28 mai 2023 au Salon du Livre organisé dans le cadre du festival CHAPITRE NATURE à Argenton-sur-Creuse (Indre). 30 auteurs seront présents.

Les visiteurs du salon pourront aussi acquérir « Mémoires Volcaniques » et « Dans les Pas de l’Ours » (Editions Séquoia) co-écrits avec Jacques Drouin.

De très nombreuses sorties et animations sont également prévues par les organisateurs. N’hésitez pas à visiter le site du festival : https://www.chapitrenature.fr/

Lire à Limoges au Champ de Juillet : « de l’argent jeté par les fenêtres »!

Lire à Limoges à la patinoire est loin de faire l’unanimité, malgré l’auto-satisfaction de la municipalité. La conseillère municipale Muriel Jasniak-Laskar a indiqué dans le journal de France 3 Limousin que le budget consacré à Lire à Limoges était passé de 500 000 à 300 000 euros. S’agissant du coût du chapiteau, « dépenser 200 0000 euros pour seulement 3 jours serait de l’argent public jeté par les fenêtres ». Le monde de la culture appréciera une telle déclaration. Ah, j’oubliais, il y aura des food-trucks – pardon, des camions de nourriture – à l’extérieur de la patinoire, ce que les restaurants du centre-ville apprécieront eux aussi.

A côté de cela, côté culture, Limoges accueillera l’arrivée d’une étape du Tour de France au mois de juillet, ce qui n’est pas gratuit. Il est bon de rappeler que la ville a dû se porter candidate auprès d’ASO, propriétaire de l’événement, pour figurer sur le programme de la Grande Boucle. Une fois cette étape validée, il faut envoyer un chèque de 110 000 € à l’ASO pour une arrivée, ce qui sera le cas à Limoges en 2023. A ce chèque doivent s’ajouter plusieurs dépenses pour se mettre en conformité avec le cahier des charges d’ASO : aménagement de la signalisation routière, implantation du village-départ, réfection des routes, mobilisation de forces de l’ordre… Ces coûts se chiffrent de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d’euros. Un article de presse nous apprend que si les plus grandes villes sont capables de gérer seules ce budget, les petites municipalités ont souvent besoin de subventions départementales et régionales. Bien sûr, on va me parler de retombées économiques d’un tel événement, ce qui n’intéresse pas forcément les auteurs qui ont été éliminés de Lire à Limoges 2023.

On n’oubliera pas, non plus, la présence d’une patinoire au marché de Noël 2022, Place de la République à Limoges. Je n’ai pas réussi à en trouver le coût, mais il a bien fallu que la municipalité mette la main à la poche. Le 21 novembre 2022, on pouvait lire ceci sur le site de France Bleu : « La plus épineuse question a concerné le maintien de la patinoire extérieure. Engagée dans le cadre d’un marché public signé au printemps dernier, la ville n’a en réalité pas vraiment eu le choix selon le maire Emile-Roger Lombertie. « La patinoire était réservée, donc ça nous aurait coûté aussi cher de renoncer que de l’offrir aux Limougeauds. » Pour limiter les frais, il précise toutefois que le prestataire a fourni un nouveau moteur pour fabriquer la glace, dont l’épaisseur sera par ailleurs réduite. L’économie est ainsi estimée à 35% par rapport à la facture d’électricité initiale, mais ce sera la dernière fois que Limoges mise sur la glace pour Noël. En raison aussi du réchauffement climatique, les glissades devraient se faire sur des rollers l’an prochain. »

Attendons 2024 pour savoir si Lire à Limoges sera maintenu à la patinoire ou fera son retour au Champ de Juillet…ou ailleurs !

De plus en plus de parcs nationaux américains sont soumis à des réservations // More and more US national parks are subject to reservations

A l’attention de celles et ceux qui ont l’intention de visiter les parcs nationaux aux Etats Unis.

Au moment leur introduction au début de la pandémie de Covid-19, les réservations d’entrée à heures définies dans les parcs nationaux américains ont été un sujet controversé parmi les visiteurs. Certains ont approuvé les réservations qui réduisaient les files d’attente parfois très longues pour entrer dans les parcs les plus populaires. D’autres ont regretté la fin de l’entrée libre dans les parcs nationaux et la mise en place de quotas.
Dans une étude récente, l’Utah State University a examiné plus de 500 questionnaires remplis par les visiteurs du parc national des Arches en 2022, année où le parc a mis en place pour la première fois un système d’entrée avec réservation pendant la haute saison. 84 % des personnes ayant rempli le questionnaire ont approuvé le changement et ont déclaré qu’elles aimeraient voir le système de réservation renouvelé lors de leur prochaine visite du parc.

Delicate Arch (Photo: C. Grandpey)

Les réservations sont en train d’être globalement bien acceptées pour la visite d’un parc national. Le parc national des Rocheuses va imposer des réservations pour le troisième été consécutif, et les les visiteurs acceptent globalement bien cette nouvelle politique. Les quelques minutes passées sur le site reservation.gov permettent de rencontrer moins de monde sur les sentiers et les routes du parc.
Après quelques confusions parmi les utilisateurs au début, le parc national des Glaciers étendra son système de réservation à toutes les entrées du parc cet été. Cela obligera les touristes qui visitent le parc pendant les périodes chargées de l’année à planifier leur séjour.
D’autres parcs comme Zion et Shenandoah, nécessitent désormais des réservations pour leurs randonnées les plus populaires.

Photo: C. Grandpey

Yosemite a annulé les réservations d’entrée avec réservation pour cet été après deux ans où elles étaient nécessaires, mais à part cette exception, il semble que les réservations seront en vigueur pendant longtemps dans les parcs nationaux les plus populaires. A noter que certains accès à Yosemite seront impossibles cet été à cause des dernières intempéries

Le Half Dome de Yosemite dans la fumée des incendies (Photo: C. Grandpey)

Il est surprenant de constater que Yellowstone ne nécessite pas de réservation à l’avance pour entrer dans le parc, malgré les longues files d’attente de véhicules à l’entrée de West Yellowstone et l’engorgement de certains parkings (Grand Prismatic Spring, par exemple) à l’intérieur du parc. Cependant, les réservations sont obligatoires pour la plupart des campings, les hôtels et certains restaurants du parc ! Cependant, même si une réservation d’entrée n’est pas (encore) obligatoire, il faut acheter un pass de visite des parcs nationaux pour entrer dans le parc. Ce dernier attire de grandes foules pendant la haute saison, et il est donc prudent de planifier son séjour à l’avance.

Grand Prismatic Spring (Photo: C. Grandpey)

Source : Service des parcs nationaux.

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To the attention of those who intend to visit national parks in the United States.

Since their introduction in the early days of the Covid pandemic, timed entry reservations at U.S. national parks have been a controversial topic among visitors. Some have lauded how reservations have cut down on crowding and done away with the sometimes hours-long lines that visitors used to wait in to get into popular parks; others have mourned what seems to be the end of the spontaneous national park hiking trip and the regimentation of the outdoors.

In a recently published study, Utah State University looked at more than 500 surveys completed by Arches National Park visitors in 2022, the first year that the park implemented a timed-entry system during the high season. 84 oercent of respondents approved of the change and said they would like to see a similar reservation system put in place for their next trip to the park.

Reservations are quickly becoming an accepted part of visiting a national park. Rocky Mountain National Park, will require timed reservations for the third summer in a row, and the grousing from visitors has largely died down, replaced by a grudging consensus that a few minutes on reservation.gov is a fair price to pay for reduced trail and road traffic.

After some initial user confusion, Glacier National Park will expand its vehicle reservation system to all of the park’s entrances this summer, requiring just about anyone visiting during busy parts of the year to plan in advance.

Other parks including Zion and Shenandoah now require reservations for their most popular hikes.

Yosemite has nixed timed-entry reservations for this summer after two years of requiring it, but aside from that one big exception, it seems that reservations are here for the long term at our most popular national parks.

Quite surprisingly, Yellowstone does not require a timed reservation ticket in advance to enter the park, despite the long queues of vehicles to be seen at the West Yellowstone entry and some overcrowded parking lots inside the park. However, reservations are required for most campsites, all hotels, and some restaurants in the park! However, although you don’t need a timed entrance reservation for Yellowstone, you will still need to purchase a park pass for entry. The park does get big crowds during the busy season, so it’s important to plan ahead and make the necessary preparations before arriving.

Source : National Park Service.