L’Everest, une poubelle mortelle // Mt Everest, a deadly pile of garbage

Curieusement, à l’heure où tout le monde se lamente sur la pollution plastique dans le monde, personne ne parle de la pollution qui a envahi les camps de base de l’Everest – en particulier le Camp IV. Ces lieux sont devenus un univers de tentes abandonnées, d’ordures et autres déchets plastiques.
Il est évident qu’il faudrait mettre en place des réglementations plus strictes, avec des pratiques d’escalade propres et des stratégies efficaces de gestion des déchets, mais le gouvernement népalais ne fait rien, ou très peu, pour améliorer la situation qui lui rapporte autrement beaucoup d’argent. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont appelé les alpinistes et les autorités locales à prendre des mesures pour faire face à la crise environnementale qui ne cesse de s’aggraver, mais sans effet jusqu’à présent.
Selon les estimations du National Geographic, chaque alpiniste sur l’Everest génère environ huit kilogrammes de déchets, notamment des récipients alimentaires, des tentes, des bouteilles d’oxygène vides et même des excréments humains. En raison de l’afflux croissant de candidats à l’ascension, qui vient s’ajouter à une gestion inadéquate des déchets, le site est devenu la «décharge d’ordures la plus haute du monde». Après une ascension éreintante, les alpinistes abandonnent souvent leurs lourdes tentes au lieu de les ramener en bas de la montagne. En conséquence, des tentes déchirées, des emballages de nourriture et des bouteilles d’oxygène sont abandonnés dans les camps les plus élevés. En 2019, le gouvernement chinois a fermé un camp de base en raison de l’accumulation de déchets laissés par les touristes.
Le Népal a mis en place une obligation pour les alpinistes de ramener leurs déchets de la montagne pour pouvoir récupérer une caution de 4 000 dollars. Cependant, la surveillance des camps situés à près de 8 000 mètres d’altitude est difficile, voire impossible, selon les responsables locaux et les organisateurs de l’expédition. Pour résoudre le problème, le Népal a organisé en 2023 la collecte de 13 tonnes de déchets sur l’Everest et sur le Lhotse, mais il reste beaucoup à faire.

Un sherpa a diffusé sur Instagram une brève vidéo qui confirme le désastre écologique sur l’Everest:

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De la même manière que la quantité de déchets ne cesse d’augmenter, le nombre de morts augmente sur l’Everest. Il est susceptible d’atteindre un niveau jamais enregistré, car 13 alpinistes sont déjà morts sur la montagne en 2023, et quatre autres sont portés disparus jusqu’à présent. Les personnes portées disparues étant moins susceptibles d’être retrouvées, ce sera l’une des années les plus meurtrières de l’Everest.
Les causes de décès sont multiples, avec des chutes de blocs de glace, le mal des montagnes, des chutes au cours de l’ascension ou dans des crevasses. Il y a également de nombreux rapports de gelures graves cette année. Ils sont attribués par de nombreux alpinistes au changement climatique qui a provoqué une vague de froid inhabituelle dans l’Himalaya. La cause principale reste toutefois la négligence au niveau de la sécurité et une préparation physique inadéquate. Il ne suffit pas d’avoir fait l’ascension du Mont Blanc pour se lancer dans celle de l’Everest!
Le Népal a délivré aux étrangers un nombre record de 478 permis d’ascension de l’Everest au printemps 2023. C’est le nombre le plus élevé jamais enregistré, et si l’on inclut les guides Sherpa, le ce nombre cette saison sz=era encore plus élevé. Pour certains, il s’agit d’un « gâchis chaotique ».
Source : Yahoo Actualités.

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Strangely enough, at a time when people lament over plastic pollution in the world, not a word is said about the pollution that has invaded Mount Everest’s base camps – especially Camp IV – which are a universe of abandoned tents, trash and other plastic waste.

It is obvious that there sould be stricter regulations, enforcement of clean climbing practices, and effective waste management strategies, but the Nepalese government is clearly doing nothing, or very little, to improve the situation. Social media users have called upon climbers and local authorities to address the growing environmental crisis, but with no effect up to now.

According to estimates by National Geographic, each climber on Everest generates about eight kilograms of waste, including food containers, tents, empty oxygen tanks and even human feces. Due to the influx of climbers, combined with inadequate waste management practices, the site has turned into the « world’s highest garbage dump. » After a tiring trek, climbers often abandon heavy tents instead of carrying them back down the mountain. As a result, torn tents, food wrappers and discarded oxygen bottles are left behind in the higher camps. In 2019, the Chinese government closed down a base camp due to the growing number of waste and garbage left behind by tourists in the area.

Nepal has implemented a mandatory requirement for climbers to bring their waste down from the mountain and reclaim their garbage deposit of $4,000. However, monitoring camps situated nearly 8,000 meters high have proven to be challenging, even impossible, according to local officials and expedition organizers. Efforts to address the issue include the collection of 13 tons of garbage from Everest and the nearby Lhotse peak this year, but the scale of the problem remains significant.

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In the same way as the amount of trash keeps increasing, the death toll is rising on Mt Everest. It is likely to reach the highest ever as 13 climbers have aldeady died on the mountain in 2023, with four more reported missing so far. With those missing less likely to be found, this will be one of the deadliest years at Everest.

The causes of the deaths are multiple, with icefalls, high altitude sickness, falls while climbing or in crevices while scaling down the mountain. There have also been many reports of severe frostbites this year. They are attributed by many climbers to climate chnage that brought an unusual cold snap on the Himalayas. The main cause, however, remains negligence in terms of safety and inadequate physical preparation. It is not enough to have climbed Mont Blanc to get to the top of Mt Everest!

Nepal issued a record-high 478 climbing permits to foreigners to climb Everest during spring 2023. This is the highest number ever, and if one includes Sherpa guides the number of people climbing the mountain this season is even higher.  Some mountaneers describe the situation as a « chaotic mess ».

Source : Yahoo News.

L’Everest et le camp de base (Photos: Wikipedia)

Fermeture du Parc national du Vésuve à cause du risque d’une explosion…de joie !

Les autorités en charge du Parc national du Vésuve à Naples ont annoncé qu’elles fermeraient l’accès au volcan le 29 avril 2023, avant le match du 30 avril, susceptible de donner le titre de champion d’Italie au Napoli, l’équipe de football locale. Si la Lazio perd contre l’Inter Milan lors du match qui se jouera auparavant le 30 avril, le Napoli, pourrait remporter son premier titre de champion d’Italie en 33 ans en cas de victoire contre la Salernitana.
Les autorités sont inquiètes car il a été fait état d’utilisation de bombes fumigènes bleues et de feux d’artifice puissants à l’intérieur du cratère qui est décrit comme un « endroit fragile et intrinsèquement dangereux ». Certains supporters du Napoli entendent célébrer la probable victoire de leur équipe en organisant une simulation d’éruption du Vésuve, avec une « invasion » et l’allumage de fumigènes tricolores au sommet du cratère.
Les autorités ont déclaré qu’elles « considèrent cette initiative comme dangereuse et irréalisable car elle se déroulerait au cœur du Parc. De telles célébrations pourraient causer des dommages aux personnes et aux choses, et, en particulier, à la flore et à la faune du Parc national du Vésuve ainsi qu’aux structures et aux systèmes technologiques qui sont présents. »
Les unités de police locale et la police militaire des carabiniers seront en nombre suffisant pour protéger les entrées et l’accès au Parc national. .
Source : médias d’information italiens.

Le cratère du Vésuve (Photo: C. Grandpey)

Réchauffement climatique : canons à neige en péril // Global warming : snow cannons at risk

Un article récemment publié dans la presse italienne explique qu’investir dans des canons à neige devient de plus en plus risqué avec l’accélération du réchauffement climatique.
Les journaux donnent l’exemple de Monte Cimone, une station de ski populaire des Apennins. 5 millions d’euros ont été investis dans l’enneigement artificiel en 2022 avant la saison hivernale pour essayer de lutter contre les conséquences du réchauffement climatique, mais ce n’était pas une bonne idée. Les canons à neige se sont avérés inutiles car la température n’est jamais descendue en dessous de zéro jusqu’à la mi-janvier 2023. Les canons n’auraient projeté que des gouttelettes d’eau. Les remontées mécaniques sont restées à l’arrêt, les moniteurs de ski et les saisonniers ont été réduits au chômage et la station a perdu 40% de chiffre d’affaires sur l’ensemble de la saison. C’est la première fois en 40 ans que la station de Monte Cimone est restée fermée pour les vacances de Noël.
La hausse des températures menace l’industrie du ski dans le monde entier, mais l’Italie, avec ses nombreuses stations à relativement basse altitude dans les Apennins et dans les Alpes, est particulièrement touchée. Selon les données de l’association environnementale italienne Legambiente, environ 90 % des pistes italiennes dépendent de la neige artificielle, contre 70 % en Autriche, 50 % en Suisse et 39 % en France.
La hausse des températures en Europe a provoqué une sécheresse à grande échelle et l’Italie ne peut se permettre d’utiliser des millions de mètres cubes d’eau chaque année pour faire de la neige artificielle. Legambiente a calculé que la consommation annuelle d’eau à cet effet sur les pistes de ski dans les Alpes italiennes pourrait bientôt atteindre celle d’une ville d’un million d’habitants, comme Naples. L’énergie consommée par le nombre sans cesse croissant de canons à neige est également exorbitante. La puissance nécessaire pour fournir de la neige de culture à toutes les stations de ski dans les Alpes équivaut à la consommation annuelle de 130 000 familles de quatre personnes.
L’industrie du ski va devoir prendre une décision importante. Il va falloir choisir entre continuer à lutter contre le réchauffement climatique dans l’espoir que le progrès technologique permettra de surmonter l’effet de la hausse des températures, et rechercher d’autres sources de revenus touristiques. Alors que les climatologues et même la Banque d’Italie conseillent la deuxième solution, la plupart des stations de ski veulent faire de la résistance.
Il est vrai que les enjeux économiques sont importants. Le secteur italien du ski emploie directement ou indirectement 400 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros, soit environ 0,5 % du produit national. L’Italie compte environ 220 stations de ski avec au moins cinq remontées mécaniques, ce qui la place au troisième rang mondial derrière les États-Unis et la France. Le pays accueille également le troisième plus grand nombre de touristes étrangers derrière l’Autriche et la France.
L’Italie a commencé à installer des enneigeurs vers 1990, après deux années presque sans neige dans les Alpes. C’est aujourd’hui un leader mondial de canons à neige. L’un de ses principaux fabricants, TechnoAlpin, a fourni en canons les Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin. La dernière innovation de TechnoAlpin peut produire de la neige à + 10°C. Des tests sont effectués sur les pistes de Bolbeno, la station de ski la plus basse d’Italie à seulement 600 mètres d’altitude. La neige produite par cette nouvelle technologie est soi-disant « merveilleuse » et reste au sol même par temps chaud.
L’Italie est loin d’être le seul pays à investir des sommes importantes pour préserver son ski d’hiver. En décembre, les responsables de la station suisse de Gstaad ont utilisé des hélicoptères pour déposer de la neige sur une piste stratégique reliant les domaines skiables de Zweisimmen et Saanenmoser, eux-mêmes alimentés en neige artificielle.
Les tentatives de préservation de l’industrie du ski font réagir les écologistes. En mars 2023, des militants armés de drapeaux et de banderoles se sont rassemblés à Pian del Poggio, dans les Apennins italiens, pour protester contre l’installation de canons à neige dans la station située à 1 300 mètres d’altitude. Cinq groupes écologistes espagnols font pression sur l’Union Européenne pour bloquer une subvention de 26 millions d’euros destinée à financer un projet de jonction de deux stations de ski dans les Pyrénées. La plupart des économistes et des climatologues affirment qu’essayer de maintenir les stations de ski à basse altitude est voué à l’échec et que la fabrication de neige artificielle ne fait que retarder l’inévitable.
Dans ce contexte, les stratégies d’adaptation basées sur la diversification des activités en montagne sont cruciales. En Europe, les Alpes vont probablement devenir de plus en plus fréquentées en été, car la chaleur sur les plages et dans les villes méditerranéennes va devenir insupportable. Les stations de montagne ont donc intérêt à attirer de nouveaux types de vacanciers.
Un nombre croissant de stations de montagne ont déjà suivi les conseils. Dans l’une d’elles, à 1 600 mètres d’altitude à 100 km au nord de Milan, les autorités ont démantelé les remontées mécaniques il y a 16 ans, tout en améliorant les infrastructures prévues pour l’alpinisme et la randonnée.
Source : Yahoo Actualités, médias d’information italiens.

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An article recently published in the Italian news papers, shows that investing in snow cannons can become more and more risky with the accelerating global warming.

The Italian press gives the example of Monte Cimone, a popular ski resort in Italy’s Apennine Mountains. It invested 5 million euros in artificial snowmaking in 2022 before the winter season in an attempt to stave off the impact of global warming. The money was largely wasted. The snow cannon proved useless because the water droplets they fire into the air need freezing weather for them to fall to the ground as snow, and until mid-January 2023 the temperature never fell below zero Celsius. The ski-lifts were closed, the ski instructors and seasonal workers had nothing to do and the ski resort lost 40% of revenue for the whole season. It was the first time in 40 years that Monte Cimone was closed for the Christmas holidays.

Rising temperatures threaten the skiing industry worldwide but Italy, with its many relatively low-altitude resorts in the Apennines as well as the Alps, is particularly badly affected. Some 90% of Italy’s pistes rely on artificial snow, compared with 70% in Austria, 50% in Switzerland and 39% in France, according to data from Italian Green lobby Legambiente.

Rising temperatures in Europe are bringing drought and Italy can ill afford the millions of cubic metres of water it uses every year to make snow. Legambiente calculates that the annual water consumption of Italy’s Alpine pistes may soon be as much as a city of a million people, such as Naples. The energy consumed by an ever-growing battery of snow cannon is also exorbitant.The power required to provide artificial snow to all Europe’s Alpine resorts would equal the annual consumption of 130,000 families of four people.

The skiing industry faces a looming decision. It may battle on in the hope technological progress can overcome the effect of rising temperatures, or it can look for alternative sources of tourist revenue. While climatologists and even the Bank of Italy suggest the second course of action, most ski operators are defiant.

The economic stakes are high. Italy’s ski sector directly or indirectly employs 400,000 people and generates turnover of 11 billion euros, equal to about 0.5% of national output. Italy has around 220 ski resorts with at least five lifts, putting it third in the world behind the United States and France. It also receives the third highest number of foreign tourists behind Austria and France.

Italy started to develop artificial snow machines around 1990 after two almost snowless years in the Alps. It is now a world leader. One of its main producers, TechnoAlpin, supplied the 2022 Winter Olympic games in Beijing. TechnoAlpin’s latest machine can produce snow at 10° C. It is testing the device on nursery slopes at Bolbeno, Italy’s lowest resort at an altitude of just 600 metres. The snow the technology produces is said to be « wonderful » and remains on the ground even in warm temperatures.

Italy is far from alone in going to almost any lengths to preserve its winter skiing. In December authorities in the Swiss resort of Gstaad used helicopters to deposit snow onto a strategic but bare piste connecting the ski areas of Zweisimmen e Saanenmoser, which were themselves furnished with artificial snow from cannon.

The attempts to preserve the ski industry are drawing protests from environmentalists. In March 2023, activists with flags and banners gathered at Pian del Poggio, in Italy’s Apennines, to protest against the installation of snow cannon at the 1,300 metre high resort. Five Spanish environmentalist groups are lobbying the European Union to block the use of 26 million euros of EU money to fund a project to join two ski resorts in the Pyrenees. Some economists and climatologists argue that trying to keep low-altitude ski resorts in business is destined to fail, and snow-making merely delays the inevitable.

In this context adaptation strategies based on diversification of mountain activities and revenues are crucial. The European Alps are likely to become increasingly popular in summer as Mediterranean beaches and cities grow uncomfortably hot. So mountain resorts resorts should focus on attracting different kinds of holidaymakers.

A growing number of mountain communities have already followed the advice. In a 1,600 metre-high resort 100 km north of Milan, the authorities dismantled the ski-lifts 16 years ago while improving facilities for mountaineering and hiking.

Source : Yahoo News, Italian news media.

Photo: C. Grandpey

L’avenir sombre du ski

Dans mes notes sur le réchauffement climatique dans l’Arctique, je fais souvent référence à l’albédo, autrement dit la part de rayonnement solaire renvoyée vers l’atmosphère. L’albédo est une valeur comprise entre 0 et 1. Ainsi, un corps noir parfait, qui absorberait toutes les longueurs d’onde sans en réfléchir aucune, aurait un albédo nul. En revanche, un miroir parfait, qui réfléchirait toutes les longueurs d’onde, sans en absorber une seule, aurait un albédo égal à 1.

Pas sa capacité à réfléchir la lumière du soleil, la glace pourrait réduire l’impact du réchauffement climatique. La glace de mer est malheureusement en train de régresser, accordant plus de place aux eaux libres de l’océan. Ces dernières, plus sombres, absorbent la lumière du soleil, favorisant le réchauffement de notre planète.

L’albédo doit également être pris en compte sur les terres autres que l’Arctique et l’Antarctique. Ainsi, dans les Alpes, la réduction de la surface couverte de glace et de neige atténue considérablement l’albédo, favorisant, là aussi, l’accélération du réchauffement climatique.

Au cours de l’hiver 2022-2023, la neige s’est fait attendre dans les Alpes. Les vacances de Noël ont vu la mise à l’arrêt des remontées mécaniques. La neige est enfin arrivée en janvier, mais la douceur printanière qui s’est installée en février laisse supposer que la saison de ski sera courte. Les études sont formelles : s’il y a des années où il y a beaucoup de neige et d’autres où il y en a moins, la tendance générale est à la baisse. Par exemple, le CNRS nous apprend qu’au Col de Porte dans les Alpes, à 1325 m d’altitude, l’épaisseur du manteau neigeux a diminué de 40% entre la période 1960-1990 et la période 1990-2017.

La durée de l’enneigement diminue aussi : chaque degré de réchauffement au niveau mondial tend à conduire à une perte d’un mois d’enneigement en moyenne. On peut raisonnablement se demander quel sera l’avenir des stations de sport d’hiver. Pas de neige = pas de ski ! A cela s’ajoute la hausse des coûts de l’énergie, ce qui, au final, a un effet direct sur la fréquentation touristique. Avec la hausse des tarifs, les gens réfléchissent à deux fois avant d’aller skier.

Certains diront que la neige de culture comblera le vide créé par la neige naturelle, mais c’est loin d’être gagné. La neige artificielle est très consommatrice d’eau et d’énergie et les enneigeurs demandent des températures négatives pour fonctionner, ce qui n’est pas dans l’air du temps. On sait d’ores et déjà que d’ici 2030-2050 la quasi-totalité des stations de ski dans les Pyrénées ainsi qu’une grosse partie de celles à basse et moyenne altitude dans les Alpes ne seront plus rentables.

Je n’ai de cesse de le répéter : il faut que ces stations se diversifient si elles veulent survivre. Il est urgent qu’elles réfléchissent à une autre forme d’économie et à la mise en place de nouvelles activités.

De grands champions de ski vainqueurs de la Coupe du monde font partie des signataires d’une lettre adressée à la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) exigeant une action rapide contre le réchauffement climatique.
La lettre a été rédigée à l’occasion des championnats du monde de ski et à l’issue de plusieurs mois pendant lesquels le temps chaud et le manque de neige ont entraîné l’annulation de près d’un mois de compétition au début de cette saison, avec un entraînement de pré-saison réduit à néant par la fonte des glaciers européens, eux mêmes en voie de disparition.
On peut lire dans la lettre : « Nous subissons les effets du changement climatique dans notre vie quotidienne et notre profession. L’opinion publique sur le ski évolue vers l’injustifiable. Nous avons besoin d’une action organisationnelle progressive.. Les efforts actuels de la FIS en matière de développement durable sont insuffisants. »
Côté ski alpin, les athlètes ont demandé à la fédération de décaler le début de saison de fin octobre à fin novembre et la fin de saison de mi-mars à fin avril. Les saisons ont changé et tous les champions disent qu’ils doivent s’adapter à ces nouvelles circonstances.
Les skieurs ont également demandé un calendrier de compétitions plus «géographiquement raisonnable» pour réduire le bilan carbone.
A ce jour, la FIS n’a pas répondu.

La douceur de la température n’a pas permis aux enneigeurs de fonctionner à la fin de l’année 2022 (Photo: C. Grandpey)