Le Mayon s’agite aux Philippines // Unrest at Mayon (Philippines)

En raison d’une augmentation de l’activité volcanique, le PHIVOLCS a relevé le niveau d’alerte du Mayon de 1 à 2 le 5 juin 2023. L’Institut signale une augmentation de la fréquence des chutes de blocs au niveau du dôme de lave sommital. Cette hausse de l’activité laisse supposer qu’il y a des processus magmatiques peu profonds qui pourraient conduire à des éruptions phréatiques ou même précéder une éruption magmatique majeure.

Le 9 mai 2023, le dôme de lave avait augmenté de volume d’environ 83 000 m3 depuis le 3 février et de près de 164 000 m3 depuis le 20 août 2022. Le PHIVOLCS a enregistré 318 chutes de blocs depuis le 1er avril, et 26 séismes volcaniques sur la même période. Les paramètres de déformation du sol montrent que le volcan est en phase d’inflation depuis 2020, en particulier au nord-ouest et au sud-est.
Le public est prié d’éviter la zone de danger permanent (PDZ) d’un rayon de 6 km autour du volcan
L’éruption la plus violente du Mayon, en 1814, a tué plus de 1 200 personnes dans la ville de Cagsawa et a anéanti plusieurs autres localités. Cette éruption est décrite dans mon livre « Killer Volcanoes » aujourd’hui épuisé.

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Due to an increase in volcanic unrest, PHIVOLCS raised the alert level for Mayon from 1 to 2 on June 5th, 2023. The Institue reportsan increase in the frequency of rockfall events from the volcano’s summit lava dome.This increase in activity suggests that there are shallow magmatic processes that could lead to phreatic eruptions or even precede a major magmatic eruption​.

As of May 9th, 2023, the lava dome had increased in volume by approximately 83 000 m3 since February 3rd and a total of nearly 164 000 m3 since August 20th, 2022. PHIVOLCS has recorded a total of 318 rockfall events since April 1st, and 26 volcanic earthquakes for the same period. Ground deformation parametersshow that the volcano has been inflating, particularly on the northwest and southeast, since 2020.

The public is urged to avoid the 6-km radius Permanent Danger Zone (PDZ) around the volcano

Mayon’s most violent eruption, in 1814, killed more than 1 200 people in the town of Cagsawa and devastated several other municipalities. It is described in my book « Killer Volcanoes » which is sold out today.

Connu pour son cône parfait, le Mayon est redouté pour ses coulées pyroclastiques destructrices (Crédit photo: Wikipedia)

Utilisation de l’Interférométrie radar à synthèse d’ouverture en Alaska // Interferometric synthetic aperture radar in Alaska

Au cours de ma conférence « Volcans et Risques volcaniques », j’explique qu’aujourd’hui les satellites sont d’une grande aide pour surveiller l’activité volcanique, en particulier sur les volcans dont l’accès est très difficile, comme ceux qui s’alignent le long de la Chaîne des Aléoutiennes en Alaska.
L’InSAR – abréviation de Interferometric synthetic aperture radar, interférométrie radar à synthèse d’ouverture – est une technique utilisée en géodésie et en télédétection. Elle utilise deux ou plusieurs images radar à synthèse d’ouverture (SAR) pour générer des cartes de déformation de surface ou d’élévation du sol, en utilisant les différences de phase des ondes de retour vers un satellite ou un avion. Cette technologie peut mesurer des fluctuations de déformation à l’échelle millimétrique sur des périodes allant de quelques jours à plusieurs années. Il existe des applications pour la surveillance géophysique des risques naturels, par exemple les séismes, les volcans et les glissements de terrain, ou encore la surveillance de l’affaissement et de la stabilité structurelle.
Il existe un endroit dans le sud-est de l’Alaska où la technologie InSAR s’est récemment avérée essentielle pour détecter la déformation d’un volcan jusqu’alors considéré comme inactif.
Le 11 avril 2022, les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique de l’Alaska (AVO) ont observé une activité sismique sur le Mont Edgecumbe, sur l’île Kruzof près de la ville de Sitka.

Source: AVO

Si l’on se réfère aux archives géologiques, ce volcan est resté silencieux pendant environ 4 000 ans. Les histoires racontées par la population locale, les Tlingit, font état d’ « une montagne faisant jaillir du feu et de la fumée ». Il s’agit peut-être d’une petite éruption avec fontaines de lave qui se serait produite il y a seulement 800 à 900 ans. Il est toutefois très difficile de dater cette histoire populaire. De petits séismes peu profonds détectés en avril 2022 étaient répartis sur une zone au nord-est du sommet. Les scientifiques de l’AVO ont tenté de comprendre la source cette sismicité. Malheureusement, ce volcan n’a pas d’instruments au sol localement; les séismes les plus importants sont détectés par des sismographes éloignés appartenant au réseau sismique régional de l’Alaska Earthquake Center pour surveiller l’activité tectonique. Aucun sismographe et aucun instrument géodésique n’existe à proximité de l’édifice volcanique pour détecter et interpréter l’activité souterraine.
En l’absence d’instruments au sol à proximité du volcan, des techniques de télédétection par satellite ont été utilisées pour étudier les changements potentiels. Une série chronologique InSAR a été utilisée pour rechercher des variations de surface sur le Mont Edgecumbe. Les scientifiques de l’AVO ont utilisé des interférogrammes séquentiels pour obtenir une série chronologique des changements sur plusieurs années. La création d’une série chronologique InSAR a permis de générer une carte des mouvements du sol cumulés, comme on peut le voir sur le document ci-dessous, où chaque pixel de couleur représente la déformation à cet endroit au cours des 7 années de cette étude rétrospective. Ce travail a permis d’identifier avec succès la déformation de l’édifice volcanique qui a commencé bien avant le dernier essaim sismique. L’analyse rétrospective de la sismicité à Sitka, sur le sismographe le plus proche, montre une augmentation de l’activité sismique de faible amplitude au milieu de l’année 2019.
Les résultats de cette étude ont incité l’Observatoire Volcanologique de l’Alaska à lancer la phase suivante de surveillance sur le Mont Edgecumbe. Àu cours de l’été 2022, une station sismique et GNSS (Global Navigation Satellite System, qui comprend le GPS) a été installée près du volcan pour une surveillance active. L’instrument GNSS donne une estimation plus précise de la déformation tridimensionnelle de l’édifice volcanique, sans qu’il soit nécessaire d’attendre (environ 12 jours) un nouveau passage du satellite SAR. Ensemble, GNSS et InSAR peuvent donner une image très claire des processus magmatiques, sans avoir à se trouver à proximité du volcan pendant de longues périodes.
Une intrusion magmatique dans un édifice volcanique tel que le Mont Edgecumbe n’indique pas forcément qu’une éruption est imminente. C’est simplement une indication qu’il y a une certaine activité magmatique en profondeur. Les scientifiques expliquent qu’il y aura davantage de changements au niveau de la déformation, une sismicité plus élevée et la présence de gaz volcaniques avant toute éruption du Mont Edgecumbe. Au cours de l’été 2023, d’autres instruments seront installés sur le volcan, avec également des études des gaz et de la géologie.
Source : USGS / HVO.

Le Mont Edgecumbe a déjà fait l’objet sur ce blog le 1er novembre 2022 : Du magma sous les Mont Edgecumbe

Du magma sous le Mont Edgecumbe (Alaska) // Magma beneath Mt Edgecumbe (Alaska)

A lire aussi : une note diffusée sur ce blog le 13 novembre 2022 et intitulée La technologie InSAR au service des volcans :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/11/13/la-technologie-insar-au-service-des-volcans-insar-technology-to-monitor-volcanoes/

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During my conference « Volcanoes and Volcanic Hazards », I explain that today satellites are of a great help to monitor volcanoic activity, especially volcanoes whose access is very difficult, like those that align along the Aleutian Islands in Alaska.

InSAR – short for Interferometric synthetic aperture radar – is a radar technique used in geodesy and remote sensing. It uses two or more synthetic aperture radar (SAR) images to generate maps of surface deformation or digital elevation, using differences in the phase of the waves returning to the satellite or aircraft. The technique can potentially measure millimetre-scale changes in deformation over spans of days to years. It has applications for geophysical monitoring of natural hazards, for example earthquakes, volcanoes and landslides, and in structural engineering, in particular monitoring of subsidence and structural stability.

One place where InSAR recently proved instrumental in detecting deformation of a volcano previously considered inactive was in Southeast Alaska.

On April 11th, 2022, Alaska Volcano Observatory (AVO) scientists observed seismic activity at Mount Edgecumbe on Kruzof Island near the town of Sitka. This volcano has remained quiet for around 4,000 years based on its geologic record. Oral history of the local Tlingit tells about “a mountain blinking, spouting fire and smoke,” which perhaps describes a small eruption with lava fountaining. This is possible as recent as 800-900 years ago; however, the timing of this oral history is uncertain.

Shallow, small earthquakes detected in April 2022 were broadly distributed to the northeast of the summit. AVO scientists tried to understand the source of the earthquakes. Unfortunately, this volcano had no existing local ground-based geophysical instruments; the larger earthquakes were detected on distant seismographs of the regional seismic network used by the Alaska Earthquake Center to monitor tectonic activity. No seismographs or geodetic instrumentation existed close to the volcanic edifice that would be useful in detecting and interpreting subsurface activity.

With no ground-based instruments installed near the volcano, satellite remote sensing techniques were used to investigate potential changes. An InSAR time series was utilized to search for shallow changes at Mount Edgecumbe. AVO scientists used sequential unwrapped interferograms to create a time series of change from several years of interferograms. Creating an InSAR time series allowed them to produce a cumulative displacement map, as shown below, where each colored pixel represents the total deformation at that location over the 7 years of this retrospective study. The results successfully identified deformation that started long before the recent earthquake swarm. Retrospective analysis of seismicity at the nearest seismograph in Sitka showed an increase in low-magnitude seismic activity in mid-2019.

Results of this analysis prompted the Alaska Volcano Observatory to start the next phase of monitoring on Mount Edgecumbe. In the summer of 2022, a seismic and GNSS station (Global Navigation Satellite System, which includes GPS) station was installed near the volcano for active monitoring. The GNSS instrument gives a more precise 3-dimensional deformation estimate for the volcanic edifice, without the need to have to wait for a SAR satellite repeat visit (about 12 days). Together, GNSS and InSAR can give a very clear picture of magmatic processes, without having to be anywhere near the volcano for extended periods.

An influx of magma into a volcanic edifice such as Mount Edgecumbe does not indicate the potential of an eruption. This merely is the indication that there is some magmatic activity at depth. Scientists expect more changes in deformation, higher rates of seismicity, and detection of volcanic gases prior to any eruption at Mount Edgecumbe. During the summer 2023, more instruments will be set up on the volcano, togetheer with gas and geologic studies.

Source : USGS / HVO.

A post xas already published about Mt Edgecumbe on November 1st, 2022 :

Du magma sous le Mont Edgecumbe (Alaska) // Magma beneath Mt Edgecumbe (Alaska)

You can also read a note published on this blog on November 13th, 2022 and entitled InSAR technology at the service of volcanoes 

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/11/13/la-technologie-insar-au-service-des-volcans-insar-technology-to-monitor-volcanoes/

La longue légende du document se trouve sur cette page du HVO :

https://bigislandnow.com/2023/06/02/volcano-watch-volcano-monitoring-from-space-insar-time-series-success-in-alaska/

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Aucune activité volcanique majeure n’a été observée dans le monde au cours des derniers jours.

Au Mexique, l’activité du Popocatépetl se caractérise par des épisodes de tremor, très peu d’explosions mineures et modérées, des émissions quasi constantes de vapeur, de gaz et parfois de cendres, et des projections de matériaux incandescents. Le CENAPRED indique que l’activité globale a légèrement diminué au cours de la semaine écoulée. Cependant, des retombées de cendres ont encore été signalées dans de nombreuses localités. Le 26 mai 2023, plus d’un million d’élèves avaient pu retourner en classe. Le niveau d’alerte pour le Popocatepetl reste à la couleur Jaune, Phase 3.

 

Image webcam du Popocatepetl le 30 mai 2023

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Les explosions phréatiques se poursuivent sur le Rincón de la Vieja (Costa Rica). Elle génèrent de volumineux panaches de gaz et de vapeur contenant éventuellement des sédiments lacustres qui s’élèvent à environ 2,5 km au-dessus du cratère. Lors d’un survol le 26 mai 2023, on a constaté que le niveau d’eau du lac avait considérablement baissé. Une intense éruption le 27 mai a éjecté des matériaux incandescents et généré un panache qui s’est élevé à 3,5-4 km au-dessus du cratère. Un important lahar a dévalé le lit de la rivière Pénjamo.
Source : OVSICORI.

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Le 28 mai 2023, l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) a signalé que les coulées de lave sur le flanc supérieur ouest du Nyamulagira (RDC) avaient commencé à se refroidir et à se solidifier. La sismicité est revenue à des niveaux similaires à ceux enregistrés avant la hausse d’activité du 17 mai. L’émission de lave continue mais reste confinée au cratère sommital.

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L’activité de l’Etna (Sicile) qe caractérise par une faible activité explosive à l’intérieur du Cratère SE et une incandescence mineure dans la Bocca Nuova. Une approche par drone des coulées de lave et des dépôts de tephra mis en place lors de l’éruption du 21 mai 2023 a révélé que les coulées de lave avaient parcouru 2,3 km, et atteint 2 650 m d’altitude.
Source : INGV.

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Big Ben n’est pas seulement la grosse cloche qui retentit au sommet d’une tour du Parlement londonien. C’est aussi le nom donné est l’un des deux volcans actifs d’Australie. Big Ben se trouve sur l’île Heard à environ 4 100 kilomètres au sud-ouest de Perth et à 1 500 km au nord de l’Antarctique. L’autre volcan actif se trouve à proximité, sur les îles McDonald. L’île Heard et les îles McDonald sont situées sur le plateau de Kerguelen qui s’élève à environ 3 000 mètres au-dessus des fonds marins.
Le satellite Copernicus Sentinal-2 a repéré une émission de lave le 25 mai 2023. La coulée que l’on peut voir sur l’image ci-dessous fait partie d’une éruption qui a été observée pour la première fois il y a plus de dix ans. L’image est un composite d’une image optique et d’une image infrarouge.
On voit la lave couler sur le flanc de Big Ben, près du sommet (Mawson Peak) qui culmine à 2 745 mètres d’altitude.
Selon la Smithsonian Institution, la coulée de lave actuelle fait partie d’un épisode éruptif qui dure depuis septembre 2012. Le Global Volcanism Program a enregistré des éruptions sur l’île Heard jusqu’en 1910, avec environ 20 épisodes de « coulée de lave » depuis septembre. 2012.
L’île Heard appartient à un volcanisme intraplaque car elle se trouve au milieu de la plaque tectonique antarctique. La Smithsonian Institution nous rappelle qu’il y a plus de 100 volcans en Antarctique, dont environ 90 qui se cachent sous la glace. L’âge de l’île Heard se situe probablement entre 750 000 et 500 000 ans. Le magma trouverait sa source dans le manteau supérieur.
Source : The Guardian.

(Source : Copernicus  Sentinel-2).

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Pour mémoire, le 21 avril 2023, l’OVPF prévenait que le Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) était sur le point d’entrer en éruption. C’était une affaire de minutes, d’heures tout au plus. Nous somme le 2 juin 2023 et rien n’annonce une éruption à court terme… Mais avec le Piton on ne sait jamais !

Le volcan a beau être truffé d’instruments, notre capacité à prévoir une éruption reste faible. Cela a peu d’importance sur le Piton de la Fournaise où aucune population n’est vraiment menacée la plupart du temps. Prévision et prévention sont beaucoup plus complexes sur les volcans explosifs de la Ceinture de Feu du Pacifique…

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C’est un peu la même chose pour la Kilauea (Hawaii). On nous serine depuis plusieurs semaines que les niveaux de sismicité et de déformation du sol sont supérieurs à ce qu’ils étaient avant l’éruption du 5 janvier 2023. Pourtant, aucune lave ne daigne pointer le bout de son nez dans le cratère de l’Halema’uma’u, ou ailleurs sur les zones de rift. Même les Américains ont des problèmes en matière de prévision volcanique… !

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans.

Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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No major volcanic activity has been observed in the world during the past days.

In Mexico, activity at Popocatépetl consists of seismic tremors, very few minor and moderate explosions, near-constant emissions of steam, gas, and sometimes ash, and ejections of incandescent material. CENAPRED indicates that overall activity slightly decreased during the week. However, ashfall has still been reported in numerous municipalities. By May 26th, 2023, over one million students were able to return to classrooms. The alert level for Popocatepetl remains at Yellow, Phase 3.

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Phreatic explosions continue at Rincón de la Vieja (Costa Rica). They produce voluminous gas-and-steam plumes possibly containing some lake sediments that rise about 2.5 km above the crater. During an overflight on May 26th, 2023, the lake water level was observed to have significantly dropped. An powerful eruption on May 27th ejected incandescent material and generated a plume that rose 3.5-4 km above the crater. A significant lahar descended the Pénjamo River.

Source : OVSICORI.

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On May 28th, 2023, the Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) reported that the lava flows on Nyamulagira’s upper W flank (DRC) had begun to cool and solidify. Seismicity has returned to levels similar to those recorded before the May 17th increase in activity. Lava effusion continues but is confined to the summit crater.

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Activity at Mt Etna (Sicily) is characterized by weak intra-crater explosive activity at the SE Crater and minor incandescence at Bocca Nuova. A drone survey of the lava flows and tephra deposits emplaced during the eruption of May 21st, 2023 revealed that lava flows had traveled 2.3 km, reaching 2,650 m elevation.

Source : INGV.

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Big Ben is one of Australia’s two active volcanoes. It is located on Heard Island about 4,100 kilometres south-west of Perth and 1,500 km north of Antarctica. Australia’s other active volcano is on the nearby McDonald Islands. Heard Island and McDonald Islands sit on the Kerguelen Plateau that is elevated about 3,000 metres above the surrounding sea floor.

Big Ben was spotted spewing lava by the Copernicus Sentinal-2 satellite on May 25th, 2023. The lava flow that can be seen on the image below is part of an ongoing eruption that was first noted more than a decade ago. The image is a composite of an optical picture and an infrared image.

The lava is seen flowing down the side of Big Ben from near the summit (Mawson Peak) which culminates 2,745 metres above sea level..

According to the Smithsonian Institution, the current lava flow is part of an eruptive episode that has been ongoing since September 2012. The Global Volcanism Program has records of eruptions at Heard Island going back to 1910, with about 20 “lava flow” incidents since September 2012.

Heard Island is known as an intraplate volcano because it is in the middle of the Antarctic tectonic plate. The Smithsonian Institution reminds us that there are more than 100 volcanoes on Antarctica itself, including about 90 that are hidden below the ice. Heard Island is likely between 750,000 and 500,000 years old. Evidence suggests the source of the magma lies in the Earth’s upper mantle.

Source : The Guardian.

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Just remember : on April 21st, 2023, the OVPF warned that Piton de la Fournaise (Reunion Island) was about to erupt. It was a matter of minutes, hours at most. Today is June 2nd, 2023 and nothing announces a short-term eruption… But with the Piton you never know!
The volcano is full of instruments, but our ability to predict an eruption remains low. This does not really matter on Piton de la Fournaise where no population is at risk, most of the time. Prediction and prevention are much more complex on explosive volcanoes along the Pacific Ring of Fire…

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The situation is similar on Kilauea (Hawaii). We have been told for several weeks that the levels of seismicity and ground deformation are higher than before the eruption of January 5th, 2023. However, no lava has appeared in Halema’uma’u Crater, or elsewhere on the rift zones. Even the Americans have problems when it comes to volcanic prediction…!

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Activity remains globally stable on other volcanoes.

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

Les volcans polluent beaucoup moins que les hommes!

Je viens de découvrir – via le site web de France Info – que le 25 mai 2023, on pouvait lire sur Twitter un message vu plus de deux millions de fois, accompagné d’une vidéo d’une éruption de l’Etna, et rédigé dans un français douteux : «Le Mont Etna, filmé hier, émet PLUS de CO2 que ce que l’homme n’a jamais produit. Mais on ne peut pas taxer les volcans, donc ce simple fait n’est pas partagé auprès du commun des mortels qui doivent abandonner leur voiture, éviter de prendre l’avion et doivent manger des insectes pour lutter contre le changement climatique.»

Cette publication n’est pas la première du genre. En 2022, un tweet affirmait déjà qu’une éruption de l’Etna rejetait «10 000 fois plus de CO2 dans l’atmosphère que l’humanité entière ».

A noter que les images illustrant le dernier tweet ne sont pas celle de l’activité du volcan en mai 2023, mais datent de 2021. Ce n’est pas très grave ; on sait que les journalistes eux-mêmes utilisent souvent des images d’archives pour illustrer des événements actuels.
Ce qui est plus grave, c’est l’affirmation concernant la pollution dont l’Etna serait responsable. Il est vrai que les volcans polluent avec l’émission de gaz de toutes sortes, comme le dioxyde de carbone (CO2) et le dioxyde de soufre (SO2). Cependant, dans les faits, les éruptions volcaniques ne représentent qu’une faible proportion des émissions globales de CO2. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé Patrick Allard, volcanologue à l’IPGP : «L’Etna est un volcan parmi les plus gros émetteurs de CO2. Quotidiennement, en moyenne, il dégage environ 5000 tonnes de CO2. Dans ses périodes d’activité intense, cela peut monter jusqu’à 20.000 ou 30.000 tonnes de CO2 par jour. Or, les émissions anthropiques sont de 115 millions de tonnes de CO2 par jour, soit 40 milliards de tonnes par an. Le volcanisme dans sa globalité, même en prenant large, représente entre 0,1 % et 1 % des émissions anthropiques de CO2.»

Photo: C. Grandpey