Dernières nouvelles du Pu’uO’o (Volcan Kilauea / Hawaii) // Latest news of Pu’uO’o (Kilauea Volcano / Hawaii)

12 heures (heure française): Je viens de recevoir le message suivant de l’Observatoire des Volcans d’Hawaï (HVO):
Juste après 14h00 (heure locale) le 30 avril 2018, une forte augmentation de la sismicité et de la déformation du sol a commencé dans le Pu’uO’o. Quelques minutes plus tard, une webcam thermique située sur le bord du cratère a montré le premier de deux épisodes d’effondrement du cratère; le deuxième effondrement a commencé à 15h20 et a duré environ une heure. Peu après 16h00, la caméra thermique a enregistré des images qui correspondaient probablement à de petites explosions dans la partie ouest du cratère, au moment où  le sol s’est effondré. Au moment de cette mise à jour (18h00 le 30 avril), il n’y avait aucun signe de nouvelle lave dans le cratère. La sismicité est restée élevée à proximité du Pu’uO’o et la déformation du sol dans le cratère a considérablement ralenti. L’éruption sommitale du Kilauea n’a pas, pour le moment, été affectée par cette activité dans le Pu’uO’o.
En ce moment, les images des webcams de l’Halema’uma’u (voir ci-dessous) montrent qu’il n’y a pas de débordement de lave. Dans sa dernière mise à jour, le HVO indiquait que la lave se trouvait à une quinzaine de mètres sous la lèvre de l’Overlook Crater.
Il semble qu’il y ait actuellement beaucoup de pression dans le système d’alimentation du Kilauea. Cependant, aucune nouvelle activité éruptive n’a été observée le long de l’East Rift Zone. Curieusement, la coulée de lave 61g n’est pas très active et se concentre entre le Pu’uO’o et le pali. Les seules preuves de cette augmentation de pression sont les débordements survenus au cours des derniers jours sur le plancher de l’Halema’uma’u.

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17 heures (heure française) : Voici le texte d’un nouveau message que je viens de recevoir de l’Observatoire des Volcans d’Hawaï:
Un effondrement du fond du cratère du Pu’uO’o le 30 avril 2018 dans l’après-midi a provoqué une augmentation de la sismicité et de la déformation le long d’une grande partie del’East Rift Zone, avec une sismicité détectée jusqu’à l’est de la Highway 130. Une émission de lave sur un nouveau site de l’East Rift Zone reste possible. Pour l’instant, il n’est pas possible de dire avec certitude si, où et quand un tel événement se produira, mais la zone à l’est du Pu’uO’o est l’endroit le plus probable, car c’est là que se concentrent la sismicité et la déformation. Les habitants du district de Puna doivent rester vigilants et se tenir au courant des messages de la Protection Civile.

D’après la presse locale, le site d’observation de Kalapana a été fermé au public par crainte d’une prochaine éruption. Il est étroitement surveillé pour s’assurer que personne ne pénètre dans la zone. .

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12:00 (French time): I have just received this message from the Hawaiian Volcanoes Observatiry (HVO):

Just after 2:00 p.m. (local time) on April 30th, 2018, a marked increase in seismicity and ground deformation began at Pu’uO’o. A few minutes later, a thermal webcam located on the rim of the crater showed the first of two episodes of crater floor collapse; the second collapse began at 3:20 p.m. and lasted about an hour. Shortly after 4:00 p.m., the thermal camera recorded images that were likely the signature of small explosions from the western side of the crater as the floor collapsed. At the time of this update (6:00 p.m. on April 30th), there was no evidence of new lava within the crater. Seismicity remained elevated in the vicinity of Pu’uO’o, and ground deformation at Pu’uO’o had significantly slowed.. Kīlauea’s summit eruption has thus far not been affected by this activity at Pu’uO’o.
The current webcam images of Halema’uma’u Crater (see below) show that not overflow is taking place. In its latest update, HVO indicates that lava is about 15 metres beneath the Overlook Crater rim.

It seems there is currently a lot of apressure in Kilauea’s feeding system. However, no new eruptive activity has yet been observed along the East Rift Zone. Strangely enough, the lava output of the 61g flow is rather low. The only evidence of this increase in pressure are the overflows that occurred in the past days on the floor of Halema’uma’u Crater.

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17:00 (French time): Here is another message I have just received from the Hawaiian Volcanoes Observatory:

A collapse of the Pu’uO’o crater floor on April 30th, 2018 in the afternoon prompted increases in seismicity and deformation along a large section of the East Rift Zone, with seismicity currently occurring as far east as Highway 130. An outbreak of lava in a new location is one possible outcome. At this time it is not possible to say with certainty if or where such an outbreak may occur, but the area downrift (east) of Pu’uO’o is the most likely location, as this is where seismicity and deformation are concentrated. Residents of lower Puna should remain alert and watch for Hawaii County Civil Defense messages.

According to the local press, the Kalapana lava viewing area has been closed amid the possibility of an eruption, and security has been posted to ensure than no unauthorized persons enter the area.


 

Image webcam HVO

Des loups, des ours…et des conflits! // Wolves, bears… and conflicts!

Une nouvelle situation conflictuelle – avec manifestation de quelque 1200 agriculteurs et éleveurs à Pau le 30 avril 2018 – vient naître dans les Pyrénées suite à l’annonce de la réintroduction de deux ourses dans le Béarn à l’automne prochain, annoncée par le ministre de la Transition écologique pour assurer la pérennité de l’espèce. Pour ces opposants, la présence des ours et des activités humaines, notamment pastorales, ne sont pas compatibles.

Voici un article que j’ai publié sur ce blog le 11 juillet 2017. Il explique la situation des ours en Alaska et dans les Pyrénées:

« Cette note n’a pas pour sujet les volcans ou les glaciers, mais elle se rapporte à l’Alaska où on rencontre glaciers et volcans … mais aussi des animaux sauvages! L’approche de la Nature en Alaska est bien différente de celle de la France, mais il faut reconnaître que le contexte n’est pas le même.
Plusieurs accidents impliquant des ours ont eu lieu en Alaska ces derniers jours. Le 24 juin, deux hommes faisaient du vélo le long d’une route en terre battue dans l’enceinte de la base militaire Elmendorf-Richardson près d’Anchorage, quand une ourse a déboulé des fourrés et attaqué l’un des cyclistes. Son ami est venu à son secours et a vidé une bombe de spray anti-ours sur le visage de l’animal qui est finalement parti. Le cycliste a été gravement blessé et serait mort sans l’aide de son ami. Les deux hommes ont vu plus tard qu’il y avait un ourson dans un arbre et que l’attaque était motivée par le désir de la mère de protéger son petit. C’est une attaque typique dans ce genre de situation.
Une attaque semblable s’est produite le même jour près du village de Hope. Un homme venait de ramasser du bois. Lui et son chien marchaient sur un sentier lorsqu’ils ont vu un grizzly et son ourson se diriger vers eux sur le chemin. L’homme a couru se réfugier sur un arbre, mais l’ours a réussi à le faire tomber de l’arbre et à l’agresser. Là encore, il s’agissait d’une attaque défensive pour protéger un petit.
Les attaques d’ours peuvent aussi être prédatrices. C’est ce qui est arrivé à deux mineurs qui ont été tués par des ours noirs la semaine dernière dans le centre de l’Alaska. Un jeune homme qui courait sur un sentier a, lui aussi, été tué de la même manière quelques jours auparavant. Heureusement, ces attaques agressives sont très rares et les biologistes essayent encore de comprendre les circonstances.
Habituellement, lorsque les attaques se produisent sans raison apparente, les autorités tuent les ours pour s’assurer qu’ils ne recommenceront pas. Ils tuent aussi les plantigrades lorsqu’ils pénètrent dans les maisons, ce qui peut se produire après l’hibernation lorsque les ours ont faim.
Les derniers accidents impliquant des ours ne devraient toutefois pas dissuader les touristes de visiter l’Alaska. La plupart du temps, vous n’aurez aucun problème si vous prenez des précautions élémentaires, comme avoir un grelot pour annoncer votre présence. Une autre précaution lorsque vous vous promenez dans la campagne est d’avoir une bombe de spray anti-ours. Personnellement, j’en avais une fixée à ma ceinture lorsque je pêchais le saumon le long de la rivière Kenai mais je n’ai pas eu à l’utiliser.
Le comportement des gens envers les ours ou les loups en Alaska est très différent de ce qui se passe en France, mais il y a une différence majeure. En Alaska, les hommes sont des intrus dans le monde des ours (ce qui était le cas en France il y a quelques siècles), alors qu’en France, les ours sont devenus des intrus dans le monde des humains. En ce qui me concerne, je n’aime pas le mot «réintroduction». Réintroduire une espèce d’animaux sauvages est louable en soi, mais est sûr d’entraîner des problèmes. Autrefois, les ours ou les loups vivaient dans certaines régions de France, mais ils ont été exterminés. Quel est l’intérêt de réintroduire et d’imposer ces animaux à des personnes qui ne les ont jamais demandés? Après tout, les ours et les loups ne sont pas vraiment des espèces menacées d’extinction en Europe, et encore moins aux États-Unis.
Je comprends les agriculteurs qui en ont marre d’avoir leurs moutons égorgés par des loups ou des ours, même s’ils reçoivent des compensations financières. Je comprends également la motivation de ceux qui veulent réintroduire des animaux sauvages, même si je ne partage pas toujours leurs points de vue. Comme Nicolas Hulot l’a dit récemment, la solution est peut-être de rassembler les deux parties autour d’une table pour essayer de trouver des solutions, mais ce n’est pas gagné! Lors d’un séjour dans les Pyrénées à l’occasion de la rédaction du livre « Dans les pas de l’Ours », je me suis rendu compte de l’état d’esprit des éleveurs. Très honnêtement, je ne suis pas près d’aller faire une conférence sur l’ours en Ariège. L’homme peut devenir plus dangereux que l’animal ! »

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A new conflict situation – with the demonstration of some 1,200 farmers and breeders in Pau on April 30th, 2018 – has appeared in the Pyrenees following the announcement of the reintroduction of two bears in Béarn next autumn, announced by the Minister of Ecological Transition to ensure the sustainability of the species. For these opponents, the presence of bears and human activities, particularly pastoral ones, are not compatible.

Here is an article I posted on this blog on July 11th, 2017. It explains the situation of bears in Alaska and the Pyrenees.

« This post is not about volcanoes or glaciers, but about Alaska where there are both glaciers and volcanoes….but also wild animals! The approach to Nature in Alaska is very different from the one in France, but the context is very different.

Several accidents involving bears happened in Alaska in recent days.

On June 24th, two men were biking along a gravel road on Joint Base Elmendorf-Richardson when a female bear ran out of the bushes and attacked one of the biker. His friend came to help him by emptying a can of bear spray at the bear’s face which finally ran away. The biker was severely injured and would be dead without his friend’s help. The men later saw there was a cub in a tree and that the attack was motivated by the sow’s desire to protect the cub. This is a typical attack in this kind of situation.

A similar attack occurred that same day near the village of Hope. A man was getting some firewood for his cabin. He and his dog were walking on a trail when they saw a brown bear with a cub in front of them. The man ran to climb up a tree but the bear managed to make him fall from the tree and maul him. Here again, it was a defensive attack to protect a cub.

Bear attacks can also be predatory. This is what happened to two miners who were killed by black bears last week in Central Alaska. A young man running along a trail was killed in the same way a few days before. Fortunately, such aggressive attacks are very rare and biologists are still trying to understand the circumstances.

Usually, when attacks happen with no apparent reason, authorities kill the bears to make sure they won’t do it again. They also kill the bears when they get into the houses, which may happen after hibernation when the bears are hungry.

The latest accidents involving bears should not dissuade people from visiting Alaska. Most of the time, you will not have any problem if you take elementary precautions, like having a bell that makes noise to say you are coming. Another precaution when you are walking in the countryside is having a can of bear spray. Personally, I had one attached to my belt when I was fishing salmon along the Kenai River but did not have to use it.

The behaviour of people toward bears or wolves in Alaska is very different from what is happening in France, but there is a major difference. In Alaska, men are intruders in the world of bears (which was the case in France a few centuries ago), whereas in France, bears have become intruders in the world of humans. As far as I am concerned, I do not like the word “reintroduction”. Reintroducing a species of wild animals is laudable in itself, but it is sure to bring problems. Bears or wolves used to live in some parts of France but they were exterminated. What’s the point of reintroducing and imposing them on people who never asked for it? After all, bears and wolves are not really endangered species threatened with disappearance in Europe, even less in the United States.

I understand the farmers who are fed up with having their sheep killed by wolves or bears, even though they receive financial compensations. I also understand the motivation of those who want to reintroduce wild animals, even if I do not share their views. As Nicolas Hulot said it recently, the solution may be to gather the two sides around a table to try and find solutions, but there is a long way to go! »

Photos: C. Grandpey