Etude des courants telluriques sur le Kilauea (Hawaii) // Study of telluric currents on Kilauea Volcano (Hawaii)

Un nouvel article « Volcano Watch » du Hawaiian Volcano Observatory (HVO) explique à ses lecteurs comment les scientifiques étudient la conductivité sous le Kilauea. Ce travail permettra d’en savoir plus sur le système d’alimentation magmatique du volcan. Le projet a débuté à l’été 2022 et s’achèvera après avoir couvert l’ensemble du volcan en 2023.
Une étude magnétotellurique consiste à mesurer de minuscules perturbations dans les champs magnétiques et électriques (telluriques) naturels de la Terre afin de savoir dans quelle mesure les roches souterraines conduisent l’électricité.
En 2022, les scientifiques ont collecté des données très pointues sur une quarantaine de sites du Parc national des volcans d’Hawaii. En février 2023, une équipe de géophysiciens du Bureau de l’U.S.G.S. à Denver collectera des données sur 65 autres sites dans le District de Puna, le long de l’East Rift Zone du Kilauea. La dernière phase des travaux aura lieu en mai et juin lorsque l’équipe de Denver rassemblera des données recueillies dans tous les sites restants à l’intérieur et à l’extérieur du Parc national.
L’étude magnétotellurique s’appuie sur l’énergie électromagnétique naturelle produite par une combinaison des vents solaires (flux continu de particules chargées émis par le Soleil) qui interagissent avec le champ magnétique terrestre et les impacts de foudre. L’énergie électromagnétique avec des périodes (inverses de la fréquence) comprises entre 1 milliseconde (1 000 cycles par seconde) et 4 000 secondes (21,6 cycles par jour) est enregistrée sur chaque site. Les données avec les plus longues périodes fournissent une mesure de la conductivité électrique à de plus grandes profondeurs.
Le magma sous la surface, ainsi que les systèmes hydrothermaux environnants, conduisent très bien l’électricité, contrairement aux coulées de lave refroidies et solidifiées. Le réseau dense de sites magnétotelluriques du Kilauea collectera des données qui seront utilisées pour cartographier en trois dimensions les zones de stockage du magma.
Les zones de haute conductivité sous la surface montrent où se trouve le magma sous le Kilauea, y compris le réservoir magmatique sommital, et le cheminement du magma entre le sommet et les zones de rift est et sud-ouest.
Le travail de terrain consistera à installer des capteurs pour mesurer les champs magnétiques et électriques terrestres sur chaque site. Pour obtenir des informations à plus grande profondeur, les données doivent être acquises en continu pendant 1 à 5 jours.
Une étude magnétotellurique effectuée en 2002 au sommet et sur l’Upper East Rift Zone du Kīlauea a montré des conducteurs souterrains dans trois zones distinctes à moins de 3 kilomètres de la surface. L’un se trouvait sous la caldeira du Kilauea, un second à 1,6 km au sud de la caldeira et un troisième sous et au sud du Pu’uO’o dans la Middle East Rift Zone. Les zones conductrices au sud du sommet et du Pu’uO’o se trouvaient dans des zones de failles susceptibles de contenir des fluides salins ou hydrothermaux électriquement conducteurs. Les corps conducteurs sous le sommet et Pu’uO’o représentent probablement le conduit entre le réservoir magmatique sommital et l’East Rift Zone qui a alimenté l’éruption en 2002.
Le projet magnétotellurique 2022-2023 couvrira presque toute la surface du Kilauea et permettra aux scientifiques d’obtenir plus de détails sur le système d’alimentation de la zone de rift sud-ouest et de la Lower East Rift Zone qui a alimenté l’éruption dans le District de Puna en 2018. Ces données,s’ajoutant aux données d’un relevé électromagnétique et magnétique aéroporté effectué en 2022 (voir ma note du 7 juin 2022), devraient permettre au HVO d’effectuer une tomodensitométrie très détaillée – CAT scan en anglais – du volcan. Les scientifiques espèrent pouvoir cartographier dans le détail les conduits d’alimentation de l’éruption de 2018 dans le District de Puna.
Vous trouverez plus de détails et des mises à jour sur l’avancement du projet à cette adresse :
https://www.usgs.gov/supplemental-appropriations-for-disaster-recovery-activities/science/2019-kilauea-disaster.
Source : USGS, HVO.

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A new « Volcano Watch » article by the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) explains its readers how scientists study subsurface conductivity beneath Kilauea. This work will reveal the volcano’s subsurface magmatic plumbing. The project started in the summer 2022 summer and will be completed over the entire volcano in 2023.

Magnetotelluric sounding is a geophysical technique that measures tiny perturbations in the natural Earth magnetic and electric (telluric) fields to map out how well underground rocks conduct electricity.

In 2022, scientists collected high-quality data at about 40 sites within Hawaiʻi Volcanoes National Park. In February 2023 the team of geophysicists from the U.S.G.S. Denver office will collect data at another 65 sites in the Puna District along Kīlauea’s East Rift Zone. The final phase of the work will occur in May and June when the Denver crew will collect any remaining sites both inside and outside of the national park.

The magnetotelluric sounding method relies upon natural electromagnetic energy from a combination of solar winds (continuous flow of charged particles from the Sun) interacting with the Earth’s magnetic field and global lighting strikes. Electromagnetic energy with periods (inverse of frequency) between 1 millisecond (1,000 cycles per second) to 4,000 seconds (21.6 cycles per day) are recorded at each site. The longer-period data provides a measure of electrical conductivity at greater depths beneath the ground surface.

The magma beneath the surface, as well as the surrounding hydrothermal systems, conducts electricity very well whereas cooled and solidified lava flows don’t. The dense network of magnetotelluric sites on Kilauea will collect data that are used to map the subsurface locations of magma in three dimensions.

Areas of high conductivity beneath the surface show where magma is located beneath Kilauea, including the summit magma reservoir and the pathways from there to Kilauea’s East and Southwest Rift Zones.

The field work will involve setting up sensors to measure the Earth’s magnetic and electric fields at each site. To get information from the greatest depths, data must be acquired continuously for 1 to 5 days.

A 2002 magnetotelluric study of the summit and upper East Rift Zone of Kīlauea volcano showed subsurface conductors in three distinct areas within 3 kilometers of the surface. One was beneath the Kilauea caldera, a second was 1.6 km south of the caldera, and a third was beneath and to the south of Pu’uO’o on the Middle East Rift Zone. The conductive zones south of the summit and Pu’uO’o were within fault zones that may have held electrically conductive saline or hydrothermal fluids. The conductive bodies below the summit and Pu’uO’o likely represent the magma conduit from the summit reservoir to the East Rift Zone that fed the ongoing eruption in 2002.

The 2022-2023 magnetotelluric project will cover almost the entire surface of Kilauea and allow scientists to see more detail about the subsurface plumbing of the Southwest Rift Zone and the lower East Rift Zone that fed the 2018 Puna eruption. These data, combined with the data from an airborne electromagnetic and magnetic survey flown in 2022 (see my post of June 7th, 2022) should give HVO a very detailed computed tomography scan – CAT scan – of the volcano. It is hoped that the subsurface plumbing that fed the 2018 Puna eruption will be mapped in detail.

More details and updates on the progress of the Kilauea subsurface conductivity project can be found here:

https://www.usgs.gov/supplemental-appropriations-for-disaster-recovery-activities/science/2019-kilauea-disaster.

Source : USGS, HVO.

 

Mesure de l’énergie électromagnétique à l’aide d’une boucle de fil de forme ovale de 15 m par 25 m suspendue à 30 m sous un hélicoptère (Source : USGS)

Le Kilauea (Hawaii) de 2018 à 2022 // Kilauea Volcano (Hawaii) between 2018 and 2022

Le 3 mai 2022 a marqué le 4ème anniversaire du début de l’éruption spectaculaire du Kilauea en 2018. La lave a envahi une grande partie du District de Puna, avec des coulées qui ont détruit quelque 700 structures. L’événement a également été remarquable par l’effondrement du plancher du cratère de l’Halema’uma’u au sommet du volcan. Dans un nouvel article Volcano Watch, le Hawaiian Volcano Observatory (HVO) rappelle au public les événements qui ont émaillé les 4 dernières années. Dans le même temps, les scientifiques du HVO essayent de comprendre ce que les changements récents peuvent signifier pour l’activité du Kilauea dans les prochaines années.
En 2018, Kilauea était en éruption depuis 1983, donc 35 ans, au niveau du cratère du Pu’uO’o, au coeur de l’East Rift Zone. Le cratère de l’Halemaʻumaʻu a, lui aussi, repris du service et, de 2008 à 2018, il a hébergé un lac de lave qui a attiré des touristes du monde entier; J’étais l’un d’eux en 2011.

Photo : C. Grandpey

Alors que l’équipement du HVO enregistrait des changements sur le Kilauea en 2018, le premier événement majeur s’est produit le 30 avril 2018 avec l’effondrement soudain du Pu’uO’o.

Crédit photo : HVO

Quelques jours plus tard, le 3 mai 2018, l’activité sismique a migré vers les Leilani Estates où des fissures se sont ouvertes. 24 fissures ont été observées à la fin du mois de mai, 24 fissures et des coulées de lave ont envahi une partie du District de Puna jusqu’en septembre.

Crédit photo : HVO

Le cratère sommital de l’Halema’uma’u a également subi des changements majeurs avec, en particulier, la disparition du lac de lave. Des effondrements majeurs se sont accompagnés de séismes qui ont secoué l’ensemble du sommet. Au final, les effondrements ont abaissé le fond du cratère de plus de 500 m.

Crédit photo : HVO

La fin de l’éruption de 2018 et les événements d’effondrement de la caldeira ont été suivis d’une période de calme que le Kilauea n’avait pas connue depuis plus de 35 ans. Un nouveau changement est ensuite intervenu sur le volcan.
Pour la première fois dans l’histoire, une pièce d’eau est apparue au fond de la cavité en entonnoir de Halemaʻumaʻu. Observée pour la première fois en juillet 2019, l’eau a continué à remplir lentement le cratère au cours de l’année et demie suivante et a atteint une cinquantaine de mètres de profondeur.

Crédit photo : HVO

Dans la nuit du 20 décembre 2020, l’Halema’uma’u est entrée dans une nouvelle phase éruptive qui a fait s’évaporer le lac d’eau en moins de deux heures. En moins d’une journée, le niveau de la lave a dépassé le niveau précédent de l’eau et le lac a continué à croître et à remplir le cratère jusqu’en mai 2021.

Crédit photo : HVO

Après quelques semaines de repos, l’Halemaʻumaʻu a commencé une nouvelle éruption en septembre 2021 et elle continue à ce jour.

Les deux éruptions ont rempli l’Halemaʻumaʻu avec une hauteur de plus de 320 m de lave.

Crédit photo : HVO

Une activité de lac de lave presque continue s’est produite pendant des décennies au sommet du Kilauea au 19ème siècle. Toutefois, les scientifiques savent que le comportement du volcan peut changer rapidement d’un jour à l’autre. Une question importante est de savoir ce que les récents changements laissent présager pour l’avenir. L’apparition du lac d’eau au sommet en 2019 a rappelé le risque explosif sur le Kilauea. Aujourd’hui, on peut se demander si le volcan est en train de revenir à une période d’activité prolongée au sommet, comme ce fut le cas dans les années 1800, ou si l’activité ressemblera à celle des trois décennies qui ont précédé le début de l’éruption du Pu’uO’o. Même si le Kilauea est truffé d’instruments de mesure, personne n’est en mesure de répondre à ces questions.
Source : USGS, HVO.

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May 3rd, 2022 marked the 4th anniversary of the start of Kilauea’s dramatic 2018 eruption that destroyed much of lower Puna with lava flows that destroyed 700 structures or so. The event was also remarkable with the collapse of Halema’uma’u’s crater floor at the summit of the volcano. In a new Volcano Watch article, the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) reminds the public of the events of the past 4 years. At the same time, HVO scientists consider what these recent changes might mean for future activity at Kilauea.

Kilauea had been erupting for 35 years (1983–2018) at Pu’uO’o on the middle East Rift Zone. The summit crater of Halemaʻumaʻu joined the action, and from 2008 to 2018 hosted a lava lake that drew people from around the world; I was among them in 2011.

While HVO equipment was recording the beginning of changes at Kilauea in 2018, the first major visible sign that something special was happening occurred on April 30th, 2018 with the sudden collapse at Pu’uO’o. (see photo above)

Just a few days later, on May 3rd, 2018, seismic activity migrated beneath Leilani Estates and fissures opened. Before May was over, 24 fissures erupted and lava flows inundated parts of lower Puna until September. (see photo above)

The summit crater of Halemaʻumaʻu also underwent major change, and its lava lake disappeared This meant that ava flows in lower Puna were draining the summit magma reservoir, Halemaʻumaʻu underwent 62 collapses (some with explosive eruptions). Each collapse was marked by earthquakes that were felt throughout the summit. In the end, the collapses lowered the crater floor by more than 500 m. (see photo above)

The end of the 2018 eruption and caldera collapse events were followed by a period of quiescence that had been unknown at Kilauea for over 35 years. It also brought a new and interesting change to the volcano.

For the first time in history, a water lake formed within the deepened pit of Halemaʻumaʻu. First noticed in July 2019, the water continued to slowly fill the crater over the next year and a half until it was about 50 m deep. (see photo above)

On the night of December 20th, 2020, the water lake boiled away within an hour or two as Halemaʻumaʻu burst into eruption again. Within less than a day the new lava lake was deeper than the water lake had been, and it continued to grow and fill in the crater until May 2021. (see photo above)

After a few weeks’ rest, Halemaʻumaʻu began a new eruption in September 2021; the eruption continues to this day. These two eruptions have filled Halemaʻumaʻu with over 320 m of lava. (see photo above)

Nearly continuous lava lake activity occurred for decades at Kilauea’s summit in the 19th century. Scientists know that the volcano has the potential to change quickly from one day to the next. An important question is to know what the recent changes portend for Kilauea’s future. The appearance of the water lake at the summit in 2019 renewed attention on Kilauea’s explosive potential. One may wonder whether the volcano is returning to a period of prolonged summit activity similar to the 1800s, or whether future activity will be more similar to that in the three decades prior to the start of the Pu’uO’o eruption. Even though measuring instruments have been set up everywhere on Kilauea, no one is able to answer these quaestions.

Source: USGS, HVO.

Kilauea (Hawaii): Signes que l’éruption est bel et bien terminée // Signs that the eruption is over

Même si les scientifiques hawaïens refusent toujours d’admettre que l’éruption est définitivement terminée, les autorités locales prennent des mesures et effectuent les réparations nécessaires pour rouvrir partiellement le Parc National des Volcans d’Hawaï le 22 septembre 2018. 32 bâtiments ont été inspectés et l’alimentation en eau a été rétablie dans neuf bâtiments. 30 kilomètres de sentiers ont été inspectés par le Service des Parcs Nationaux. Le 10 septembre, une équipe d’ingénieurs commencera à évaluer les réparations à effectuer sur les routes du Parc. En raison des importants dégâts causés par les séismes, aucun véhicule de plus de cinq tonnes ne sera autorisé à pénétrer dans le Parc lors de sa réouverture.
Pour la première fois depuis de nombreuses années, les visiteurs ne verront pas de lave dans le Parc. L’éruption qui vient de s’achever a vu la disparition du lac de lave sommital et des coulées de lave en provenance du Pu’uO’o.
En cliquant sur le lien suivant, vous aurez une liste des zones qui rouvriront le 22 septembre:
https://www.hawaii247.com/2018/08/31/hawaii-volcanoes-national-park-making-progress-with-repairs-to-reopen-on-september-22-2018/

Un autre signe confirme que l’éruption est bel et bien terminée. La Protection Civile a annoncé des modifications concernant les restrictions d’accès à l’intérieur du District de Puna et la réouverture de certains points de contrôle. Plusieurs d’entre eux ne sont plus contrôlés par la police à compter du 31 août 2018.
Cependant, l’ordre d’évacuation des Leilani Estates est toujours en vigueur. L’accès à la totalité du champ de lave est interdit, ainsi qu’à un périmètre de sécurité de 50 mètres. Les visiteurs sont priés de respecter les propriétés privées de la zone ; les contrevenants seront poursuivis.

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Even though Hawaiian scientists still refuse to admit the eruption is definitely over, local authorities are taking measures and completing emergency repairs to partially reopen Hawaii Volcanoes National Park on September 22nd, 2018. 32 buildings have been inspected, non-potable water has been restored to nine buildings, and 30 kilometres of trail have been assessed by the National Park Service. On September 10th, a team of engineers will begin assessments on park roads. Due to extensive earthquake damage, no vehicles over five metric tons will be allowed to enter the park when it reopens.

For the first time in many years, there is no molten lava to see in the park. The recent eruption saw the disappearance of the summit lava lake and lava flows from Pu’uO’o have ceased.

By clicking on the following link, you will have a list of the areas that will reopen on September 22nd:

https://www.hawaii247.com/2018/08/31/hawaii-volcanoes-national-park-making-progress-with-repairs-to-reopen-on-september-22-2018/

There is another sign that the eruption has come to an end. Civil Defense has announced changes to Puna lava zone policies involving restricted areas and checkpoints. Several checkpoints are no longer controlled by the police, starting on August 31st, 2018.

However, the mandatory evacuation area in Leilani Estates order is still in place. Access to the entire lava flow field and a 50-metre perimeter are restricted. Visitors are asked to respect the private property rights of the residents in the lava zone, and trespassers will be prosecuted.

Les visiteurs du parc découvriront une zone sommitale bouleversée (Crédit photo: USGS / HVO)

L’éruption du Kilauea servira-t-elle de leçon? // Will the current Kilauea eruption teach a lesson ?

Un sénateur de l’Etat d’Hawaii propose que les autorités interdisent toute nouvelle construction sur les milliers de parcelles situées dans les deux zones les plus exposées à la lave du Kilauea afin d’éviter une nouvelle catastrophe semblable à celle que l’on observe actuellement.

Cette proposition du sénateur, qui a été maire de l’île de 1990 à 1992, sera certainement controversée. En effet, les autorités locales ont donné le feu vert à l’implantation des lotissements il y a des décennies sur des terres situées dans la Zone à Risque n° 1, la partie de l’East Rift Zone la plus exposée à la lave du Kilauea. Elle comprend en particulier les Leilani Estates et Lanipuna Gardens. Des milliers de personnes y avaient acheté des terrains avec l’intention d’y construire des maisons. Aujourd’hui, des parties entières de ces lotissements qui incluent Vacationland et une grande partie de Kapoho ont été anéanties par l’éruption qui a détruit officiellement 671 maisons, bilan très provisoire.
Tout le monde n’est pas d’accord avec la proposition du sénateur. Interdire les constructions dans les zones à risque 1 ou 2 est controversé, en grande partie en raison du nombre très important de lotissement créés dans ces zones au fil des ans.
La Zone à Risque n° 1 se trouve en plein sur la ligne de fractures du Kilauea, là même où la lave peut surgir à la surface, et elle s’étend de la région de Pahala jusqu’à Kapoho Point dans le district de Puna. Elle comprend les Leilani Estates, qui comptaient plus de 2 200 parcelles avant que la lave vienne les envahir, et 130 parcelles dans les Lanipuna gardens qui ont été presque entièrement détruits.
Kapoho Beach Lots et Vacationland, qui ont également été submergés par les coulées de lave du Kilauea, se trouvaient dans les zones à risque 1 et 2 et totalisaient près de 500 parcelles. Une grande partie de la subdivision de Hawaiian Ocean View Estates – plus de 11 000 parcelles – dans le district de Kau se trouve également dans la Zone à Risque n° 1.
La Zone à Risque n° 2 est beaucoup plus vaste. Dans le district de Puna, elle comprend la bourgade de Pahoa où de nouvelles structures ont été implantées et un nouveau centre commercial est en construction. Les gens seraient surpris d’apprendre que South Kona et presque toute la partie sud-ouest de l’île – qui comprend tout le district de Kau – sont situés dans la Zone à Risque N° 1 ou la Zone à Risque n° 2. Si les autorités viennent à déclarer qu’il ne doit y avoir aucune construction dans cette partie de l’île, elles vont entendre parler du pays!
Nanawale Estates, qui se trouve à environ 1,5 km de l’éruption actuelle, comprend plus de 3400 parcelles et se trouve dans la Zone à Risque n° 2. Hawaiian Beaches et Hawaiian Shores, qui ont plus de 3000 parcelles, sont également dans Zone à Risque n° 2. Les autres subdivisions la Zone 2 sont les Puna Beach Palissades avec environ 150 parcelles, Waawaa avec près de 180 parcelles, et Kalapana Seaview Estates avec près de 1000 parcelles.
Un autre sénateur a proposé qu’une nouvelle subdivision soit créée sur des terres de l’État d’Hawaii dans la Zone à Risque n° 3, moins exposée, dans le district de Puna, entre les subdivisions existantes de Hawaiian Beaches et Hawaiian Paradise Park. Une telle offre de terrains aux personnes qui ont été évacuées pourrait les inciter à ne pas retourner dans les Leilani Estates ou dans d’autres zones à haut risque.
Dans le même temps, les autorités locales sont déjà sous pression pour rouvrir les routes dans la zone de l’éruption. Les habitants ont envie de retourner chez eux mais les routes sont fortement endommagées ou recouvertes par la lave. Leur remise en état coûtera des dizaines de millions de dollars. Comme je l’ai déjà écrit, les autorités ont déclaré qu’aucun travail ne serait entrepris pour remettre les routes en état au moins six mois après la fin de l’éruption et des coulées de lave. A en juger par l’intensité actuelle de l’éruption, ce n’est pas pour demain!
Source: Honolulu Star Advertiser.

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A Hawaii State senator is proposing that Hawaii County officials prohibit new construction on thousands of lots in the two highest risk lava inundation zones to try to prevent another disaster on the scale of the ongoing May 3rd eruption of Kilauea Volcano.

That proposal by the senator, who was mayor of the island from 1990 to 1992, is certain to be controversial. Indeed, local authorities gave the go ahead to subdivisions decades ago on land in Lava Zone 1, the highest risk area of Kilauea’s Lower East Rift Zone, including Leilani Estates and Lanipuna Gardens. Thousands bought land there believing they would be allowed to build. Today, swaths of those subdivisions along with nearby Vacationland and much of Kapoho have been wiped out in the ongoing eruption, which so far has destroyed 671 homes.

Not every body agrees with the senator’s proposal. Banning further development in lava zones 1 or 2 is controversial in large part because of the enormous number of subdivision lots created in those zones over the years.

Lava Zone 1 covers the rift line for Kilauea where lava can erupt to the surface, and stretches from the Pahala area to Kapoho Point in Puna. It includes Leilani Estates, which had more than 2,200 lots before the lava started covering the land there, and 130 lots in Lanipuna Gardens which have been almost entirely destroyed.

Kapoho Beach Lots and Vacationland, which were also wiped out by the ongoing Kilauea flow, were in lava zones 1 and 2, and had a combined total of nearly 500 lots. Much of the subdivision of Hawaiian Ocean View Estates in Kau – which has more than 11,000 lots – is also in Lava Zone 1.

Lava Zone 2 is far more expansive. In Puna, Lava Zone 2 includes Pahoa itself, a growing area where new county facilities have been built and a new shopping center is under construction. People would be surprised to learn that South Kona  and almost the entire southwest part of the island which is all of Kau is in Lava Zone 1 or 2. If officials say there should be no building at that area, they will hear all South Kona yell and scream at them!

Nanawale Estates, which is about 1.5 km from the ongoing eruption, has more than 3,400 lots and sits in Lava Zone 2. Hawaiian Beaches and Hawaiian Shores, which have more than 3,000 lots, are also in Lava Zone 2. Other Zone 2 subdivisions in the area include Puna Beach Palisades with about 150 lots; Waawaa with nearly 180 lots; and Kalapana Seaview Estates with nearly 1,000 lots.

Another senator has proposed that a new subdivision be developed on state land in the less risky Lava Zone 3 in Puna between the existing subdivisions of Hawaiian Beaches and Hawaiian Paradise Park. He hopes that offering lots there to evacuees will help convince them to not go back to Leilani or other higher-risk areas.

Meanwhile, local authorities are already under pressure to reopen roads into the eruption area so residents can return to their homes, but repairing the damage done by the lava will cost tens of millions of dollars. As I put it before, officials said there would be no attempt to clear or fix the government roads until there is a minimum of six months of inactivity by the lava. Judging from the current intensity of the eruption, this is not for tomorrow!

Source: Honolulu Star Advertiser.

 La lave a sérieusement endommagé les routes du district de Puna (Crédit photo: Protection Civile)