Eruption du Nyiamulagira (République Démocratique du Congo) // Eruption of Nyiamuragira (DRC)

Selon la presse locale, le Nyamulagira (République Démocratique du Congo) est en éruption depuis la soirée du vendredi 18 mai 2023. On peut voir la lueur rouge émise par le volcan depuis la ville de Goma. La lave semble se diriger vers le Parc national des Virunga. La Capitale du Nord-Kivu ne serait donc pas menacée. Il y a lieu de rappeler que ce volcan est entré tout récemment en éruption au cours du mois de mars 2023.

Aux dernières nouvelles, l’activité effusive s’est accrue le 20 mai, formant deux grands lobes, l’un à l’extérieur de la caldeira à l’ouest et l’autre au sud.
Il est à noter que de grandes quantités de gaz et de particules fines sont émises par l’éruption actuelle. Les images satellites montraient d’énormes quantités de SO2 les 19 et 20 mai. En conséquence, il est fortement conseillé à la population, plus particulièrement aux habitants de Goma, de laver les légumes avant de les cuisiner.

Source : presse locale, OVG.

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According to the local press, Nyamulagira (Democratic Republic of Congo) has been erupting since the evening of Friday May 18th, 2023. The red glow emitted by the volcano can be seen from the city of Goma. Lava appears to be heading towards Virunga National Park. This means that the capital of North Kivu is not threatened. It should be recalled that this volcano recently erupted in March 2023.

According to the latest news, effusive activity increased on May 20th, forming two large lobes, one outside the caldera to the west and another to the south.

It should be noted that large quantities of gas and fine particles are emitted by the current eruption. Satellite images are showing enormous quantities of SO2 emitted on May 19th and 20th. As a consequence, the population, more particular ly the residents of Goma, are strongly advised to wash vegetables before cooking them.

Source : local news media, OVG.

Kilauea (Hawaii) : pas d’éruption et rappel des dangers // No eruption and a reminder of the dangers

Mauvaise nouvelle pour les touristes qui envisagent de se rendre à Hawaii pour assister à une éruption. L’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) confirme que le Kilauea n’est pas en éruption. L’éruption sommitale, dans le cratère de l’ Halema’uma’u, s’est officiellement arrêtée le 7 mars 2023. La lave ne coule plus sur le plancher du cratère. L’Observatoire avertit toutefois qu’une reprise de l’activité éruptive peut se produire dans un avenir proche, sans prévenir ou presque. La prévision volcanique ne permet pas d’en savoir plus sur le comportement du volcan. Aucun changement significatif n’a été observé le long des zones de rift. Les autres paramètres montrent qu’une éruption du Kilauea n’est pas à l’ordre du jour. On observe une faible déformation du sol et peu de sismicité sur le volcan. Les dernières mesures du SO2 on révélé environ 155 tonnes par jour le 21 mars 2023.

Une vidéo en direct du lac de lave inactif est accessible à l’adresse suivante :

 https://www.youtube.com/usgs/live.

Le HVO profite de cette période de calme sur le Kilauea pour rappeler aux visiteurs les dangers qu’ils peuvent rencontrer sur le volcan.
Les gaz volcaniques restent le principal risque car ils peuvent causer des problèmes dans les zones sous le vent. De grandes quantités de gaz – principalement de la vapeur d’eau (H2O), du dioxyde de carbone (CO2) et du dioxyde de soufre (SO2) – sont émises en permanence pendant les éruptions du Kilauea. Lorsque le SO2 est émis au sommet, il réagit dans l’atmosphère pour créer une brume connue localement sous le nom de vog (contraction de volcanic smog) qui est observée dans les secteurs sous le vent. Le vog peut présenter un danger pour les habitants et les touristes : les gaz et pluies acides endommagent également les cultures et autres plantes, et affectent le bétail.
D’autres dangers sont dus aux cheveux de Pelé en provenance des fontaines de lave qui tombent dans les zones sous le vent , sans oublier la poussière du sol jusqu’à à plusieurs centaines de mètres de la fissure ou de la bouche éruptive.
D’autres dangers sont également présents autour de la caldeira du Kilauea en raison de l’instabilité des parois du cratère de l’Halemaʻumaʻu. Il y a des fissures au sol et un risque de chutes de pierres. C’est pour cela que la zone est strictement interdite au public depuis début 2008.
Source : USGS/HVO.

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Bad news for tourists who are planning to go to Hawaii to see an eruption. The Hawaiian Volcano Observatory (HVO) confirms that Kilauea is not erupting. The summit eruption, within Halemaʻumaʻu crater, officially paused on March 7th, 2023. Lava is no longer flowing on the crater floor. The Observatory warns that resumption of eruptive activity may occur in the near future with little or no warning. Volcanic prediction does not allow to know more about the behaviour of the volcano. No significant changes have been observed along the volcano’s rift zones.  The other parameters show that Kilauea is not ready for an eruption. Low rates of ground deformation and modest rates of seismicity continue across the volcano. The last SO2 emission rate of approximately 155 tonnes per day was measured on March 21st, 2023.

A live-stream video of the inactive western lava lake area is available at :

 https://www.youtube.com/usgs/live.

HVO takes advantage of this inactivity to remind visitors of the hazards they may encounter on the volcano.

High levels of volcanic gas are the primary hazard of concern, as this hazard can have far-reaching effects downwind. Large amounts of volcanic gas – primarily water vapor (H2O), carbon dioxide (CO2), and sulfur dioxide (SO2) – are continuously released during eruptions of Kilauea. As SO2 is released from the summit, it reacts in the atmosphere to create the visible haze known as vog (volcanic smog) that has been observed downwind of the volcano. Vog may become dangerous to residents and visitors, acid gas and rain also damage agricultural crops and other plants, and affects livestock.
Additional hazards include Pele’s hair from lava fountains that fall downwind, and dust from the ground within a few hundred meters from the erupting fissure and vent.
Other significant hazards also remain around the Kilauea caldera because of Halemaʻumaʻu crater wall instability, ground cracking, and rockfalls that can be enhanced by earthquakes. It is the reason why the area has been closed to the public since early 2008.

Source : USGS / HVO.

Le Kilauea au début de l’année 2023

Volcanisme actif sur Vénus // Active volcanism on Venus

Dans une note rédigée le 29 novembre 2022, j’expliquais que, selon une étude publiée dans le Planetary Science Journal au début de l’année 2022, le volcanisme à grande échelle qui a recouvert de lave 80% de la surface de Vénus a probablement été le facteur décisif qui a fait passer la planète d’un monde humide et doux à une atmosphère sulfurique irrespirable.

Aujourd’hui, après avoir analysé des images prises il y a 30 ans à la surface de la planète, les scientifiques sont persuadés que Vénus est active d’un point de vue volcanique.
Souvent considérée comme la jumelle de la Terre en raison de sa taille et de sa masse similaires, Vénus est en fait un environnement hostile où la vie ne peut exister. L’un des mystères de Vénus est de savoir si elle est encore volcaniquement active. Jusqu’à présent, les scientifiques n’ont pas été en mesure d’obtenir une réponse concrète car l’étude de Vénus est extrêmement difficile en raison de son inhospitalité.
Cependant, des images de la surface obtenues au début des années 1990 par la sonde spatiale Magellan de la NASA, et réanalysées par des scientifiques de l’Université d’Alaska à Fairbanks et du California Institute of Technology, montrent des signes que la planète est toujours active d’un point de vue volcanique.
La sonde Magellan a utilisé un radar pour réaliser des images de la surface de Vénus à partir de différentes orbites et a réussi à capturer quelques photos de la surface entre 1990 et 1992. Un site du système volcanique de Maat Mons montre des signes de changement entre les photos. L’équipe scientifique pense que cela est très probablement dû à un événement volcanique qui s’est produit dans la fenêtre de huit mois entre les clichés, avec l’émission d’une coulée de lave.
Selon l’article publié par les scientifiques dans la revue Science, c’est la preuve d’une activité volcanique en cours sur Vénus. Autrement dit, la planète n’a pas seulement été volcaniquement active dans le passé ; elle continue de l’être aujourd’hui. On peut lire dans la revue : « La bouche éruptive se trouve dans la partie nord d’un volcan bouclier en forme de dôme qui fait partie du volcan Maat Mons. »
Les chercheurs ajoutent que sur la deuxième image prise en octobre 1991, la bouche éruptive s’est agrandie de quatre kilomètres carrés et présente une forme irrégulière. L’analyse des images obtenues il y a 30 ans indique qu’il existe « un lac de lave formé à l’intérieur de la bouche éruptive pendant l’intervalle de huit mois entre les images ».
Le lac de lave est la seule preuve de volcanisme détectée dans l’étude. Selon les scientifiques, ce n’est pas suffisant pour connaître la fréquence des éruptions sur Vénus. On peut lire dans le rapport : « Il existe un large éventail de scénarios d’activité possibles, compatibles avec un volcanisme de type hawaïen dans l’Atla Regio. » Un des auteurs de l’étude a déclaré : « Nous pouvons maintenant dire que Vénus est volcaniquement active aujourd’hui dans le sens où il y a au moins quelques éruptions par an. » L’équipe scientifique pense que les prochaines missions à destination de Vénus observeront de nouveaux événements volcaniques qui se sont produits depuis. la mission Magellan il y a 30 ans.
Source : médias d’information internationaux.

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In a post published on November 29th, 2022, I explained that, according to a study published in the Planetary Science Journal early in 2022, the massive global volcanism that covered 80% of Venus’ surface in lava may have been the deciding factor that transformed Venus from a wet and mild world into the suffocating, sulfuric planet that it is today.

Today, after analysing 30-year-old images taken of the planet’s surface, scientists think it is likely Venus is volcanically active

Often known as Earth’s twin owing to its similar size and mass, Venus is actually a harsh environment with a thick, sulphurous atmosphere where life cannot exist. One of the mysteries of Venus is if it is still volcanically active and scientists have been unable to arrive at a concrete answer as studying Venus is extremely difficult due to its inhospitality.

However, images taken of the surface in the early 1990s by NASA’s Magellan space probe, reanalysed by scientists at University of Alaska Fairbanks and the California Institute of Technology, show signs the planet is still volcanically active.

Magellan used radar to image the surface of Venus from different orbits, and captured some photos of the surface between 1990 and 1992. One location at the Maat Mons volcano system showed signs of change between photos. The scientific team believe this is most likely caused by a volcanic event that occurred in the eight-month window between shots and triggered a lava flow.

According to the scientists’ paper published in Science, this is evidence of ongoing volcanic activity on Venus, proving it was not only volcanically active in the past but continues to be so today. One can read in the paper :“The vent is located on the north side of a domed shield volcano that is part of the larger Maat Mons volcano.”

The researchers add that in the second image taken in October 1991, the vent became four square kilometres bigger and irregular in shape. Analysis of the three-decade-old images indicates “a lava lake formed in the vent interior during the eight-month gap between images”.

The one lake is the only evidence of volcanism found in the study, which the scientists say is not enough to give an idea of how common volcanism is on Venus. The report says :“There are a wide range of possible activity scenarios that are compatible with Hawaiian-like levels of volcanism in Atla Regio.” A lead author of the study, said: « We can now say Venus is presently volcanically active in the sense there are at least a few eruptions per year.” The scientific team expects that the upcoming Venus missions will observe new volcanic flows that have occurred since the Magellan mission ended three decades ago.

Source : International news media.

Reconstitution en trois dimensions du Maat Mons, l’un des principaux volcans sur Vénus avec ses quelque 8 km de hauteur (Source: NASA)

Eruption probable du Nyiamulagira (République Démocratique du Congo ) // Likely eruption of Nyiamulagira (DRC)

L’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) en charge de la surveillance des volcans des Virunga et de l’activité sismique de la région a indiqué, dans un communiqué publié le 13 mars 2023, qu’à partir de 18 heures ce même jour, une forte lueur était apparue au sommet du Nyamulagira. L’OVG précise que « les données actuelles de la sismicité indiquent un mouvement des magmas, à des faibles profondeurs vers le cratère central du Nyamulagira. Si l’activité actuelle conduit à une éruption sur le flanc, la lave s’orientera dans le parc national des Virunga. »

L’Observatoire appelle la population de la ville de Goma au calme et à vaquer librement à ses occupations quotidiennes. Il est toutefois conseillé de laver les légumes et la consommation de l’eau de citerne doit être contrôlée scrupuleusement. Une mise en garde est également adressée aux pilotes d’aéronefs.

Le Nyamulagira se situe à 22 km de la ville de Goma qui compte plus d’un million d’habitants. Le volcan est voisin du Nyiragongo dont l’éruption en 2021 avait causé une trentaine de morts et des dégâts aux habitations.

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The Volcanological Observatory of Goma (OVG) in charge of monitoring the Virunga volcanoes and the seismic activity of the region indicated, in a press release on March 13th, 2023, that from 6 p.m. a strong glow had appeared above Nyamulagira. The OVG states that « current seismicity data indicate a movement of magmas at shallow depths towards the central crater of Nyamulagira. If current activity leads to a flank eruption, lava would travel into Virunga National Park.»
The Observatory calls on the population of the city of Goma to keep calm and go about their daily business. However, it is advisable to wash the vegetables and the consumption of cistern water should be scrupulously controlled. A warning is also addressed to aircraft pilots.
Nyamulagira is located 22 km from the city of Goma which has more than one million inhabitants. The volcano is close to Nyiragongo whose eruption in 2021 caused around thirty deaths and damage to homes.

Carte montrant le Nyimulagira, le Nyiragongo et la ville de Goma.

Eruption du Nyiamulagira en 2014-2016 (Source : Wikipedia)