Eruption du Cumbre Vieja (La Palma) : Dernières nouvelles // Cumbre Vieja eruption (La Palma) : Latest news

2 octobre 2021 – 12 heures: L’éruption du Cumbre Vieja continue. Le volcan continue de vomir sa lave et d’expulser de volumineux panaches de cendres. Selon les données Copernicus, depuis le début de l’éruption, elles ont couvert une superficie de 3 304 hectares.

Une nouvelle zone de confinement a été décrétée à La Palma en raison des conditions météorologiques qui empêchent la dispersion des gaz et les maintient à des niveaux bas de l’atmosphère. Ce confinement touche environ 3 500 personnes. Elles sont priées de fermer les portes, les fenêtres, les volets et toute prise d’air de l’extérieur.

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18 heures : L’Institut volcanologique des îles Canaries (Involcan) a confirmé l’ouverture d’une nouvelle source d’émission dans la fracture ouverte par l’éruption du Cumbre Vieja. Elle s’ajoute aux deux nouvelles bouches qui sont apparues le 1er octobre au matin. Pour le moment, l’éruption ne montre pas le moindre signe de faiblesse et personne ne peut dire combien de temps elle durera.
La coulée de lave émise par les deux bouches qui se sont ouvertes le 1er octobre s’est jointe aujourd’hui à la coulée initiale.
À l’heure actuelle, l’éruption volcanique a détruit 28,3 kilomètres de routes, a endommagé ou détruit 1 005 bâtiments, et a provoqué l’évacuation de 5 500 personnes.

Source: Presse espagnole.

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October 2nd, 2021 – 12:00 pm : The eruption of Cumbre Vieja continues. The volcano continues to vomit its lava and expel voluminous ash plumes. According to the Copernicus data, since the start of the eruption, they have covered an area of 3,304 hectares.
A new containment zone has been declared in La Palma due to weather conditions that prevent the dispersion of gases and keep them at low levels in the atmosphere. This confinement affects around 3,500 people. They are asked to close doors, windows, shutters and all air intakes from the outside.

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6:00 p.m .: The Volcanological Institute of the Canary Islands (Involcan) has confirmed the opening of a new source of emission in the fracture opened by the eruption of Cumbre Vieja. It is added to the two new vents that appeared on the morning of October 1st. At the moment, the eruption is not showing any sign of weakness and no one can say how long it will last.
The lava flow emitted from the two vents that opened on October 1st merged with the initial flow today.
To date, the volcanic eruption has destroyed 28.3 kilometers of roads, damaged or destroyed 1,005 structuress, and caused the evacuation of 5,500 people.
Source: Spanish news media..

Le volcan continue d’émettre de très volumineux panaches de cendre (capture écran webcam)

Eruption du Kilauea (Hawaii) : Dernières nouvelles // Kilauea eruption (Hawaii) : Latest news

L’éruption du Kilauea continue dans le cratère de l’ Halema’uma’u. Cependant, le nombre de fontaines de lave actives à la base et sur la paroi ouest du cratère a diminué, et lla surface du lac de lave s’élève moins vite. La hauteur maximale des fontaines est d’une quinzaine de mètres
Depuis le début de l’éruption le 29 septembre 2021, la surface du lac de lave s’est élevée de 24 mètres. Toute l’activité reste confinée dans le cratère Halema’uma’u.
Les émissions de SO2 restent élevées et étaient estimées à environ 20 000 tonnes par jour le 30 septembre. Cependant, c’est nettement moins que les 85 000 tonnes par jour mesurés juste après le début de l’éruption. La sismicité est stable. Les inclinomètres au sommet continuent d’enregistrer une tendance déflationniste en ralentissement.
Aucune activité particulière n’a été notée dans l’East Rift Zone.
Cette nouvelle éruption se produit dans le Parc National. C’est pourquoi le niveau de gaz dans l’atmosphère reste le principal risque, car la mauvaise qualité de l’air et une concentration trop importante de dioxyde de soufre peuvent causer des problèmes respiratoire. Les visiteurs et les la population locale doivent prendre des précautions en réduisant les activités de plein air pendant les conditions de vog (brouillard volcanique) et être conscients que les masques utilisés pour prévenir le COVID-19 n’offrent pas nécessairement une protection contre le SO2 ou le vog.
Des milliers de visiteurs sont attendus dans le Parc des Volcans ce week-end, avec de longues files de véhicules à l’entrée. Les visiteurs sont priés d’agir de manière responsable et de prendre les mesures de sécurité appropriées. Ils ne doivent pas oublier que Hawaii est encore en pleine pandémie. Les gens doivent porter un masque quel que soit leur statut vaccinal s’ils ne peuvent pas maintenir une distanciation sociale.
Les meilleurs points d’observation de la nouvelle éruption incluent l’ancien parking du musée Jaggar, Steaming Bluff et d’autres points de vue le long du Crater Rim Trail.
Source : Parc National des Volcans d’Hawaii.

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At Kīlauea Volcano, lava continues to erupt within Halemaʻumaʻu Crater. However, the number of active fountaining locations at the base and on the west wall of the crater has decreased, and the rate of lava lake rise has slowed. The maximum height of the fountains is about 15 metres

Since the eruption began on September 29th, 2021, the lava lake surface has risen 24 metres. All lava activity remains confined within Halemaʻumaʻu Crater.

SO2 emissions remain high and were estimated at around 20,000 tonnes per day on September 30th. However, this is significantly lower than the initial emission rates of 85,000 tonnes per day that were measured just after the eruption started. Seismicity is stable. Summit tiltmeters continues to record a slowing deflationary trend..

No unusual activity has been noted in the East Rift Zone.

This new eruption is occurring within Hawai’i Volcanoes National Park. Therefore, high levels of volcanic gas are the primary hazard of concern, as they can cause problems with respiratory health, Visitors and residents should take precautions by reducing outdoor activities during vog conditions, and be aware that face masks used to prevent COVID-19 do not necessarily provide protection from sulfur dioxide or vog.

Thousands of visitors are expected to visit the Park this week-end, with long queues of vehicles at the park entrance. Visitors are asked to act responsibly and take appropriate safety measures. They should not forget that we are sill in a pandemic. People need to wear a mask regardless of vaccination status if they can’t maintain social distancing.

Vantage points for viewing the new eruption include the former Jaggar Museum parking area, Steaming Bluff and other overlooks along Crater Rim Trail.

Source : Hawai ‘i Volcanoes National Park.

Image thermique du lac de lave le 2 octobre 2021 (Source : HVO)

Nouvelle approche de la fonte des glaciers en Alaska et en Asie // New approach to glacier melting in Alaska and in Asia

En raison du réchauffement climatique, la fonte des glaciers dans le monde est l’une des principales causes de l’élévation du niveau de la mer. La fonte des glaciers constitue également une menace directe pour des centaines de millions de personnes qui dépendent de leur eau de fonte pour les besoins en eau potable et pour l’irrigation des cultures. J’ai insisté sur cet aspect de la fonte des glaciers dans plusieurs articles sur l’Amérique du Sud, en particulier le Pérou.
De nouvelles recherches, basées sur les informations de la mission CryoSat de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), montrent quelle masse de glace a été perdue par les glaciers autour du golfe d’Alaska et sur les hautes montagnes de l’Asie.
La surveillance des glaciers à l’échelle mondiale est compliquée en raison de leur nombre, de leur taille, de leur éloignement et du terrain difficile d’accès qu’ils occupent. Divers instruments satellitaires permettent de surveiller les changements. Jusqu’à ces derniers temps, les chercheurs utilisaient l’altimètre radar pour analyser l’évolution des glaciers de montagne. En général, les altimètres radar satellitaires sont utilisés pour surveiller les variations de hauteur de la surface de la mer et les changements de hauteur des calottes glaciaires en Antarctique et au Groenland. Ils mesurent le temps mis par une impulsion transmise par le satellite pour être réfléchie par la surface de la Terre et revenir au satellite. En connaissant la position exacte du satellite dans l’espace, cette mesure du temps permet de calculer la hauteur de la surface au sol.
Cependant, le résultat fourni par ce type d’instrument est généralement trop approximatif; il est mal adapté à la surveillance des glaciers et des variations de l’épaisseur de la glace. Le CryoSat de l’ESA est un énorme progrès. Il repousse les limites de l’altimétrie radar. Un mode particulier de traitement des données – le traitement par bandes – permet de cartographier les glaciers dans les moindres détails. Le document ci-dessous fournit une vue extraordinaire de la fonte des glaciers dans le monde. N’hésitez pas à utiliser le mode plein écran pour avoir une meilleure vue des résultats.

https://youtu.be/r4tx1QS6-b8

Un article publié récemment dans The Cryosphere décrit de quelle façon les scientifiques ont utilisé CryoSat pour étudier la perte de glace dans le golfe d’Alaska et sur les hautes montagnes d’Asie. Ils ont découvert qu’entre 2010 et 2019, les glaciers autour du golfe d’Alaska ont perdu 76 gigatonnes (Gt) de glace par an tandis que les hautes montagnes d’Asie ont perdu 28 Gt de glace par an. Ces pertes reviennent à ajouter respectivement 0,21 mm et 0,05 mm par an à l’élévation du niveau de la mer.
Ce qui est intéressant dans l’ensemble de données fournies par CryoSat, c’est que l’on peut observer l’évolution de la glace avec une résolution exceptionnellement élevée dans l’espace et dans le temps. Cela permet de découvrir des variations comme l’augmentation de la perte de glace à partir de 2013 dans certaines parties du golfe d’Alaska,à cause du réchauffement climatique.
L’étude, qui a été réalisée dans le cadre du programme Science for Society de l’ESA, montre également que presque toutes les régions ont perdu de la glace, à l’exception du Karakoram-Kunlun en Asie, un phénomène connu sous le nom d’« anomalie de Karakoram ».
Cette étude démontre que l’ensemble de données altimétriques radar haute résolution peut fournir des informations essentielles pour mieux quantifier et comprendre les fluctuations des glaciers à l’échelle mondiale. Cela ouvre également la possibilité de surveiller l’ensemble des glaciers avec des satellites tels que la future mission CRISTAL qui fait partie de l’expansion du programme européen Copernicus.
Source : The Cryosphere.

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Because of global warming, ice melting from glaciers around the world is one of main causes of sea-level rise. The loss of glacier ice also poses a direct threat to hundreds of millions of people relying on glacier runoff for drinking water and irrigation. I have insisted on this aspect of glacier melting in several posts about South America and especially Peru.

New research, based on information from ESA’s CryoSat mission, shows how much ice has been lost from mountain glaciers in the Gulf of Alaska and in High Mountain Asia since 2010.

Monitoring glaciers globally is a challenge because of their sheer number, size, remoteness, and the rugged terrain they occupy. Various satellite instruments offer key data to monitor change, but one type of spaceborne sensor – the radar altimeter – has seen limited use over mountain glaciers. Traditionally, satellite radar altimeters are used to monitor changes in the height of the sea surface and changes in the height of the huge ice sheets that cover Antarctica and Greenland. They work by measuring the time it takes for a radar pulse transmitted from the satellite to reflect from Earth’s surface and return to the satellite. Knowing the exact position of the satellite in space, this measure of time is used to calculate the height of the surface below.

However, the footprint of this type of instrument is generally too coarse to monitor mountain glaciers. ESA’s CryoSat pushes the boundaries of radar altimetry and a particular way of processing its data – swath processing – makes it possible to map glaciers in fine detail. The document below provides an incredible picture of glacier melting in the world. Don’t hesitate to use the full screen option to get a better view of the results.

A paper published recently in The Cryosphere describes how scientists used CryoSat to investigate ice loss in the Gulf of Alaska and High Mountain Asia. They found that between 2010 and 2019, the Gulf of Alaska lost 76 Gt of ice per year while High Mountain Asia lost 28 Gt of ice per year. These losses are equivalent to adding 0.21 mm and 0.05 mm to sea level rise per year, respectively.

One of the unique properties of this dataset is that one can look at ice trends at exceptionally high resolution in space and time. This enables to discover changes in trends, such as the increased ice loss from 2013 onwards in parts of the Gulf of Alaska, which is linked to global warming.

The study, which was carried out through ESA’s Science for Society program, also shows that almost all regions have lost ice, with the exception of the Karakoram-Kunlun area in High Mountain Asia, a phenomenon known was the “Karakoram anomaly.

This research demonstrates that this unique high-resolution radar altimetry dataset can provide crucial information to better quantify and understand glacier changes on a global scale. This also opens up possibilities to monitor glaciers globally with satellites such as the planned CRISTAL mission, part of the expansion of Europe’s Copernicus program.

Source: The Cryosphere.

Les glaciers de Glacier Bay en Alaska sont parmi ceux qui fondent le plus vite dans le monde (Photos: C. Grandpey)

Islande : on patauge dans la sismicité ! // Iceland : wallowing in seismicity !

Heureusement qu’aucune zone habitée n’est menacée car les scientifiques islandais sont incapables d’expliquer les causes et de prévoir les conséquences de la sismicité qui affecte actuellement le sud-ouest de leur île. Un essaim sismique avec plusieurs événements significatifs a secoué la région tandis que l’éruption de Fagradalsfjall est en pause depuis près de deux semaines et personne ne sait pourquoi.
Un nouveau séisme de magnitude M 3,7 a secoué la région à 02h07 le 1er octobre 2021. Son épicentre était à 1,2 km au sud-sud-ouest du Keilir. Il a été précédé d’une autre secousse de magnitude M 3,2 à 22h10 le 30 septembre. La source se trouvait à 0,7 km au sud-sud-ouest du Keilir. Au total, sept séismes de magnitude 3 ou plus ont été enregistrés dans la région depuis le 27 septembre. .
Les images satellites InSAR les plus récentes ne montrent aucun signe d’intrusion magmatique en lien avec l’essaim sismique. Une intrusion de magma n’est cependant pas à exclure, car il faut généralement quelques jours pour que l’inflation apparaisse.
Les volcanologues islandais expliquent qu’il est trop tôt pour faire une prévision et pour dire si l’activité sismique actuelle pourrait évoluer comme elle l’a fait en février, lorsqu’elle a débouché sur l’éruption de Fagradalsfjall le 19 mars.
Ce qui est inquiétant, c’est qu’il y a eu un désaccord entre les scientifiques lors d’une réunion qui a eu lieu le 30 septembre. Certains ont déclaré que l’activité sismique actuelle impliquait une intrusion magmatique tandis que d’autres étaient sûrs qu’elle était causée par des mouvements à la limite des plaques tectoniques. Ces désaccords me rappellent les médecins du 17ème siècle qui avaient des opinions différentes sur la maladie d’un patient ! Quoi qu’il en soit, les jours à venir diront qui a raison et tort.
Comme je l’ai écrit précédemment, au cours des derniers jours, il n’y a eu aucune activité volcanique visible sur le site éruptif de Fagradalsfjall, à l’exception d’un dégazage du cratère. Lorsqu’on leur demande si l’essaim sismique actuel pourrait annoncer le début d’une nouvelle phase éruptive, les volcanologues répondent qu’il est encore trop tôt pour le dire.
Contrairement à l’essaim sismique de février, l’activité actuelle se concentre dans une zone beaucoup plus réduite. En février, ion a enregistré des séismes dans de nombreuses zones de la péninsule de Reykjanes. Il y a aussi beaucoup de similitudes.
Source : Iceland Monitor.

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It’s a good thing that no populated area is at risk, because Icelandic scientists are at a loss to predict the causes and the consequences of the seismicity that is currently affecting southwest Iceland. A seismic swarm with several significant events has been shaking the region while the Fagradalsfjall eruption has paused for nearly two weeks and nobody knows why.

Another M 3.7 earthquake shook the region at 2:07 am on October 1st, 2021. Its epicenter was 1.2 km south-southwest of Keilir mountain. It was preceded by one at 10:10 pm on September 30th with a magnitude M 3.2, the source of which was 0.7 km south-southwest of Keilir. Altogether, seven earthquakes of magnitude 3 or more have hit the area since September 27th. .

The most recent InSAR satellite pictures of the area show no sign of a magma intrusion in connection with the ongoing seismic swarm. Magma intrusion cannot be ruled out, though, since it generally takes a few days for inflation to appear.

Icelandic volcanologists explain that it is too early to predict what to expect and whether the current seismic activity could develop the way it did in February, when it culminated in an eruption by Fagradalsfjall on March 19th.

What is preoccupying is that there was a disagreement among scientists during a meeting that took place on September 30th. Some said the current seismic activity involved a magma intrusion while others were sure it was caused by movements on a tectonic plate boundary. These disagreements remind me of the doctors in the 17th century who held different opinions about a patient’s disease! Anyway, the coming days will tell who is right and wrong.

As I put it before,in the past days, there has been no visible volcanic activity at the Fagradalsfjall eruption site, except some degassing from the crater. When asked whether the current swarm of earthquakes could indicate the beginning of a new phase, volcanologists answer it is still too early to tell.

Compared with the swarm of earthquakes in February, current seismic activity is concentrated in a much smaller area. Comparatively, in February, there were earthquakes in many parts of the Reykjanes peninsula. Still, the similarities are many.

Source: Iceland Monitor.

Vue du Keilir (Crédit photo: Wikipedia)