Eruption du Cumbre Vieja (La Palma) : dernières nouvelles // Latest news

12 heures : Pevolca a annoncé ce mardi 12 octobre 2021que le confinement des localités touchées par le risque d’émanations de gaz prétendument toxiques dans le polygone Callejón de la Gata a été levé. La mesure avait touché près de 3 000 habitants. Le cabinet de crise a pris cette décision après avoir analysé les données de qualité de l’air.

Les coulées de lave émises suite à l’effondrement du cône éruptif ont porté la zone touchée à 595 hectares. La branche la plus au nord est actuellement la plus active. L’Insurance Compensation Consortium a déjà versé plus de 4,1 millions d’euros d’indemnisation aux personnes touchées par l’éruption. L’agence a reçu 661 demandes d’indemnisation, dont 511 correspondent à des logements ou communautés de propriétaires, 102 à des voitures, 45 à des entreprises, entrepôts, hôtels et établissements non industriels, et trois à des industries.

Source: El Pais.

++++++++++

17 heures : Les autorités ont ordonné ce mardi l’évacuation d’entre 700 et 800 habitants de plusieurs quartiers de La Laguna, à Los Llanos de Aridane à cause de l’avancée de la coulée de lave au nord-ouest et de sa proximité avec le périmètre d’exclusion. La coulée, qui avance au rythme de 10 ou 15 mètres par heure, a traversé en diagonale le parc industriel du Callejón de La Gata.

La sismicité reste significative. L’IGN a enregistré 64 secousses au cours des dernières heures dans les environs de l’éruption du Cumbre Vieja. La plus forte, d’une magnitude de M 4,1 a été localisée à Villa de Mazo à une profondeur de 37 kilomètres, et a été ressentie dans pratiquement toute l’île. A noter également une hausse du tremor au cours des dernières heures.

En ce moment, comme le montrent les webcams, la lave qui alimentait le delta dans la mer est inactive.

Source: Presse espagnole.

Le directeur technique de Pevolca a expliqué qu’il existe actuellement trois coulées de lave actives, toutes à travers la zone d’exclusion évacuée depuis le début de l’éruption. En plus de la première coulée, qui a atteint la mer et a créé le delta de lave, il y en a une autre plus au sud qui se trouve sur le delta de l’éruption de San Juan en 1949 qui va vers le Charcón. Enfin, il y en a une troisième, plus au nord qui véhicule une plus grande quantité de lave, ce qui a provoqué encore plus de dégâts aux cultures et aux bâtiments.

Cette troisième coulée, à son tour, se divise en deux branches, dont l’une avance vers la plage du Perdido à un rythme très élevé. Actuellement, elle est à 300 mètres de la mer, où elle pourrait créer un nouveau delta, ou bien rejoindre une coulée existante, mais les scientifiques de Pevolca se refusent à tout pronostic.

Source: Pevolca.

————————————–

12:00 pm : Pevolca announced this Tuesday, October 12th, 2021 that the containment of municipalities affected by the risk of supposedly toxic gas emanations in the Callejón de la Gata polygon has been lifted. The measure affected nearly 3,000 inhabitants. The crisis cabinet made this decision after analyzing the air quality data.
The lava flows emitted after the collapse of the eruptive cone brought the affected area to 595 hectares. The northernmost branch is currently the most active. The Insurance Compensation Consortium has already paid more than 4.1 million euros in compensation to people affected by the eruption. The agency received 661 claims, of which 511 correspond to housing or communities of owners, 102 to cars, 45 to businesses, warehouses, hotels and non-industrial establishments, and three to industries.
Source: El Pais.

++++++++++

5:00 pm.: Local authorities on Tuesday ordered the evacuation of 700 – 800 residents of several districts of La Laguna, in Los Llanos de Aridane because of the advance of the lava flow to the northwest and its proximity with the exclusion perimeter. The flow, whichmoves forward at a rate of 10 or 15 meters per hour, crossed the Callejón de La Gata industrial park diagonally.
Seismicity remains significant. IGN recorded 64 events during the last hours in the vicinity of the Cumbre Vieja eruption. The strongest quake, with a magnitude of M 4.1, was located at Villa de Mazo at a depth of 37 kilometers, and was felt almost all over the island. there has been an increase in the tremor over the last few hours.
Right now, as the webcams show, the lava that fed the delta into the sea is inactive.
Source: Spanish press.

Pevolca’s technical director explained that there are currently three active lava flows, all through the exclusion zone that has been evacuated since the start of the eruption. In addition to the first flow, which reached the sea and created the lava delta, there is another more to the south which is on the delta of the San Juan eruption in 1949 which goes towards the Charcón. Finally, there is a third flow further north, which carries more lava, and which has caused more damage to crops and buildings.
This third flow, in turn, divides into two branches, one of which advances towards the beach of Perdido at a very high rate. Currently, it is 300 meters from the sea, where it could create a new delta, or merge with an existing flow, but Pevolca scientists refuse to make any predictions.

Source: Pevolca.

°°°°°°°°°°

Les images de l’éruption et de ses conséquences proposées par les webcams à la mi-journée sont impressionnantes. Grosses fontaines de lave et volumineux panaches de cendres. En aval, la lave poursuit son travail de destruction :

Volcans : on sait observer, constater, mais on ne sait pas prévoir !

Les derniers événements à Hawaii, en Islande, à La Palma et sur l’île de Vulcano confirment notre incapacité à prévoir les éruptions volcaniques. Certes, les nombreux instruments installés sur les volcans signalent des anomalies dans les profondeurs de la Terre, mais la suite est beaucoup plus difficile à prévoir. Lorsque la situation semble devenir une menace pour les populations, on applique le principe de précautions et on évacue les zones potentiellement exposées aux coulées de lave, comme cela vient de se produire à La Palma.

A Hawaii, le Kilauea est truffé d’instruments. Pourtant, la dernière éruption a surpris le personnel de l’observatoire, le HVO. Il suffit de lire le rapport de la veille du réveil du volcan. On peut lire le 28 septembre 2021 que « le volcan Kilauea n’est pas en éruption. Suite à la récente intrusion de magma sous la surface dans la zone au sud de la caldeira de Kilauea, qui a considérablement ralenti le 30 août, les niveaux de sismicité et de déformation du sol dans cette zone sont restés proches de ceux qui ont précédé l’intrusion. D’autres données de surveillance, comme les émissions de dioxyde de soufre et les images des webcams, ne montrent aucun changement significatif. […] Ces observations suggèrent que l’apport de nouveau magma à l’intrusion s’est arrêté. » Le 29 septembre 2021, les géologues du HVO ont aperçu « une lueur dans les images de la webcam du sommet du Kilauea indiquant qu’une éruption avait commencé dans le cratère de l’Halema’uma’u. » Les images de la webcam montraient des fissures à la base du cratère, avec des coulées de lave à la surface du lac de lave qui était actif jusqu’en mai 2021. C’est un peu comme s’ils avaient découvert l’éruption en ouvrant la fenêtre de l’observatoire!
C’est ce qu’on appelle une prévision ratée.

Crédit photo: HVO

°°°°°°°°°°

En Islande, cela fait plus de trois semaines que la lave a cessé de s »écouler du Fagradalsfjall et personne n’est capable de dire si l’éruption est réellement terminée. Lorsque la lave a cessé de s’échapper du cratère principal, les sismomètres ont détecté l’apparition d;’événements dans la région de la montagne Keilir, à quelques kilomètres du Fagradalsfjall. S’agissait-il d’une migration du magma? D’une intrusion magmatique? Une nouvelle sortie de lava allait-elle avoir lieu? Impossible de le dire. Les images satellitaires n’ont détecté aucune inflation ou déformation du sol dans la région du Keilir susceptibles d’indiquer une remontée du magma vers la surface. On est donc dans l’attente. Wait and see, comme disent les Anglo-Saxons. Ces derniers jours on observe un déclin de la sismicité, mais là encore; la prévision volcanique est en berne. Par bonheur, aucune zone habitée ne serait vraiment menacée par la lave. C’est bien cela le but de la prévision volcanique: protéger les populations et éviter que des personnes se fassent tuer.

Calme plat sur le Fagradalsfjall (capture écran webcam)

°°°°°°°°°°°

S’agissant du Cumbre Vieja sur lîle canarienne de La Palma, les signes annonciateurs d’une éruption sont apparus en octobre 2017, soit quatre ans avant son déclenchement. Un essaim sismique avec des événements entre M 1,5 et M 2,7 avait débuté le 7 octobre de cette année-là sous le Cumbre Vieja, avec 68 événements enregistrés sous le volcan. Les autorités ont décidé d’intensifier la surveillance du volcan.

Nouvelle alerte sismique le 10 février 2018, avec des événements plus significatifs que ceux de l’essaim d’octobre 2017. Leur magnitude allait de M 1,6 à M 2,6. Diminution de la profondeur des séismes au cours de l’essaim, ce qui semblait indiquer une ascension du magma vers la surface.

L’éruption a finalement eu lieu le 19 septembre 2021, donc longtemps après la première alerte sismique. Elle a été précédée d’un un essaim sismique qui avait mis les autorités en alerte pour une éventuelle éruption volcanique.

Il s’agit d’une éruption strombolienne, semblables à celles que l’on observe sur l’Etna. Ce sont les coulées de lave qui représentent le principal danger car elles détruisent tout sur leur passage. le risque humain est très faible et la prévision volcanique a donc moins d’importance que sur des volcans comme le Mayon (Philippines) ou le Merapi (Indonésie).

Personne ne sait combien de temps durera l’éruption du Cumbre Vieja (capture écran webcam)

°°°°°°°°°°

On observe des signes d’agitation sur l’île éolienne de Vulcano (Sicile). Ces dernières semaines, les panaches fumerolliens dans le cratère de La Fossa se sont intensifiés. les instruments de mesure ont détecté des modifications des paramètres géophysiques et géochimiques et la température des gaz s’est accrue. Aux dernières nouvelles, elle atteignait 340°C. La dernière éruption de ce volcan remonte aux années 1890, donc très récemment d’un point de vue géologique.

Une alerte du même type que celle de 2021 a été observée dans les années 1990. On avait alors observé une forte hausse de la température des gaz, beaucoup plus importante que le pic actuel. L’alerte s’était produite au printemps, à la veille de la saison touristique. Il ne fallait donc pas se rater dans la prévision. A l’époque, certains paramètres comme la sismicité et la déformation du volcan n’avaient rien d’inquiétant. Aucune mesure particulière n’a été conseillé par l’équipe scientifique qui travaillait sur le volcan a cette époque. Par la suite, la température des gaz a baissé et La Fossa di Vulcano a retrouvé son aspect habituel. Un géochimiste de l’Institut des Fluides de Palerme m’avait expliqué qu’un diapir avait probablement provoqué la hausse des températures.

En 2021, la hausse d’activité a lieu en octobre. Il y aura donc peu de touristes à Vulcano dans les prochains mois. Si une crise éruptive devait se produire, l’évacuation de l’île serait relativement aisée.

Comme l’a fort bien dit le géologue Nieves Sánchez, chercheur à l’Institut géologique et minier d’Espagne, « la volcanologie n’est pas une science exacte. Il y a beaucoup de variables que nous ne contrôlons pas et d’autres que nous ne connaissons même pas. Nous en savons de plus en plus et avons de meilleurs instruments, mais même ainsi, il est souvent impossible de connaître le résultat. Nous faisons de la géologie d’urgence. »

Fumerolles à Vulcano (Photo: C. Grandpey)

Ambae (Vanuatu): impact de l’éruption de 2017-2018 // Impact of the 2017-2018 eruption

Le dernier article « Volcano Watch » publié par l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (HVO) est consacré aux volcans d’Ambae au Vanuatu. Au début, l’article nous rappelle que le Pacifique abrite des dizaines de systèmes volcaniques actifs. La plupart des volcans boucliers basaltiques du Pacifique sont liés aux points chauds qui ont façonné les îles hawaïennes et de nombreuses chaînes d’îles polynésiennes et micronésiennes. Ces volcans boucliers volumineux issus de points chauds ont été pour la plupart édifiés par des éruptions effusives, périodiquement interrompues par des cycles d’activité explosive. Il existe d’autres grands volcans boucliers le long des zones de subduction bordant l’Océan Pacifique, mais ils peuvent se comporter très différemment du Kilauea et du Mauna Loa à Hawaii.
L’île d’Ambae est un grand volcan bouclier basaltique situé le long de la zone de subduction entre les Fidji et la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans le Pacifique Sud. Depuis 1995, Ambae a connu plusieurs épisodes explosifs. Ambae a l’aspect d’ une version miniature du Mauna Loa. L’île mesure 14 km de large et 39 km de long avec des pentes douces et une végétation dense. Comme le Mauna Loa, le sommet a un grand cratère et plusieurs autres plus petits.
Les cratères d’Ambae sont remplis d’eau à la couleur vive qui sont le signe d’un système profond d’eaux souterraines à haute température et riches en soufre. À Ambae, ce sont ces grands lacs de cratère et les eaux souterraines qui contribuent aux éruptions phréatiques ou phréatomagmatiques.
Ambae a connu deux forts épisodes d’éruptions explosives modérées et parfois violentes en 2017-2018 qui ont fait suite à une activité mineure au cours de la décennie précédente. Le premier épisode s’est produit en octobre 2017 et a recouvert l’île de cendres, avec des gaz et des pluies acides qui ont causé des dégâts aux cultures, ainsi qu’une pollution de l’eau et des problèmes respiratoires. Ces impacts, aggravés par un manque de nouvelles précipitations pour remplacer l’eau potable qui avait été polluée, ont entraîné l’évacuation d’environ 11 000 habitants. L’activité éruptive a diminué peu de temps après, ce qui a permis à la population locale de revenir sur l’île vers le début de l’année suivante.
L’activité éruptive au Vanuatu est surveillée par le Département de météorologie et de géorisques [GeoHazards] du Vanuatu (VMGD) à l’aide de données sismiques et de visites périodiques sur le terrain par des volcanologues. Après le premier épisode éruptif, une activité volcanique de faible intensité s’est poursuivie avec de petites émissions de gaz et de cendres. A la saison des pluies d’octobre à avril, les cendres remobilisées se sont transformées en lahars.
En juillet et août 2018, le VMGD et une équipe de chercheurs basée en Nouvelle-Zélande sont arrivés à Ambae pour collecter des échantillons de cendres et d’eau, acquérir des données sismiques et acoustiques et documenter les impacts des éruptions. Au moment où les scientifiques se trouvaient sur place, ils ont été confrontés à des éruptions explosives de plus en plus nombreuses. La plus importante a généré des panaches de cendres à plus de 9100 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui a affecté le trafic aérien du Pacifique Sud.
Le réseau sismique-acoustique nouvellement déployé a enregistré la majeure partie de la deuxième phase de l’éruption et ces données ont ensuite été analysées par des chercheurs de Nouvelle-Zélande, du Vanuatu et des États-Unis. Les données ont montré en détail le moment et la taille des explosions. Elles montrent non seulement l’activité sismique provoquée par l’éruption, mais aussi les sons émis par le volcan. À l’heure actuelle, la surveillance au Vanuatu est effectuée par l’intermédiaire de l’observation en temps réel des données sismiques transmises au centre de surveillance à distance de Port Vila, la capitale. L’observation acoustique des volcans du Vanuatu n’en est qu’à ses débuts, mais le déploiement temporaire des instruments illustre l’intérêt de ces données à des fins de surveillance.
La nouvelle phase éruptive a entraîné la deuxième évacuation complète d’Ambae en août 2018. Toutefois, alors que l’éruption de 2018 sur l’île d’Hawaï a attiré l’attention du monde entier, l’éruption d’Ambae a eu un impact mondial plus important en raison de l’énorme quantité de gaz émis. Heureusement, l’éruption s’est terminée plus tard dans l’année et les habitants d’Ambae ont pu rentrer chez eux en toute sécurité. Fin septembre 2019, les scientifiques sont retournés à Ambae pour récupérer les stations sismiques et acoustiques temporaires. Les agriculteurs d’Ambae, qui étaient revenus plus tôt dans l’année, ont signalé des récoltes abondantes, peut-être en raison des sols enrichis par les dernières retombées de cendres.
Source : USGS/HVO.

—————————————-

The latest « Volcano Watch » article released by the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) is dedicated to the volcanoes of Ambae in Vanuatu. To begin with, the article reminds us that the Pacific is home to dozens of active volcanic systems. Most basaltic shield volcanoes in the Pacific are related to the hotspots that created the Hawaiian Islands and many of the Polynesian and Micronesian island chains. These massive hotspot shield volcanoes are built largely by eruptions of lava that are periodically interrupted by cycles of explosive activity. There are other large shield volcanoes found along subduction zones rimming the Pacific Ocean, but they can behave very differently from Kilauea and Mauna Loa.

The island of Ambae is a large basaltic shield volcano that lies along the subduction zone between Fiji and Papua New Guinea in the South Pacific. Since 1995, Ambae has experienced several explosive episodes. Ambae looks like a smaller version of Mauna Loa. The island is14 km wide and 39 km across with gentle slopes and dense vegetation. Like Mauna Loa, the summit has more than one large crater.

The craters at Ambae are filled with colorful lake water which testifies to a deep system of heated, sulfur-rich groundwater beneath the summit. At Ambae, these large crater lakes and associated groundwater contribute to phreatic or phreatomagmatic eruptions.

Ambae had two strong episodes of moderate to large explosive eruptions in 2017–2018 after mostly minor activity during the previous decade. The first episode occurred in October 2017 and covered the island with ash, gas, and acid rain causing crop damage, water pollution, and respiratory problems. These impacts, compounded by a lack of new rainfall to replace affected drinking water, forced the evacuation of about 11,000 residents. Eruptive activity waned shortly after, which prompted the local population to begin to return to the island around the start of the new year.

Eruptions and their impacts in Vanuatu are monitored by the Vanuatu Meteorology and Geohazards Department (VMGD) using transmitted seismograph data and periodic island site visits by volcano scientists. After the first episode, low-level volcanic activity continued with minor gas and ash discharge from the volcano. Remobilized ash also turned into mudflow lahars throughout the rainy season, from October to April.

In July and August 2018, VMGD and a New Zealand-based research team arrived at Ambae to collect ash and water samples, acquire seismograph and acoustic data, and document the impacts of the eruptions. By coincidence, the field teams and local residents were met by new and increasing explosive eruptions. The largest of these eruptions produced ash plumes over 9,100 meters above sea level which affected South Pacific air traffic.

The newly deployed seismic-acoustic array captured most of the second phase of eruption and these data were subsequently analyzed by researchers from New Zealand, Vanuatu, and the United States. The data showed in detail the timing and size of explosions on the volcano. They show not only the ground shaking from the eruption but also the sounds of the volcano. At present, monitoring in Vanuatu is conducted by real-time observation of transmitted seismic data to the remote monitoring center in the capital of Port Vila. Acoustic observation of Vanuatu volcanoes is in its infancy, but the temporary deployment illustrates the value of such data for monitoring purposes.

The new eruption phase ultimately forced the second full evacuation of Ambae in August 2018. Interestingly, while the 2018 eruption on the Island of Hawaii received global attention, the Ambae eruption had a larger global impact due to the huge amount of gas released. Fortunately, the eruption ended later that year and local Ambae residents were able to return safely to their homes. In late September 2019, scientists returned to Ambae to remove the temporary seismic and acoustic stations. Local farmers, who had returned earlier in the year reported abundant crops, possibly a result of the newly rejuvenated ash-rich soils.

Source: USGS / HVO.

Archipel du Vanuatu et modélisation de l’île d’Ambae (Source: Wikipedia)