Marées, séismes et tsunamis // Tides, earthquakes and tsunamis

drapeau francaisPlusieurs scientifiques ont essayé de comprendre – sans grand succès – s’il y avait un lien entre la Lune, les marées et l’activité volcanique. De mon côté, j’ai essayé – sans résultats significatifs – d’étudier le lien possible entre la pression atmosphérique et l’activité éruptive (voir le résumé dans la colonne de gauche de ce blog). D’autres chercheurs tentent aujourd’hui de déterminer s’il existe un lien entre les marées et les séismes.
Il y a quelques années, une scientifique américaine a remarqué qu’il existait un lien entre les contraintes infligées par les marées à notre planète et le nombre de petits séismes dans certaines régions où cette pression est plus forte. Elle a remarqué que de tels séismes pouvaient déboucher sur de puissants tsunamis.
Un étudiant de l’Université Colombia effectue un travail de recherche dans le même sens en Alaska. Il passe au peigne fin une base de données des séismes enregistrés au large de l’Alaska pour voir s’il existe un lien entre le nombre de petits séismes provoqués par les marées et les grands tremblements de terre qui font se propager des tsunamis sur des milliers de kilomètres.
La théorie est la suivante: A marée haute, un plus grand volume d’eau s’accumule au-dessus des failles géologiques, augmentant ainsi les contraintes déjà présentes. Si la faille est sur le point de bouger, les marées sont susceptibles de déclencher de petites secousses.
Une chercheuse japonaise de l’Institut National de Recherche pour les Sciences de la Terre à Tsukuba (Japon) a étudié la relation entre les marées et les séismes. Elle a constaté que les séismes provoqués par les marées étaient fréquents au large de la côte nord-est du Japon plusieurs années avant l’événement d’une magnitude M 9 qui a déclenché le tsunami de 2011. Elle a obtenu des résultats similaires en étudiant les données concernant l’île de Sumatra avant le tsunami de 2004.
En utilisant les données concernant les séismes du passé, un autre chercheur japonais veut voir si certaines parties de l’Arc des Aléoutiennes produisent les mêmes signaux. Il a détecté trois zones dans lesquelles la sismicité semble s’intensifier lorsque augmentent les forces provoquées par les marées : le sud-est de Kodiak, le sud de Tanaga dans les Aléoutiennes centrales et le sud de Buldir dans les Aléoutiennes occidentales.
Le risque d’un séisme majeur le long de la Chaîne des Aléoutiennes n’est un secret pour personne. L’année dernière, lorsque les scientifiques de l’USGS ont imaginé un scénario associant séisme et tsunami  le jour anniversaire du séisme du Vendredi Saint de 1964, ils ont choisi un événement fictif de M 9,1 dont l’épicentre se situerait juste au sud de Sand Point. Les effets seraient dévastateurs en Alaska. Les chercheurs ont estimé que le tsunami provoqué par un tel événement inonderait les ports de Los Angeles et de Long Beach en Californie, avec les effets catastrophiques que l’on imagine.
Les scientifiques japonais espèrent que leur étude – qui s’appuie sur des statistiques – permettra de mieux prévoir les séismes dans les grandes zones de subduction.
Source: Alaska Dispatch News.

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drapeau anglaisSeveral scientists have tried to see – without much success – if there was a link between the Moon, the tides and volcanic activity. As far as I’m concerned, I tried – without significant results either – to study the possible link between atmospheric pressure and eruptive activity (see abstract in the left-hand column of this blog). In the same way, other researchers are trying to determine whether there exists a connection between tides and earthquakes.

A few years ago, a U.S. scientist noticed a connection between the stress that tides inflict on the planet and the number of small earthquakes that happen in some areas when that pressure is greatest. She saw a pattern to these earthquakes leading up to great tsunamis.

A student of Colombia University is now looking for a similar signal in Alaska. He is combing through a database of offshore Alaska earthquakes to see if there is any link between the number of small earthquakes triggered by tides and great earthquakes that send tsunamis racing thousands of kilometres.

The theory goes like this: At high tide, more water piles on top of geological faults, adding to the stress already there. If the fault is close to slipping, tides can trigger small tremors.

A Japanese researcher of the National Research Institute for Earth Sciences in Tsukuba, Japan, has studied the relationship between tides and earthquakes. She found that tidally triggered earthquakes were common off the northeast coast of Japan several years before the M 9 event that triggered the tsunami in 2011. She found similar results when she looked at data from around Sumatra before the 2004 tsunami.

Using records of past earthquakes, another Japanese researcher wants to see if any parts of the Aleutian Arc are giving the same signals. He has seen three areas that seem to increase in seismicity when tidal forces are high. Those zones are southeast of Kodiak, south of Tanaga in the central Aleutians and south of Buldir in the western Aleutians.

The potential for a giant earthquake along the sweep of the Aleutians is no secret. When U.S.G.S. scientists last year imagined an earthquake/tsunami scenario on the anniversary of the 1964 Good Friday earthquake, they chose a fictional M 9.1 event with its epicentre just south of Sand Point. The Alaska effects would be terrifying and deadly, and researchers estimated the resulting tsunami would inundate the ports of Los Angeles and Long Beach in California, with disastrous effects.

The Japanese scientists hope to see if their approach of using statistics could be useful in improving forecasting earthquakes in great subduction zones.

Source: Alaska Dispatch News.

Good Friday

Good-Friday-2

Le « Good Friday Quake »: Un événement majeur dans l’histoire de l’Alaska  (Photos:  C. Grandpey)

Fogo (Cap Vert): L’éruption n’est toujours pas terminée // The eruption is not over yet

drapeau francaisOn n’en parle pas beaucoup parce qu’elle ne menace plus des zones habitués mais l’éruption du Pico do Fogo n’est toujours pas terminée. L’activité s’est même légèrement intensifiée au cours des derniers jours avec une émission de lave au pied du cône éruptif. La lave se dirige vers le Monte Beco et le Monte Saia en avançant sur d’anciennes coulées solidifiées. Toutefois, le débit est faible et la lave avance seulement à une vitesse moyenne de 1,5 mètre par heure. Il se pourrait qu’elle menace un champ cultivé, mais il lui faudra d’abord traverser une zone vallonnée avant de l’atteindre.

Le volcan continue par ailleurs à émettre des gaz avec de petites explosions et un panache éruptif qui montent jusqu’à environ 200 mètres de hauteur.

Source : Ocean Press.

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drapeau anglaisLittle is said about it because it is no longer a threat to populated areas, but the eruption of Pico do Fogo is not over yet. Activity even slightly increased in the past days with an emission of lava at the base of the cone and flows that are moving towards Monte Beco and Monte Saia on the layers of the already solidified lava. However, the emission rate is very low and lava progresses at an average rate of 1.5 metres/ hour. It might threaten a field but has yet to cross small elevations before getting to that area.
The volcano also continues to emit gas with small explosions and an eruptive column about 200 metres high.
Source: Ocean Press.

Kilauea (Hawaii / Etats Unis): La situation n’a guère évolué // The situation has not much changed

drapeau francaisDans son dernier bulletin, la Protection Civile indique que la coulée de lave qui avait parcouru 45 mètres lundi s’est immobilisée après une semaine de faible activité. Le front de coulée actif a tendance à s’élargir et s’étale maintenant sur une trentaine de mètres, à environ 500 mètres de la Route 130 (secteur du poste de police et de la caserne de pompiers).

Des coulées secondaires continuent à apparaître sur la bordure nord de la coulée du 27 juin, à 1,5 – 2 km en amont du front qui reste immobile. Ces coulées restent actives mais elles ne progressent pas de manière significative. Dans le même temps, les fortes pluies de ces derniers jours ont éteint des feux qui avaient tendance à ce multiplier, à cause de la sécheresse, dans la végétation traversée par la lave.

Le tiltmeter sur le Pu’uO’o continue à montrer des valeurs stables. Comme je l’ai expliqué précédemment, tant que l’alimentation à la source ne connaîtra pas de variations dignes de ce nom, la lave aura du mal à aller beaucoup plus loin et à atteindre la Highway 130.

Afin de mieux comprendre les bulletins du HVO et de la Protection Civile hawaiienne, voici quelques tuyaux concernant le vocabulaire le plus fréquemment utilisé (le traducteur Google est souvent fantaisiste!) :

Breakout : Emission de lave (parfois coulée éphémère), en général à l’intérieur de la coulée principale.

Distal front : Front de coulée le plus éloigné de la source.

Downslope (makai en hawaiien) : en aval.

Flow, flux : Coulée.

Kipuka (hawaiien) : Ilot de végétation.

Leading edge : Front de coulée

Path : Trajectoire empruntée par la coulée

Stalled(= idle) : immobile, à l’arrêt.

Upslope (mauka en hawaiien) : en amont.

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drapeau anglaisIn its latest update, Hawaii County Civil Defence said the latest lava flow stalled after moving 45 metres on Monday after almost a week of little activity. The leading edge tends to widen; it is about 30 metres wide and about 500 metres from the area of Highway 130, near the Pahoa police and fire stations.

Breakouts continue along the north side of the flow about 1.5 – 2 km behind the front. They remain active but have not advanced significantly. Meanwhile, the rain helped prevent brush fires that had become more frequent during the past few weeks as weather conditions were relatively dry.

The tiltmeter on Pu’uO’o does not show significant changes. As I put it before, as long as the lava output at the source remains unchanged, lava will find it difficult to move much further toward Highway 130.

Pahoa-blog

Exemple de « breakout »: Emission de lave en marge ou à l’intérieur de la coulée principale.

(Crédit photo:  HVO)

Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion)

drapeau francais Après avoir été levée le 1er décembre 2014, à nouveau décrétée le 4 décembre et reconduite le 22 décembre, la phase de Vigilance a été levée le 16 janvier 2015, suite à une diminution de la sismicité ces dernières semaines. L’accès au sommet du volcan et aux sentiers balisés est à nouveau ouvert au public.

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After being cancelled on December 1st 2014, enforced again on December 4th, extended on December 22nd, the Watch alert level was finally cancelled on January 16th 2015 after a decrease in seismicity. Access to the summit area of the volcano is again allowed and the marked trails are open to the public.

Photo: C. Grandpey