Eruption du Semeru (Indonésie) // Eruption of Mt Semeru (Indonesia)

Une puissante éruption a secoué le Semeru dans l’est de Java (Indonésie) vers 07h00 (UTC) le 4 décembre 2021. La couleur de l’alerte aérienne est passé au Rouge. À 09h20, le VAAC de Darwin a indiqué que le panache de cendres s’élevait jusqu’à 15,2 km au-dessus du niveau de la mer.
La cendre aurait complètement caché le soleil sur la région. Les réseaux sociaux signalent des lahars.

La route et le pont reliant Lumajang et la ville voisine de Malang ont été coupés. Cependant, aucun dégât aux bâtiments et aucune victime n’ont été signalés.

Vous verrez un grand nombre de photos sur le site The Watchers :
https://watchers.news/2021/12/04/semeru-volcano-eruption-indonesia-december-2021

https://twitter.com/i/status/1467051419282722816

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20h30 : Voici quelques nouvelles de l’éruption du Semeru. Le volcan a émis une colonne de gaz et de cendres tout en déclenchant des lahars sur les rivières des alentours. Au moins une personne est décédée et des dizaines d’autres souffrent de brûlures. Des milliers de personnes ont fui leurs maisons vers des centres d’évacuation. Deux mineurs dans une exploitation de sable sont portés disparus et huit de leurs collègues ont été bloqués sur leur site par un lahar qui a coupé les voies d’évacuation.
L’éruption n’a eu aucun impact sur le trafic aérien ou sur le fonctionnement des aéroports de la région. Cependant, des tests ont été menés pour mesurer la concentration de cendres volcaniques dans l’air car elles peuvent être dangereuses pour les moteurs d’avion. Certains vols ont été détournés pour éviter de passer à proximité du Semeru.
Les autorités expliquent que des milliers de personnes dans les districts de Malang et de Lumajang ont été affectées par l’éruption. Il faut de l’eau potable, des masques, des vêtements, de la nourriture et des boissons, des imperméables, des bâches et des couvertures. Le président indonésien a demandé à l’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) de se rendre sur place et de prendre en charge immédiatement l’aide à la population.
On pense que l’éruption a été déclenchée par les fortes pluies qui se sont abattues sur le sommet du volcan. L’éruption a surpris tout le monde car la sismicité avait montré un niveau faible au cours des derniers jours.
Source : The Jakarta Globe.

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A powerful eruption took place at Semeru in East Java (Indonesia) at about 07:00 (UTC) on December 4th, 2021. The Aviation Color Code was raised to Red. At 09:20, the Darwin VAAC indicated that the ash plume was rising up to 15.2 km above sea level.

Ash has reportedly completely blocked out the Sun over the area. Some users on social media are reporting fast-flowing lahars.

The road and bridge connecting Lumajang and the nearby city of Malang were severed. However, no damage to buildings or casualties were reported.

You will see a great number of pictures on the website The Watchers:

https://watchers.news/2021/12/04/semeru-volcano-eruption-indonesia-december-2021

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8:30 pm : Here is some more news about Mount Semeru’s eruption. The volcano sent a column of smoke and ashes into the air while triggering lahars on nearby rivers. At least one person died, and dozens of others were injured with burns, while thousands of people fled their homes to several evacuation centers. Two sand miners were missing, and eight of their colleagues were also trapped at their mining site as a lahar cut off their escape routes.

The eruption had no impact on flights over the area or operations of nearby airports. However, tests were conducted to measure the concentration of volcanic ash in the air as it can be dangerous to plane engines. Some flights were rerouted to avoid flying near Mount Semeru.

Authorities say thousands of people in Malang District and Lumajang District were affected by the eruption. There is a need for drinking water, face masks, proper clothing, ready-to-eat food and drinks, raincoats, tarpaulins, and blankets. The Indonesian President asked the National Disaster Management Agency (BNPB) to go to East Java and lead the mitigation effort immediately.

It is believed that the eruption was triggered by the heavy rainfall that affected the summit of the volcano. The eruption came as a surprise because seismicity showed low levels in the past days.

Source: The Jakarta Globe.

Dernières nouvelles de La Palma (Iles Canaries) // Latest news from La Palma (Canary Islands)

18:00 : Serait-ce le début de la fin? Personne ne le sait, mais la sismicité, surtout aux profondeurs intermédiaires, a beaucoup baissé ces dernières heures à La Palma. Il faut toutefois rester très prudent : Le signal de tremor n’a pas encore atteint son minimum et les émissions de SO2, même si elles sont en baisse, restent élevées. L’éruption continue.

Les scientifiques ont détecté en fin de matinée ce samedi 4 décembre 2021 une réactivation de la coulée sud qui passe derrière Montaña Cogote et qui avance vers la zone de La Majada. Elle a toutefois ralenti sa progression au cours des dernières heures et avance lentement.
En revanche, 76 jours depuis le début de l’éruption, l’activité du flanc nord-est, où l’accumulation de matériaux a édifié un cône strombolien accompagné d’une activité effusive, l’émission de lave s’est arrêtée. Dans le même temps, au niveau du cône principal, l’activité s’est concentrée dans l’une des sources situées au sud-est, d’où sortait hier 3 décembre une coulée qui se qui se dirigeait vers le sud-ouest, vers Las Manchas, mais elle ne progresse actuellement que très lentement. Les coulées de lave qui ont affecté ces derniers jours le secteur du Fronton sont pratiquement inactives.
La zone affectée par l’éruption reste estimée à 1 146 hectares. La superficie des deltas de lave est d’environ 48 hectares. On estime que la superficie cultivée affectée par l’éruption atteint actuellement 350,39 hectares, soit 1,53 ha de plus que le dernier relevé. 217,37 hectares correspondent à des bananeraies, 61,2 à des vignobles et 26,72 à des avocatiers.

Sources: IGN, Pevolca.

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6:00 pm : Could this be the beginning of the end? Nobody knows, but seismicity, especially at intermediate depths, has dropped significantly in recent hours at La Palma. The tremor signal has not yet reached its minimum and SO2 emissions are sytill elevated. The eruption continues.
Scientists detected at the end of the morning of December 4th , 2021 a reactivation of the southern lava flow which passes behind Montaña Cogote and which advances towards the area of ​​La Majada. However, it has slowed its progress in the last few hours and is moving slowly.
On the other hand, 76 days since the start of the eruption, activity of the northeast flank, where the accumulation of materials built a Strombolian cone accompanied by effusive activity, the emission of lava has stopped. At the same time, at the main cone, activity was concentrated in one of the sources located to the south-east which, on December 3rd, emitted a flow which was heading south-west, towards Las Manchas, but it is currently progressing very slowly. The lava flows which affected the Fronton area in recent days are practically inactive.
The area affected by the eruption remains estimated at 1,146 hectares. The area of ​​the lava deltas is approximately 48 hectares. It is estimated that the cultivated area affected by the eruption is currently 350.39 hectares, 1.53 hectares more than the last survey. 217.37 hectares correspond to banana plantations, 61.2 to vineyards and 26.72 to avocado trees.
Sources: IGN, Pevolca.

Situation beaucoup plus calme sur le Cumbre Vieja ce soir (capture écran webcam)

Crue glaciaire du Grimsvötn (Islande) [suite] // Grimsvötn’s glacial outburst flood (Iceland) [continued]

La crue glaciaire, ou jökulhlaup, qui a commencé lorsque la calotte glaciaire au-dessus du Grímsvötn a commencé à fondre il y a 11 jours, devrait atteindre son maximum le dimanche 5 décembre 2021. Les autorités islandaises ne croient pas que cette crue affectera la circulation sur la route n°1, ni que des routes devront être fermées.
Le 3 décembre au matin, la calotte glaciaire du Grímsvötn s’était affaissée de plus de 27 mètres et le débit de la rivière Gígjukvísl atteignait 1600 m3/s. La conductivité électrique de la rivière a également augmenté, avec plus de 464 µS/cm ce même jour. Les concentrations de gaz autour du glacier ont révélé des niveaux supérieurs à la normale, mais ne posent actuellement aucun danger.
La question est de savoir si la crue glaciaire sera suivie d’une éruption volcanique, mais personne n’est en mesure de répondre. Nous savons juste que dans le passé, les éruptions du Grímsvötn ont commencé dans le sillage d’une crue glaciaire. En effet, l’évacuation de l’eau réduit la pression au sommet du volcan et cela peut favoriser le déclenchement d’une éruption. Un tel événement s’est produit en 1922, 1934, et plus tard, en 2004. Les scientifiques ont remarqué qu’il y avait eu un accroissement de la sismicité avant l’éruption. Pour le moment, aucun événement de ce type n’a été détectée autour du volcan.
Source : Iceland Review.

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The glacial outburst flood, or jökulhlaup, which started when the ice sheet in Grímsvötn beneath Vatnajökull glacier began to melt 11 days ago, is predicted to reach its peak on Sunday, December 5th, 2021. .Icelandic authorities do not believe that the runoff will affect traffic on Route 1, nor that roads will need to be closed.

On DEcember 3rd in the morning, the Grímsvötn ice sheet had sunk over 27 meters and was flooding the Gígjukvísl river at a rate of 1600 m3/s. The electrical conductivity of the river has also been increasing and was measured above 464 µS/cm on that same day. The gas concentrations along the perimeter of the glacier have been measured at higher than normal levels, but do not currently pose a danger.

The question is to know whether the glacial outburst flood will be followed by a volcanic eruption, but nobody is able to answer the question. We just know that in the past eruptions at Grímsvötn have begun following a glacial outburst flood. Indeed, the evacuation of the water reduces the pressure on top of the volcano and this can allow an eruption to begin. It happened in 1922, 1934, and later, in 2004. Scientists have noticed that there was a series of earthquakes before the eruption. For the moment, no such seismicity has been detected around the volcano.

Source: Iceland Review.

Source: IMO / Wikipedia

Fonte des glaciers : des chiffres qui donnent le tournis // Glacier melting : figures that make you dizzy

Dans son numéro du mois de décembre 2021, le National Geographic France consacre une rubrique à la fonte des glaciers et, sans surprise, communique des chiffres qui montrent parfaitement la catastrophe qui menace notre planète.

267 milliards de tonnes : c’est la masse d’eau perdue en moyenne chaque année par les glaciers autres que les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique entre 2000 et 2019. Les glaciologues dont l’étude a été publiée dans la revue Nature se donnent une marge d’erreur de 16 milliards de tonnes. Au cours de la période en question, la fonte des glaciers s’est accélérée, passant de 227 milliards de tonnes par an dans les années 2000 à 292 milliards de tonnes entre 2015 et 2018.

Le National Geographic rapproche ces chiffres des populations dont la vie dépend de l’eau des glaciers. Au cours de ma conférence « Glaciers en péril », je m’attarde sur la situation au Pérou dont l’économie dépend en grande partie de l’eau de fonte des glaciers de la Cordillère des Andes. Or, ces glaciers sont en train de fondre à une vitesse impressionnante, avec des conséquences désastreuses pour les populations. Si les glaciers disparaissent, il n’y aura plus d’eau potable pour la population, plus d’électricité dans les maisons, plus d’eau pour les systèmes d’irrigation des cultures. Faute d’une ressource essentielle, la population rurale devra migrer et aller s’entasser dans des villes dont les réseaux d’alimentation en eau dépendent eux aussi en grande partie des glaciers de la Cordillère.

Plus près de nous, dans les Alpes, les glaciers sont indispensables au tourisme et à l’alpinisme. Sans oublier que si les chutes de neige diminuent, l’industrie du ski sera impactée et les stations devront se diversifier si elles veulent survivre.

Comme on peut le lire dans le magazine, « les langues glaciaires aident aussi les humains à définir leur sentiment d’appartenance à la Terre ». On s’en rend compte en lisant les légendes qui accompagnent certains glaciers. En Nouvelle Zélande, le Franz-Josef serait né des larmes déversées par une jeune femme après la mort de son amant. A noter que l’approche de ce glacier et celle de son voisin Fox est désormais interdite à cause du risque d’effondrement de l’encaissant des glaciers suite à leur fonte rapide.

Glaciers Franz-Josef and Fox (Photos: C. Grandpey)

Dans les prochaines décennies, peut-être même les prochaines années, des populations littorales devront partir car l’eau de fonte des glaciers et des banquises fera s’élever le niveau des océans. Il a déjà augmenté de 1,5 cm depuis l’an 2000 suite à la seule fonte des glaciers. Les données satellitaires permettent de savoir à quelle vitesse fondent les glaciers. On peut modéliser tous les glaciers, même les plus inaccessibles. Par exemple, en Alaska, les images fournies par la NASA permettent de se rendre compte du recul ultra-rapide du Columbia Glacier. Elles ont également permis de se rendre compte que les glaciers de Patagonie reculent aujourd’hui plus vite qu’ils ne l’ont fait en onze mille ans. En cliquant sur ce lien, vous verrez une vidéo en accéléré montrant le recul rapide et impressionnant du Columbia Glacier :

https://earthobservatory.nasa.gov/world-of-change/ColumbiaGlacier

En théorie, la solution du problème de la fonte des glaciers et de la banquise est facile: il suffit de fermer le robinet des gaz à effet de serre produits par les activités humaines. C’est, bien sûr, plus facile à dire qu’à faire car notre mode de vie dépend encore largement des énergies fossiles. A supposer que l’on puisse arrêter par un coup de baguette magique ces émissions nocives, le problème du réchauffement climatique ne se résoudra pas du jour au lendemain. Par un effet de latence, il persistera encore pendant plusieurs décennies avant de s’estomper.

Au vu de la faillite de la dernière COP 26 de Glasgow, ce n’est pas demain que ceux qui nous gouvernent décideront de prendre des mesures permettant de sauver l’avenir des prochaines générations et celui de la planète Terre.

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In its December 2021 issue, National Geographic France devotes a chapter to the melting of glaciers and, unsurprisingly, communicates figures which perfectly show the catastrophe which threatens our planet.
267 billion tonnes: this is the mass of water lost on average each year by glaciers other than the ice caps of Greenland and Antarctica between 2000 and 2019. The glaciologists whose study was published in the journal Nature give themselves a margin of error of 16 billion tonnes. During this period, the melting of glaciers accelerated from 227 billion tonnes per year in the 2000s to 292 billion tonnes between 2015 and 2018.
National Geographic compares these numbers with populations whose lives depend on water from the glaciers. During my conference « Glaciers at Risk », I explain the situation in Peru whose economy depends largely on glacier meltwater in the Andes. However, these glaciers are melting at an impressive rate, with disastrous consequences for the populations. If the glaciers disappear, there will be no more drinking water for the population, no more electricity in the houses, no more water for the irrigation systems of the crops. For lack of an essential resource, the rural population will have to migrate and crowd into towns whose water supply networks also depend largely on the glaciers of the Andes.
Closer to home, in the Alps, glaciers are essential to tourism and mountaineering. Not to mention that if the snowfall decreases, the ski industry will be impacted and the resorts will have to diversify if they are to survive.
As one can read in the National Geographic magazine, « glacial tongues also help humans define their sense of belonging to the Earth ». We realize this by reading the legends that accompany certain glaciers. In New Zealand, the Franz-Josef is said to have been created by the tears shed by a young woman after the death of her lover. It should be noted that the approach to this glacier and that of its neighbor Fox is now prohibited because of the risk of collapse of their valleys following their rapid melting.
In the coming decades, perhaps even the next few years, coastal populations will have to leave as the meltwater of glaciers and ice caps will cause the level of the oceans to rise; it has already risen by 1.5 cm since the year 2000 following the only melting of the glaciers. Satellite data makes it possible to know how fast glaciers are melting. Scientists can model all glaciers, even the most inaccessible. For example, in Alaska, the images provided by NASA mak eus realize the ultra-rapid retreat of the Columbia Glacier. They also make us realize that the glaciers of Patagonia are retreating faster today than they have done in eleven thousand years.
By clicking on this link, you’ll see a NASA time lapse video showing the retreat of the Columbia Glacier between 1986 and 2019. It’s impressive!

https://earthobservatory.nasa.gov/world-of-change/ColumbiaGlacier

In theory, the solution to the problem of melting glaciers and sea ice is easy: just turn off the tap on greenhouse gases produced by human activities. This is, of course, easier said than done because our way of life still depends heavily on fossil fuels. Assuming that we can stop these noxious emissions with a magic wand, the problem of global warming will not be resolved overnight. By a latency effect, it will persist for several decades before fading.
In view of the total failure of the last COP 26 in Glasgow, those who govern us will not soon decide to take measures to save the future of the next generations and that of planet Earth.

Recul des glaciers dans les Alpes françaises (Photo: C. Grandpey)