Islande : beaucoup de si, de quand et de où ! // Iceland: lots of ifs, when and where !

L’activité sismique reste importante sur la Péninsule de Reykjanes, bien qu’elle ait été moins intense au cours des dernières heures. 1 300 événements ont été enregistrés le 27 décembre contre 3 300 la veille.
Les scientifiques de l’Icelandic Met Office (IMO) expliquent qu’il est impossible de dire si une éruption est imminente, mais ils ajoutent que l’activité sismique et la déformation qui ont été enregistrées laissent supposer que le magma se déplace sous la surface. Ils disent également que plus l’activité sismique et la déformation durent longtemps, plus le risque d’éruption est grand. Avant l’éruption de mars 2021, l’activité sismique a duré environ quatre semaines.
Pour conclure, les scientifiques de l’IMO disent que si une éruption devait se produire, on ne sait pas s’il s’agirait d’une continuation de l’éruption qui s’est terminée le 18 septembre ou d’une nouvelle éruption. Cela dépendra de l’emplacement de la bouche éruptive. Il se peut qu’une telle éruption fasse partie d’une séquence d’événements.
En raison de l’activité sismique intense, la couleur de l’alerte aérienne est passée du Jaune à l’Orange. Le Met Office islandais demande aux visiteurs de ne pas s’aventurer dans la région de Fagradalsfjall car ils ne savent pas quand ni où une éruption pourrait se produire, ni où des fissures pourraient s’ouvrir.
En résumé, l’activité sismique actuelle et la déformation du sol ont tendance à montrer qu’une éruption POURRAIT se produire sur la Péninsule de Reykjanes, mais personne ne sait 1) quand elle se produira, 2) où elle se produira, 3) ni même si une nouvelle éruption se produira. Un épisode de tremor a été détecté en début de journée le jour de Noël mais pas depuis cette date.

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Seismic activity is still elevated on the Reykjanes Peninsula, although it was less intense in the last hours. 1,300 events were recorded on December 27th, versus 3,300 on December 26th.

IMO scientists say it is impossible to tell whether an eruption is imminent, but they add that the seismic activity and the deformation that has been registered suggest that magma is moving underneath the surface. They also say that the longer the seismic activity and deformation last, the greater the chance of a volcanic eruption. Prior to the eruption in March 2021, seismic activity lasted about four weeks.

To conclude, IMO scientists say that should an eruption occur, it is unclear whether it would be a continuation of the eruption that ended on September 18th, or a new one. It will depend on the location of the vent. It would likely be part of a sequence of events.

Due to the elevated seismic activity, the aviation colour code was raised from Yellow to Orange. The Icelandic Met Office warns people not to travel in the Fagradalsfjall area because they do not know when or where an eruption might occur or where fissures might open up.

To sum it up, the current seismic activity and deformation tend to show an eruption MIGHT occur on the Reykjanes Peninsula, but nobody knows 1) when it will happen, 2) where it will happen, 3) whether a new eruption will happen. A tremor pulse was detected early on Christmas Day but has not been detected since.


Source: Icelandic Met Office

Arctique : incendies et dégel du permafrost // Arctic : wildfires and permafrost thawing

J’ai écrit plusieurs articles sur le dégel du pergélisol dans l’Arctique et ses impacts sur l’environnement, en particulier en Sibérie où des pingos et des cratères sont apparus sur la Péninsule de Yamal

Le réchauffement climatique reste la principale cause du dégel du pergélisol dans la partie arctique de l’Alaska, mais une nouvelle étude prenant en compte 70 ans de données révèle que les incendies dans la toundra accélèrent ce dégel et participent à l’apparition de « thermokarst », autrement dit des affaissements brutaux de terrain provoqués par le dégel du permafrost. L’étude, intitulée « Accélération des thermokarsts dans la toundra arctique à cause du changement climatique et des incendies de végétation », est la première à prendre en compte sur plusieurs décennies le rôle du feu dans le dégel global du pergélisol.
On sait que le pergélisol arctique représente une énorme accumulation de matières végétales et animales congelées; c’est une immense réserve de carbone qui, si elle dégelait et se dégradait, pourrait plus que doubler la quantité de carbone dans l’atmosphère. Ce processus est imprévisible, est mal connu. L’objectif de cette nouvelle étude est de faire progresser notre compréhension de l’écosystème du pergélisol.
L’équipe de chercheurs a analysé 70 années d’imagerie aérienne et satellitaire pour calculer la vitesse de formation des thermokarsts dans différentes régions du nord de l’Alaska. Les scientifiques ont également utilisé des modèles d’apprentissage automatique pour déterminer les contributions relatives du changement climatique, des incendies et de la morphologie du paysage au déclin du pergélisol.

Ils ont découvert que la formation des thermokarsts s’est accélérée de 60 % depuis les années 1950. Bien que le changement climatique soit le principal moteur de cette accélération, le feu a joué un rôle non négligeable dans ce processus. Le feu n’a brûlé que 3 % du paysage arctique au cours de cette période, mais il est responsable de plus de 10 % de la formation des thermokarsts.
Les chercheurs ont découvert que des incendies à répétition dans les mêmes zones continuent d’endommager la toundra mais n’accélèrent pas davantage la formation des thermokarsts. L’étude révèle qu’un seul incendie peut accélérer la formation de thermokarsts pendant plusieurs décennies.
Les modèles prévoient que la multiplication des thermokarsts ne fera qu’augmenter avec le réchauffement climatique. En plus du dégel du pergélisol, le réchauffement de l’atmosphère assèche la toundra et augmente son inflammabilité. Il est donc probable que la foudre déclenchera davantage d’incendies, ce qui provoquera encore plus de dégradation du pergélisol.
Le dégel et l’affaissement du pergélisol ont d’autres effets sur le paysage. Par exemple, les lacs situés dans des dépressions où le pergélisol est encore gelé peuvent se vider lorsqu’il se dégrade. La disparition du pergélisol engendrera forcément un chamboulement de l’environnement arctique.
Source : médias d’information américains.

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I have written several posts on the thawing of permafrost in the Arctic and its impacts on the environment, especially in Siberia where pingos and craters appeared on the Yamal Peninsula.

While climate change is the primary driver of permafrost degradation in Arctic Alaska, a new analysis of 70 years of data reveals that tundra fires are accelerating that decline, contributing to a phenomenon known as « thermokarst, » the abrupt collapse of ice-rich permafrost as a result of thawing. The study, entitled « Thermokarst acceleration in Arctic tundra driven by climate change and fire disturbance », is the first to calculate the role of fire on permafrost integrity over many decades.

It is known that the Arctic permafrost is a vast storehouse of frozen plant and animal matter, a carbon stockpile that, if thawed and degraded, could more than double the amount of carbon in the atmosphere. This process, which is unpredictable, is poorly understood. The aim of the new study is to advance our understanding of the permafrost ecosystem.

The research team analyzed seven decades of air and satellite imagery to calculate the rate of thermokarst formation in different regions of Arctic Alaska. The scientists also used machine-learning-based modeling to determine the relative contributions of climate change, fire disturbance and landscape features to observed permafrost declines.

They found that thermokarst formation has accelerated by 60% since the 1950s. Although climate change is the main driver of thermokarst acceleration, fire played a disproportionately large role in that process. Fire burned only 3% of the Arctic landscape in that time period but was responsible for more than 10% of thermokarst formation.

The researchers found that repeated fires in the same areas continued to damage the tundra but did not further accelerate thermokarst formation. The study reveals that a single fire can accelerate thermokarst formation for several decades.

Models predict that thermokarst will only increase with climate change. In addition to thawing permafrost, climate warming dries out the tundra, increasing its flammability. This makes it more likely that lightning strikes will spark fires, causing even more permafrost degradation.

Thawing and collapsing permafrost also leads to other landscape changes. For example, lakes sitting in frozen permafrost depressions may drain when that permafrost degrades. The loss of permafrost will inevitably upset the Arctic environment.

Source: US news media.

La toundra recouvre la majeure partie du nord de l’Alaska

Thermokarst dans le nord de l’Alaska

(Photos : C. Grandpey)