Eruption du Cumbre Vieja (La Palma) // Cumbre Vieja eruption (La Palma)

9 heures : Selon Pevolca, l’activité éruptive du Cumbre Vieja continue de se concentrer principalement sur le flanc nord-est du volcan, où un cône s’est formé avec une activité strombolienne et effusive. Les coulées de lave émises par le nouveau cône se sont pratiquement arrêtées à 800 mètres de la ville de La Laguna. La nouvelle lave se superpose à l’ancienne sans progresser vers l’aval. et donc sans recouvrir de nouvelles terres.

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19 heures : L’activité éruptive strombolienne du Cumbre Vieja continue de se concentrer dans le nouveau cône où l’on observe de petits glissements de terrain. En revanche, l’activité est rare et intermittente dans le cône principal. On observe toujours une importante émission de cendre que les scientifiques de Pevolca ne savent pas interpréter. .
Les coulées de lave avancent dans le secteur de Frontón. Certaines se déplacent vers le nord et affectant de nouvelles zones; d’autres se déplacent vers l’ouest.
La sismicité à des profondeurs intermédiaires a été très intense au cours des dernières 24 heures; elle reste localisée dans les mêmes zones. Après avoir baissé pendant quelques heures, elle a de nouveau augmenté. La magnitude maximale a été de M 4,2 lors d’un événement enregistré ce jeudi,matin à une profondeur de 13 kilomètres
Selon les données cadastrales, en date du 2 décembre 2021, 1 562 bâtiments ont été détruits, soit 14 de plus que dans le dernier bilan. Parmi ceux-ci, 1 250 sont destinés à un usage résidentiel, 173 à l’agriculture, 71 à un usage industriel et le reste à des fins de loisirs, d’accueil, d’usage public et autres.Selon Copernicus, l’éruption a affecté ou détruit jusqu’à présent 2 790 bâtiments, ce qui englobe aussi les bâtiments partiellement endommagés.
La superficie affectée par l’éruption est toujours estimée à 1 136 hectares. Elle est de 1163 hectares selon les données Copernicus. La superficie totale des deltas de lave est d’environ 48 hectares.

Sources: IGN, Pevolca.

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9:00 a.m : According to Pevolca, the eruptive activity of Cumbre Vieja continues to focus mainly on the northeast flank of the volcano, where a cone is being built, with strombolian and effusive activity. The lava flows emitted by the new cone practically stopped 800 meters from the town of La Laguna. The new lava is superimposed on the old one without progressing downslope, and therefore without covering new lands.

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7:00 p.m : Strombolian eruptive activity from Cumbre Vieja continues to concentrate in the new cone where small landslides are observed. In contrast, activity is rare and intermittent in the main cone. There is still a significant ash emission that the scientists at Pevolca do not know how to interpret. .
Lava flows are advancing in the Frontón area. Some are moving north and affecting new areas; others are moving west.
Seismicity at intermediate depths has been very intense over the past 24 hours; it remains located in the same areas. After decreasing for a few hours, it went up again. The maximum magnitude was M 4.2 during an event recorded this Thursday morning at a depth of 13 kilometers
According to cadastral data, as of December 2nd, 2021, 1,562 buildings have been destroyed, or 14 more than in the previous report. Of these, 1,250 are for residential use, 173 for agriculture, 71 for industrial use and the rest for recreation, hospitality, public use and others. According to Copernicus, the eruption has affected or destroyed 2,790 buildings so far, which also includes partially damaged buildings.
The area affected by the eruption is still estimated at 1,136 hectares. It is 1163 hectares according to Copernicus data. The total area of ​​the lava deltas is approximately 48 hectares.
Sources: IGN, Pevolca.

Les coulées de lave ce matin (capture écran webcam)

La situation à Vulcano (Iles Eoliennes) entre 1983 et 2003 (2ème partie)

Comment expliquer la hausse des températures sur la Fossa de Vulcano dans les années 1990-2000 ? Soyons modestes ! Nous ne pouvons être affirmatifs et ne faire que des suppositions. La plus probable repose sur la notion de diapirs, autrement dit des bulles de magma qui quitteraient la chambre magmatique pour s’élever dans les fractures qui la surmontent, provoquant dans le même temps une brusque élévation de la température à la surface. Cette théorie semble logique et crédible, étant donné que le phénomène se produit périodiquement, sans activité éruptive. Quelques témoignages ont fait état de bruits d’explosions dans le cratère. Là encore, plusieurs interprétations sont possibles et on peut penser qu’il s’agit plutôt de chocs thermiques au niveau des roches, ou de l’expulsion de gaz accumulés dans de petites poches superficielles.

Les mesures de températures que je prévoyais d’effectuer au printemps 2003 revêtaient pour moi une importance particulière. En effet, suite aux différents événements (éruption de l’Etna à l’automne 2002, paroxysme et raz de marée à Stromboli à la fin de l’année 2002, épisodes sismiques en différents points de l’Italie pendant le deuxième semestre 2002, ébullition de la mer au large de Panarea), des rumeurs se sont répandues également à propos de Vulcano. Il a été dit, entre autres, que des personnes s’étaient brûlées en fréquentant les bains de boue, suite à une élévation brutale de la température. On a même entendu parler d’une émission de lave sous-marine dans la périphérie de l’île….

En fait, il semble que Vulcano n’ait rien connu de tout cela et n’ait pas été affecté par les événements qui se déroulaient ailleurs. Hormis le raz de marée du 30 Décembre 2002 lors duquel la mer a recouvert l’isthme entre Vulcano et Vulcanello, les habitants de l’île que j’ai contactés m’ont dit ne rien avoir remarqué d’anormal dans le comportement de « leur » volcan. En particulier, la température et la composition chimique de l’eau de source étaient totalement identiques à celles que j’avais relevées deux ans auparavant.

Les mesures de température effectuées sur l’isthme, dans l’ancien forage AGIP, au niveau des bains de boue et en bordure de mer (là où l’eau bouillonne) donnaient des résultats en tous points identiques à ceux des années passées. Le thermomètre affichait, comme précédemment, entre 95 et 100°C. Comme je l’ai déjà fait remarquer à plusieurs reprises, la température sur l’isthme ne s’est jamais modifiée ces dernières années, même quand le cratère a connu des accès de chaleur.

S’agissant du cratère de la Fossa proprement dit, le champ fumerollien n’avait pas subi de variations significatives en 2003. Le seul fait remarquable était l’apparition d’un point chaud sur la lèvre nord, au moment où le sentier commence à s’élever pour atteindre le point le plus élevé de la lèvre. Une fracture d’une vingtaine de mètres de longueur était devenue active avec une température allant de 200 à 306°C entre ses extrémités. Un tel phénomène n’est pas nouveau et d’autres déplacements de points chauds sur la lèvre ont déjà eu lieu à plusieurs reprises dans le passé.

Au moment de ma visite, les nuages fumerolliens étaient relativement denses, malgré une humidité ambiante moyenne (55%). L’abondance des panaches était probablement due aux fortes pluies qui avaient affecté la Sicile en Mars et Avril 2003. Ces mêmes pluies expliquaient probablement aussi le gros panache blanc que l’on pouvait apercevoir au sommet du Stromboli depuis le cratère de la Fossa.

Pour ce qui est des températures, elles variaient au printemps 2003 entre 200 et 385°C sur la lèvre ouest du cratère, le maximum se situant – comme d’habitude – sur la fumerolle F0. Au fond du cratère, le thermomètre affichait entre 97 et 100°C, ce qui était somme toute habituel, voire un peu inférieur aux relevés précédents.

Températures maximales relevées à Vulcano entre 1993 et 2003

23 Avril 1993 : 687° Juillet 1998 : 402°

24 Avril 1993 : 757° Avril 1999 : 411°

Juin 1993 : 670° Juillet 1999 : 340°

Juillet 1994 : 630° Avril 2001 : 331°

Mai 1995 : 570° Août 2001 : 350°

Juillet 1996 : 550° Juillet 2002 : 395°

Avril 1997 : 330° Avril 2003 : 385°

Vous l’aurez remarqué, il existe beaucoup de points communs entre la situation actuelle à Vulcano et celle que j’ai connue dans les années 1990. C’est pour cela que je ne pense pas que la hausse d’activité observée ces dernières semaines débouchera sur une éruption. Une surveillance étroite du volcan reste toutefois nécessaire.

Si l’île de Vulcano vous intéresse, vous pourrez vous procurer le mémoire « L’Ile de Vulvano (Iles Eoliennes) «  auprès de L’Association Volcanologique Européenne : http://www.lave-volcans.com/

Courriel : lave@lave-volcans.eu

Photos : C. Grandpey