Populations sous la menace de crues glaciaires // Populations under the threat of glacial outburst floods

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature le 7 février 2023, 15 millions de personnes dans le monde vivent sous la menace d’une crue soudaine et meurtrière provoquée par la fonte des glaciers. Les principaux pays concernés par un tel événement sont l’Inde, le Pakistan, le Pérou et la Chine. Plus de 150 crues glaciaires ont déjà été répertoriés dans l’histoire récente. De plus, un million de personnes vivent à moins de 10 kilomètres de lacs potentiellement instables alimentés par la fonte des glaciers.
L’une des crues glaciaires les plus dévastatrices s’est produite au Pérou en 1941 ; elle a tué entre 1 800 et 6 000 personnes. Une crue semblable en 2020 en Colombie-Britannique (Canada) a déclenché un tsunami d’environ 100 mètres de haut, mais personne n’a été blessé. Une crue glaciaire en 2017 au Népal, provoquée par un glissement de terrain, a été filmée par des alpinistes allemands. En Alaska, le glacier Mendenhall, près de Juneau, connaît chaque année de petites inondations glaciaires depuis 2011. En 2013, de fortes pluies et le débordement d’un lac glaciaire se sont ajoutés en Inde pour tuer des milliers de personnes.
Les scientifiques expliquent que, jusqu’à présent, il ne semble pas que le réchauffement climatique ait rendu ces crues glaciaires plus fréquentes. Toutefois, à mesure que les glaciers rétrécissent avec des températures plus élevées, la quantité d’eau qui se déverse dans les lacs augmente, ce qui fragilise les barrages morainiques qui risquent davantage de s’éventrer.
Une grande partie de la menace dépend du nombre de personnes qui vivent dans une zone exposée aux crues glaciaires. La nouvelle étude est la première à examiner le climat, la géographie, la population, la vulnérabilité et tous les autres facteurs. Cela permet d’avoir un bon aperçu des endroits dans le monde qui sont sous la menace des 1 089 bassins glaciaires répertoriés.
En tête de liste des endroits dangereux se trouve le bassin glaciaire de Khyber Pakhtunkhwa au Pakistan, au nord d’Islamabad. De nombreuses personnes sont sous la menace d’une catastrophe car elles vivent dans une vallée juste en-dessous du lac glaciaire.
De nombreuses études scientifiques se focalisent sur le Pakistan, l’Inde, la Chine et l’Himalaya, et laissent de côté les Andes. En Amérique du Sud, les deuxième et troisième zones les plus à risque se trouvent dans le bassin glaciaire de Santa au Pérou et celui de Beni en Bolivie. Après la crue meurtrière dans les Andes dans les années 1940, cette région a fait de gros efforts pour faire face aux menaces de crues glaciaires. L’Inde est très exposée en raison du grand nombre de personnes qui vivent en aval des lacs glaciaires. Aux États-Unis et au Canada, trois bassins lacustres sont très menacés, entre le nord-ouest du Pacifique et l’Alaska, mais la menace est moins élevée qu’en Asie et dans les Andes car peu de personnes vivent dans la zone de danger. Ces secteurs sensibles se trouvent dans la péninsule de Kenai en Alaska, au nord-est de l’Etat de Washington, dans le centre-ouest de la Colombie-Britannique et, dans une moindre mesure, dans le bassin du glacier Mendenhall près de Juneau. .
Source : Anchorage Daily News.

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According to a new study published in the journal Nature on February 7th, 2023, 15 million people around the world live under the threat of a sudden and deadly outburst flood caused by the melting of glaciers. The main countries concerned by such an event are India, Pakistan, Peru and China. More than 150 glacial flood outbursts in history and recent times have already been cataloged. Moreover, one million people live within just 10 kilometers of potentially unstable glacial-fed lakes.

One of the most devastating floods occurred in Peru in 1941 ; it killed between 1,800 and 6,000 people. A 2020 glacial lake outburst flood in British Columbia (Canada) caused a tsunami of water about 100 meters high, but no one was hurt. A 2017 glacial outburst flood in Nepal, triggered by a landslide, was captured on video by German climbers. Alaska’s Mendenhall Glacier near Juneau has had annual small glacial outburst floods since 2011. In 2013, heavy rains and a glacial lake outburst flood combined in India to kill thousands of people.

Scientists say so far it does not seem global warming has made those floods more frequent, but as glaciers shrink with higher temperatures, the amount of water in the lakes grows, making them more dangerous with the moraine dams more likely to break open.

Much of the threat depends on how many people live in a glacial flood zone. The new study is the first to look at the climate, geography, population, vulnerability and all these factors, which allows to get a good overview of where in the world are the most dangerous places for all 1,089 glacial basins.

At the top of the list of dangerous places is Khyber Pakhtunkhwa basin in Pakistan, north of Islamabad, where lots of people are very vulnerable because they live in a valley below the glacial lake.

Scientists are focusing a lot of attention on Pakistan, India, China and the Himalayas, and somewhat ignoring the Andes. In South America, the second and third highest risk basins are in Peru’s Santa basin, and Bolivia’s Beni basin. After the deadly Andes flood in the 1940s that region was a leader in working on glacial flood outburst threats. India ranks high in the threat list because of a huge number of people live downstream of glacial lakes. Three lake basins in the United States and Canada rank high for threats, from the Pacific Northwest to Alaska, but the threat is less high than in Asia and the Andes because few people live in the danger zone. They are in Alaska’s Kenai Peninsula, northeast Washington, west central British Columbia and , to a lesser extent, Mendenhall Glacier near Juneau. .

Source : Anchorage Daily News.

Vue du glacier Mendenhall (Photo: C. Grandpey)

Crue glaciaire du Mendenhall en 2006 (Archives Visitor Center)

Crue glaciaire du Grimsvötn (suite) // Grimsvötn’s glacial flood (continued)

Selon le Met Office islandais, la crue glaciaire du Grímsvötn (Islande) que j’évoquais dans ma dernière note continue. On estime que le débit de l’eau provenant du volcan sous-glaciaire est supérieur à 350 m3 par seconde.
Le 13 octobre au matin, il y avait des signes d’une montée de l’eau de la Gígjukvísl au niveau de la route n°1, à la fois sur les webcams et les détecteurs de niveau. On pouvait alors s’attendre à ce que la crue glaciaire atteigne son maximum le lendemain. En fait, cela s’est probablement produit le 13 octobre dans la soirée. Comme je l’ai déjà écrit, le maximum de cette crue glaciaire ressemblera probablement à une montée de l’eau en été et n’aura donc aucun impact sur les structures telles que les routes ou les ponts.
Aucun changement significatif n’a été détecté dans l’activité sismique du volcan Grímsvötn et il n’y a aucun signe d’éruption imminente.
Source : IMO.

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According to the Icelandic Met Office, the glacial flood in Grímsvötn (see my prevous post) continues. It is estimated that the water coming from the subglacial volcano is over 350 m3 per second.

On October 13th in the morning, there were signs of glacial water in Gígjukvísl at the level of Road n°1, both on webcams and water level detectors. The amount of glacial flood could be expected to rise and reach its maximum about a day later, which it probably did on October 13th in the evening. As I put it before, the maximum of this glacial flood is likely to be similar to a normal summer rise in the water and will thus not have an effect on any man made structures, such as roads or bridges.

No significant changes have been detected in seismic activity at the Grímsvötn volcano and there is no sign of an impending eruption.

Source: IMO.

Source : IMO

Une crue glaciaire sur le Grimsvötn (Islande)? // A glacial flood at Grimsvötn (Iceland)?

Un article paru sur le site de l’Iceland Monitor nous informe qu’une crue glaciaire est peut-être en cours sur le volcan Grimsvötn, au coeur du Vatnajökull. Le Met Office islandais explique qu' »il est difficile de dire si une crue glaciaire a commencé et les détecteurs ne donneront probablement pas la réponse avant demain quand la crue aura atteint son maximum ».
La police a déclaré l’état d’Incertitude le 10 octobre 2022. Le niveau de la glace (qui surmonte le lac sous-glaciaire) a baissé et l’eau de crue apparaîtra probablement à Gígjukvísl. Le niveau du lac sous-glaciaire du Grímsvötn est actuellement bas, de sorte qu’il ne devrait pas y avoir une crue majeure susceptible d’endommager des structures.
Le niveau d’alerte du Grímsvötn a été élevé au Jaune car l’activité est supérieure à la normale et la chute de pression (suite à l’évacuation de l’eau du lac sous-glaciaire) pourrait éventuellement déclencher une activité volcanique. Cependant, le Met Office ajoute: « C’est une possibilité, mais il est probable que cela ne se produira pas. » En d’autres termes, personne ne sait ce qui va se passer ! Vous avez dit prévision éruptive…?
Source : Iceland Monitor.

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An article in the Iceland Monitor informs us that a glacial flood may be underway at Grimsvötn volcan in Vatnajökull; The Icelandic Met Office explains that « it is hard to say whether a glacial flood has started and detectors will probably not show definitive signs until tomorrow when it is estimated that the possible flood has reached its maximum. »

The Police declared an uncertainty level alert on October 10th, 2022. The glacial ice has dropped and the water expected to burst from underneath it will probably show up in Gígjukvísl. The water is Grímsvötn is currently low so a glacial flood is not expected to cause damage to structures.

The alert for Grímsvötn has been changed to Yellow showing more activity than normal because the drop in pressure could possibly result in volcanic activity. However, the Met Office adds: « It is a possibility, but it is more likely that it doesn’t happen. » In other words, nobody knows what will happen next!

Source: Iceland Monitor.

Exemple d’affaissement sur le Grimsvötn (Crédit photo: IMO)

Grimsvötn (Islande) : pas d’éruption en vue pour le moment // No eruption in the short term

Le 6 décembre 2021, le Met Office islandais a fait passer la couleur de l’alerte aérienne du Grimsvötn du Jaune à l’Orange. Le but des codes de couleurs est d’informer le secteur aéronautique de la situation sur un volcan. La couleur Orange signifie que « le volcan présente des signes d’activité avec un fort risque d’éruption », ou qu' »une éruption volcanique est en cours sans émission de cendres ou avec une faible émission de cendres ». En Islande, le Grímsvötn est actuellement le seul volcan en couleur Orange. L’Askja et le Fagradalsfjall sont en Jaune. Tous les autres volcans sont en Vert.
Il faut garder à l’esprit que lla couleur d’alerte aérienne Orange n’est qu’une mesure de prévention et n’indique pas qu’une éruption est sur le point de se produire. L’IMO a précisé qu’il n’y a actuellement aucune activité sismique annonçant une éruption à court terme. Cependant, le volcan doit être étroitement surveillé. En effet, une éruption du Grímsvötn a parfois suivi une crue glaciaire.
De manière assez logique, le tracé du tremor a montré une ascension régulière correspondant à l’augmentation du débit de la rivière Gígjukvísl. La crue a culminé le 5 décembre au matin. Ensuite, le tremor et le débit de l’eau de fonte ont commencé à diminuer. La sismicité est actuellement faible dans la région du Grimsvötn.

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On December 6th, 2021, the Icelandic Met Office changed Grimsvötn’s aviation color code from Yellow to Orange. The aim of the color codes is to inform the aviation sector about a volcano’s status. The Orange color code means that « the volcano is exhibiting heightened unrest with increased likelihood of eruption », or that « a volcanic eruption is underway with no or minor ash emission. » In Iceland, Grímsvötn is currently the only volcano with an Orange color code. Askja and Fagradalsfjall are Yellow. All the the other volcanoes are marked Green.

One should keep in mind that the Orange color code is only a prevention measure and not an indication that an eruption is about to occur. IMO has specified that there is currently no seismic activity announcing an eruption in the short term. However, the volcano needs to be closely monitored. Indeed, a volcanic eruption in Grímsvötn has sometimes followed a glacial outburst flood.

In a fairly logical way, the tremor curve showed a regular rise corresponding to the increasing output of the Gígjukvísl river. The flood peaked on December 5th in the morning. Then, both tremor and meltwater output started decreasing. Seismicity is currently low in the Grimsvötn area.

Source : IMO