Nouvelles de l’éruption du Cumbre Vieja (La Palma) // News of the Cumbre Vieja eruption (La Palma)

11 heures : En ce dimanche 7 novembre 2021, l’éruption du Cumbre Vieja continue. A l’aube, l’IGN a détecté 18 petits séismes sur La Palma, dont trois ont été ressentis par la population, bien qu’ils n’aient pas dépassé la magnitude M3,4. Les hypocentres étaient à 13 – 14 km de profondeur. Les graphiques de l’IGN montrent que, globalement, on observe une baisse de la sismicité.

Le Département de la sécurité nationale (DSN) indique que le processus éruptif se poursuit et que la lave continue de couler vers le nord-ouest, mais sans affecter de nouvelles surfaces.

S’agissant de la qualité de l’air, elle est extrêmement défavorable dans les municipalités de Tazacorte, Los Llanos de Aridane, El Paso, Tijarafe et Puntagorda en raison de la présence de particules PM10 . La valeur journalière de 150 Îg/m3 est dépassée à la station de Los Llanos de Aridane depuis le 2 novembre 2021, suite à l’émission de volumineux panaches de gaz et de cendre par le volcan.

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22 heures : Très peu d’évolution de l’éruption qui dure depuis 50 jours maintenant. Le Cumbre Vieja continue à émettre des panaches de cendre. Le gouvernement canarien a annoncé que ce lundi la suspension des cours sera maintenue à El Paso, Los Llanos de Aridane, Tazacorte, Tijarafe et Puntagorda. Les écoles dispenseront un enseignement virtuel en raison de la mauvaise qualité de l’air dans la région. Rappelons que l’éruption qui a débuté le 19 septembre a entraîné l’évacuation de plus de 7 000 habitants des zones proches du volcan, Même si on note ces derniers jours une baisse de la sismicité, rien ne dit que la fin de l’éruption est proche. On a observé le 6 novembre une augmentation des émissions de lave après plusieurs jours au cours desquels il y avait eu moins d’expulsion de magma.

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11:00 am : On this Sunday, November 7th, 2021, the eruption of Cumbre Vieja continues. At dawn, IGN detected 18 small earthquakes on La Palma, three of which were felt by the population, although they did not exceed magnitude M3.4. The hypocenters were 13 – 14 km deep. IGN graphs show that, overall, there is a decrease in seismicity.
The Department of National Security (DSN) indicates that the eruptive process is continuing and that lava continues to flow to the northwest, but without affecting new areas.
Regarding air quality, it is extremely unfavorable in the municipalities of Tazacorte, Los Llanos de Aridane, El Paso, Tijarafe and Puntagorda due to the presence of PM10 particles. The daily value of 150 Îg / m3 has been exceeded at the Los Llanos de Aridane station since November 2nd, 2021, due to the emission of large plumes of gas and ash by the volcano.

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10:00 pm : Very little evolution of theeruption which has lasted 50 days now. Cumbre Vieja continues to emit ash plumes. The Canarian government has announced that this Monday the suspension of classes will be maintained in El Paso, Los Llanos de Aridane, Tazacorte, Tijarafe and Puntagorda. Schools will provide virtual education due to poor air quality in the area. One should not forget that the eruption that began on September 19th resulted in the evacuation of more than 7,000 inhabitants of areas close to the volcano, Even if we note in recent days a drop in seismicity, nothing says that the end of the eruption is near. An increase in lava emissions was observed on November 6th after several days during which there had been a lower expulsion of magma.

L’éruption strombolienne du Cumbre Vieja le 6 novembre au soir (capture écran webcam)

COP 26 : la Sibérie au bord du gouffre (2ème partie) // COP 26 : Siberia on the brink of the abyss (part 2)

5. Nouveaux virus.
On découvre chaque année en Sibérie des restes de mammouths ou de rhinocéros laineux, ainsi que d’ours des cavernes et de chevaux préhistoriques disparus depuis longtemps. Le dégel du pergélisol a donné aux scientifiques l’accès à un trésor inestimable d’ossements, mais aussi de chair, de fourrure, de cellules et même de sang.
Les scientifiques s’efforcent de redonner vie à certaines de ces espèces, mais la réapparition de ces animaux d’autrefois a une autre facette. Au cours des cinq dernières années, l’anthrax a fait sa réapparition dans la péninsule de Yamal où il a tué des êtres humains et des rennes. Des centaines de militaires ruses, spécialistes de guerre chimique et biologique ont été déployées sur la péninsule de Yamal pour détruire les restes des carcasses de rennes infectés.
La réapparition de la variole, aujourd’hui éradiquée, reste une menace. Un cimetière sur la rivière Kolyma a été créé dans les années 1890 pour enterrer les morts suite à une importante épidémie de variole. La combinaison du dégel du pergélisol et des inondations – une autre conséquence du réchauffement climatique – risque de rouvrir les tombes et de faire ressortir le virus.
Des scientifiques russes ont mis en garde contre de nouveaux « virus géants » susceptibles de se trouver dans les mammouths laineux dont les carcasses apparaissent désormais régulièrement.

Photo: C. Grandpey

6. Feux de forêt et feux de tourbe.
2021 a vu en Sibérie les pires incendies de forêt de l’histoire. Cette année, ils étaient plus au sud alors que l’année dernière ils sévissaient plus intensément dans l’extrême nord, au-dessus du cercle polaire arctique.
Le phénomène de «neige fumante» en Yakoutie met en évidence un nouveau phénomène. Le feu brûle sous terre, dans le pergélisol dégelé, pendant toute l’année, même lorsque la température descend en dessous de moins 50°C. Une vidéo a montré des panaches de fumée s’élevant de « feux zombies » à quelque 400 km au nord-est de Yakoutsk la capitale de la Yakoutie qui est aussi la ville la plus froide du monde. Le feu se propage dans la même zone qui a été touchée par les incendies de forêt en été. Cette zone a connu un temps extrêmement chaud et sec. ILe feu est probablement alimenté par de la tourbe ou, comme le suggèrent certains chasseurs, par de la lignite, un jeune charbon.

En 2021, les pires incendies de forêt jamais enregistrés ont été signalés au début du mois de mai à proximité d’Oymyakon, connu comme le village habité le plus froid du monde, alors que la neige et la glace recouvraient toujours le sol. Iakoutsk et d’autres villes sibériennes ont été envahies par les fumées toxiques des incendies, avec jusqu’à 95 fois les niveaux admissibles, et la fumée s’est également propagée à travers le Pacifique jusqu’en Amérique du Nord.
Les incendies de Sibérie en 2021 ont dépassé ceux de l’ensemble du reste du monde, au cours d’une année qui a vu également d’énormes incendies aux États-Unis, en Espagne et en Turquie. Les incendies en Sibérie en 2021 ont rejeté 800 millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère à partir de début juin. C’est plus que les émissions annuelles de l’Allemagne, le plus gros pollueur d’Europe.

 

Source »: Siberian Times

7; Inondations et sécheresses.
La Sibérie peut connaître au même moment des inondations et des sécheresses, des épisodes de fortes pluies, mais aussi de longues périodes de sécheresse sans précipitations. Le même jour à travers les huit fuseaux horaires de l’Oural au Pacifique, les bulletins météorologiques peuvent faire état de vagues de chaleur record, de crues de rivières, de périodes de sécheresse, de neige hors saison et de tornades.
L’année 2019 a vu les pires inondations de l’histoire dans la région d’Irkoutsk. La localité la plus impactée a été Tulun où les habitants ont vu de l’eau monter soudainement jusqu’à la hauteur de leur cou. Des dizaines de personnes sont mortes ou ont été portées disparues, avec des rivières dont l’eau est montée jusqu’à 14 mètres.
A côté de cela, de longues périodes de sécheresse – cette année dans le nord – ont permis aux incendies de forêt de ravager la Sibérie.

8. Route maritime du Nord.
Il y a eu un grand moment en 2020 lorsque l’on a vu le grand voilier STS Sedov naviguer dans l’océan Arctique entre l’Asie et l’Europe. L’équipage n’a pratiquement jamais rencontré la banquise sur des milliers de milles marins.Le brise-glace russe qui accompagnait le voilier n’a servi à rien au moment où le Sedov s’aventurait dans les mers de Béring, des Tchouktches , de Sibérie orientale, de Laptev et de Kara.
Le voyage du quatre-mâts en acier, de fabrication allemande, montre que la route maritime du Nord relie désormais sans encombre le Pacifique et l’Atlantique. Le navire a navigué au large de Chukotka où, en 1878, la célèbre expédition Vega s’est retrouvée coincée dans la banquise pendant 11 mois alors qu’elle effectuait le tout premier voyage entre l’Europe et l’Asie via la route maritime arctique.

Il est indéniable que le réchauffement climatique rend les routes maritimes dans les eaux polaires plus accessibles pour tous types de navires. Il s’agit d’une aubaine économique pour la Russie, et les années à venir devraient voir une augmentation importante du commerce empruntant la route du nord. On comprend pourquoi Vladimir Poutine n’est pas allé à Glasgow. Le réchauffement climatique offre à la Russie des opportunités commerciales en or.

Source: Wikipedia

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5. New viruses.

Annual discoveries are now made of the remains of extinct woolly mammoths or rhinos as well as long-gone cave bears and pre-historic horses. The thawing of permafrost has given scientists access to an untold treasure trove of  not merely bones but the flesh and fur, the cells and even blood, of the past.

Scientists are working to bring some of these species back to life, yet there is another side to the reappearance of these lost animals. In the last five years, born-again anthrax in the Yamal peninsula has been released and killed both humans and reindeer. Hundreds of Russian chemical and bio-warfare troops were deployed to destroy the infected reindeer remains on Yamal.

The release of eradicated smallpox remains a threat. A graveyard on the Kolyma River was created in the 1890s to bury the dead from a major smallpox outbreak. The combination of permafrost thawing and flooding – another consequence of climate change – risks reopening such graves.

Russian scientists have warned of new « giant viruses » in, for example, woolly mammoths, the carcasses of which are now appearing with regularity.

6. Wildfires and peat fires.

2021 has seen the worst wildfires in recorded history. This year, they were further south while last year they raged more intensively in the far north, above the Arctic Circle.

The phenomenon of ‘smoking snow’ in Yakutia highlights the new normal. The fire burns underground in the thawed permafrost, all year, even when the temperature plunges below minus 50°C. A video has shown the wafts of smoke rising from the zombie fire some 400 km north-east of Yakutia’s capital Yakutsk, the world’s coldest city. It is burning in the same area that was hit by summer wildfires.This area suffered extremely hot and dry weather. It must be either peat on fire here, or, as some hunters who noticed these fires suggest, possibly young coal (lignite).

In 2021, the worst-ever wildfires were signalled in the first days of May – with snow and ice still on the ground – in the vicinity of Oymyakon, known as the world’s coldest permanently inhabited village. Yakutsk and other Siberian cities were blotted out by toxic fumes from the fires, as much as 95 times allowable levels, and the smoke also wafted across the Pacific to North America.

The Siberian fires in 2021 exceeded those in the rest of the world combined, in a year that saw the huge infernos in the US, Spain and Turkey. The fires in Siberia in 2021 have pumped 800 million tonnes of carbon dioxide into the atmosphere since the start of June, more than the annual emissions of Germany, Europe’s biggest polluter.

7; Floods and droughts.

Siberia can experience floods and droughts at the same time, a weather rollercoaster of lashing rains but also lengthy parched periods without precipitation. On the same day across the eight time zones from the Urals to the Pacific, weather and news reports may be drawing attention to record heat waves, burst rivers, dry spells, unseasonal snow and tornadoes.

The year 2019 saw the worst flooding in recorded history in Irkutsk region. An epicentre was Tulun whereresidents saw sudden surging water that rose up to their necks. Dozens died ans went missing as rivers rose by up to 14 metres.

Yet it was also long periods of drought – this year in the north – that has enabled the wildfires to rampage across Siberia.

8. Northern Sea Route.

There was an epic sight in 2020 when the giant sailing ship STS Sedov was seen sailing across the Arctic Ocean from Asia to Europe. The crew encountered almost no significant ice floes across thousands of nautical miles. An accompanying Russian icebreaker vessel was virtually redundant as the Sedov ventured across the Bering, Chukchi, East Siberian, Laptev and Kara seas.

The four-masted German-made steel barque’s journey shows that the Northern Sea Route now viably connects the Pacific and Atlantic. The vessel sailed past the location off Chukotka where in 1878 the famous Vega Expedition became stuck in pack ice for 11 months as it made the first-ever successful voyage from Europe to Asia via the Arctic sea route.

It is undeniable that global climate changes now make sea routes in polar waters more accessible for all types of ships. This is an economic boon to Russia, and the coming years are expected to see a major rise in trade taking advantage of  the northern route. One can undrestand why Vladimir Putin did not go to Glasgow. Global warming offers Russian golden commercial opportunities.

La Palma: enterrement sous la cendre // A burial under the ash

Les scientifiques estiment que le Cumbre Vieja a vomi plus de 10 000 millions de mètres cubes de cendre. Les gaz propulsent cette cendre à des milliers de mètres dans le ciel, mais les particules les plus lourdes finissent par subir les effets de la gravité. Elles retombent, s’accumulent et recouvrent lentement les maisons, entrent par les fenêtres et font s’affaisser les toits. Certaines particules sont si grosses qu’elles ressemblent à de la grêle ; elles martèlent les frondes des bananiers et rendent les fruits invendables.
A l’intérieur de la zone d’exclusion, tout est détruit ou enseveli sous une épaisse couche de neige noire. Que ce soit par la lave ou par la cendre, les maisons et les champs situés à proximité du Cumbre Vieja agonisent lentement. Depuis le début de l’éruption le 19 septembre, les autorités ont interdit l’accès à plus de 8 200 hectares entre le Cumbre Vieja et l’océan Atlantique. Seuls la police, les soldats et les scientifiques sont autorisés à se déplacer librement dans la zone d’exclusion qui coupe en deux la partie occidentale de La Palma.
Les Espagnols et d’autres Européens passaient des vacances ou venaient profiter de leur retraite dans cette partie de La Palma proche de la mer, tandis que les locaux récoltaient des bananes dans la chaleur semi-tropicale des îles Canaries. Aujourd’hui, ce paradis s’est transformé en enfer. Les habitants qui ont été évacués font la queue dans des voitures et des camions au bord de la zone d’exclusion, attendant la permission de rentrer chez eux avec escorte pour récupérer leurs biens, ou au moins voir ce qu’il en reste.
Le volcan a synchronisé le temps humain et le temps géologique. Ce qui semblait acquis autrefois devient imprévisible. Un silence parfait régnerait dans la zone d’exclusion s’il n’y avait pas le rugissement constant du volcan; il est si puissant qu’il rend la conversation presque impossible. Un autre bruit est celui des sanglots des familles qui pleurent quand, accompagnées par la police, elles viennent voir ce qui reste de leurs habitations. Les coulées de lave ont détruit plus de 1 000 maisons sur leur passage. La cendre a englouti des maisons entières, jusqu’à la cheminée, et des forêts entières jusqu’à la canopée. Elle a effacé les traits distinctifs du paysage. Comme l’a dit un habitant : « Tout a tellement changé que je ne sais pas où je suis. »
Le relogement rapide de plus de 7 000 personnes a permis d’éviter la perte de vies humaines. Dans les cimetières, cependant, les occupants des tombes subissent une deuxième inhumation par la cendre; elle fait disparaître les croix et les autre signes permettant de repérer l’endroit où ils ont été enterrés.
Adapté d’un article de Yahoo News.

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Cumbre Vieja is thought to have ejected over 10,000 million cubic meters of ash. The ash is propelled thousands of meters into the sky, but the heaviest, thickest particles eventually give way to gravity. They accumulate and slowly cover doors, pour into windows, make roofs sag. Some particles are so big that they look like hail; they hammer the fronds of a banana trees making the fruit unvendable.

Inside the exclusion zone, everything is destroyed or buried under thr thick layer of black snow. Whether the end comes from lava or from ash, homes and fields located below the Cumbre Vieja volcano face annihilation in slow motion. Since the eruption started on September 19th, authorities have declared more than 8,200 hectares between Cumbre Vieja and the Atlantic Ocean off-limits. Only police, soldiers, and scientists are allowed to move freely in the exclusion zone, which cuts La Palma’s western shore in two.

Spaniards and other Europeans spent vacations or retired in this part of La Palma to be near the sea, while locals harvested banana trees in the semitropical warmth of the Canary Islands. Today, this paradise has turned into hell. Evacuated residents line up in cars and trucks on the zone’s edge, awaiting permission to make escorted trips home to rescue their belongings, or at least see their endangered properties.

Human time and geological time were brought into sync by the volcano. What once seemed a given becomes unpredictable. Silence would reign in the exclusion zone if it weren’t for the volcano’s constant roar which is so loud that it makes conversation almost impossible. Another sound comes from families weeping as they are accompanied by police to witness their homes as they succumb. Lava flows have destroyed more than 1,000 houses in their paths. The ash has eengulfed entire houses, right up to the chimney and whole forests right up to the canopy. It erases the distinguishing features of the landscape. Said onr resident: « It has all changed so much that I don’t know where I am.”

The quick relocation of more than 7,000 people has prevented the loss of human life. At cemeteries, though, the occupants go through a second burial by ash, a burial that will wipe away the markers that note the place where they were put to rest.

Adapted from an article in Yahoo News.

A La Palma, la cendre rend l’air difficilement respirable, ferme les écoles et perturbe le trafic aérien