Le climat est devenu fou!

Alors que la planète s’apprête à réveillonner, un très violent incendie provoqué par des vents d’une extrême violence (plus de 150 km/h par endroits) a détruit le 30 décembre des centaines de maisons et d’entreprises dans la région de Boulder (Colorado), avec l’évacuation de quelque 30 000 personnes. Les pompiers ont parfois été contraints de se retirer, tellement le brasier faisait rage. C’est toujours la même rengaine: Du jamais vu!

Ces incendies ont dus à l’extrême sécheresse qui affectée cette partie des Etats Unis. La région n’a reçu qu’environ 4 centimètres de pluie depuis le mois d’août, Ce qui montre bien le dérèglement climatique c’est que la zone des incendies a également été placée en alerte de tempête hivernale avec d’importantes chutes de neige prévues lz nuit prochaine, ce qui devrait calmer le feu. Comme disent les Anglo-Saxons, « too late too bad ».

Source: US Forest Service

Reykjanes 2021 et Krafla 1989

Beaucoup de gens s’attendaient à – que dis-je espéraient ! – une nouvelle éruption dans la région du Fagradalsfjall sur la Péninsule de Reykjanes. La sismicité a recommencé à s’intensifier quelques heures après la fin officielle de l’éruption passée. Des déformations du sol ont également été détectées sur des images satellites. Toutes les conditions semblaient réunies pour que la lave perce la surface. Des scientifiques islandais ont expliqué que la sismicité et la déformation étaient causées par une intrusion magmatique latérale.
Cependant, Mère Nature en a décidé autrement et n’a pas tenu compte des attentes de ceux qui piaffaient d’impatience. La sismicité a diminué au cours des derniers jours et il semble que la perspective d’une nouvelle éruption s’éloigne. Cependant, il faut être très prudent car la sismicité pourrait recommencer et déclencher l’éruption tant attendue.
Cette situation sur la Péninsule de Reykjanes me rappelle celle que j’ai vécue en 1989 dans la région du Krafla, au nord-est de l’Islande. Le volcan était entré en éruption pour la dernière fois en septembre 1984 et une inflation intermittente était enregistrée depuis début 1985. Lorsque j’ai visité la région, la sismicité était élevée et pendant la nuit, je pouvais ressentir des ondes de choc dans le sol dans le camping de Reykjalid. Une nuit, une secousse fut si forte que j’ai grimpé la colline près du camping pour voir si une éruption avait commencé. Dans le même temps, le sol présentait une inflation et le soulèvement était important autour de la centrale géothermique. J’ai passé une journée de plus dans la région de Myvatn, avec l’espoir de voir le début d’une éruption. Mais finalement rien ne s’est passé et il n’y a pas eu d’éruption. La sismicité a diminué et la zone est entrée dans une phase de déflation. De retour chez moi, j’ai eu la chance de rencontrer le regretté Maurice Kraftt qui présentait un film extraordinaire (avec des images fantastiques du St Helens) dans un cinéma de Limoges. Nous avons discuté après la représentation et il m’a expliqué que l’éruption avait avorté. La situation est peut-être identique en ce moment sur la Péninsule de Reykjanes…

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Many people expected a new eruption in the Fagradalsfjall area on the Reykjanes Peninsula. Sismicity started being intense again a few hours after Icelandic authorities declared the past eruption over. Ground deformation was also detected on satellite images. It seemed the situation was ready for lava to pierce the surface. Icelandic scientists explained that both seismicity and deformation were caused by a lateral magma intrusion.

However Mother Nature decided otherwise and did not care for people’s expectations. Seismicity has been subsiding over the past days and it seems the prospect of a new eruption is moving away. However, one should be very careful as seismicity might start again and trigger the long awaited eruption.

This situation on the Reykjanes Peninsula reminds me of the one I lived in 1989 in the Krafla area, in NE Iceland. The volcano had last erupted in September 1984 and intermittent inflation had been recorded since early 1985. When I visited the area, seismicity was elevated and during the night, I could feel shockwaves in the gound while camping in Reykjalid. One night, a tremor was so strong that I climbed the hill near the campsite to see if an eruption had started. In the meantime, the ground had been inflating and the uplift was significant around the geothermal plant. I spent one more day in the Myvatn area, with the hope to see the start of an eruption. But in the end nothing happened and there was no eruption. Seismicity declined and the area started to deflate. Once back home, I was fortunate to meet the late Maurice Kraftt who presented a fantastic film in a cinema of Limoges. I met him after the performance and he explained me that the eruption had aborted. It might juste be the same right now on the Reykjanes Peninsula…

Inflation et déflation in 1989 dans la région du Krafla (Source : Eysteinn Tryggvason)

Fissure éruptive du Krafla (Photo: C. Grandpey)

De plus en plus de vagues de chaleur simultanées // More and more simultaneous heat waves

Si vous aviez des doutes sur l’existence du réchauffement climatiques, voici quelques statistiques qui devraient vous faire réfléchir.

Une nouvelle étude effectuée par l’Université d’Etat de Washington et publiée dans le Journal of Climate montre que le nombre de vagues de chaleur simultanées a été multiplié par six entre les années 1980 et 2010 dans l’Hémisphère Nord.

Plusieurs vagues de chaleur survenant au même moment peuvent avoir des conséquences sociétales plus graves qu’un seul événement. Par exemple, les régions productrices de denrées alimentaires peuvent subir simultanément des pertes de récoltes liées à la chaleur. Des vagues de chaleur concomitantes peuvent aussi épuiser la capacité des pays à s’entraider en cas de crise, comme on l’a vu lors des multiples incendies de forêt aux États-Unis, au Canada et en Australie, associés aux vagues de chaleur de 2019 et 2020.

L’étude définit les grandes vagues de chaleur comme des événements de température élevée qui durent trois jours ou plus et couvrent au moins 1,6 million de kilomètres carrés, ce qui équivaut à peu près à trois fois la taille de la France. Les chercheurs ont analysé les données ERA5 produites par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme.

Outre une fréquence plus élevée, l’étude montre que sur les 153 jours de la période chaude (mai à septembre), il y a eu des vagues de chaleur simultanées pendant 143 jours dans les années 2010, soit presque tous les jours.

Les épisodes de chaleur simultanés ont également gagné en chaleur et en ampleur : leur intensité a augmenté de 17 % et leur étendue géographique de 46 %.

D’après les auteurs de l’étude, le principal moteur des vagues de chaleur est l’augmentation globale de la température moyenne mondiale due au changement climatique. La planète s’est réchauffée d’environ 1,2°C depuis la période préindustrielle avec une accélération depuis 1975.

Les chercheurs ont également constaté que l’apparition croissante de deux schémas de circulation à l’échelle de l’hémisphère rendait certaines régions plus vulnérables aux vagues de chaleur simultanées, notamment l’est de l’Amérique du Nord, l’est et le nord de l’Europe, l’Asie de l’Est et la Sibérie orientale. Il y aurait donc aussi une influence du réchauffement sur la circulation atmosphérique, par le biais de modifications du jet stream. La variabilité météorologique quotidienne des latitudes moyennes est notamment le fruit de la dynamique du jet stream, ce qui entraîne une covariabilité des conditions météorologiques dans les régions éloignées.

Source : global-climat.

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If you had any doubts about the existence of global warming, here are some statistics that should make you think twice.
A new study by Washington State University published in the Journal of Climate shows that the number of simultaneous heat waves increased six-fold between the 1980s and 2010 in the Northern Hemisphere.
Several heat waves occurring at the same time can have more serious societal consequences than a single event. For example, food producing regions can simultaneously experience heat-related crop losses. Concomitant heat waves can also deplete the ability of countries to help each other in times of crisis, as seen in multiple forest fires in the United States, Canada and Australia, associated with heat waves in Canada. 2019 and 2020.
The study defines large heat waves as high temperature events that last three or more days and cover at least 1.6 million square kilometers, which is roughly three times the size of France. The researchers analyzed ERA5 data produced by the European Center for Medium-Range Weather Forecasts.
Besides a higher frequency, the study shows that of the 153 days of the warm period (May to September), there were simultaneous heat waves for 143 days in the 2010s, almost every day.
Simultaneous heat episodes also gained heat and magnitude: their intensity increased by 17% and their geographic extent by 46%.
The main driver of heat waves, according to the study’s authors, is the increase in global average temperature due to climate change. The planet has warmed by about 1.2 ° C since the pre-industrial era with an acceleration since 1975.
The researchers also found that the growing emergence of two hemisphere-wide circulation patterns made some regions more vulnerable to simultaneous heat waves, including eastern North America, eastern and eastern North America. northern Europe, East Asia and Eastern Siberia. Thus, there seems to be an influence of warming on atmospheric circulation, through modifications of the jet stream. The daily weather variability of mid-latitudes is notably the result of the dynamics of the jet stream, which leads to a covariability of weather conditions in remote regions.
Source: global-climat.

Source: Journal of Climate

Fagradalsfjall & Hekla (Islande / Iceland)

L’essaim sismique qui a débuté dans la Péninsule de Reykjanes le 21 décembre 2021 a ralenti ces dernières heures. Cependant, les scientifiques pensent qu’une éruption reste possible, vraisemblablement près de Fagradalsfjall, là où a eu lieu la dernière.
La Protection civile et la Police du sud de l’Islande ont décidé le 27 décembre de préparer des textos qui seront envoyés aux personnes qui pénètrent dans une zone prédéfinie autour de l’Hekla. Le volcan fait partie d’un autre système volcanique, mais la Protection civile indique que les mesures révèlent des signes de pression dans la chambre magmatique sous le volcan depuis la dernière éruption. Le volcan est entré en éruption tous les dix ans entre 1970 et 2000. Les volcanologues islandais disent qu’il est en retard si l’on prend en compte ce rythme éruptif. Cependant, si l’on regarde l’histoire éruptive complète du volcan, on se rend compte que la notion de cycle volcanique n’a pas toujours existé.
Le risque pour les touristes est que les éruptions de l’Hekla se produisent généralement sans prévenir, ce qui signifie que l’évacuation de la zone avant un tel événement est problématique, voire impossible. C’est pourquoi les scientifiques mettent depuis longtemps en garde contre les déplacements inutiles dans la région.
Source : Revue d’Islande.

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The seismic swarm that began in Reykjanes peninsula on December 21st, 2021 has slowed down for the past hours. However, scientists believe that there is still a chance of eruption, presumably near Fagradalsfjall where the last one took place.

The Civil Protection Department and the Police in South Iceland decided on December 27th to activate text messages that will be sent to those who enter a pre-defined area around Mt. Hekla. The volcano is part of another volcanic system, but the Civil Protection Department indicates that measurements show high levels of magmatic pressure in the magma chamber underneath the volcano.The volcano erupted in every decade from 1970 to 2000. Icelandic volcanologists say an unusually long time has passed since the last eruption. However, if one looks at the complete eruptive history of the volcano, one realises that the notion of volcanic cycle has not always existed.

The risk for tourists is that Mt. Hekla’s eruptions usually happen without a warning, which means that evacuating the area before the event is problematic, if not impossible. This is why scientists have warned against unnecessary travel in the area for a long time.

Source: Iceland Review.

Vue de l’Hekla (Crédit photo : Wikipedia)