Eruption du Cumbre Vieja (La Palma) // Cumbre Vieja eruption (La Palma)

13 heures : L’éruption du Cumbre Viela continue. Au cours de la nuit dernière, l’IGN a enregistré 21 séismes, dont un événement de magnitude M 4,4 avec l’épicentre à Mazo, à une profondeur de 38 kilomètres. Sinon, la sismicité de la nuit dernière a été enregistrée à des profondeurs moyennes, entre 11 et 16 kilomètres. Seuls quatre avaient leur hypocentre à plus de 30 kilomètres. L’IGN explique également que le tremor volcanique conserve des valeurs faibles, similaires aux jours précédents.

L’IGN a également indiqué le 15 novembre 2021 qu’une troisième coulée de lave avait atteint l’océan après celle qui, la semaine dernière est arrivée dans le secteur de la plage de Guirres, sans oublier la première qui a commencé à édifier le delta de lave dans les premières semaines de l’éruption. La dernière coulée à avoir atteint la mer est plus au sud que les précédentes.

Une vidéo réalisée depuis un patrouilleur de la Garde civile montre comment les deux deltas formés par les coulées de lave Cumbre Vieja, se sont joints.
Au niveau de la plage de Los Guirres (Tazacorte) le littoral a avancé d’une trentaine de mètres avec l’arrivée de la lave.

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18 heures : Voici les dernières données concernant l’éruption du Cumbre Vieja:

La hauteur du panache éruptif atteignait 3100 mètres le 15 novembre 2021 au matin. Le panache se dirigeait aujourd’hui vers l’ouest, donc sans conséquence pour les aéroports.
La sismicité reste majoritairement à des profondeurs supérieures à 20 kilomètres. Au cours des dernières 24 heures, le séisme le plus significatif a atteint M 4,4 à 38 kilomètres de profondeur. Le tremor éruptif reste à des niveaux bas, même s’il montre une certaine hausse par rapport à la veille.
Les émission de dioxyde de soufre (SO2) restent élevées avec des valeurs comprises entre 12 000 et 15 000 tonnes par jour. Une tendance à la baisse est toutefois observée.
La qualité de l’air est acceptable, sauf dans la vallée d’Aridane et Puntagorda. Dans la zone des Llanos de Aridane, El Paso, Tazacorte, Tijarafe et Puntagorda, la population doit réduire ses activités à l’extérieur et les écoles seront de nouveau fermées le 16 novembre..
La lave affecte une superficie de 1 019,79 hectares. Selon les données Copernicus, 2 731 bâtiments ont été endommagés ou détruits. L’IGN précise que le delta de lave occupe 40 hectares du littoral.

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20 heures : Involcan indique que l’on a observé aujourd’hui depuis midi une forte intensification de l’activité explosive du Cumbre Vieja. Le volcan a émis une énorme colonne de cendres et de gaz qui rapproche son activité du niveau 3 de l’indice d’explosivité volcanique (VEI). Pour répondre à la question d’un visiteur de mon blog, cet indice correspond à une échelle qui va de 0 (éruptions non explosives) à 8 (maximum attribué aux plus grandes éruptions identifiées dans les archives géologiques). Cette échelle permet de comparer les éruptions et de prédire leur récurrence. Au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’échelle, les éruptions sont de moins en moins fréquentes. Après 5 ans, la périodicité dépasse cent ans. Pour calculer le VEI, il est nécessaire de mesurer deux paramètres : l’intensité et la magnitude. L’intensité s’appuie sur la mesure de la hauteur de la colonne éruptive. La magnitude évalue les matières expulsées et est exprimée en kilomètres cubes.

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1:00 p.m : The eruption of Cumbre Viela continues. During the past night, IGN recorded 21 earthquakes, including an event of magnitude M 4.4 with the epicenter at Mazo, at a depth of 38 kilometers. Otherwise, last night’s seismicity was recorded at average depths, between 11 and 16 kilometers. Only four events had their hypocenters more than 30 kilometers deep. IGN also explains that the volcanic tremor maintains low values, similar to the previous days.
Moreover, IGN indicated on November 15th, 2021 that a third lava flow had reached the ocean after the one which, last week arrived in the area of the beach of Guirres, without forgetting the first which began to build the lava delta in the first weeks of the eruption. The last flow to reach the sea is further south than the previous ones.
A video (see above) made from a Civil Guard patrol boat shows how the two deltas formed by the Cumbre Vieja lava flows, joined together.
At Los Guirres (Tazacorte) beach, the coastline has advanced about thirty meters with the arrival of the lava.

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6:00 p.m : Here are the latest data about the Cumbre Vieja eruption:
The height of the eruptive plume reached 3,100 meters on the morning of November 15th, 2021. The plume was heading west today, therefore of no consequence for the airports.
Seismicity remains mostly at depths greater than 20 kilometers. During the last 24 hours, the most significant earthquake reached M 4.4 at a depth of 38 kilometers.

The eruptive tremor remains at low levels, even if it is showing a certain increase compared to the previous day.
Sulfur dioxide (SO2) emissions remain high with values between 12,000 and 15,000 tonnes per day. However, a downward trend is observed.
The air quality is acceptable except in the Aridane Valley and Puntagorda. In the area of Llanos de Aridane, El Paso, Tazacorte, Tijarafe and Puntagorda, the population has been advised to reduce outdoor activities. Schools will again be closed on November 16th.
Lava affects an area of 1,019.79 hectares. According to Copernicus data, 2,731 buildings were damaged or destroyed. IGN specifies that the lava delta occupies 40 hectares of the coast.

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8:00 pm : Involcan indicates that since noon there has been a strong intensification of the explosive activity of Cumbre Vieja. The volcano emitted a huge ash and gas column that brings its activity closer to level 3 of the Volcanic Explosive Index (VEI).

To answer the question of a visitor to my blog, this index corresponds to a scale that goes from 0 (non-explosive eruptions) to 8 (maximum attributed to the largest eruptions identified in the geological records). This scale makes it possible to compare eruptions and predict their recurrence. As one goes up the ladder, the eruptions are less and less frequent. After 5 years, the periodicity exceeds one hundred years. To calculate the VEI, it is necessary to measure two parameters: intensity and magnitude. The intensity is based on the measurement of the height of the eruptive column. The magnitude is an estimate of the material expelled and is expressed in cubic kilometers.

Le Cumbre Vieja le 15 novembre à 13 heures (capture écran webcam)

La COP 26 de Glasgow : un échec cuisant ! // COP 26 in Glasgow : a bitter failure !

La COP 26 s’est achevée le 12 novembre 2021 à Glasgow, avec le vote du Pacte de Glasgow pour le Climat par les quelque 200 pays présents. Il faut bien le reconnaître, cette dernière COP est un échec et elle n’a pas fait davantage avancer les choses que les précédentes. Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère continueront d’augmenter, le pergélisol continuera d’émettre du méthane, les glaciers et la banquise continueront de fondre et les événements extrêmes se multiplieront à travers notre belle planète.

Avant même qu’elle commence, on savait que cette COP n’aurait pas de résultats dignes de ce nom étant donné que les présidents russe et chinois étaient restés à la maison. De plus, les promesses susceptibles d’être faites au cours de cet événement ne sont pas contraignantes et chaque pays peut faire ce qui lui plaît.

Le texte des déclarations finales a été, avec raison, vivement critiquée par les ONG présentes. Il est toujours loin de refléter l’urgence de la situation climatique. Il y a un énorme décalage entre ce qu’on y lit et ce que dit la science. Selon le GIEC, en l’état actuel, le monde se dirige vers un réchauffement « catastrophique  » de 2,7°C en 2100, et cette prévision est probablement en-deçà de la réalité.

Certes, la réduction de l’utilisation d’énergies fossiles a été mentionnée pour la première fois au cours de la conférence, mais rien n’a été décidé concernant la limite de leurs émissions. Les pays membres sont seulement invités à « accélérer les efforts vers la diminution progressive de l’énergie au charbon sans système de capture [de CO2] et des subventions inefficaces aux énergies fossiles ». L’Inde a obtenu que le terme « disparition progressive » soit remplacé par « diminution progressive ». C’est tout dire!

Un autre chapitre montre l’échec cuisant de la COP 26. Les pays développés, historiquement responsables du réchauffement climatique, s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an aux pays qui en subissent les conséquences afin de les aider à faire face. Or, la déclaration finale note « avec grand regret » que cette promesse n’a pas été tenue et les « exhorte » à le faire « urgemment » jusqu’en 2025, date à partir de laquelle cette enveloppe doit être réévaluée à la hausse. Aucune compensation du manque à gagner accumulé par ce retard n’est prévue.

Les participants la COP ont signé des accords à propos de la déforestation, des émissions de méthane, du financement des énergies fossiles à l’étranger, la réduction de la production de pétrole et de gaz. Belles paroles, mais là encore, les accords ne sont pas contraignants et on voit mal comment la situation pourrait évoluer positivement.

Pour des raisons économiques et électorales évidentes, nos gouvernants sont incapables de prendre les bonnes décisions. Ce n’est pas à chaque état d’agir individuellement. Les décisions doivent être prises globalement. Les COP sont censées être l’occasion de le faire, mais elles ne le font pas. Nous allons droit dans le mur.

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COP 26 ended on November 12th, 2021 in Glasgow with the vote of the Glasgow Climate Pact by the 200 or so countries present. This last COP is a failure and it has not made more progress than the previous ones. CO2 oncentrations in the atmosphere will continue to rise, permafrost will continue to emit methane, glaciers and sea ice will continue to melt, and extreme events will multiply across our beautiful planet.
Even before it began, we knew that this COP would not have results worthy of the name given that the Russian and Chinese presidents had stayed at home. In addition, the promises that may be made during this event are not binding and each country can do what it pleases.
The text of the final declarations was, with good reason, strongly criticized by the NGOs present. It is still far from reflecting the urgency of the climate situation. There is a huge gap between what you can read in the final declaration and what science says. According to the IPCC, as it stands, the world is heading for a « catastrophic » warming of 2.7°C in 2100, and this prediction is probably below reality.
While reducing the use of fossil fuels was first mentioned during the conference, nothing was decided on the limit of their emissions. Member countries are only invited to « accelerate efforts towards the gradual reduction of coal-fired energy without [CO2] capture systems and inefficient fossil fuel subsidies ». India has obtained that the term « gradual disappearance » be replaced by « gradual decrease ». That says it all!
Another chapter shows the dismal failure of COP 26. The developed countries, historically responsible for global warming, had pledged to pay 100 billion dollars per year to the countries which suffer the consequences in order to help them cope. However, the final declaration notes « with great regret » that this promise has not been kept and « urges » them to do so « urgently » until 2025, when this envelope must be reassessed upwards. No compensation for the loss of earnings accumulated by this delay is foreseen.
The COP participants signed agreements on deforestation, methane emissions, the financing of fossil fuels abroad, the reduction of oil and gas production. Nice words, but here again, the agreements are not binding and it is difficult to see how the situation could develop positively.
For obvious economic and electoral reasons, our leaders are unable to make the right decisions. It is not up to each state to act individually. Decisions should be taken globally. COPs should be an opportunity to do so, but they are not. We are heading straight for disaster.

Cette image de la Mer de Glace montre, à elle seule, l’urgence de la situation climatique (Photo: C. Grandpey)