Santorin (Grèce) sous la menace d’un volcan sous-marin // Santorini (Greece) under threat from an underwater volcano

L’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai le 15 janvier 2022 a montré à quel point l’éruption d’un volcan sous-marin peut être puissante. Elle a également confirmé que nous en savons très peu sur ces volcans et que davantage d’études devraient être entreprises.
Le Kolumbo est un bon exemple des volcans sous-marins potentiellement dangereux. Il est situé à une dizaine de kilomètres de l’île de Santorin en Grèce. Le volcan, dont le cratère mesure 1,5 km de diamètre, est connu pour ses éruptions explosives. La plus récente a eu lieu en l’an 1650 de notre ère. Quelque 70 personnes et plusieurs animaux ont été tués. Le Kolumbo est situé à la frontière entre deux plaques tectoniques, là où la plaque africaine est en subduction sous la plaque égéenne. Aujourd’hui, le sommet du Kolumbo se trouve à une dizaine de mètres sous le niveau de la mer et la base à environ 500 m de profondeur..
Une nouvelle étude publiée dans la section Geochemistry, Geophysics, Geosystems de l’American Geophysical Union (AGU) a révélé l’existence d’une chambre magmatique sous le Kolumbo, entre 2 et 4 km sous le plancher. A l’aide d’une technologie haute résolution, les chercheurs ont découvert que la chambre magmatique présente une grave menace car elle pourrait produire une éruption hautement explosive, accompagnée d’un tsunami, dans un proche avenir.
Les chercheurs ont détecté un corps magmatique qui s’est développé à un rythme moyen de 4 millions de mètres cubes par an depuis son éruption en 1650. La chambre contient maintenant environ 1,4 kilomètre cube de magma. Ce volume pourrait atteindre environ 2 kilomètres cubes dans les 150 prochaines années, ce qui correspond à la quantité estimée de magma que Kolumbo a éjecté il y a près de 400 ans.
Le volcan est situé sur l’Arc Hellénique. Les volcans de ce type, à la frontière courbe entre des plaques tectoniques convergentes, sont le siège des événements les plus explosifs sur Terre. Le risque dépend de la quantité de magma présente sous un volcan. Les méthodes tomographiques classiques utilisées jusqu’à présent ont une résolution relativement faible et ne donnent qu’une image floue des plus gros corps magmatiques.
L’étude montre également que des réservoirs magmatiques semblables pourraient ne pas avoir été détectés sur d’autres volcans actifs. Le Kolumbo représente une menace sérieuse et un système de surveillance en temps réel serait le bienvenu.
Compte tenu de l’impact sociétal potentiellement élevé d’une éruption explosive du Kolumbo, les auteurs de l’étude conseillent de mettre en place un observatoire permanent avec une surveillance continue de la sismicité,. Cet observatoire assurerait la surveillance de toute activité potentielle et permettrait de prendre les précautions nécessaires pour protéger la population locale.

Source : Magma Chamber Detected Beneath an Arc Volcano With Full-Waveform Inversion of Active-Source Seismic Data – AGU Geochemistry, Geophysics, Geosystems – October 2022, via The Watchers.

A lire aussi : A distinct source and differentiation history for Kolumbo submarine volcano, Santorini volcanic field, Aegean arc – AGU – 2026.

—————————————-

The eruption of Hunga Tonga-Hunga Ha’apai on January 15th, 2022 showed how powerful the eruption of underwater volcanoes can be. It also confirmed that we know very little about these volcanoes and that more studies should be undertaken.

Kolumbo is a good example of the potentially dangerous submarine volcanoes. It is located about 10 km from the island of Santorini in Greece. The volcano, with a 1.5-km crater, is known for its explosive eruptions, with the most recent one occurring in 1650 CE. About 70 persons and several animals were killed. The volcano is situated on the boundary between two tectonic plates, where the African plate is subducting beneath the Aegean plate. Today, the summit of Kolumbo lies about 10 meters beneath the surface of the sea while the base is about 500 m deep.

A new study published in AGU’s Geochemistry, Geophysics, Geosystems has revealed the existence of a magma chamber beneath Kolumbo, 2-4 km beneath the seafloor. Using a high-resolution technology, the study found that the magma chamber poses a serious hazard as it could produce a highly explosive, tsunamigenic eruption in the near future.

Researchers were able to detect a body of mobile magma that has been growing at a rate of 4 million cubic meters per year ever since its eruption in 1650. The chamber now holds roughly 1.4 cubic km of magma. It could reach roughly 2 cubic km within the next 150 years, which was the estimated amount of magma Kolumbo ejected nearly 400 years ago.

The volcano is located on the Helleneic Arc. Arc volcanoes, which mark the curved boundaries between converging tectonic plates, host the most explosive events on Earth. The associated hazard depends on how much mobile magma is currently present beneath a volcano. Standard tomographic methods used so far have relatively low resolution and give a blurred picture of only the largest magma bodies.

The study also suggests that similar reservoirs may have gone undetected at other active volcanoes and suggests that Kolumbo poses a serious threat and deserves a real-time monitoring facility.

Given the potentially high societal impact of an explosive eruption at Kolumbo, the authors of the study suggest establishing a permanent observatory involving continuous earthquake monitoring, to ensure that any future activity is closely monitored, and the necessary precautions can be taken to mitigate the risk to the local population.

Source : Magma Chamber Detected Beneath an Arc Volcano With Full-Waveform Inversion of Active-Source Seismic Data – AGU Geochemistry, Geophysics, Geosystems – October 2022, via The Watchers.

A distinct source and differentiation history for Kolumbo submarine volcano, Santorini volcanic field, Aegean arc – AGU – 2026.

 

Source : AGU

Antarctique : la fonte rapide du glacier Thwaites inquiète les scientifiques // Antarctica : the rapid melting of the Thwaites Glacier worries scientists

C’est au tour de l’Antarctique de nous envoyer de mauvaises nouvelles. Le glacier Thwaites – également appelé Glacier de l’Apocalypse – fond plus rapidement que prévu. On sait depuis longtemps que la disparition de ce glacier, de la taille de la Floride, serait source de catastrophes dans le monde. Les scientifiques confirment ce que j’ai écrit à plusieurs reprises sur ce blog : ils s’attendent à ce que la fonte du glacier fasse monter le niveau global de la mer jusqu’à 3 mètres. Le Thwaites fond à un rythme rapide et les scientifiques pensent maintenant que sa fonte ne peut que s’accélérer dans les années à venir.
Le glacier Thwaites est le plus grand de la planète avec un front qui s’étire sur environ 130 km. La fonte rapide du glacier a inquiété les scientifiques pendant des années car ils savaient quelles conséquences un tel volume d’eau de fonte pourrait avoir sur les océans sur Terre.
Pour mieux prévoir l’avenir du glacier et la rapidité avec laquelle sa disparition pourrait se produire, les chercheurs ont examiné attentivement sa zone d’ancrage sur le plancher océanique, là où la glace du glacier quitte le fond de la mer et se transforme progressivement en une plate-forme flottante. Cette zone particulièrement importante a fourni des indications précieuses sur la vitesse de recul du glacier dans le passé. Aujourd’hui, elle fournit des indices sur l’avenir du Thwaites. Les résultats de l’étude ont été publiés dans Nature Geoscience le 5 septembre 2022.
En examinant 160 rides parallèles laissées par le glacier lors de son recul et de son déplacement le long du fond de l’océan, les scientifiques ont découvert que ces dernières années la vitesse de recul du glacier avait ralenti comparé au passé. Les scientifiques ont découvert qu’au cours d’une période de 5 mois et demi à un moment donné pendant les 200 dernières années, le glacier avait reculé de plus de 2,1 kilomètres par an ; c’est deux fois plus que de 1996 à 2009 et trois fois plus que de 2011 à 2017.
Bien que cela puisse sembler un signal positif, cela montre en fait que les choses pourraient bientôt s’accélérer. Selon l’étude, « des phases similaires de retrait rapide sont susceptibles de se produire dans un proche avenir ». On peut également lire que, selon les chercheurs, « le Thwaites ne tient plus qu’à un fil aujourd’hui. Il faut s’attendre attendre à de grands changements sur de brefs laps de temps à l’avenir, peut-être même d’une année sur l’autre, lorsque le glacier se retirera au-delà d’une nouvelle ride à faible profondeur sur son support au fond de l’océan. »
Plus le glacier s’amincira, moins il faudra de temps avant de voir un nouvel événement de fonte à grande échelle. Il y a à peine un an, les scientifiques ont déclaré que la plate-forme glaciaire devant le Thwaites, le dernier rempart qui l’empêche d’avancer dans l’océan et de fondre totalement, pourrait résister quelques années encore. Aujourd’hui ces mêmes scientifiques expliquent que la disparition de la plate-forme pourrait avoir lieu dans seulement cinq ans.
On a découvert pour la première fois en 2020 que de l’eau chaude océanique pénétrait sous le glacier dans sa zone d’ancrage. L’année précédente, les chercheurs avaient observé une énorme cavité, presque de a taille de Manhattan, sous le glacier.

Tout cela montre à quel point le glacier est fragile.
Source : médias d’information américains.

———————————————

More bad news is coming from Antarctica where the Thwaites Glacier – also called Doomsday Glacier – is melting faster than expected. It is well known that the loss of this glacier, the size of Florida, could wreak havoc on the world. Scientists confirm what I wrote several times before and expect it would raise global sea levels up to 3 metres. It is melting at a fast rate and scientists now say its collapse may only rapidly increase in the coming years.

The Thwaites Glacier is the widest on Earth with a front about 130 km long. The rapidly changing state of the glacier has alarmed scientists for years because of the global implications so much additional meltwater would have on the Earth’s oceans.

To better predict the glacier’s future and how soon its demise could occur, researchers took a closer look at the grounding zone, where the glacier’s ice transitions from its crutch on the sea floor to being a floating shelf. This « critical area » in front of the glacier provided historical data about the glacier’s past rates of retreat. today, it provides clues about Thwaites’ future. The results of the study were published in Nature Geoscience on September 5th, 2022.

Looking at 160 parallel ridges that the glacier created as it retreated and moved along the ocean floor, scientists found that the glacier’s recent rate of retreat is slower than what it had been at times in the past. Over the course of 5.5 months at some point in the last 200 years, scientists found that the glacier retreated at a rate of more than 2.1 kilometers a year; this is twice the distance it retreated from 1996 to 2009 and three times the rate from 2011 to 2017.

While that may seems to be a positive signal, it is actually a sign that things could soon accelerate. According to the study, « similar rapid retreat pulses are likely to occur in the near future. » One can also read that, according to the researchers, « Thwaites is really holding on today by its fingernails. We should expect to see big changes over small timescales in the future, even from one year to the next, once the glacier retreats beyond a shallow ridge in its bed. »

The more the glacier thins out, the shorter amount of time it will be before another amplified melting event, and recent observations of the glacier increase the probability that such an event could occur « in coming decades. »

Not even a year ago, scientists warned that Thwaites’ last ice shelf, the last barrier that prevents it from total collapse may only last a few more years. Today, they say that the final collapse could occur within as little as five years.

Warm water was first discovered beneath the glacier at its grounding zone in 2020. The year before, researchers also discovered a massive cavity nearly the size of Manhattan under the glacier. All this shows how fragile the glacier is.

Source: American news media.

Les glaciers Thwaites et Pine Island sont les plus vastes et les plus menaçants. S’ils ne sont plus retenus par leurs plate-formes glaciaires, ils prendront le chemin de l’océan. Les autres glaciers de la région feront de même car les systèmes glaciaires sont interconnectés.

 Image illustrant la sape de la base du glacier par l’eau de mer devenue plus chaude de l’Océan Austral (Source: BAS)

Crues glaciaires et inondations catastrophiques au Pakistan // Glacial outbursts and Pakistan’s disastrous floods

Depuis le mois de juin 2022, les inondations au Pakistan causées par le réchauffement climatique, les pluies de mousson, la négligence des autorités locales et la fonte des glaciers ont tué plus de 1 100 personnes. Il s’agit des inondations les plus meurtrières au monde depuis celles de 2017 en Asie du Sud. Le 25 août 2022, le gouvernement pakistanais a déclaré l’état d’urgence.
Les glaciers des chaînes de montagnes du nord du Pakistan (Hindu Kush, Himalaya et lKarakorum) fondent rapidement en raison de la hausse des températures, et quelque 3 044 lacs glaciaires se sont formés dans ces zones de montagnes. Parmi ces lacs, 33 sont exposés à des crues glaciaires dangereuses. Il s’agit d’événements soudains qui peuvent provoquer le déferlement de millions de mètres cubes d’eau et de matériaux, avec à la clé la perte de vies, de biens et de moyens de subsistance dans les villages de montagne isolés et souvent très pauvres. Plus de 7,1 millions de personnes sont vulnérables dans une région où 25% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Les lacs glaciaires sont des étendues d’eau naturelles qui sont retenues par de la glace ou des moraines. Un débordement de ces lacs peut être causé par une foule de facteurs : des avalanches de glace ou de roche, l’effondrement du barrage morainique dû à la fonte de la glace à l’intérieur, des séismes ou des arrivées soudaines d’eau dans le lac, à cause de fortes pluies ou la vidange soudaine de lacs. en amont sur le glacier.
Une étude récente a donné plus de détails sur les effets du réchauffement climatique sur les crues glaciaires. Selon des analyses détaillées s’appuyant sur 40 ans de mesures satellitaires, les glaciers ont perdu l’équivalent de près de 45 centimètres de glace par an depuis l’an 2000. Il s’agit de l’analyse récente la plus fiable sur l’influence du réchauffement climatique sur les glaciers de l’Himalaya. . On peut lire que « si une population réside à moins de 20 kilomètres en aval d’un lac glaciaire, le danger est bien réel. Ces endroits nécessitent une bonne surveillance et un important travail de prévention pour éviter des drames. »
Les inondations causées par des débordements de lacs glaciaires ne sont pas un phénomène nouveau au Pakistan. De tels phénomènes se sont souvent produits dans la partie nord du pays au cours des vingt dernières années. Une jeune fille a été tuée et 11 autres personnes ont été blessées à Chitral en 2020 lorsqu’une crue glaciaire a emporté six maisons et endommagé 16 autres. L’inondation ainsi provoquée a également dévasté les champs de blé et de haricots, ce qui a entraîné des pertes financières importantes pour la population locale.
La vidange brutale d’un lac glaciaire affecte les régions en aval avec des crues soudaines et des coulées de boue et de matériaux. Le Pakistan compte environ 7 000 glaciers, dont 3 044 ont donné naissance à des lacs glaciaires. Beaucoup d’autres sont considérés comme dangereux en raison de la hausse des températures. Au moins 7 millions de personnes dans le Gilgit Baltistan et le Khyber Pakhtunkhwa sont menacées par les futurs lacs glaciaires.La principale mesure à prendre pour éviter une crue glaciaire consiste à réduire le volume d’eau dans le lac afin de limiter le débit maximum en cas de crue. Des mesures devraient également être prises en aval, dans la zone exposée aux crues glaciaires, afin de protéger les infrastructures.
Source: Environmental News and Articles from Pakistan (ENVPK).

———————————————–

Since June 2022, floods in Pakistan caused by global warming, monsoon rains, negligence of local authorities, and melting glaciers have killed more than 1,100 people. It is the world’s deadliest flood since the 2017 South Asian floods. On August 25th, 2022, Pakistan declared a state of emergency.

Glaciers in Pakistan’s northern mountain ranges (Hindu Kush, Himalayas, and Karakorum) are melting quickly due to rising temperatures, and a total of 3,044 glacial lakes have formed in these mountains. Of them, 33 glacial lakes have been identified as being vulnerable to dangerous glacial lake outburst floods (GLOF). GLOFs are abrupt events that can cause the release of millions of cubic meters of water and debris, resulting in the loss of lives, property, and livelihoods in isolated and impoverished mountain villages. Over 7.1 million people are vulnerable in this region where 25 percent of the population is living below the poverty line.

Glacial lakes are natural water reservoirs that have been dammed by ice or moraines. A lake outburst can be caused by a variety of factors: ice or rock avalanches, the collapse of the moraine dam due to the melting of buried ice, earthquakes, or sudden inputs of water into the lake, such as heavy rains or drainage from lakes further up the glacier.

A recent study has given more details about the effects of climate change on glacial outbursts. According to detailed research based on 40 years of satellite measurements, glaciers have lost the equivalent of almost 45 centimeters of the ice per year since 2000. The research represents the most recent trustworthy analytical result on the influence of climate change on the glaciers of the Himalayas. One can read that « if a population resides fewer than 20 kilometers downstream of a glacier lake, the hazard is greater. These places require careful monitoring and preparation to avoid casualties. »

Flooding caused by glacial lake outbursts is not a new phenomenon in Pakistan. Such glacier outbreaks have occurred often in the northern sections of the nation over the previous two decades. A young girl was killed and 11 others were injured in Chitral in 2020 when a glacier flood washed away six houses and damaged 16 others. The glacier flood also devastated wheat and bean fields, resulting in significant financial losses for local households.

A glacier lake’s unexpected eruption affects downstream regions with flash floods and debris flow. Pakistan has around 7,000 glaciers, 3,044 of which have generated glacial lakes. Many others have been identified as a possible concern as a result of rising temperatures. At least 7 million people in Gilgit Baltistan and Khyber Pakhtunkhwa are at risk from future glacial lakes. The most essential mitigating method for minimising GLOF risk is to minimize lake capacity in order to limit peak surge discharge. Measures should be done downstream in the GLOF prone area to safeguard infrastructure from the devastating powers of the GLOF surge.

Source: Environmental News and Articles from Pakistan (ENVPK).

 

Ces deux images prises par le satellite Landsat 8 de la NASA montrent l’apparition d’un lac glaciaire devant le front du glacier Shishpar dans le nord du Pakistan. La photo de gauche a été réalisée en avril 2018, celle de droite un an plus tard…

Surpêche du krill en Antarctique // Krill overfishing in Antarctica

Le réchauffement climatique n’est pas la seule menace pour les régions les plus froides du monde où la banquise et la glace de mer fondent avec la hausse des températures. Dans ma conférence « Glaciers en péril », j’insiste sur le risque que fait peser la surpêche autour du continent antarctique.
On estime que les eaux au large de l’Antarctique contiennent jusqu’à 550 millions de tonnes de krill. Ces minuscules créatures qui ressemblent à des crevettes jouent un rôle essentiel dans le réseau trophique antarctique; elles assurent l’existence d’un grand nombre d’espèces, des manchots aux baleines à bosse. Le problème est que le krill est aussi de plus en plus la cible de la consommation humaine. Une industrie s’est mise en place dans laquelle le krill est utilisé dans les suppléments d’huile de poisson et les aliments pour poissons.
Les scientifiques et les défenseurs de l’environnement craignent que cette situation mette encore davantage en péril la faune antarctique. En effet, le krill serte de lien à toutes les autres espèces de la région.
L’abondance de krill a conduit les flottes de pêche de nombreux pays à se ruer sur cette ressource. Des navires chinois, norvégiens, sud-coréens et chiliens sillonnent les eaux de la région de décembre à juillet.
Selon les règles établies dans le cadre du Traité sur l’Antarctique, les chalutiers doivent rester cantonnés dans quatre zones au large de la Péninsule antarctique et la prise saisonnière est plafonnée à 680 000 tonnes. Cependant, les scientifiques spécialistes des régions polaires affirment que les limites actuelles ne vont probablement pas assez loin pour protéger les besoins alimentaires de la faune antarctique.
On a également fait remarquer que l’activité de la flotte de pêche nuit à la faune. Les filets des chalutiers ont parfois ramené autre chose que du krill. C’est ainsi que de jeunes baleines à bosse affamées qui suivaient les chalutiers pour essayer d’avaler du krill se sont retrouvées prises dans leurs filets. Trois cétacés ont été remontés dans les filets en 2021, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. La société de pêche norvégienne Aker BioMarine affirme avoir renforcé les dispositifs de ses navires pour éloigner les mammifères marins.
L’industrie du krill devrait connaître une croissance significative au cours de la prochaine décennie. L’utilisation du krill dans le secteur alimentaire a le vent en poupe dans le monde. Le marché de l’huile de krill devrait atteindre plus de 900 millions de dollars d’ici 2026.
Ce qui inquiète les défenseurs de l’environnement océanique, c’est que la pêche au krill est trop concentrée dans certaines zones autour de la Péninsule antarctique. Cela signifie que les bancs de krill se concentrent dans de très petites zones où pêcheurs et prédateurs se rassemblent. Il y a d’énormes colonies de manchots et la pêche au krill se déroule en mer, juste devant ces colonies. Conscientes de la menace que représente la pêche au krill pour les manchots, huit entreprises se sont engagées à rester à au moins 30 km des principales colonies de reproduction pendant la saison d’incubation et d’élevage des poussins.
Même sans la concurrence de la pêche, le krill subit une pression croissante en raison du changement climatique. Il y a un débat parmi les scientifiques pour savoir si le changement climatique a un impact plus important que la pêche industrielle. En fait, c’est l’accumulation de stress qui cause des problèmes à la faune à travers les océans. C’est pourquoi il faut protéger ces sanctuaires océaniques et créer des refuges pour la faune.
Source : Yahoo Actualités, Reuters.

——————————————–

Global warming is not the only threat to the coldest regions of the world where pack ice and sea ice are melting with rising temperatures. In my conference « Glaciers at risk », I insist on the risk of overfishing around the Antarctic continent.

The icy waters off Antarctica are estimated to hold up to 550 million tons of krill. These tiny shrimp-like creatures are the linchpin in the Antarctic food web, sustaining a huge number of species, from penguins to humpback whales. The problem is that they are also increasingly the target for human consumption. A growing krill industry has been scooping up the crustaceans

for use in fish oil supplements and fish feed.

Scientists and conservationists fear that could further imperil Antarctic wildlife. Indeed, Antarctic krill connect all the other species.

The perceived abundance of krill has led global fishing fleets to target Antarctic krill. Vessels from China, Norway, South Korea and Chile trawl the region’s waters from December to July.

Under established rules within the Antarctic Treaty System, trawlers must stay largely confined to four areas off the Antarctic Peninsula and a seasonal catch is capped at 680,000 tons. However, polar scientists say the current limits may not go far enough to safeguard the food supply for wildlife.

Some also say there are indications that the fleet’s activity is harming wildlife. It was reported that there were bycatch in the krill industry. Hungry juvenile humpback whales that were following the krill trawlers to try to get krill somehow got caught up in their systems of nets. Three of the cetaceans were caught in 2021, something that had never happened before. The Norwegian fishing company Aker BioMarine says it has since reinforced its ships’ devices to keep marine mammals out of its nets.

The krill industry is set to grow significantly in the next decade. Fish farming, which uses krill as feed, is the world’s fastest growing food sector. The krill oil market is projected to rise to more than $900 million by 2026.

What worries ocean conservationists is that the krill fishery is overly concentrated in certain areas around the Antarctic Peninsula. This means that a lot of fish is caought in very small areas where all the predators are also congregated. there are huge colonies of penguins and the krill fishery is operating right off the shores of these colonies. Mindful of the threat krill fishing poses to penguins, eight companies have pledged to stay at least 30 km away from key breeding colonies during incubation and chick-rearing season.

Even without competition from fisheries, the krill supply is under increasing pressure due to climate change. There is a new a debate among scientists to know whether climate changeis having a greater impact than industrial fishing. Actually, it is the combination of different stresses that is so difficult for wildlife across the oceans. As a consequence, we need to protect those ocean sanctuaries and create safe havens for wildlife.

Source: Yahoo News, Reuters.

Gros plan d’un krill de l’Antarctique (Source: Wikipedia)