L’histoire du réchauffement climatique // The history of global warming

Officiellement, le réchauffement climatique est censé avoir commencé dans les années 1970. Cependant, bien avant cette date, et même avant la Guerre de Sécession (1861-1865) aux États-Unis, une scientifique américaine, Eunice Foote, a étudié la cause sous-jacente de la crise climatique actuelle.
En 1856, Eunice Foote a publié un bref article scientifique qui a été le premier à décrire l’extraordinaire pouvoir du dioxyde de carbone (CO2) à absorber la chaleur qui est la force motrice du réchauffement climatique. Lorsque la surface de la Terre se réchauffe, on pourrait penser que la chaleur va simplement se perdre dans l’espace. Ce n’est pas la cas car l’atmosphère reste plus chaude qu’on pourrait le penser, principalement en raison des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone, le méthane et la vapeur d’eau, qui absorbent tous la chaleur émise. On les appelle « gaz à effet de serre » car, comme le verre d’une serre, ils emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère terrestre et la renvoient à la surface de la planète.
Eunice Foote a effectué une expérience très simple. Elle a placé un thermomètre dans deux cylindres en verre ; elle a introduit du dioxyde de carbone dans l’un et de l’air dans l’autre et a placé les cylindres au soleil. Le cylindre contenant du dioxyde de carbone est devenu beaucoup plus chaud que celui contenant de l’air. La chercheuse a alors réalisé que le dioxyde de carbone absorbait fortement la chaleur de l’atmosphère.
Quelques années plus tard, en 1861, John Tyndall, un scientifique irlandais, a également mesuré l’absorption de chaleur du dioxyde de carbone et a reconnu les effets possibles sur le climat. Il a écrit qu’« un ajout presque inappréciable » de gaz comme le méthane aurait « de grands effets sur le climat ».
Au 19ème siècle, les activités humaines augmentaient déjà considérablement la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère. La combustion de plus en plus de combustibles fossiles – charbon, puis pétrole et gaz – a ajouté une quantité sans cesse croissante de dioxyde de carbone dans l’air.
La première estimation quantitative du réchauffement climatique induit par le dioxyde de carbone a été faite par Svante Arrhenius, un scientifique suédois et lauréat du prix Nobel. En 1896, il a calculé que « la température dans les régions arctiques augmenterait de 8 ou 9 degrés Celsius si le dioxyde de carbone augmentait de 2,5 à 3 fois » son niveau de l’époque. En effet, depuis 1900, le dioxyde de carbone atmosphérique est passé d’environ 300 parties par million à plus de 420 ppm en raison des activités humaines, et l’Arctique s’est déjà réchauffé d’environ 3,8 °C. Cette évolution apparaît parfaitement dans la Courbe de Keeling à laquelle je fais souvent référence.

Le 14 février 2025, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère atteignaient plus de 427 ppm contre 300 ppm au début du 20èle siècle et environ 280 ppm avant l’ère industrielle.  !

Nils Ekholm, un météorologue suédois, était de cet avis. Il a écrit en 1901 que « la combustion actuelle de charbon est si importante que si elle continue… elle provoquera sans aucun doute une augmentation très forte de la température moyenne de la Terre ».
Tout cela signifie que le réchauffement climatique était déjà chose admise il y a plus d’un siècle. Au départ, les scientifiques pensaient qu’une petite hausse de la température sur Terre pourrait être un avantage, mais ils ne pouvaient pas imaginer l’augmentation énorme à venir de l’utilisation des combustibles fossiles.

En 1937, l’ingénieur anglais Guy Callendar a étudié la corrélation entre la hausse des températures et la hausse des niveaux de dioxyde de carbone.
En 1965, les scientifiques ont alerté le président américain Lyndon Johnson sur le risque climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont lancé des avertissements concernant les températures élevées, la fonte des calottes glaciaires, la montée du niveau de la mer et l’acidification des eaux océaniques.
Au cours des 50 années qui ont suivi cet avertissement, la glace a continué de fondre, le niveau de la mer n’a cessé d’augmenter et l’acidification due à l’absorption toujours croissante de dioxyde de carbone avec la formation d’acide carbonique est devenue un problème critique pour les organismes vivant dans les océans.
Nos gouvernants sont lents à réagir. Certains approuvent l’approche adoptée par certaines sociétés de combustibles fossiles, qui consiste à nier et à mettre en doute la vérité, tandis que d’autres veulent « attendre et voir », malgré les preuves accablantes, tout en sachant que les dommages et les coûts continueront d’augmenter.
Aujourd’hui, la réalité dépasse les modèles scientifiques. Sécheresses et vagues de chaleur, températures record et incendies de forêt, pluies intenses et ouragans de plus en plus puissants sont les signes d’un dérèglement climatique qui ne cesse de s’amplifier.
Eunice Foote a explicitement lancé une mise en garde il y a 169 ans. Pourquoi ne l’avons-nous pas écoutée plus attentivement ?
Source : The Conversation via Yahoo News.

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Officially, global warming is supposed to have started in the 1970s. However, long before that date, and even before the U.S. Civil War (1861-1865), an American scientist named Eunice Foote documented the underlying cause of today’s climate change crisis.

In 1856. Eunice Foote released a brief scientific paper which was the first to describe the extraordinary power of carbon dioxide (CO2) to absorb heat which is the driving force of global warming. As Earth’s surface heats, one might think that the heat would just radiate back into space. Hpwever, the atmosphere stays hotter than expected mainly due to greenhouse gases such as carbon dioxide, methane and atmospheric water vapor, which all absorb outgoing heat. They are called “greenhouse gases” because like the glass of a greenhouse, they trap heat in Earth’s atmosphere and radiate it back to the planet’s surface.

Eunice Foote conducted a simple experiment. She put a thermometer in each of two glass cylinders, pumped carbon dioxide gas into one and air into the other and set the cylinders in the Sun. The cylinder containing carbon dioxide got much hotter than the one with air, and Foote realized that carbon dioxide strongly absorbed heat in the atmosphere.

A few years later, in 1861, John Tyndall, an Irish scientist, also measured the heat absorption of carbon dioxide and recognized the possible effects on the climate and wrote that “an almost inappreciable addition” of gases like methane would have “great effects on climate.”

By the 1800s, human activities were already dramatically increasing the carbon dioxide in the atmosphere. Burning more and more fossil fuels – coal and eventually oil and gas – added an ever-increasing amount of carbon dioxide into the air.

The first quantitative estimate of carbon dioxide-induced global warming was made by Svante Arrhenius, a Swedish scientist and Nobel laureate. In 1896, he calculated that “the temperature in the Arctic regions would rise 8 or 9 degrees Celsius if carbon dioxide increased to 2.5 or 3 times” its level at that time. Indeed, since 1900 atmospheric carbon dioxide has risen from about 300 parts per million to over 420 ppm as a result of human activities, and the Arctic has already warmed by about 3.8 C.

Nils Ekholm, a Swedish meteorologist, agreed, writing in 1901 that “the present burning of pit-coal is so great that if it continues … it must undoubtedly cause a very obvious rise in the mean temperature of the Earth.”

All this means that global warming was already understood over a century ago. Initially, scientists thought a possible small rise in the Earth’s temperature could be a benefit, but these scientists could not envision the coming huge increases in fossil fuel use.

In 1937, English engineer Guy Callendar documented how rising temperatures correlated with rising carbon dioxide levels.

In 1965, scientists warned U.S. President Lyndon Johnson about the growing climate risk. They issued clear warnings of high temperatures, melting ice caps, rising sea levels and acidification of ocean waters.

In the half-century that has followed that warning, more of the ice has melted, sea level has risen further and acidification due to ever increasing absorption of carbon dioxide forming carbonic acid has become a critical problem for ocean-dwelling organisms

Politicians are slow to respond. Some follow an approach that has been used by some fossil fuel companies of denying and casting doubt on the truth, while others want to “wait and see,” despite the overwhelming evidence that harm and costs will continue to rise.

Today, reality is now fast overtaking scientific models.Severe droughts and heat waves, record high temperatures and wildfires, intense rains and more powerful hurricanes are all harbingers of increasing climate disruption.

Eunice Foote explicitly warned about the basic science 169 years ago. Why haven’t we listened more closely?

Source : The Conversation via Yahoo News.

Etna, volcan sicilien… // Mt Etna, a Sicilian volcano…

Dans une note récente sur ce blog, j’expliquais que la dernière éruption de l’Etna avait été source de problèmes en raison du manque de contrôle et de sécurité, tant sur la route menant au volcan que sur le site de l’éruption. Giuseppe Distefano, un photojournaliste local, a observé une détérioration inquiétante du comportement des touristes. Il explique que pendant les 12 jours d’éruption, il a vu des situations absurdes,qui confirment ce que j’avais écrit sur ma propre expérience avec les guides dans les années 1990.
Giuseppe explique que les restrictions imposent normalement de rester à au moins 500 m de la coulée de lave. Le ski est également interdit, mais on a vu des personnes qui ignoraient cette interdiction. Certains touristes mal préparés se retrouvent en difficulté sur le volcan en raison des conditions de brouillard et de glace.

https://www.dailymail.co.uk/travel/travel_news/article-4397696/Daredevils-ski-past-erupting-Mount-Etna.html

Comme je l’ai écrit précédemment, il y a eu plusieurs blessés, notamment des entorses ou des fractures de la cheville, car les visiteurs ont escaladé le volcan avec des chaussures inadaptées qu’ils enveloppaient parfois dans des sacs en plastique pour ne pas les mouiller avec la neige et la glace. D’autres personnes ont souffert d’hypothermie, d’autres se sont perdues. Ce ne sont que quelques exemples de scènes observées sur le volcan ces derniers jours.
Le problème s’est aggravé dès le début de l’éruption car il n’y avait pas de contrôles à l’entrée de la Pista Altomontana pour décourager ou dissuader ceux qui étaient mal équipés ou qui marchaient sans l’aide d’un guide. C’est pourquoi de plus en plus de touristes ont essayé de s’approcher de la coulée de lave. Il y a eu des scènes incroyables : une personne faisait griller une saucisse sur une pierre de lave, et une autre préparait un café.
Plus tard, la police locale a interdit l’approche de la lave et a obligé les visiteurs à être accompagnés d’un guide. Ainsi, ceux qui pouvaient auparavant voir l’éruption gratuitement ont dû payer entre 50 et 85 € pour obtenir un guide obligatoire.
Lorsque l’Etna est en éruption, de nombreux visiteurs réservent des vols pour la Sicile et viennent parfois avec des motivations inattendues. Par exemple, Giuseppe Distefano a reçu une demande d’un vigneron qui voulait photographier une bouteille de vin à côté de la coulée de lave et ensuite attendre et photographier la bouteille en train de se faire détruire par la lave.
Les réseaux sociaux ont changé le comportement de beaucoup de gens. Certains essaient de réaliser la meilleure et la plus originale vidéo qu’ils partageront sur les réseaux.

De toute façon, même si les réseaux sociaux ont exacerbé les problèmes sur l’Etna, le volcan a toujours attiré les foules lors des éruptions. Cependant, dans les années 1980 et 1990, la situation était différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Personnellement, je pouvais faire tout ce que je voulais sur le volcan. Il n’y avait pratiquement aucune restriction. Le problème est que les restrictions qui existent aujourd’hui n’ont pas freiné l’attirance pour l’Etna, surtout en période éruptive. Comme je l’ai écrit auparavant, l’Etna ressemblait le week-end dernier à un cirque ou un parc d’attractions.
Giuseppe Distefano souligne que l’ascension de l’Etna peut être extrêmement dangereuse, même si on est accompagné par un guide expérimenté avec des décennies d’expérience. Outre les explosions, il peut y avoir des fractures dans le sol cachées par la couche de neige, et la glace est un danger important sur la montagne. Comme je l’ai déjà raconté, le contact de la lave avec la neige a déclenché des explosions en 2017 et 10 personnes ont été blessées.

https://www.20minutes.fr/planete/2032451-20170317-video-italie-touristes-journalistes-blesses-lors-explosion-spectaculaire-etna

Un autre gros problème est la foudre, surtout dans le secteur de la Montagnola. Il n’y a pas d’arbres dans la zone sommitale. En cas d’orage, vous devenez un paratonnerre et vous pouvez être tué instantanément. Dans mon livre « Volcanecdotes » épuisé aujourd’hui, j’ai raconté l’histoire de deux jeunes qui ont perdu la vie de cette façon.
L’éruption de février 2025 touche à sa fin maintenant, mais je ne pense pas que les choses changeront beaucoup lors de la prochaine éruption de l’Etna. Nous sommes en Sicile…
Adapté d’un article publié dans The Telegraph.

Photo: C. Grandpey

Dernière minute : Cette fois, les gens sont prévenus ! Selon un article paru hier après-midi dans la presse sicilienne, la Protection Civile a signalé, y compris sur sa page Facebook, qu’elle allait intensifier ses activités de surveillance et d’assistance suite à la pagaille provoquée par l’afflux de touristes et de randonneurs le week-end dernier.
La Protection Civile a mis en place une rotation d’organisations bénévoles pour garantir l’assistance aux visiteurs, avec le soutien de la police. C’est surtout dans l’après-midi et le soir au coucher du soleil que se produit l’afflux de touristes. Ces derniers devraient être quelque peu déçus par le spectacle ce week-end car la coulée n’est plus alimentée et est en cours de refroidissement, rendant l’incandescence beaucoup moins visible.

Même s’il n’y a plus grand chose à voir, l’accès au site présente des risques. L’altitude d’environ 1 800 mètres signifie des températures froides, des vents forts et du brouillard, ainsi que la nécessité de marcher environ deux heures pour atteindre les points d’observation.

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In a recent post, I explained that the latest eruption of Mount Etna was a source of problems due to the lack of control and security both on the road leading to the volcano and on the site of the eruption. Giuseppe Distefano, a local photojournalist, has observed a worrying deterioration of tourist behaviour. He explains that during the 12 days of eruption, he has seen many absurd situations, confirming what I wrote about my own experience with the guides in the 1990s.

Ciuseppe explains that restrictions require people to stay at least 500m away from the lava flow. Skiing is also banned, but there is footage showing people ignoring this rule. Some ill-prepared tourists are getting into trouble on the volcano due to the foggy and icy conditions.

As I put it before, there have been several injuries, including sprained or broken ankles because the visitors climbed the volcano with inadequate shoes that they sometimes wrapped in plastic bags so as to not wet them with snow and ice. Other persons have got hypothermia, some have got lost.

The problem atteared at the beginning of the eruption because there was no guard at the entrance to the Pista Altomontana (the main track on Etna) to discourage or prevent those who were poorly equipped, or who were walking without the help of a guide. As a result, more and more tourists tried to get close to the lava flow. There were incredible scenes, with someone roasting a sausage on a lava rock, and another person brewing a coffee.

Later, the local police put prohibitions on approaching the lava and obliged visitors to be accompanied by a guide. So those who previously could see the eruption for free next had to pay from €50 to €85 for a mandatory guide.

When Mount Etna is erupting, many visitors book flights to Sicily and sometimes come with unexpected motivations. For instance, Giuseppe Distefano received a request from a wine producer who wanted to photograph a bottle of wine next to the lava flow and then wait and photograph the destruction of the bottle by the lava.

The social networks have changed many people’s motivations. Some people try to have the best and the most original video to share on social media. Anyway, while social media has exacerbated the problem on Mount Etna, the volcano has always attracted crowds during eruptions. However, in the 1980s and 1990s, the sitaution was different from what it is today. I personally could do all that I wabted on the volcano. There was hardly any restriction. The problem is that today’s restrictions have not dampened the local affection for Etna. As I put it before, Mt Etna became like a circus during the past week-end.

Giuseppe Distefano stresses that ascending Mount Etna can be extremely dangerous, even if you are assisted by an experienced guide with decades of experience. Aside from the lava explosions, there can be fractures in the ground hidden by the layer of snow, and ice is a significant challenge on the mountain. As I put it before, the contact of the lava with the snow triggred explosions in 2017 and 10 people were injured.

Another big problem is thunder, especially in the Montagnola area. There are no trees in the summit area. Should a storm occur, you are the lightning rod and you may get killed instantly. In my book « Volcanecdotes » which is sold out today, I told the story of two young persons who lost their lives in this way.

The February 2025 eruption is coming to an end but I do not think things will change a lot when the next eruption occurs. Mt Etna is in Sicily….

Adapted from an article published in The Telegraph.

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Last minute : This time, people have been warned! According to an article published yesterday afternoon in the Sicilian press, the Civil Protection has reported, including on its Facebook page, that it will intensify its surveillance and assistance activities following the chaos caused by the influx of tourists and hikers last weekend.
The Civil Protection has set up a rotation of volunteer organizations to guarantee assistance to visitors, with the support of the police. The influx of tourists mainly occurs in the afternoon and in the evening at sunset. Visitors will probably be somewhat disappointed by the show this weekend because thelava flow is no longer supplied and is cooling down, making incandescence much less visible.
Even if there is not much left to see, access to the site presents risks. The altitude, around 1,800 metres means cold temperatures, strong winds and fog, as well as the need to walk for about two hours to reach the observation points.

Nouvelle alerte sur la fonte des glaciers

L’information est passée vite fait sur France Info entre l’Ukraine et le scandale de Bétharram. Elle est pourtant d’une grande importance. Une étude internationale publiée le 19 février dans la revue Nature dresse un nouveau constat alarmant de la disparition des glaciers à travers le monde. Elle révèle l’ampleur de leur recul depuis l’an 2000.

En Europe, les glaciers des Alpes et des Pyrénées ont perdu environ 40% de leur masse entre 2000 et 2023. Cet effondrement impacte durement les écosystèmes, la ressource en eau douce et entraîne des risques directs pour les populations habitant à proximité. Depuis l’an 2000, il y a eu une seule année où le bilan de masse des glaciers a été positif dans les Alpes. C’est en 2001. Toutes les autres années, la perte de masse n’a jamais cessé..

Plusieurs glaciers n’existent plus. Comme je l’indique dans ma conférence « Glaciers en Péril », en Islande en 2014 les glaciologues ont dépouillé l’Okjokull de son statut de glacier après avoir constaté qu’il était constitué de glace inerte et qu’il n’avançait plus. Une plaque commémorative en lettres d’or, à l’attention des prochaines générations, écrite en islandais et en anglais, a été inaugurée le 18 août. 2019 sur le site du glacier.

 La menace plane sur l’ensemble des 270 000 glaciers à travers le monde. L’étude précise qu’ils ont perdu 5% de leur volume depuis l’an 2000, soit 273 milliards de tonnes de glace en moins chaque année. La fonte s’est accélérée, notamment en 2022 et 2023. Pour 2022, ce sont des successions de canicules au niveau mondial qui ont mis à mal les rivières de glace. 2023 a vu se produire un problème de déficit d’accumulation, ce qui a empêché les glaciers de se renouveler.

La fonte des glaciers affectera l’approvisionnement en eau douce, en particulier en Asie et dans les Andes. On imagine facilement ce qui se passera en Asie le jour où le château d’eau que représentent les glaciers de l’Himalaya ne sera plus en mesure d’alimenter cette région du monde.

Les glaciers sont le deuxième contributeur à la hausse du niveau des océans, après leur dilatation thermique sous l’effet du réchauffement. Le niveau moyen des mers s’est élevé de 10 cm dans les trois dernières décennies, selon les observations satellitaires de la NASA.

Jusqu’à présent, les petits glaciers sont ceux qui contribuent le plus à l’élévation du niveau der mers, mais la menace pourrait changer d’ampleur à cause des colossales calottes glaciaires qui recouvrent l’Antarctique et le Groenland. Sur ce point, l’étude est préoccupante. Les calottes glaciaires perdent aujourd’hui de la masse à un rythme croissant, six fois plus vite qu’il y a 30 ans. Il est bien évident que si elles fondent massivement, on ne parlera plus en centimètres mais en mètres d’augmentation du niveau de la mer.

Les glaciers de l’Antarctique sont interconnectés. S’ils ne sont plus retenus par les plates-formes, leur vêlage fera rapidement monter le niveau des océans

Cette étude parue dans la revue Nature nourrira le prochain rapport du GIEC qui sera publié en 2027. Toutefois, face à un constat si alarmant, les scientifiques ne veulent pas attendre tous les six ans pour alerter la population et les dirigeants. Ils ont décidé d’actualiser les données tous les deux ans, ce qui permettra de voir les spécificités de chaque année.

Les chercheurs sont préoccupés par le contexte politique.. Aux États-Unis, Donald Trump est un climato-sceptique acharné et il s’attaque aux scientifiques qui parlent de réchauffement climatique. Il est à craindre que la continuité des observations scientifiques des glaciers ne soit plus assurée car les chercheurs sont extrêmement dépendants des satellites, et certains doivent bientôt être renouvelés…

Islande : éruption imminente ? // Iceland : an eruption in the very short term ?

Le Met Office islandais indique aujourd’hui que, selon les modélisations qui viennent d’être mises à jour, la quantité de magma accumulée sous Svartsengi est désormais aussi importante qu’avant l’éruption qui a débuté le 20 novembre 2024. En se référant aux événements précédents sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar, il est de plus en plus probable que la 8ème éruption commence dans quelques jours ou quelques semaines.
Le rapport du Met Office indique également qu’en raison des événements éruptifs à répétition, la résistance de la croûte terrestre a diminué à chaque événement. Cela signifie qu’on enregistre aujourd’hui moins de séismes mineurs dans la région dans les semaines et les jours précédant une éruption qu’avant les premières éruptions.
Le Met Office prévient que le préavis d’une éruption peut être très court, de seulement 30 minutes.
Ma dernière prévision personnelle faisait état d’une éruption vers le 15 février tandis que la précédente, fin novembre 2024, après la 7ème éruption, suggérait mars 2025. Je n’étais pas d’accord avec les scientifiques du Met Office qui prédisaient le prochain événement pour la fin janvier 2025.

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The Icelandic Met Office indicates that according to updated modeling calculations, the amount of magma that has accumulated under Svartsengi is now as large as it was before the eruption that began on November 20th, 2024. Based on previous events at the Sundhnúkagígar crater row, it can be assumed that there is an increasing probability that the 8th eruption will begin within a few days or weeks.

The statement also reports that due to these repeated events, the tension in the earth’s crust has decreased with each event. This means that fewer and smaller earthquakes are measured in the area in the weeks and days before an eruption than before the first eruptions.

The Met Office warns that the notice of an eruption may bz very short, down to 30 minutes.

My last prediction suggested an eruption around February 15th while the preceding one, by the end of November 2024, after the previous euption, suggested March 2025. I did not agree with The Met Office’s scientists who predicted the next event for the end of January.