L’Askja (Islande) et la prévision éruptive // Askja (Iceland) and eruptive prediction

Un volcanologue islandais vient de déclarer à propos de la situation de l’Askja : « Il se peut qu’ une éruption ait lieu demain, mais il faudra peut-être attendre des mois, voire des années, avant qu’une éruption se produise. » Cela revient à dire : « Il se pleut qu’il pleuve, qu’il y ait un orage, peut-être même de la grêle l’été prochain ». En d’autres termes, nous ne savons pas ce qui va se passer. Une telle déclaration ne relève pas de la prévision volcanique. Quand on ne sait pas, on ne dit rien ! Bien sûr, la presse s’est engouffrée dans la brèche, ne retenant que la première partie de la déclaration du volcanologue : « L’éruption de l’Askja est peut-être pour demain » !
Le scientifique pense que l’Askja est « à un stade avancé du processus de préparation d’une éruption ». Il a peut-être raison. En effet, les événements qui ont eu lieu ces dernières semaines (augmentation de l’activité sismique, hausse de la température de l’eau du lac, inflation du sol) correspondent au comportement d’un volcan avant une éruption. Mais on ne peut pas aller plus loin dans la prévision.
L’Université d’Islande a expliqué au début de la semaine qu’une image satellite du 28 février 2023 montrait une hausse régulière de la température de l’Oskjuvatn. La température d’une grande partie du lac dépasse maintenant deux degrés, ce qui est élevé pendant les conditions hivernales. L’analyse de l’image a révélé que la partie la plus chaude de l’eau est proche de la coulée de lave de Mývatningahraun. Elle a une température de plus de 28°C et les flux hydrothermaux pénètrent dans le lac.
Selon les volcanologues islandais, une éruption est en préparation sur l’Askja depuis 2012. L’augmentation de la température de l’eau n’est qu’un aspect de cette préparation. Aujourd’hui, les scientifiques ont la possibilité d’observer le processus avec des instruments plus modernes qu’il y a une dizaine d’années. En particulier, ils pensent que le soulèvement du sol est très probablement causé par une remontée de magma. De plus, l’activité sismique dans la région s’est un peu intensifiée en février. Ces paramètres correspondent bien au schéma d’un volcan en passe d’entrer en éruption. Quand se produira-t-elle ? Seul le volcan connaît la réponse !

Source : Iceland Monitor.

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An Icelandic volcanologist has just declared about the situation at Askja volcano : « There may be an eruption tomorrow, but it may also take months, even years, to prepare for an eruption. » This is just like saying » There may be some rain, even a storm and possibly hail next summer ». In other words, we don’t know what is going to happen. Saying this is by no means volcanic prediction. When you don’t know, you keep silent ! Of course, the news media only retained the first part of the volcanologist’s statement: « There may be an eruption tomorrow »!

The scientist believes that Askja is at « an advanced stage in the process of preparing for an eruption. » He may be right. Indeed, the events that have taken place in the last few weeks (increased seismic activity, increase in surface water temperature, ground inflation) fit the pattern of the volcano being well advanced in that preparation. But we cannot go any further with the prediction.

The University of Iceland reported earlier this week that a satellite image from February 28th, 2023 showed that Askja lake is steadily heating up. Much of it is now above two degrees, which is high for winter conditions. The analysis revealed that the hottest part was close to Mývatningahraun lava. It had a temperature of over 28°C, and the heating currents reached into the lake.

According to Icelandic volcanologists, Askja has been preparing for an eruption since 2012, and this increase in water temperature is just one aspect of that preparation. Today, scientists now have the opportunity to observe the process with more modern instruments. In particular, they think the ground uplift is very probably caused by magma ascent. Moreover, seismic activity in the area has picked up a bit in February, which fits in well with the pattern of the volcano preparing for an eruption. When will it happen ? Only the volcano has the answer !

Source : Iceland Monitor.

Photo: C. Grandpey

Sismicité et prévision éruptive // Seismicity and volcanic prediction

Dans les années 1980, le regretté Maurice Krafft, un volcanologue français, comparait un volcan actif sur le point d’entrer en éruption à une personne malade ou blessée. Elle a de la fièvre ; elle a souvent des frissons et une mauvaise haleine. La plaie gonfle à cause de l’infection. Un volcan qui va entrer en éruption se comporte de la même manière. La température des gaz augmente et leur composition change ; le sol vibre et gonfle sous la poussée du magma.
Dans son dernier article Volcano Watch, le Hawaiian Volcano Observatory (HVO) insiste sur l’importance de la sismicité dans la prévision éruptive. En effet, les premiers signes d’activité volcanique, avant l’apparition de la lave, sont fournis par l’activité sismique dans les profondeurs de la Terre.
Les sismologues examinent les données de diverses manières pour interpréter les processus volcaniques qui se déroulent sous terre. Dans un premier temps, ils notent le nombre d’événements, leur localisation et leur magnitude. Ils étudient également le profil des séismes enregistrés pour en déduire comment la Terre s’est déplacée et a vibré. Les bruits parasites générés par l’activité humaine (grondements des hélicoptères et explosions dans les carrières) et les signaux atmosphériques (comme le tonnerre et le vent) peuvent compliquer l’identification des signaux volcaniques. La sismicité permet de décrire l’histoire d’un volcan apparemment silencieux, en particulier lorsque l’histoire de ce volcan et de sa sismicité a été décrite dans le passé.
Le Kilauea a fourni au HVO de nombreuses occasions d’observer les relations entre la sismicité et l’activité volcanique. Les scientifiques ont identifié des régions connues pour être sources de sismicité et qui montrent une augmentation de l’activité sismique au fur et à mesure qu’une éruption se précise. Ils reconnaissent également les types de séismes qui révèlent des mouvements du magma. Parfois, il a même été possible de prévoir où et quand une éruption commencerait en observant les modèles d’activité sismique.
Le Mauna Loa est un autre volcan actif sur la Grande Ile. Au cours des deux derniers siècles, les scientifiques du HVO ont constaté des changements dans les intervalles entre les éruptions. Entre 1832 et 1950, le Mauna Loa est entré en éruption, en moyenne, tous les 3 à 7 ans. Depuis 1950, les intervalles sont beaucoup plus longs. Après 1950, il a fallu attendre 25 ans avant que se produise l’éruption de 1975, puis encore 9 ans jusqu’à l’éruption de 1984. Ensuite, 38 ans se sont écoulés jusqu’à la dernière éruption de 2022 sur la zone de rift nord-est du Mauna Loa.
De nos jours, les observations sismiques effectuées par le HVO sur le Mauna Loa sont relativement rares comparées à celles du Kilauea. Pourtant, les observations de 1975 et 1984 ont fourni des indications utiles pour comprendre le fonctionnement du volcan.
Au printemps 1974, les sismologues du HVO ont noté une augmentation de l’activité sismique sous les hautes pentes du Mauna Loa. Ils ont installé des sismomètres supplémentaires et, sans l’aide d’ordinateurs, ils ont compté et localisé les séismes manuellement. Les observations ainsi compilées ont permis une bonne prévision éruptive.
Les capacités actuelles du HVO permettent la détection et la localisation des séismes de manière beaucoup plus fiable qu’en 1975 et 1984. Pour mieux comparer les modèles sismiques actuels à ceux des éruptions précédentes, les sismologues ont compté manuellement de minuscules événements en septembre 2022 ; ils étaient trop faibles pour être enregistrés par informatique. Cette comparaison a montré une augmentation similaire de l’activité sismique et a conduit à l’organisation de réunions publiques au cours des mois suivants pour sensibiliser la population.
De nouvelles hausses de la sismicité en octobre 2022 ont reflété des changements rapides de contraintes au sein du volcan. Cependant, le seul précurseur signalant l’arrivée de la lave dans la caldeira sommitale a été un essaim sismique superficiel d’une heure juste avant le début de l’éruption. Heureusement, la zone de rift NE du Mauna Loa n’est pas habitée et il n’était donc pas nécessaire d’évacuer des personnes. Sinon, une heure aurait été un laps de temps trop court pour mettre en sécurité la population menacée.
Source : USGS/HVO.

Tout comme le Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion, le Kilauea et la Mauna Loa à Hawaii sont des volcans de point chaud. Ils ont, la plupart du temps, des éruptions effusives et la lave ne représente pas une menace pour les hommes. Seules les structures se trouvant sur la trajectoire des coulées peuvent être détruites.

Il en va tout autrement pour les volcans explosifs de la Ceinture de Feu du Pacifique. Leur comportement est beaucoup plus brutal et beaucoup plus dangereux pour les zones habitées. Certes, les signaux sismiques donnent des indications précieuses sur le risque éruptif mais on sait, comme ce fut le cas pour le Mauna Loa en 2022, que le laps de temps entre la crise sismique et le phénomène éruptif est en général très bref. C’est pour cela que les autorités mettent en place le principe de précaution et conseillent l’évacuation des populations, même si la suite des événements leur donne tort. De nos jours, les instruments ne permettent pas au scientifiques d’en savoir plus sur les comportement d’un volcan.

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In the 1980s, the late Maurice Krafft, a French volcanologist, compared an active volcano about to erupt with an ill or wounded person. This person has a fever ; she often has the shivers and a bad breath. The wound inflates because of the infection. A volcano that is going to erupt behaves in the same way. Gas temperature increases and their composition changes ; the ground vibrates and inflates under the push of magma from beneath.

In its last Volcano Watch article, the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) insists on the importance of seismicity in eruptive prediction. Indeed, the earliest signs of volcanic unrest, before lava is seen, are provided by earthquake activity occurring deep within the Earth.

Seismologists look at the data in a variety of ways to interpret the story of volcanic processes occurring underground. As a first step, they note earthquake rates, locations and magnitudes. They also study details of the recorded earthquakes to infer how the Earth moved and shook the ground. Human-generated noise (like helicopters and quarry blasts) and atmospheric signals (like thunder and wind) can make volcanic signals difficult to identify. Seismicity helps tell the story of a seemingly quiet volcano, especially when the stories of these volcanoes and their seismicity have been told in the past.

Kilauea has provided HVO with many opportunities to observe relationships between earthquakes and volcanic activity. Scientists have identified established earthquake source regions that show increases in seismic activity as the volcano gets closer to erupting. They also recognize the earthquake types that suggest magma movement. At times, it has been possible to forecast where and when eruptions would start, based on patterns of earthquake activity.

Mauna Loa is also an active volcano. Through the past two centuries, HVO scientists have seen intervals between successive eruptions change. Between 1832 and 1950, Mauna Loa erupted, on average, every 3 to 7 years. Since 1950, the intervals have been much longer. After 1950, it was 25 years until the 1975 Mauna Loa summit eruption, and then another 9 years until the 1984 eruption. Then, 38 years passed until the most recent eruption in 2022 from Mauna Loa’s Northeast Rift Zone.

HVO’s modern seismic observations of Mauna Loa are relatively sparse compared to those of Kilauea. Still, the observations of 1975 and 1984 provide some helpful clues toward learning how Mauna Loa works.

In the Spring of 1974, HVO seismologists noted an increase in earthquake activity beneath the upper elevations of Mauna Loa. They installed additional seismometers and, without computers, counted and located earthquakes by hand. The compiled observations could be viewed as a successful eruption forecast.

HVO’s current capabilities allow earthquake detection and location to levels far surpassing those of 1975 and 1984. To better compare current earthquakes patterns to these previous eruptions, seismologists hand counted tiny earthquakes in September 2022 that were too small to be recorded by modern computer processing. This comparison showed a similar uptick in seismic activity and led to community meetings in ensuing months to emphasize awareness, preparedness and safety.

Further increases in seismicity in October 2022 reflected rapid stress changes within the volcano. However, the only imminent precursor to lava appearing in the summit caldera was an hour-long tremor-like burst of numerous small, shallow earthquakes just before the eruption started. Fortunately, Mauna Loa’s NE Rift Zone is not populated and there was no need to evacuate people. Otherwise, one hour would have been very short to transfer residents to safe places.

Source : USGS / HVO.

Like Piton de la Fournaise on Reunion Island, Kilauea and Mauna Loa in Hawaii are hotspot volcanoes. They mostly have effusive eruptions and their lava poses no threat to humans. Only structures in the flow path can be destroyed.
The situation is quite different for the explosive volcanoes of the Pacific Ring of Fire. Their behaviour is much more brutal and much more dangerous for populated areas. Admittedly, seismic signals give valuable indications of the eruptive risk, but we know, as was the case for Mauna Loa in 2022, that the time between the seismic crisis and the eruptive phenomenon is generally very short. This is why the authorities use the principle of precaution and advise the evacuation of the populations, even if the sequence of events proves them wrong. Nowadays, the instruments do not allow scientists to know more about the behaviour of a volcano.

Image webcam de l’éruption du Mauna Loa en 2022

Le séisme de M 6,9 sur le Kilauea le 4 mai 2018 et ses répliques plusieurs mois plus tard (Source: USGS)

Prévision volcanique et sismique // Volcanic and seismic prediction

L’éruption du Mauna Loa n’a surpris personne. Tout le monde l’attendait, d’autant plus que Madame Pele ne s’était pas mise en colère depuis 1984. Cela faisait plusieurs mois que les scientifiques américains enregistraient une inflation de l’édifice volcanique. Au cours des semaines qui ont précédé la sortie de la lave, la sismicité s’était intensifiée et des réunions avaient été organisées pour expliquer la situation aux populations susceptibles d’être menacées.

Mais la prévision éruptive s’arrêtait là. La suite dépendrait des humeurs de la déesse. Les volcanologues ne savaient pas où allait sortir la lave. Elle a commencé à apparaître le 27 novembre 2022 dans la zone sommitale du Mauna Loa, avant de migrer, au grand soulagement des scientifiques, vers la zone de rift nord-est où la menace pour les zones habitées étaient très faible, alors qu’elle aurait été très forte si la lave avait décidé de sortir dans le rift sud-ouest.

L’éruption s’est déroulée sans grande surprise, avec des coulées de lave à haute température, donc très fluides, comme cela s’était déjà produit en 1984.

Sans que les scientifiques sachent pourquoi, le débit éruptif a brusquement décliné vers le 8 décembre. Aujourd’hui, aucune reprise de l’éruption ne semble à l’ordre du jour et l’histoire éruptive du Mauna Loa montre qu’un tel retour d’activité est hautement improbable.

Quand l’éruption du Mauna Loa a débuté, le Kilauea voisin avait pris de l’avance avec une éruption qui avait débuté le 29 septembre 2021. Un petit lac de lave était apparu dans le cratère de l’Halema’uma’u. Or, vers le 8 décembre 2022, alors de l’éruption du Mauna Loa montrait des signes d’épuisement, celle du Kilauea a appuyé sur la touche « pause ». La lave a cessé de s’écouler sur le plancher du cratère et le lac de lave s’est recouvert d’une croûte. S’agit-il d’une simple interruption de l’éruption ou de son arrêt définitif? Personne ne le sait.

Est-ce à dire que les deux volcans sont en relation et qu’ils sont alimentés par une chambre magmatique commune? C’est ce que pensent depuis pas mal de temps les scientifiques américains. Il sera intéressant de voir comment se comporteront les deux volcans dans les prochaines semaines.

Comme je l’ai écrit précédemment, notre aptitude à prévoir les éruptions reste faible. Certes, celle du Mauna Loa n’a pas été une surprise, mais la difficulté était de prévoir où la lave allait sortir et les volcanologues américains ne savent pas le faire.

De la même façon, leurs collègues italiens n’ont pas vu venir la dernière crise éruptive du Stromboli. L’accès à la Fossa de Vulcano reste interdit car les émissions gazeuses sont trop importantes et personne ne connaît l’avenir éruptif de ce volcan. Une coulée de lave est apparue à la base du Cratère Sud-Est de l’Etna. Simple épisode éruptif ou annonce d’un événement de plus grande ampleur? Impossible de le dire.

Pourtant, le Mauna Loa, le Kilauea, le Stromboli et l’Etna sont truffés d’instruments. Aujourd’hui, nous savons décrire le déroulement des éruptions – c’est ce que je fais sur ce blog – mais nous sommes incapable de dire où, quand et comment une éruption va se dérouler.

C’est la même chose pour les séismes. Nous connaissons la plupart des zones où ils sont susceptibles de se déclencher, mais la prévision s’arrête là. Comme pour les volcans, nous savons décrire les conséquences et expliquer les causes. C’est ce qui vient de se passer pour les séismes qui ont secoué la Sicile ces derniers jours. Leur source se trouve sur le complexe Alfeo-Etna, un immense système de failles situé à l’est de l’escarpement ibléo-maltais et qui génère des séismes depuis novembre 2021. Ces derniers n’ont pas causé de dégâts majeurs, contrairement à la secousse de M 5,6 qui a tué plus de 300 personnes le 21 novembre 2022 dans la région de Cianjur sur l’île indonésienne de Java. Elle aussi était imprévisible.

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The Mauna Loa eruption came as no surprise. Everyone was waiting for it; Madame Pele had not been angry since 1984. American scientists had been recording inflation of the volcanic edifice for several months. In the weeks before the lava erupted, seismicity had intensified and meetings had been held to explain the situation to people who might be at risk.
But eruptive prediction did not go any further. What would happen next would depend on the moods of the goddess. The volcanologists did not know where lava would be emitted. The eruption began on November 27th, 2022 in the summit area of Mauna Loa, before migrating, to the relief of scientists, to the northeast rift zone where the threat to inhabited areas was very low, while it would have been very high if lava had decided to erupt in the southwest rift.
The eruption took place without great surprise, with lava flows at high temperature, therefore very fluid, as had already happened in 1984.
Without the scientists knowing why, the eruptive output abruptly declined around December 8th. Today, no resumption of the eruption seems on the agenda and the eruptive history of Mauna Loa shows that such a return of activity is highly unlikely.
When Mauna Loa’s eruption began, neighboring Kilauea had forged ahead with an eruption that began on September 29th, 2021. A small lava lake had appeared in Halema’uma’u crater. However, around December 8th, 2022, while the eruption of Mauna Loa was showing signs of exhaustion, Kilauea pressed the « pause » button. Lava stopped flowing on the crater floor and the lava lake became crusted over. Is it a simple interruption of the eruption or its permanent cessation? No one knows.
Does this mean that the two volcanoes are related and that they are fed by a common magma chamber? This is what American scientists have been thinking for quite a lot of time. It will be interesting to see how the two volcanoes behave in the coming weeks.
As I put it previously, our ability to predict eruptions remains low. Sure, the Mauna Loa eruption was not a surprise, but the difficulty was to predict where the lava was going to erupt and American volcanologists do not know how to do it.
In the same way, their Italian colleagues did not see the last eruptive crisis of Stromboli coming. Access to the Fossa di Vulcano remains prohibited because the gaseous emissions are too high and no one knows the eruptive future of this volcano. A lava flow appeared at the base of Mt Etna’s Southeast Crater. Is it a single eruptive episode or does it announce a larger event? No one knows.
However, Mauna Loa, Kilauea, Stromboli and Etna are full of instruments. Today, we know how to describe the course of eruptions – that’s what I’m doing on this blog – but we are unable to say where, when and how an eruption will take place.
It is the same for earthquakes. We know most of the areas where they are likely to occur, but the prediction stops there. As with volcanoes, we know how to describe the consequences and explain the causes. This is what has just happened for the earthquakes that have shaken Sicily in recent days. Their source is on the Alfeo-Etna complex, a huge fault system located east of the Ibleo-Maltese escarpment and which has been generating earthquakes since November 2021. The quakes have not caused major damage, unlike the M 5.6 quake that killed more than 300 people on November 21st, 2022 in the Cianjur region on the Indonesian island of Java. It was unpredictable.

Eruption du Mauna Loa…

Eruption du Kilauea…

…et la main de Pele!

 

 

 

 

 

 

Séismes et répliques // Earthquakes and aftershocks

Nous ne savons pas prévoir les séismes, mais nous savons qu’ils sont généralement suivis de répliques, souvent moins puissantes que le séisme principal. Ainsi, dans les 10 jours qui ont suivi le séisme de magnitude M 5,0 près de Pāhala (Hawaii) le 14 octobre 2022, il y a eu six répliques de magnitude M 3,0 et plus, et une centaine de répliques de magnitude M 2,0 et plus à moins de 10 km de l’épicentre. Bien que la plupart des répliques soient moins violentes que la secousse principale, elles peuvent toujours causer des dégâts et des victimes. De plus, leur ressenti par la population peut être source d’angoisse. Les statistiques montrent que 5 % des séismes sont suivis d’un nouvel événement plus important. Dans ce cas, les premiers séismes sont dits ‘précurseurs’ et l’événement le plus puissant devient le séisme principal.
Pour aider la population à faire face aux répliques, l’USGS publie des prévisions incluant le jour, la semaine, le mois et l’année suivants. Sont indiqués :
– le nombre prévu de répliques pouvant être ressenties (M 3.0 et M 4.0 ou plus)
– la probabilité de répliques suffisamment puissantes pour potentiellement causer des dégâts (M 5.0 et plus)
– la probabilité de futurs séismes modérés (M 6.0) à importants (M 7.0).
Ces prévisions sont automatiquement diffusées aux Etats Unis après la plupart des séismes de M 5,0 et plus. Les premières prévisions sont émises 20 minutes après le séisme principal et elles sont mises à jour 74 fois au cours de la première année. Les prévisions sont mises à jour régulièrement car la fréquence des répliques varie avec le temps. Cette fréquence diminue généralement, même si elle augmente parfois temporairement après une réplique plus importante. En conséquence, les prévisions sont mises à jour pour rester en phase avec l’évolution de la fréquence des répliques. Les mises à jour intègrent également des informations sur le comportement de chaque séquence de répliques.
En plus de fournir les informations essentielles sur un séisme et ses répliques, l’USGS rappelle aux personnes concernées la conduite à tenir en cas de séisme : « s’accroupir, se protéger et se tenir à quelque chose » (« Drop, Cover and Hold on »). De plus, si les gens ressentent un puissant séisme alors qu’ils sont à la plage ou dans une zone basse, ils doivent immédiatement se déplacer vers un point haut en raison du risque de tsunami.
Les prévisions prennent en compte trois propriétés statistiques bien connues des séquences de répliques : 1) les répliques les plus importantes produisent d’autres répliques, 2) les répliques plus petites sont plus fréquentes que les plus importantes et 3) le nombre de répliques diminue à peu près proportionnellement au temps écoulé depuis la secousse principale. Les prévisions initiales utilisent des paramètres pour la région concernée ou des régions géologiques similaires dans le monde. Par exemple, à Hawaii, les prévisions initiales utilisent des observations de volcans océaniques semblables dans le monde. Le HVO met ensuite ces paramètres à jour en observant le comportement spécifique de chaque séquence de répliques.
A Hawaii, les séismes sont difficiles à analyser car les séquences sismique d’origine volcanique générées par les mouvements du magma ou les éruptions sont beaucoup plus compliquées et ne répondent pas forcément aux trois propriétés de réplique simples décrites ci-dessus.
Pour en savoir plus sur les prévisions de répliques de l’USGS, il suffit de cliquer sur ce lien : https://earthquake.usgs.gov/data/oaf/
Source : USGS/HVO.

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We don’t know how to predict earthquakes, but we do know that they are always followed by additional – usually less powerful – earthquakes, called aftershocks. For instance, in the 10 days after the M 5.0 earthquake near Pāhala (Hawaii) on October 14th, 2022, there were 6 aftershocks with magnitude M 3.0 and greater, and over 100 M 2.0 and greater aftershocks within 10 km of the epicenter. While most aftershocks are smaller than the mainshock, they can still be damaging or deadly and feeling many smaller earthquakes can cause emotional distress. However, 5% of earthquakes are followed by a larger earthquake, in which case the earlier earthquakes are referred to as foreshocks and the new largest one becomes the mainshock.

To help people deal with aftershocks, the USGS issues aftershock forecasts for the next day, week, month, and year that provide:

-The expected number of aftershocks that may be felt (M 3.0 and M 4.0 or greater)

-The probability of aftershocks large enough to potentially do damage (M 5.0 and greater)

-The probability of future moderate (M 6.0) to large (M 7.0) earthquakes.

These forecasts are automatically issued after most M 5.0 and larger earthquakes in the United States. The first forecast is issued 20 minutes after the mainshock and they are updated 74 more times during the first year. Forecasts are updated regularly because the rate of aftershocks changes with time, generally decreasing, although sometimes temporarily increasing after a larger aftershock. Therefore, the forecasts are updated to keep current with the changing aftershock rate. The updates also incorporate information about the behavior of each aftershock sequence.

In addition to providing basic information about an earthquake and its aftershocks, the USGS reminds everyone to “Drop, Cover, and Hold On” during an earthquake. Moreover, if people feel a strong earthquake while at the beach or in a low-lying area, they should immediately move to higher ground because of the risk of a tsunami.

The aftershock forecasts combine three well-studied statistical properties of aftershock sequences: larger mainshocks produce more aftershocks, smaller aftershocks are more common than larger ones, and the rate of aftershocks declines about in proportion to the time that has passed since the mainshock. The initial forecasts use parameters for that region or similar geologic regions around the world. For instance, in Hawaii the initial forecasts use observations from similar oceanic volcanoes around the world. Those parameters are then updated as HVO geologists observe the specific behavior of each aftershock sequence.

Earthquakes in Hawaii are difficult to analyse because volcanic earthquake sequences driven by changes in magma movement or eruptions are far more complicated than can be described by the three simple aftershock properties described above.

To learn more about the USGS aftershock forecasts, people can click on this link : https://earthquake.usgs.gov/data/oaf/

Source: USGS / HVO.

Graphique montrant la séquence sismique enregistrée à Pāhala en octobre 2022. La secousse principale de magnitude M 5,0 est représentée en bleu, tandis que les répliques apparaissent en jaune et rouge (couleur en fonction de leur heure d’occurrence). [Source: USGS.]