Stromboli : vers un retour à la normale // Stromboli is getting back to normal

Comme cela était prévisible après les événements qui ont débuté le 9 octobre, l’activité du Stromboli est en diminution et on assiste peu à peu à un retour à la normale. Une petite activité strombolienne avec les habituelles projections persiste au niveau du cratère Nord (on l’aperçoit sur l’image thermique ci-dessous). L’écoulement de lave dans le chenal tracé par la coulée pyroclastique est en recul. De la même façon, la fréquence et l’ampleur des effondrements ont nettement diminué. Du point de vue sismique, l’amplitude moyenne du tremor volcanique continue de montrer de valeurs ‘moyen-bas’. Le réseau clinométrique ne montre pas de changements significatifs.

Source: INGV.

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As could be predicted after the events that began on October 9th, the activity of Stromboli is decreasing and there is a gradual return to normal. A small Strombolian activity with the usual projections persists at the North crater (we can see it on the thermal image below). The lava flow in the channel dug by the pyroclastic flow is receding. Similarly, the frequency and magnitude of collapses have decreased significantly. From a seismic point of view, the average amplitude of the volcanic tremor continues to show ‘medium-low’ values. The clinometric network does not show any significant changes.
Source: INGV.

Séismes sur le Mauna Loa (Hawaii)

Un séisme de M 5,1 a été enregistré sur le Mauna Loa (Hawaï) le 14 octobre 2022. C’est le plus puissant d’une série d’événements qui ont été enregistrés sur le volcan qui se trouve actuellement dans une situation d' »activité élevée ». De plus petites répliques ont suivi le séisme principal.
La série a commencé avec une secousse de magnitude M 4,6 quelques secondes avant celle de M 5,1. La première a été localisée légèrement au large et au sud de la ville de Pahala. L’épicentre de l’événement de M 5,1 se trouvait juste au sud de Pahala sous une route.
Il n’a pas été fait état de dégâts importants ou de blessures. Il y a eu quelques dégâts mineurs à Pahala, notamment des tuiles tombées d’un bâtiment.
L’USGS indique que les répliques peuvent se poursuivre pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et peuvent être suffisamment importantes pour être ressenties par la population.
Le Mauna Loa n’est pas en éruption et il n’y a aucun signe annonçant une éruption imminente pour le moment. Le HVO explique que « cette séquence sismique semble être liée à des réajustements le long du flanc sud-est du Mauna Loa. À plusieurs reprises, de puissants séismes ont précédé les éruptions passées du Mauna Loa, bien qu’ils aient été généralement plus puissants que les derniers événements. On ne sait pas à l’heure actuelle si la dernière séquence sismique est directement liée à l’activité volcanique observée en ce moment sur le Mauna Loa. »
Les derniers séismes n’ont pas été suivis d’une alerte tsunami à Hawaï.
La surveillance de l’activité sismique et volcanique sur le Mauna Loa est importante car les éruptions peuvent démarrer soudainement, avec l’émission de coulées de lave très fluides qui peuvent se déplacer à grande vitesse sur les flancs du volcan. La lave peut atteindre rapidement les zones habitées et couper la Highway 11 qui fait le tour de la grande île d’Hawaï. Des sirènes ont été installées pour alerter la population.

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An M 5.1 earthquake was recorded on Mauna Loa (Hawaii) on October 14th, 2022. It was the strongest of a series of events that struck the volcano which is in a “state of heightened unrest. »

Smaller aftershocks followed the main quake.

The series started with an M 4.6 magnitude earthquake seconds before the larger one. The first one was slightly offshore and south of the town of Pahala, followed by the larger event just south of Pahala beneath a highway.

There were no immediate reports of major damage or injuries. There was some minor damage in Pahala, including tiles that fell in a building.

USGS says that the aftershocks could continue for several days to possibly weeks and may be large enough to be felt by the population.

Mauna Loa is not erupting and there are no signs of an imminent eruption at this time. HVO explains that “this sequence of earthquakes appears to be related to readjustments along the southeast flank of Mauna Loa volcano. On several occasions large earthquakes have preceded past eruptions of Mauna Loa, though these have typically been larger than today’s earthquakes. It is not known at this time if this sequence of earthquakes is directly related to the ongoing unrest on Mauna Loa.”

Following the earthquakes, there was no tsunami threat to Hawaii.

Monitoring seismic and volcanic activity on Mauna Loa is important as eruptions can start suddenly, with the emission of very fluid lava flows that can travel at high speed on the flanks of the volcano. They can rapidly reach populated areas and cross Highway 11 that circles Hawaii Big Island. Sirens have been set up to warn residents of the danger.

Photo: C. Grandpey

Toujours pas de ski aux Deux-Alpes (Isère)

Le 23 octobre 2017, j’écrivais que pour la première fois depuis 40 ans, le glacier des Deux-Alpes était à nu. Le domaine skiable ne pouvait pas ouvrir pour les vacances de la Toussaint.

La situation ne s’est pas améliorée depuis. En 2022, la saison de ski d’été dans la station a dû se terminer le dimanche 10 juillet, soit plus d’un mois plus tôt qu’en 2020 où elle avait cessé le 15 août. La faute, bien sûr au réchauffement climatique et aux températures extrêmement chaudes du printemps et du début d’été qui ont fait fondre la neige de façon exagérée. Fin juin 2022, le départ de la mythique Mountain Of Hell, une course de VTT, avait dû être déplacé à une altitude plus basse pour éviter d’endommager le glacier encore davantage.

La station des Deux-Alpes n’est pas la seule a subir les conséquences du réchauffement climatique. Il a été impossible de s’adonner aux joies du ski cet été sur le glacier de la Grande Motte à Tignes et celui du Pissaillas à Val d’Isère, avec la même punition pour les Alpes suisses et italiennes. Les équipes professionnelles de ski ont souvent opté pour un entraînement dans l’hémisphère sud.

L’hiver 2021-2022 avait été sec. Il avait neigé en novembre mais la pluie a fait fondre la neige par la suite. Les chutes de neige en mars n’ont pas suffit à compenser le manque des mois précédents. Ce fut une mauvaise saison pour le ski, mais aussi pour les glaciers car leur zone d’accumulation n’a pas pu se refaire. Avec les coups de chaleur de l’été 2022, la fonte a été catastrophique.

La station des Deux-Alpes annonce qu’elle n’ouvrira pas son glacier, situé entre 3.200 et 3.600 mètres d’altitude, pour les vacances de la Toussaint. En début de semaine prochaine les températures seront positives jusqu’à près de 4.000m d’altitude, et la couche de neige actuellement présente sur le glacier va donc encore se réduire. À l’heure actuelle, l’épaisseur du manteau neigeux n’est que de 5 à 10 centimètres.La pratique du ski sur une couche aussi mince exposerait vite le glacier au redoux. C’est donc pour le protéger que les remontées ne fonctionneront pas. Cette décision conduit à l’annulation de deux épreuves de coupe du monde de ski cross et de snowboard cross, initialement prévues début novembre.

La station des Deux-Alpes prévoit de débuter sa saison hivernale le 3 décembre 2022; encore faudra-t-il qu’il y ait suffisamment de neige, ou qu’il fasse suffisamment froid pour actionner les enneigeurs…

Piste de ski sur le glacier des Deux Alpes (Crédit photo: Wikipedia)

La montée des eaux en Indonésie et ses conséquences // Consequences of rising waters in Indonesia

Java, qui abrite quelque 145 millions d’habitants, est l’île la plus peuplée au monde. On a beaucoup écrit sur Jakarta, la capitale, en train de s’enfoncer lentement et qui sera relocalisée à cause d’inondations destructrices. Le parlement indonésien a récemment adopté une loi approuvant le déplacement de la capitale vers un site situé à 2 000 kilomètres sur l’île de Bornéo et qui sera baptisé « Nusantara ». Aucun délai n’a encore été fixé et Jakarta restera la capitale jusqu’à ce qu’un décret présidentiel soit publié pour officialiser le changement. D’autres parties du pays, victimes d’inondations à répétition, n’ont pas la chance de Jakarta.
À quelque 500 kilomètres de la capitale, des villages entiers le long de la mer de Java sont envahis par une eau de couleur marron. Les scientifiques expliquent que la hausse du niveau de la mer et les marées plus fortes en raison du réchauffement climatique sont en grande partie responsables de la situation.
Mondoliko fait partie des villages qui doivent faire face à la montée du niveau de la mer. Il y a seulement quelques décennies, des rizières verdoyantes, de grands cocotiers et des buissons de piments rouges poussaient autour des quelque 200 maisons du village. Tout le monde possédait des terres; les villageois pouvaient cultiver et récolter ce dont ils avaient besoin.
Il y a une dizaine d’années, l’eau est arrivée, de manière sporadique et avec quelques centimètres de hauteur au début. En quelques années, elle est devenue une présence constante. Incapables de pousser dans l’eau salée, les cultures et les plantes sont toutes mortes. A mesure que l’eau montait, les insectes et les animaux ont disparu eux aussi.
Les villageois de Mondoliko se sont adaptés du mieux qu’ils ont pu : les paysans ont remplacé les cultures par l’élevage des poissons ; les habitants ont utilisé de la terre ou du béton pour surélever les planchers de leurs maisons au-dessus de l’eau. Des clôtures en filet ont été installées pour retenir les déchets apportés par la marée.
Peu à peu, les villageois ont quitté leurs maisons à la recherche de terres plus sèches. L’appel à la prière à la mosquée du village s’est tu. Même les nouveaux parcs à poissons devenaient inutiles car l’eau montait si haut que les poissons sautaient par-dessus les filets. Mondoliko est devenu une coquille vide, avec seulement quelques maisons encore occupées. Les villageois sont allés vivre plus à l’intérieur des terres, souvent dans de petits appartements, une vie qu’ils n’avaient jamais imaginée.
Mondoliko n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des villages où habitent les quelque 143 millions de personnes susceptibles d’être déracinées par la montée des mers, la sécheresse, les températures extrêmes et d’autres catastrophes climatiques au cours des 30 prochaines années.
Certains villageois de la région vivent encore dans leurs maisons inondées. À Timbulsloko, à environ 3 kilomètres de Mondoliko, les maisons ont été fortifiées avec des planchers surélevés et des allées en terre, ce qui oblige les gens à s’accroupir pour franchir les portes. Certains habitants du village ont reçu une aide du gouvernement local, mais beaucoup n’ont toujours pas d’endroit sec où dormir. Ils vivent dans la crainte permanente qu’une forte marée au milieu de la nuit les entraîne vers la mer.
Source : Yahoo Actualités.

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Java, home to some 145 million people, is the most populated island in the world. Much has been written about Jakarta, the sinking capital, which is being moved partially due to destructive flooding. Indonesia’s parliament recently passed a law approving the relocation of its capital from slowly sinking Jakarta to a site 2,000 kilometres away on Borneo island that will be named “Nusantara”. No timeframe has yet been set for finalisation of the project and Jakarta will remain the capital until a presidential decree is issued to formalise the change. Other parts of the country with persistent flooding have received less attention.

Some 500 kilometers from Jakarta, entire villages along the Java Sea are submerged in murky brown water. Experts say rising seas and stronger tides as a result of global warming are largely responsible for the situation.

Mondoliko is one of the villages that have to face rising sea level. Decades ago, lush green rice paddies, tall coconuts trees and red chili bushes grew around the some 200 homes people where people lived. Everyone had land and the villagers were all able to grow and have what they needed.

Around 10 years ago, the water came, sporadically and a few centimeters high at first. Within a few years it became a constant presence. Unable to grow in salt water, the crops and plants all died. With no land left as the water that got higher, the insects and animals disappeared.

The villagers in Mondoliko adapted the best they could: Farmers swapped their crops for fish ponds; people used dirt or concrete to raise the floors of their homes above the water. Net fences were put in yards to catch the trash the tide would bring in.

Little by little, the villagers left their homes behind in search of drier land. The call to prayer at the village mosque went quiet. Even new fish ponds became futile, the water rising so high that the fish would jump over the nets. Mondoliko became an empty shell, with only a few homes still occupied. The villagers went to live farther inland, often in small apartments, a life they had never imagined.

Mondoliko is just one example of the some 143 million people who are likely to be uprooted by rising seas, drought, searing temperatures and other climate catastrophes over the next 30 years.

Some villagers in the region are still living in their flooded homes. In Timbulsloko, about 3 kilometers from Mondoliko, homes have been fortified with raised floors and dirt walkways, causing people to crouch when walking through shortened doors. Some residents of the village have received aid from the local government, but many are still left without a dry place to sleep, afraid a strong tide in the middle of the night could wash them out to sea.

Source: Yahoo News.

Densité de population et élévation au-dessus du niveau de la mer

(Source : https://www.flickr.com/photos/54545503@N04/13873745385/)