Avec le réchauffement climatique, la fonte des calottes glaciaires et des glaciers, on sait que le niveau des océans va s’élever dans les années à venir. De nombreuses zones côtières seront menacées par la montée des eaux, ce qui conduira inévitablement à des migrations de population. J’ai déjà attiré l’attention à plusieurs reprises sur la situation en Alaska où des villages côtiers ont subi les assauts des vagues et ont dû être déplacés.
En Indonésie, Jakarta est menacée par la montée des eaux et ne sera bientôt plus la capitale politique de l’Indonésie. Le président Joko Widodo a annoncé le 26 août 2019 qu’elle sera transférée sur un site à l’est de l’île de Bornéo. Bornéo est la 4ème plus grande île du monde (743 330 km2) ; elle est partagée entre 3 pays : la Malaisie, le Sultanat de Brunei et l’Indonésie. Avec 73% de l’île, la partie indonésienne, Kalimantan, en occupe la majeure partie. Le site proposé, entre les villes de Balikpapan et Samarinda, est situé dans une zone de forêt tropicale à forte biodiversité. Le site a été initialement sélectionné en raison du faible risque de catastrophe naturelle, qu’il s’agisse d’inondation, de tremblement de terre, de tsunami ou d’éruption volcanique, bien qu’une grande partie de l’archipel indonésien soit située sur la Ceinture de feu du Pacifique.
Les autorités indonésiennes affirment que la nouvelle métropole sera une « ville forestière durable » qui place l’environnement au cœur du développement et vise à être neutre en carbone d’ici 2045.
Toutefois, les écologistes avertissent que la capitale provoquera une déforestation massive, menacera l’habitat d’espèces menacées telles que les orangs-outans et mettra en péril les habitations des communautés autochtones.
Il y a environ 10 millions d’habitants à Jakarta et trois fois plus dans toute la métropole. C’est la ville du monde qui s’enfonce le plus rapidement et, au train où vont les choses, on estime qu’un tiers de la ville pourrait être submergé d’ici 2050. La principale cause est l’extraction incontrôlée des eaux souterraines. A cela s’ajoute la montée du niveau de la mer de Java due au réchauffement climatique.
Sur l’île de Bornéo, la nouvelle ville de Nusantara – vieux terme javanais signifiant « archipel » – va bientôt sortir de terre, avec des bâtiments gouvernementaux et des logements. Selon les premières estimations, plus de 1,5 million de fonctionnaires seront transférés dans la nouvelle ville qui se trouve à quelque 2 000 kilomètres au nord-est de Jakarta. Elle devrait être inaugurée le 17 août 2024, pour coïncider avec le jour de l’indépendance de l’Indonésie. Cependant, il est probable que les derniers travaux ne seront pas achevés avant 2045, marquant le centième anniversaire de la nation indonésienne.
Les écologistes s’inquiètent de l’impact de la construction d’une ville tentaculaire de 256 000 hectares dans la province du Kalimantan qui abrite des orangs-outans, des léopards et un large éventail d’autres espèces sauvages. Forest Watch Indonesia, une organisation non gouvernementale indonésienne qui surveille les forêts, a expliqué dans un rapport paru en novembre 2022 que la plupart des zones boisées où sera implantée la nouvelle capitale sont des «forêts de production», ce qui signifie que des permis pourraient être accordés pour des activités forestières et extractives qui entraîneraient une déforestation supplémentaire.
Les communautés indigènes locales seront inévitablement impactées par le projet. Au moins cinq villages avec plus de 100 indigènes Balik sont déjà déplacés en raison de la construction de la nouvelle capitale, et d’autres villages devraient être déracinés avec l’extension du chantier. Le gouvernement a déclaré que la nouvelle capitale avait reçu le soutien des chefs des communautés locales et avait indemnisé les personnes dont les terres sont utilisées pour construire la ville. Cependant, un chef autochtone qui vit à Sepaku, un quartier très proche de la zone de construction, a déclaré que les membres de sa communauté ont accepté de prendre l’argent proposé par le gouvernement sans savoir comment cette compensation était calculée et si elle était juste.
Source : médias d’information indonésiens et internationaux.
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With global warming, the melting of the ice sheet and glaciers, we know that the level of the oceans will rise in the coming years. Many coastal areas will be threatened by the rising waters, which will inevitably lead to population migrations. I have already drawn attention several times to the situation in Alaska where coastal villages have been hit by waves and have had to be displaced.
In Indonesia, Jakarta is threatened with rising waters and will soon no longer be the political capital of Indonesia. President Joko Widodo announced on August 26th, 2019 that it will be transferred to a site on the east of the island of Borneo. Borneo is the 4th largest island in the world (743,330 km2); it is shared between 3 countries: Malaysia, the Sultanate of Brunei and Indonesia. With 73% of the island, the Indonesian part, called Kalimantan, occupies most of it. The proposed site, between the towns of Balikpapan and Samarinda, is located in a rainforest area with high biodiversity. The site was initially selected because of low risk of natural disaster, whether flood, earthquake, tsunami or volcanic eruption, although a large part of the Indonesian archipelago is located on the Pacific Ring of Fire.
Indonesian officials say the new metropolis will be a “sustainable forest city » that puts the environment at the heart of the development and aims to be carbon-neutral by 2045.
But environmentalists warn that the capital will cause massive deforestation, threaten the habitat of endangered species such as orangutans and imperil the homes of Indigenous communities.
Jakarta is home to about 10 million people and three times that number in the greater metropolitan area. It has been described as the world’s most rapidly sinking city, and at the current rate, it is estimated that one-third of the city could be submerged by 2050. The main cause is uncontrolled ground water extraction, but it has been exacerbated by the rising Java Sea due to climate change.
On Borneo, the new city of Nusantara — an old Javanese term meaning “archipelago” — will entail constructing government buildings and housing from scratch. Initial estimates were that over 1.5 million civil servants would be relocated to the city, some 2,000 kilometers northeast of Jakarta. The city is expected to be inaugurated on Auguqt 17th, 2024, to coincide with Indonesia’s Independence Day. However, it is likely that the final stages of the city won’t be completed until 2045, marking the nation’s hundredth anniversary.
Environmentalists worry about the impact of building a sprawling 256,000-hectare city down in Borneo’s East Kalimantan province, which is home to orangutans, leopards and a wide array of other wildlife. Forest Watch Indonesia, an Indonesian nongovernmental organization that monitors forestry issues, warned in a November 2022 report that most of the forested areas in the new capital are “production forests” meaning permits could be granted for forestry and extractive activities that would lead to further deforestation.
Local indigenous communities will inevitably be impacted by the project. At least five villages with more than 100 Indigenous Balik people are being relocated because of the construction, with more villages expected to be uprooted as the building site expands.
The government said the new capital has received support from local community leaders, and has provided compensation to people whose land is being used for the city. However, an Indigenous leader who lives in Sepaku, a ward very close to the construction area, said community members felt compelled to take the money they were offered by the government without knowing how compensation is calculated or if it was fair.
Source : Indonesian and international news media.
Vue du chantier dans une vidéo sur le site d’Associated Press.