Une crue glaciaire sur le Grimsvötn (Islande)? // A glacial flood at Grimsvötn (Iceland)?

Un article paru sur le site de l’Iceland Monitor nous informe qu’une crue glaciaire est peut-être en cours sur le volcan Grimsvötn, au coeur du Vatnajökull. Le Met Office islandais explique qu' »il est difficile de dire si une crue glaciaire a commencé et les détecteurs ne donneront probablement pas la réponse avant demain quand la crue aura atteint son maximum ».
La police a déclaré l’état d’Incertitude le 10 octobre 2022. Le niveau de la glace (qui surmonte le lac sous-glaciaire) a baissé et l’eau de crue apparaîtra probablement à Gígjukvísl. Le niveau du lac sous-glaciaire du Grímsvötn est actuellement bas, de sorte qu’il ne devrait pas y avoir une crue majeure susceptible d’endommager des structures.
Le niveau d’alerte du Grímsvötn a été élevé au Jaune car l’activité est supérieure à la normale et la chute de pression (suite à l’évacuation de l’eau du lac sous-glaciaire) pourrait éventuellement déclencher une activité volcanique. Cependant, le Met Office ajoute: « C’est une possibilité, mais il est probable que cela ne se produira pas. » En d’autres termes, personne ne sait ce qui va se passer ! Vous avez dit prévision éruptive…?
Source : Iceland Monitor.

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An article in the Iceland Monitor informs us that a glacial flood may be underway at Grimsvötn volcan in Vatnajökull; The Icelandic Met Office explains that « it is hard to say whether a glacial flood has started and detectors will probably not show definitive signs until tomorrow when it is estimated that the possible flood has reached its maximum. »

The Police declared an uncertainty level alert on October 10th, 2022. The glacial ice has dropped and the water expected to burst from underneath it will probably show up in Gígjukvísl. The water is Grímsvötn is currently low so a glacial flood is not expected to cause damage to structures.

The alert for Grímsvötn has been changed to Yellow showing more activity than normal because the drop in pressure could possibly result in volcanic activity. However, the Met Office adds: « It is a possibility, but it is more likely that it doesn’t happen. » In other words, nobody knows what will happen next!

Source: Iceland Monitor.

Exemple d’affaissement sur le Grimsvötn (Crédit photo: IMO)

Retour au calme sur le Stromboli (Sicile) // Situation back to normal on Stromboli (Sicily)

Comme le montre le tracé sismique ci-dessous, on observe en ce moment un retour au calme sur le Stromboli après l’événement du 9 octobre 2022. Plus qu’une intensification de l’activité explosive – qui n’apparaît pas sur les sismos – on a assisté à un effondrement partiel de la terrasse cratèrique nord.

Dans un premier temps, cet effondrement a généré une coulée pyroclastique très spectaculaire avec une importante quantité de matériaux qui a dévalé le long de la Sciara del Fuoco avant d’atteindre la mer où l’impact a provoqué un mini tsunami.

Cette évacuation de matériaux a été suivie d’une coulée de lave qui a emprunté le chenal tracé par la coulée pyroclastique.

Plusieurs vidéos réalisées à l’aide de drones et diffusées sur les réseaux sociaux ont permis de comprendre le déroulement de la situation.

Ce n’est pas la première fois qu’un effondrement se produit au niveau des cratères et entraîne le déferlement d’une importante quantité de matériaux. Ces derniers s’accumulent au pied de la Sciara del Fuoco, en majeure partie sous le niveau de la mer. La répétition de tels événements peut entraîner une déstabilisation et l’effondrement de la masse de matériaux accumulés en profondeur, en générant un tsunami, comme cela s’est produit, par exemple, à la fin de l’année 2002, avec des dégâts causés aux habitations sur le littoral.

A noter que les derniers événements n’ont pas changé les modalités d’accès au volcan: jusqu’à 290 m d’altitude librement et jusqu’à 400 m avec accompagnement obligatoire des guides.

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As shown in the seismic plot below, the situation is back to normal on Stromboli after the event of October 9th, 2022. More than an intensification of explosive activity – which does not appear on the seismographs – there was a partial collapse of the northern crater terrace.
Initially, this collapse generated a very spectacular pyroclastic flow with a large quantity of material which tumbled down the Sciara del Fuoco before reaching the sea where the impact caused a mini tsunami.
This evacuation of materials was followed by a lava flow which travelled along the channel dug by the pyroclastic flow.
Several videos made using drones and released on social networks have made it possible to understand the unfolding of the situation.
This is not the first time that a collapse has occurred at the craters and caused the surge of a large quantity of material. These accumulate at the foot of the Sciara del Fuoco, mostly below sea level. The repetition of such events can lead to the destabilization and the collapse of the mass of materials accumulated at depth, generating a tsunami, as happened, for example, at the end of 2002, with damage to homes on the coast.

It should be noted that the latest events have not changed the access rules to the volcano: up to 290 freely and up to 400 m with the compulsory accompaniement of the guides.

Source: LGS

2000 ans avant Pompéi…. // 2,000 years before Pompeii…

Une éruption du Vésuve il y a environ 4 000 ans – 2 000 ans avant celle qui a enseveli Pompéi – a remarquablement préservé la vie d’un village du début de l’âge du bronze en Campanie. La conservation remarquable d’Afragola est unique en Europe. Le village était situé près de la ville de Naples actuelle, à environ 15 kilomètres du Vésuve.
Les chercheurs étaient impatients de voir s’ils pourraient déterminer la période de l’année à laquelle l’éruption s’est produite grâce au niveau de préservation et à la variété des plantes sur le site. Les fouilles à Afragola couvrent une superficie de 5 000 mètres carrés. C’est l’un des sites du début de l’âge du bronze les plus étudiés en Italie.
Dans une étude publiée le 29 septembre 2022 dans le Journal of Archaeological Science: Reports, des chercheurs de l’Université du Connecticut expliquent que l’éruption s’est déroulée en plusieurs phases, avec au début une très forte explosion qui a principalement transporté des débris vers le nord-est.

Comme Pompéi, le village d’Afragola a été recouvert par plusieurs mètres de cendres, de boue et de sédiments. De nombreux restes de végétaux ont été préservés, ce qui a permis aux scientifiques d’identifier à quel moment l’éruption s’est produite, et même à quelle période de l’année.

Ils ont ainsi pu retracer le déroulement de l’éruption. Tout d’abord, une énorme explosion du Vésuve a, semble-t-il, envoyé des débris vers le nord-est du volcan. Les habitants d’Afragola qui se trouvaient le plus à l’ouest auraient ainsi eu le temps de fuir, ce qui explique pourquoi, contrairement à Pompéi, aucune trace de restes humains n’a été retrouvée. Puis la direction du vent aurait changée, entraînant d’importantes retombées de cendres sur le village déserté.

Puis, le Vésuve a émis des les coulées pyroclastiques jusqu’à environ 25 kilomètres de distance, ensevelissant totalement le village. C’est ce qui a permis à ce dernier de résister à la dégradation, même après plusieurs millénaires. Une chercheuse explique que « l’épaisse couche de matériaux volcaniques a remplacé les molécules des macro-restes végétaux et a produit des moulages parfaits dans la cinérite. »

Le village d’Afragola ainsi figé offre un rare aperçu de la façon dont les gens vivaient en Italie durant l’âge du bronze. Ils évoluaient probablement dans des groupes de huttes. L’effondrement du bâtiment de stockage sous le poids de la cendre a entraîné la carbonisation indirecte des matières végétales qui y étaient entreposées. C’est pourquoi les archéologues ont pu y identifier des céréales comme de l’orge, des noisettes, des glands, des pommes sauvages, des fruits de cornouiller et du matériel agricole extraordinairement bien conservés. Tous ces biens étaient probablement partagés avec la communauté.

En plus de ces fruits, de nombreuses empreintes de feuilles ont été préservées dans la cinérite. Elles ont permis aux scientifiques de conclure que l’éruption s’était déroulée en automne, comme celle de Pompéi qui a eu lieu en Octobre 79.

Source: presse internationale.

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An eruption of Vesuvius around 4,000 years ago – 2,000 years before the one that buried Pompeii – remarkably preserved early Bronze Age village life in Campania. Afragola’s remarkable preservation is unique in Europe. The village was located near the current city of Naples, about 15 kilometers from Vesuvius.
The researchers were eager to see if they could determine the time of year the eruption occurred based on the level of preservation and variety of plants at the site. The excavations at Afragola cover an area of ​​5,000 square meters. It is one of the most studied Early Bronze Age sites in Italy.
In a study published on September 29th, 2022 in the Journal of Archaeological Science: Reports, researchers from the University of Connecticut explain that the eruption took place in several phases, with at the beginning a very strong explosion which mainly transported debris to the northeast.
Like Pompeii, the village of Afragola was covered by several meters of ash, mud and sediment. Many plant remains have been preserved, allowing scientists to identify when the eruption occurred, and even at what time of year.
They were thus able to retrace the course of the eruption. First, a huge explosion from Vesuvius reportedly sent debris northeast of the volcano. The inhabitants of Afragola who were further west thus had time to flee, which explains why, unlike Pompeii, no trace of human remains has been found. Then the wind shifted, resulting in significant ashfall on the deserted village.
Then, Vesuvius emitted pyroclastic flows as long as about 25 kilometers, completely burying the village. This is what has allowed the village to resist degradation, even after several millennia. A researcher explains that « the thick layer of volcanic material replaced the molecules of the plant macro-remains and produced perfect casts in the cinerite. »
The frozen village of Afragola offers a rare glimpse into how people lived in Italy during the Bronze Age. They probably lived in groups of huts. The collapse of the storage building under the weight of the ash led to the indirect carbonization of the vegetable matter stored there. This is why archaeologists have been able to identify cereals such as barley, hazelnuts, acorns, wild apples, dogwood fruits and agricultural equipment that are extraordinarily well preserved. All of these goods were probably shared amidst the community.
In addition to these fruits, numerous leaf imprints have been preserved in the cinerite. They allowed scientists to conclude that the eruption had taken place in autumn, like that of Pompeii which took place in October 79.
Source: international press.

Le Vésuve, une menace permanente pour la Campanie (Photos: C. Grandpey)