La montée des eaux en Indonésie et ses conséquences // Consequences of rising waters in Indonesia

Java, qui abrite quelque 145 millions d’habitants, est l’île la plus peuplée au monde. On a beaucoup écrit sur Jakarta, la capitale, en train de s’enfoncer lentement et qui sera relocalisée à cause d’inondations destructrices. Le parlement indonésien a récemment adopté une loi approuvant le déplacement de la capitale vers un site situé à 2 000 kilomètres sur l’île de Bornéo et qui sera baptisé « Nusantara ». Aucun délai n’a encore été fixé et Jakarta restera la capitale jusqu’à ce qu’un décret présidentiel soit publié pour officialiser le changement. D’autres parties du pays, victimes d’inondations à répétition, n’ont pas la chance de Jakarta.
À quelque 500 kilomètres de la capitale, des villages entiers le long de la mer de Java sont envahis par une eau de couleur marron. Les scientifiques expliquent que la hausse du niveau de la mer et les marées plus fortes en raison du réchauffement climatique sont en grande partie responsables de la situation.
Mondoliko fait partie des villages qui doivent faire face à la montée du niveau de la mer. Il y a seulement quelques décennies, des rizières verdoyantes, de grands cocotiers et des buissons de piments rouges poussaient autour des quelque 200 maisons du village. Tout le monde possédait des terres; les villageois pouvaient cultiver et récolter ce dont ils avaient besoin.
Il y a une dizaine d’années, l’eau est arrivée, de manière sporadique et avec quelques centimètres de hauteur au début. En quelques années, elle est devenue une présence constante. Incapables de pousser dans l’eau salée, les cultures et les plantes sont toutes mortes. A mesure que l’eau montait, les insectes et les animaux ont disparu eux aussi.
Les villageois de Mondoliko se sont adaptés du mieux qu’ils ont pu : les paysans ont remplacé les cultures par l’élevage des poissons ; les habitants ont utilisé de la terre ou du béton pour surélever les planchers de leurs maisons au-dessus de l’eau. Des clôtures en filet ont été installées pour retenir les déchets apportés par la marée.
Peu à peu, les villageois ont quitté leurs maisons à la recherche de terres plus sèches. L’appel à la prière à la mosquée du village s’est tu. Même les nouveaux parcs à poissons devenaient inutiles car l’eau montait si haut que les poissons sautaient par-dessus les filets. Mondoliko est devenu une coquille vide, avec seulement quelques maisons encore occupées. Les villageois sont allés vivre plus à l’intérieur des terres, souvent dans de petits appartements, une vie qu’ils n’avaient jamais imaginée.
Mondoliko n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des villages où habitent les quelque 143 millions de personnes susceptibles d’être déracinées par la montée des mers, la sécheresse, les températures extrêmes et d’autres catastrophes climatiques au cours des 30 prochaines années.
Certains villageois de la région vivent encore dans leurs maisons inondées. À Timbulsloko, à environ 3 kilomètres de Mondoliko, les maisons ont été fortifiées avec des planchers surélevés et des allées en terre, ce qui oblige les gens à s’accroupir pour franchir les portes. Certains habitants du village ont reçu une aide du gouvernement local, mais beaucoup n’ont toujours pas d’endroit sec où dormir. Ils vivent dans la crainte permanente qu’une forte marée au milieu de la nuit les entraîne vers la mer.
Source : Yahoo Actualités.

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Java, home to some 145 million people, is the most populated island in the world. Much has been written about Jakarta, the sinking capital, which is being moved partially due to destructive flooding. Indonesia’s parliament recently passed a law approving the relocation of its capital from slowly sinking Jakarta to a site 2,000 kilometres away on Borneo island that will be named “Nusantara”. No timeframe has yet been set for finalisation of the project and Jakarta will remain the capital until a presidential decree is issued to formalise the change. Other parts of the country with persistent flooding have received less attention.

Some 500 kilometers from Jakarta, entire villages along the Java Sea are submerged in murky brown water. Experts say rising seas and stronger tides as a result of global warming are largely responsible for the situation.

Mondoliko is one of the villages that have to face rising sea level. Decades ago, lush green rice paddies, tall coconuts trees and red chili bushes grew around the some 200 homes people where people lived. Everyone had land and the villagers were all able to grow and have what they needed.

Around 10 years ago, the water came, sporadically and a few centimeters high at first. Within a few years it became a constant presence. Unable to grow in salt water, the crops and plants all died. With no land left as the water that got higher, the insects and animals disappeared.

The villagers in Mondoliko adapted the best they could: Farmers swapped their crops for fish ponds; people used dirt or concrete to raise the floors of their homes above the water. Net fences were put in yards to catch the trash the tide would bring in.

Little by little, the villagers left their homes behind in search of drier land. The call to prayer at the village mosque went quiet. Even new fish ponds became futile, the water rising so high that the fish would jump over the nets. Mondoliko became an empty shell, with only a few homes still occupied. The villagers went to live farther inland, often in small apartments, a life they had never imagined.

Mondoliko is just one example of the some 143 million people who are likely to be uprooted by rising seas, drought, searing temperatures and other climate catastrophes over the next 30 years.

Some villagers in the region are still living in their flooded homes. In Timbulsloko, about 3 kilometers from Mondoliko, homes have been fortified with raised floors and dirt walkways, causing people to crouch when walking through shortened doors. Some residents of the village have received aid from the local government, but many are still left without a dry place to sleep, afraid a strong tide in the middle of the night could wash them out to sea.

Source: Yahoo News.

Densité de population et élévation au-dessus du niveau de la mer

(Source : https://www.flickr.com/photos/54545503@N04/13873745385/)

Semeru: les lacunes de la prévision et de la prévention éruptives // The shortcomings of eruptive prediction and prevention

Au lendemain de l’éruption meurtrière du Semeru (39 morts et 12 disparus, et des dizaines d’autres gravement brûlés), on se rend compte une fois de plus à quel point la prévision volcanique est faible, surtout sur les volcans explosifs de la Ceinture de Feu du Pacifique.
L’éruption du Semeru s’est produite sans prévenir. Elle soulève des questions et des doutes au sein de la population sur l’efficacité du système indonésien d’alerte aux catastrophes et sur les dangers de la reconstruction sur les pentes fertiles mais dangereuses d’un volcan.
Les autorités ont déclaré que des messages d’alerte avaient été envoyés aux administrateurs locaux, mais elles ont reconnu qu’ils n’avaient pas donné lieu à un ordre d’évacuation, « en partie parce que l’activité du volcan est difficile à prévoir. »
Les messages recommandant des évacuation sont normalement relayés par l’agence nationale de gestion des catastrophes, comme ce fut le cas en 2017 lorsqu’elle a ordonné à 100 000 personnes vivant près du mont Agung à Bali de quitter immédiatement la zone de danger. C’était une bonne mesure de prévention, même si aucune éruption majeure n’a eu lieu.
Curah Kobokan est l’un des villages détruits par la dernière éruption du Semeru. En javanais, ce nom signifie « bol en train de déverser », en référence à la rivière qui passe à proximité. Autrefois source de vie, la rivière est devenue source de malheur pour ce village. Lorsque le Semeru est entré en éruption, le cours d’eau a véhiculé d’épaisses coulées de boue et de cendres à haute température qui se sont déversées directement dans Curah Kobokan, transformant le village en un champ de cendres grises qui a englouti les lignes électriques, tandis que seuls les toits des maisons dépassaient de la fange.
Les villageois disent que l’air est devenu « brûlant et noir » en quelques secondes. Les gens ont crié et se sont enfuis; certains se sont réfugiés dans une maison de prière, d’autres se sont blottis dans une canalisation en béton. Sur les huit villageois interrogés, aucun n’a déclaré avoir été prévenu d’une éruption imminente. Ils ont tous ajouté que si les gens avaient été prévenus, ils seraient partis. Au lieu de cela, en quelques minutes, la coulée pyroclastique les a tués.
La dévastation causée par le Semeru peut être attribuée à un ensemble de facteurs, mais personne ne se sent responsable. Cela me rappelle la dernière grande éruption du volcan Fuego (Guatemala) et ses centaines de morts. À la suite de l’événement, l’INSIVUMEH et le CONRED se sont mutuellement attribués la responsabilité du désastre.
Le directeur de l’agence géologique indonésienne a déclaré que des messages avaient été envoyés aux autorités locales pour les avertir du risque de coulée pyroclastique et que la rivière près de Curah Kobokan était marquée en rouge sur la carte.
L’agence de gestion des catastrophes de Java Est a déclaré que les mises e garde avaient été transmises aux agences locales, mais qu’il n’y avait pas eu d’ordre spécifique d’évacuation.
Les scientifiques expliquent que la nature de l’éruption – un effondrement du dôme de lave peut-être déclenché par des facteurs externes tels que de fortes pluies – était difficile à prévoir. Un chercheur explique que les éruptions déclenchées par les effondrements de dômes de lave représentent environ 6 % de l’ensemble des éruptions volcaniques.
Un autre facteur causal de la tragédie est la réalité de la vie sur les pentes du Semeru, où au fil des décennies, les villageois se sont habituées à l’activité volcanique, y compris les émissions de gaz et de vapeur au sommet du volcan.
Alors que les autorités évaluent les dégâts (100 000 maisons ont été endommagées ou détruites), il semble y avoir une prise de conscience du danger de vivre si près du volcan. Le président indonésien a déclaré qu’au moins 2 000 maisons devraient être déplacées.
Avec 142 volcans potentiellement actifs, l’Indonésie a la plus forte densité de population vivant à proximité de l’un d’eux. 8,6 millions de gens habitent à moins de 10 km d’un volcan. Lorsque des coulées pyroclastiques se déclenchent, il n’y a pas le temps de fuir. Si de véritables mesures de prévention ne sont pas mises en place, la vraie question sera de savoir quel volcan indonésien sera le prochain tueur…
Source : d’après un article paru dans Yahoo News.

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In the wake of the deadly Semeru eruption (39 dead and 12 missing, with tens of others severely burnt) one realises once again how low volcanic prediction is, above all on the explosive volcanoes of the Pacific Ring of Fire.

The Semeru eruption occurred with no warning and it raises questions and doubts among the population about the effectiveness of Indonesia’s disaster warning system, and the dangers of rebuilding on the volcano’s fertile but precarious slopes.

Officials said some messages were sent to local administrators but acknowledged they did not result in an evacuation order, « in part because the volcano’s activity is hard to predict. »

Warnings to evacuate are normally relayed by the national disaster mitigation agency, such as in 2017 when it ordered 100,000 people living near Bali’s Mt Agung to immediately leave the danger zone It was the right prevention measure, although no major eruption occurred.

One of the villages affected by Mt Semeru’s last eruption was Curah Kobokan which, in Javanese, means « pouring bowl », a reference to the river that snakes by it. Once a source of life, the river also became the community’s downfall. When Semeru erupted, the river carried thick and hot flows of lava and ash directly into Curah Kobokan, turning the village into a field of gray ash piled as high as the powerlines, a few roofs jutting out of the newly formed disaster landscape.

Villagers say the air grew blazing hot and pitch black in seconds. People screamed and fled in panic, some taking refuge in a prayer house, others huddled in a concrete drain. Out of eight residents interviewed, not one said they received warning of an impending eruption. They added that if there had been a warning, people would have evacuated. Instead in a matter of minutes, la pyroclastic flow killed a lot of people.

The devastation wreaked by Semeru can be ascribed to a deadly confluence of factors, for which no one wants to take the blame. This reminds me of the last major eruption of Fuego volcano (Guatemala) which killed hundreds of people. Following the event, INSIVUMEH and CONRED accursed each other of the disaster.

The head of Indonesia’s geological agency says messages were sent to local officials warning of hot ash clouds and that the river near Curah Kobokan was marked red on the map.

The East Java disaster mitigation agency says the warnings were passed on to local resilience officers but there were no specific orders to evacuate.

Experts say the nature of the eruption, a collapse of the lava dome possibly triggered by external factors such as heavy rain, was also difficult to predict. A researcher explains that eruptions triggered by lava dome collapses account for about 6% of all volcanic eruptions.

Another causal factor for the tragedy is the reality of life on Semeru’s slopes, where over the decades communities have become inured to volcanic activity, including the summit letting off steam.

As disaster officials survey the devastation (100,000 homes were damaged or destroyed), there is growing talk about the danger of living so close to the mountain. The Indonesian President said that at least 2,000 homes should be moved.

With 142 volcanoes, Indonesia has the largest population living in close range to a volcano, including 8.6 million within 10km. When pyroclastic flows are triggered, there is no time to run. If no new prevention measures are taken, the real question will be to knowwhich Indonesian volcano will be the next killer…

Source: after an article published in Yahoo News.

Photos : C. Grandpey

 

Villages côtiers de l’Arctique et réchauffement climatique // Arctic coastal villages and global warming

drapeau-francaisProche de l’Arctique, l’Alaska se réchauffe environ deux fois plus vite que le reste des États-Unis, et 2016 devrait être la plus chaude année jamais enregistrée. Le gouvernement a identifié en Alaska au moins 31 localités en danger imminent de destruction. Selon les climatologues qui étudient le changement climatique, certains villages n’existeront plus d’ici 2050. Leur population rejoindra le flux de réfugiés climatiques dans le monde, que ce soit en Bolivie, en Chine, au Niger ou dans d’autres pays.
Les communautés menacées d’Alaska ont deux solutions. Elles pourraient se déplacer vers des zones plus élevées, une perspective qui, pour un petit village, coûterait jusqu’à 200 millions de dollars. Ou bien les habitants pourraient ne pas bouger et espérer trouver de l’argent pour renforcer leurs maisons et autres bâtiments et consolider leur littoral.
Le village de Shaktoolik et ses quelque 250 habitants a été construit sur une étroite bande de terre entre la rivière Tagoomenik et la Mer de Béring. Il est confronté à une menace imminente d’inondations et d’érosion provoquées par le changement climatique. Après des années de réunions qui n’ont mené à rien et des demandes de financement gouvernemental qui ne sont toujours pas satisfaites, Shaktoolik a décidé de «rester et de se défendre», du moins pour le moment.
À Shaktoolik, comme dans d’autres villages de l’Alaska, les habitants disent que l’hiver arrive plus tard qu’auparavant et se retire prématurément au printemps, un changement que les scientifiques associent au réchauffement climatique. Avec la hausse des températures de l’océan, l’amoncellement de neige et de glace qui était censé protéger le village des puissantes vagues au moment des tempêtes diminue chaque année. L’hiver dernier, pour la première fois de l’histoire du village, la mer n’a pas gelé.
Les coups de boutoir des tempêtes ont fait disparaître la terre autour du village. La bande de terre sur laquelle Shaktoolik est construit perd en moyenne 4 000 mètres carrés par an. Les inondations provoquées par l’océan et la rivière ont pris une telle ampleur que la dernière grande tempête a bien failli transformer Shaktoolik en île.
Comme l’ont découvert les habitants de Shaktoolik et d’autres villages menacés, rester et partir présentent des dangers. Le processus de délocalisation peut prendre des années, voire des décennies. En attendant de partir, les habitants doivent continuer à envoyer leurs enfants à l’école, aller chez le médecin quand ils sont malades, avoir des conduites d’eau qui fonctionnent, des réservoirs de carburant en bon état et un endroit sûr où aller se réfugier en cas de forte tempête.
Le problème, c’est que peu d’agences gouvernementales sont disposées à investir dans le maintien de villages menacés par l’érosion et les inondations, surtout lorsque ces communautés envisagent d’aller vivre ailleurs.

Les autorités de Shaktoolik ont repéré un site possible de relocalisation à 17 km au sud-est, mais certains habitants craignent que leur culture, qui dépend de la pêche et de la chasse, souffre de ce déplacement. En outre, le gouvernement a refusé de financer la construction d’une route qui servirait à la fois au transport des matériaux de construction et comme voie d’évacuation. Les habitants n’ont actuellement aucun moyen fiable pour fuir rapidement en cas d’urgence.
Les grandes tempêtes sur la côte ouest de l’Alaska sont différentes de celles qui menacent Miami ou la Nouvelle-Orléans. Elles peuvent atteindre la force d’un ouragan de catégorie 1, mais leur envergure est cinq à dix fois plus importante, ce qui signifie qu’elles affectent une zone plus grande et durent plus longtemps. Certains habitants ajoutent que les tempêtes en Alaska deviennent plus fréquentes et plus intenses. Il ne fait aucun doute que la hausse de la température de l’Océan Arctique a entraîné une diminution de la glace en mer, ce qui a permis aux tempêtes et aux vagues de frapper les rivages avec plus de force et de provoquer davantage d’inondations et d’érosion. Un climatologue de l’Université de Victoria (Colombie Britannique) confirme que le déclin de la glace de mer est «indéniablement lié» au réchauffement climatique, de même que la hausse du niveau de la mer est lié à la fonte des glaciers.
Shaktoolik doit faire face à d’autres problèmes qui seront difficiles ou impossibles à résoudre sans aide extérieure. Par exemple, l’érosion menace le réservoir de carburant du village, son aéroport et son approvisionnement en eau potable. Le défi le plus urgent est la mise en sécurité des villageois en cas de catastrophe. Le plan d’urgence de Shaktoolik prévoit que les gens se rassemblent à l’intérieur de l’école, mais le bâtiment, qui se trouve le long de la route face à l’océan, est lui-même susceptible d’être inondé et n’est, de toute façon, pas assez grand pour accueillir confortablement toute la population. Certaines familles ont dit que si une violente tempête se produisait, elles fuiraient par la rivière Shaktoolik. Les bateaux attendent, avec l’approvisionnement nécessaire, mais la rivière serait presque certainement encombrée par la glace et une tentative de fuite de cette manière se terminerait probablement par une opération de sauvetage.
Pourtant, pour rester en place, le village doit trouver un moyen de prévenir la perte de vies, voire la perte de biens. Il faudrait une route d’évacuation, améliorer le réseau de distribution d’eau potable et une meilleure protection du réservoir de carburant. Il faudrait  aussi renforcer la digue et équiper la rivière de projecteurs et bouées lumineuses. Il faudrait construire un nouveau dispensaire et un abri solide pour les habitants en cas de tempête. Le prix de ces réalisations est estimé à plus de 100 millions de dollars. Même si les agences fédérales et étatiques financent le travail de première nécessité, on sera loin de la somme nécessaire. Personne ne sait d’où proviendra l’argent supplémentaire. Malgré des années de rapports gouvernementaux appelant à l’action, des épisodes sporadiques de financement et une visite dans la région du président Obama l’année dernière, les centaines de millions de dollars nécessaires pour que les villages menacés restent où ils sont ne sont jamais arrivées à destination.
L’Etat d’Alaska qui, dans le passé, a déjà fourni des fonds à un village pour qu’il puisse commencer sa relocalisation, connaît une crise financière car sa santé économique est liée aux revenus du pétrole qui connaissent une chute spectaculaire.
Il est prévu que Shaktoolik reçoive 1 million de dollars d’un organisme fédéral indépendant, mais cet argent servira en priorité à payer le renforcement de la digue et à protéger le réservoir de carburant du village. La contribution la plus importante pourrait être le montant de 400 millions de dollars prévu en 2017 dans le budget Obama pour la relocalisation des villages menacés, mais avec une nouvelle administration, le sort de cette somme d’argent est incertain.
Comme l’a déclaré un membre du conseil de village de Shaktoolik: « Le gouvernement fédéral dépense des milliards de dollars pour des guerres dans les pays étrangers, mais il nous traite toujours comme si nous étions un pays du tiers monde. »

Source : Alaska Dispatch News.

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drapeau-anglaisWith its proximity to the Arctic, Alaska is warming about twice as fast as the rest of the United States, and the state is heading for the warmest year on record. The government has identified at least 31 Alaska towns and cities at imminent risk of destruction. Some villages, climate change experts predict, will be uninhabitable by 2050, their residents joining a flow of climate refugees around the globe, in Bolivia, China, Niger and other countries.

These endangered Alaska communities face a choice. They could move to higher ground, a prospect that, for a small village, could cost as much as $200 million. Or they could stand their ground and hope to find money to fortify their buildings and shore up their coastline.

Laid out on a narrow spit of sand between the Tagoomenik River and the Bering Sea, the village of Shaktoolik and its 250 or so residents is facing an imminent threat from increased flooding and erosion, signs of a changing climate. After years of meetings that led nowhere and pleas for government financing that remained unmet, Shaktoolik has decided it will « stay and defend, » at least for the time being.

In Shaktoolik, as in other villages around Alaska, residents say winter is arriving later than before and rushing prematurely into spring, a shift scientists tie to climate change. With rising ocean temperatures, the offshore ice and slush that normally buffer the village from storm surges and powerful ocean waves are decreasing. Last winter, for the first time elders here can remember, there was no offshore ice at all.

The battering delivered by the storms has eaten away at the land around the village. According to one estimate, the strip of land on which Shaktoolik is built is losing an average of 4,000 square metres a year. Flooding from the ocean and the swollen river waters has become so severe that the last big storm came close to turning Shaktoolik into an island.

As Shaktoolik and other threatened villages have discovered, both staying and moving have their perils. The process of relocation can take years or even decades. In the meantime, residents still need to send their children to school, go to the doctor when they are sick, have functioning water lines and fuel tanks and a safe place to go when a severe storm comes.

But few government agencies are willing to invest in maintaining villages that are menaced by erosion and flooding, especially when the communities are planning to go elsewhere.

Shaktoolik’s leaders have identified a potential relocation site 17 km away to the southeast. But some residents say they fear that their culture, dependent on fishing and hunting, will suffer if they move. Besides, the government turned down applications for money to build a road that would serve both as a way to get building materials to their new home and as an evacuation route. Residents currently have no reliable way to escape quickly in an emergency.

Big storms on Alaska’s west coast are different from those that threaten Miami or New Orleans. They can carry the force of a Category 1 hurricane, but their diameter is five to 10 times greater, meaning that they affect a larger area and last longer. Some residents here say that the storms are becoming more frequent and more intense. There is no question that higher ocean temperatures have resulted in less offshore ice, allowing storm surges and waves to hit with greater force and bringing more flooding and erosion. A climate scientist at the University of Victoria (BC) confirms that the loss of sea ice « undeniably linked » to a warming climate, as is the rising level of the sea as a result of melting glaciers.

Shaktoolik faces other threats that will be difficult or impossible to ward off without assistance. For instance, erosion is threatening the village’s fuel tanks, its airport and its drinking water supply. But the most urgent challenge is keeping village residents safe in the event of a disaster. Shaktoolik’s current emergency plan calls for people to gather inside the school. But the school building, which sits on the ocean side of the road, is itself likely to be flooded and is not large enough to comfortably accommodate everyone. Some families have said that in a severe storm they would flee up the Shaktoolik River. They keep their boats stocked with supplies. But the river would almost certainly be ice-filled and treacherous, and any attempt to escape would likely end in a search and rescue operation.

Yet if it is to stay put, the village must find a way to prevent loss of life, if not the loss of property. It would need an evacuation road; improvements to the water system and the fuel tank farm; increased fortification of the berm; floodlights and lighted buoys for the river; a new health clinic; a fortified shelter for residents in a storm. The estimated price tag for these improvements is well over $100 million. And while state and federal agencies will finance some routine work, it will not even be close to what is needed. No one knows where the additional money will come from. Despite years of government reports calling for action, sporadic bursts of financing and a visit to the region by President Barack Obama last year, the hundreds of millions of dollars it would take for Alaska’s threatened villages to stay where they are – or to move elsewhere – have not materialized.

 The state of Alaska – which in the past provided some funds to a community to begin its relocation – is in a fiscal crisis, its economic health tied to oil revenues.

Shaktoolik is scheduled to receive $1 million from an independent federal agency. But the money will not go far: some will help pay for a new design to fortify the berm while the rest is intended to help protect the village’s fuel tank storage. Perhaps the largest potential contribution is the $400 million allocated for relocating threatened villages in the Obama administration’s proposed 2017 budget. But with a new administration, the fate of that allocation is at best uncertain.

A member of the Shaktoolik village council, said: “The federal government spends billions on wars in foreign countries, but they still treat us like we’re a Third World country. »

Source: Alaska Dispatch News.

La flèche rouge indique Shaktoolik, petit port soumis aux fureurs de la Mer de Béring:

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Source: Google Maps

La glace de mer a de plus en plus de mal à former une masse compacte jusqu’à la côte:

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(Photo: C. Grandpey)

Les villages fantômes du Sinabung (Indonésie) // Mt Sinabung’s ghost villages (Indonesia)

drapeau-francaisIl y a cinq ans, le Sinabung se réveillait après quatre siècles de repos, prenant au dépourvu scientifiques, autorités locales et populations. Pendant plusieurs années, le volcan a vomi des nuages de cendre et des coulées pyroclastiques qui ont tué 17 personnes au début de l’année 2014 et enterré les villages de Bekerah et Suka Meriah sous une épaisse couche de cendre, respectivement en 2013 et 2014. Les habitants de six autres villages ont dû abandonner leurs maisons. Au total, plus de 30 000 personnes ont été évacuées dans un rayon de 7 kilomètres autour du volcan. Aujourd’hui, 6 200 villageois sont hébergés dans des structures provisoires mises en place par le gouvernement ou vivent chez des amis ou parents en attendant d’être relogés dans des zones moins exposées aux colères du Sinabung. .
L’agence de presse Associated Press a mis en ligne une galerie de photos montrant ces villages fantômes où toute vie a disparu. Il suffit de cliquer sur ce lien pour voir les images :
http://www.itemlive.com/news/world/indonesia-ghost-villages-eerie-vestiges-of-volcano-s-power/article_9e4964e0-2171-51bd-950b-7ea82ada5fe9.html?mode=image

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drapeau-anglaisFive years ago, Mount Sinabung erupted after four centuries of rest, catching off their guard the scientific community, local authorities and populations. For several years, the volcano spewed clouds of ash and pyroclastic flows that killed 17 people in early 2014 and buried the villages of Suka and Bekerah Meriah under a thick layer of ash, in 2013 and 2014, respectively. The inhabitants of six villages had to abandon their homes. In all, more than 30,000 people were evacuated within a radius of seven kilometers around the volcano. Today, 6,200 villagers are housed in temporary shelters set up by the government or living with friends or relatives, waiting to be relocated to areas less exposed to Mt Sinabung’s wrath.
The Associated Press news agency has posted a photo gallery of these ghost towns where all life has disappeared. Just click on this link to see the pictures:
http://www.itemlive.com/news/world/indonesia-ghost-villages-eerie-vestiges-of-volcano-s-power/article_9e4964e0-2171-51bd-950b-7ea82ada5fe9.html?mode=image

Sinabung  2 blog

Coulée pyroclastique du Sinabung (Photo: J.P. Vauzelle)