Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion)

Dans un bulletin diffusé le 7 mars 2017, l’OVPF indique qu’une semaine après la fin de l’éruption le 27 février dernier, deux séismes volcano-tectoniques superficiels (0 à 2 km de profondeur) ont été enregistrés en une semaine sous les cratères sommitaux. Depuis le 3 mars, la sismicité profonde diminue.

L’inflation du cône terminal qui s’est maintenue pendant l’éruption se poursuit.

S’agissant des émissions gazeuses, les flux de SO2 dans l’air sont en dessous du seuil de détection.

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In a new report released on March 7th 2017, OVPF indicates that one week after the end of the eruption (27 February), two shallow volcano-tectonic earthquakes (0 to 2 km deep) were recorded within a week beneath the summit craters. Deep seismicity has been decreasing since March 3rd.
The inflation of the summit cone that was observed all through the eruption is continuing.
As far as gaseous emissions are concerned, SO2 levels in the atmosphere are below the detection threshold.

Crédit photo: Wikipedia.

Eruption du Bezymianny (Kamchatka / Russie)

Le KVERT indique qu’une puissante éruption a secoué le Bezymianny vers 3 heures (TU) le matin du 9 mars 2017. Au vu des images satellites, le panache de cendre est monté jusqu’à 7 km d’altitude avant de s’étier sur 112 km en direction du NO.

L’activité volcanique actuelle est susceptible de poser des problèmes au trafic aérien. La couleur de l’alerte aérienne est tout d’abord passée à l’Orange, puis au Rouge.

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KVERT indicates that a powerful eruption took place at Bezymianny volcano at about 03:00 a.m. (UTC) on March 9th, 2017. According to satellite data, the ash plume rose to a height of about 7 km a.s.l. and then drifted over 112 km to the northwest from the volcano,

Ongoing activity could affect international and low-flying aircraft. The Aviation Colour Code was first raised to Orange, then to Red.

Le cratère de l’Halema’uma’u, zone interdite à Hawaii // Halema’uma’u Crater, a forbidden zone on Hawaii Big Island

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises sur ce blog, la terrasse du Jaggar Museum est le seul endroit autorisé à Hawaii pour admirer le lac de lave dans le cratère de l’Halema’uma’u. Ce point d’observation se trouve à environ 1,5 km du cratère. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, une portion de 8 km de la Crater Rim Drive ainsi que les sentiers à l’intérieur et autour de la caldeira Kilauea sont fermés aux visiteurs depuis le début de l’éruption de l’Halema’uma’u en 2008. La loi stipule que toutes les personnes en infraction seront poursuivies et recevront de lourdes amendes.
Un article de la presse hawaïenne nous apprend qu’un guide travaillant pour une agence de voyages basée en France et un groupe de 13 personnes ont été surpris au petit matin du 5 mars à l’intérieur la zone interdite de l’Halema’uma’u. Les rangers du Parc National ont repéré le groupe et rédigé à l’attention des 14 touristes des procès-verbaux stipulant qu’ils n’ont pas respecté l’interdiction d’accès au site. Le guide encourt des poursuites supplémentaires pour exploitation d’une entreprise non autorisée dans le Parc et pour être à l’origine d’une situation dangereuse. Les 14 contrevenants ont été accompagnés hors du Parc. Le guide de 44 ans, qui travaille pour l’agence française Aventure et Volcans devra comparaître devant le tribunal. Il encourt une amende maximale de 5 000 dollars et une peine de six mois de prison. Son nom n’est pas communiqué tant que l’enquête n’est pas terminée. Les PV pour non respect de l’interdiction d’accès au site sont de 100 dollars par personne, plus des frais de dossier de 30 dollars.

Selon le chef des rangers, «il s’agit d’une infraction grave. Les zones entourant le cratère de l’Halema’uma’u sont fermées en raison des conditions extrêmement dangereuses, avec des concentrations élevées de gaz toxiques et de particules, des explosions, et des effondrements fréquents des parois du cratère.»
Les autorités de Parc rappellent au public que des explosions de l’Halema’uma’u peuvent survenir à tout moment et sans prévenir. En août dernier, une explosion a projeté des bombes et des matériaux incandescents à une centaine de mètres au-delà de la lèvre du cratère, et a recouvert une zone d’environ 200 mètres de large. L’explosion a détruit le système d’alimentation des instruments utilisés par l’USGS pour la recherche scientifique et la surveillance de l’activité volcanique. En octobre dernier, deux explosions ont projeté des fragments incandescents jusqu’à 400 mètres du cratère. En novembre, les projections d’une autre explosion du lac de lave ont endommagé le câble d’une webcam située sur le rebord du cratère.
Mis à part le cratère Halema’uma’u, les autorités du Parc veillent à la sécurité des visiteurs sur le site d’entrée de la lave dans l’océan à Kamokuna. L’article précise que les rangers continueront de surveiller et de prendre les mesures appropriées pour réduire le nombre de comportements à risque sur les deux sites éruptifs. Il faut également rappeler que l’approche du cratère du Pu’uO’o est interdite elle aussi. Depuis juillet 2016, les rangers ont rédigé 35 procès-verbaux pour non respect de l’interdiction d’accès à l’Halema’uma’u et une centaine d’autres sur le site de Kamokuna. Comme je l’ai indiqué précédemment, les bateaux qui conduisent les touristes devant l’arrivée de lave ont également été rappelés à l’ordre et certains qui n’avaient pas les autorisations nécessaires ont été condamnés. Les embarcations doivent respecter une distance de sécurité de 300 mètres par rapport à la lave.
Source: Big Island Now.

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As I put it several times on this blog, the terrace of the Jaggar Museum is the only authorised place to observe the lava lake within Halema’uma’u Crater. The terrace is located about 1.5 km from the crater. As can be seen on the map below, en 8-km section of Crater Rim Drive as well as trails inside and around the Kilauea caldeira have been closed since the start of the Halema’uma’u eruption in 2008. The law says that all trespassers will be cited and will receive heavy fines.

An article in the Hawaiian press indicates that “a tour guide based in France and a tour group of 13 people were caught in the early morning of March 5th “sneaking into the closed area at Halema‘uma‘u. National Park Service law enforcement officers spotted the group and issued citations for violating the terms of the closure to all 14 people. The tour guide was issued additional citations for operating a non-permitted business in the park and creating a hazardous condition. All 14 were escorted out of the park. The 44-year-old tour guide affiliated with French tour company Adventure et Volcans must make a mandatory court appearance. He faces a maximum penalty of $5,000 and six months in jail. His name is being withheld as the investigation continues. The violation of closure citations are $100 each, with a $30 processing fee”.

According to the chief ranger, “this is a serious violation. Areas surrounding Halema‘uma‘u Crater are closed because of extremely hazardous volcanic conditions that include high concentrations of toxic gasses and particulates, ongoing volcanic explosions and frequent collapses of the crater walls.”

Park authorities remind the public that explosions from Halema‘uma‘u can occur anytime and without warning. Last August, a summit explosion hurled a layer of volcanic rock, lava bombs and molten spatter nearly 100 metres beyond the crater rim, and covered an area about 200 metres wide along the rim. It destroyed a USGS instrument power system that was used for scientific research and monitoring volcanic activity. Last October, two explosions blasted lava spatter, rock and glassy particulates 400 metres from the crater to the closed portion of Crater Rim Drive. In November, spatter from another lava lake explosion damaged the cable on a USGS webcam located on the rim of the crater.

Apart from Halema’uma’u Crater, visitors need to be aware that much of the attention concerning people’s safety lately has been on the hazards of the 61g ocean entry at Kamokuna. Rangers will continue to monitor and take appropriate action to reduce the occurrence of risky behaviour in both areas. Besides, the approach of the Pu’uO’o vent is forbidden as well. Since July 2016, they have issued 35 citations for closure violations at Halema‘uma‘u, and nearly 100 citations at Kamokuna. As I put it before, several boat operators leading tourists in front of the lava entry have been cited because they did not have the required documents. The boats should not get closer than 300 metres to the lava.

Source: Big Island Now.

Carte montrant les zones d’accès interdites dans la zone sommitale du Kilauea.

(Source : USGS / HVO).

La terrasse du Jaggar Museum est un bon point d’observation du cratère de l’Halema’uma’u (Photo: C. Grandpey)

Histoire d’eau et de manteau…. // A story of water and mantle….

drapeau-francaisUne étude conjointe de la Carnegie Institution for Science et la Woods Hole Oceanographic Institution, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir que la température moyenne du manteau terrestre sous les bassins océaniques est d’une soixantaine de degrés Celsius supérieure à ce que l’on pensait jusqu’à présent, à cause de la présence d’eau dans les minéraux profonds.
Le manteau, la couche intermédiaire entre le noyau et la croûte terrestre, est la principale source du magma qui s’échappe à la surface sous forme de lave lors des éruptions volcaniques. Les minéraux qui composent le manteau contiennent de petites quantités d’eau, pas sous forme liquide, mais sous forme de molécules individuelles dans la structure atomique du minéral. Les dorsales océaniques se forment lorsque les minéraux contenus dans le manteau dépassent leur point de fusion, fondent partiellement et produisent le magma qui monte à la surface. En se refroidissant, le magma forme le basalte qui constitue la base de la croûte océanique. Dans ces dorsales océaniques, le basalte peut avoir de 5 à 7 kilomètres d’épaisseur. L’étude des dorsales sous-marines peut donner des indications sur ce qui se passe dans le manteau, ainsi que sur la géochimie sous la surface de la Terre.
Les scientifiques se sont pendant longtemps posé des questions sur  la mesure de la température potentielle du manteau. La température potentielle est une quantification de la température moyenne d’un système dynamique en supposant que chaque partie de ce système est théoriquement soumise à la même pression. La détermination de la température potentielle d’un système mantellique permet aux scientifiques de mieux comprendre les voies d’écoulement du magma et la conductivité sous la croûte terrestre. On peut estimer avec plus de précision la température potentielle d’une zone du manteau en connaissant le point de fusion des roches qui participent à une éruption sous forme de magma et refroidissent ensuite pour former la croûte océanique.
Dans les conditions d’humidité, le point de fusion de la péridotite, qui fond pour former l’essentiel des basaltes des dorsales médio-océaniques, est considérablement plus bas que dans les conditions sèches, quelle que soit la pression. Cela signifie que la profondeur à laquelle les roches du manteau commencent à fondre et remontent à la surface sera différente si la péridotite contient de l’eau et, sous la croûte océanique, on pense que les minéraux du manteau supérieur contiennent de petites quantités d’eau, entre 50 et 200 ppm.
Les auteurs de l’étude ont mis en oeuvre des expériences de laboratoire afin de déterminer le point de fusion de la péridotite sous des pressions analogues à celles du manteau, en présence de quantités d’eau connues. C’était la première fois que des expériences étaient menées pour déterminer précisément dans quelle mesure la température de fusion du manteau dépendait de petites quantités d’eau. Les chercheurs ont constaté que la température potentielle du manteau sous la croûte océanique est plus élevée que celle qui avait été estimée précédemment. Ces résultats sont importants car ils peuvent changer notre compréhension de la viscosité du manteau et ils permettront peut-être de savoir jusqu’à quel point elle joue un rôle dans certains mouvements des plaques tectoniques.
Source: Carnegie Institution for Science.

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drapeau-anglaisA joint study between the Carnegie Institution for Science  and the Woods Hole Oceanographic Institution, whose results have been published in the journal Science, has determined that the average temperature of Earth’s mantle beneath ocean basins is about 60 degrees Celsius higher than previously thought, due to water present in deep minerals.

Earth’s mantle, the layer just beneath the crust, is the source of most of the magma that erupts at volcanoes. Minerals that make up the mantle contain small amounts of water, not as a liquid, but as individual molecules in the mineral’s atomic structure. Mid-ocean ridges are formed when these mantle minerals exceed their melting point, become partially molten, and produce magma that ascends to the surface. As the magmas cool, they form basalt, the basis of oceanic crust. In these oceanic ridges, basalt can be 5 to 7 kilometres thick. Studying these undersea ridges can teach scientists about what is happening in the mantle, and about the Earth’s subsurface geochemistry.

One longstanding question has been a measurement of the mantle’s potential temperature. The potential temperature is a quantification of the average temperature of a dynamic system if every part of it were theoretically brought to the same pressure. Determining the potential temperature of a mantle system allows scientists to better understand flow pathways and conductivity beneath the Earth’s crust. The potential temperature of an area of the mantle can be more closely estimated by knowing the melting point of the mantle rocks that eventually erupt as magma and then cool to form the oceanic crust.

In damp conditions, the melting point of peridotite, which melts to form the bulk of mid-ocean ridge basalts, is dramatically lower than in dry conditions, regardless of pressure. This means that the depth at which the mantle rocks start to melt and well up to the surface will be different if the peridotite contains water, and beneath the oceanic crust, the upper mantle is thought to contain small amounts of water, between 50 and 200 ppm.

The authors of the study set out to use lab experiments in order to determine the melting point of peridotite under mantle-like pressures in the presence of known amounts of water. This was the first time experiments had ever been conducted to determine precisely how the mantle’s melting temperature depends on such small amounts of water. The researchers found that the potential temperature of the mantle beneath the oceanic crust is hotter than had previously been estimated. These results are important as they may change our understanding of the mantle’s viscosity and how it influences some tectonic plate movements.

Source : Carnegie Institution for Science.

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Nodules de péridotite (Photo: C. Grandpey)