Que se passe-t-il dans le secteur du Bárðarbunga (Islande) ? // What’s happening in the Bárðarbunga area (Iceland) ?

Le 18 mars dernier, j’ai rédigé une note intitulée « Que se passe-t-il dans le secteur du Herðubreið ? », suite à plusieurs essaims sismiques observés dans cette région du centre-est de l’Islande. La sismicité reste élevée et a maintenant tendance à migrer vers le Bárðarbunga, avec des événements d’une magnitude supérieure à M3, ce qui se traduit par des étoiles vertes sur la carte du Met Office islandais. Ces événements ne sont pas tous superficiels et un bon nombre sont localisés à des profondeurs entre 3 et 8 km. Il serait intéressant que les volcanologues islandais, friands de prévisions à long terme, indique ce qui se passe, selon eux, en ce moment dans la région. S’agit-il d’une sismicité normale liée à l’accrétion sur le dorsale médio-atlantique ? Observe-t-on des mouvements de fluides hydrothermaux ? Comment se comporte le tremor dans le secteur du Bárðarbunga ? Autant de questions qui, pour le moment, restent sans réponse !

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On March 18th 2017,  I wrote a post entitled « What is happening in the Herðubreið area? » after several seismic swarms observed in this region of the centre-east of Iceland. Seismicity remains high and now tends to migrate towards Bárðarbunga volcano. Several events have magnitudes higher than M 3 which translates into green stars on the Icelandic Met Office map. These events are not all shallow and many are located at depths between 3 and 8 km. It would be interesting if Icelandic volcanologists, fond of long-term forecasts, could indicate what is happening in the region. Is this a normal seismicity associated with accretion on the Mid-Atlantic ridge? Are they caused by the movements of hydrothermal fluids? How does the tremor in the Bárðarbunga area behave? These are the many questions that, for the moment, remain unanswered!

Source: Met Office islandais

Cerro Azul (Iles Galapagos / Equateur)

L’Institut Géophysique de l’Équateur indique qu’une augmentation importante de l’activité sismique  est actuellement observée au niveau du Cerro Azul, dans la partie sud-ouest de l’île Isabela des Galapagos. Elle pourrait annoncer un nouvel épisode éruptif. La dernière éruption a eu lieu en 2008.
L’augmentation de la sismicité a débuté le 15 février, avec des événements volcano-tectoniques (VT). Le 16 février, un essaim sismique d’environ une heure a été détecté par les instruments. Des séismes sporadiques ont continué jusqu’au 18 mars, jour où un nouvel essaim de 30 minutes a été enregistré sous le Cerro Azul. Le 19 mars, les secousses sont devenues plus fréquentes et de plus forte intensité. Elles étaient situées dans la partie sud du volcan Cerro Azul, ce qui correspond à une migration de l’activité du volcan Sierra Negra vers le Cerro Azul.
Source: IG.

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Ecuador’s Geophysics Institute indicates that a significant increase in seismic activity is currently observed beneath Cerro Azul in the southwestern part of Isabela Island in the Galapagos. It might herald a new eruptive episode. The last eruption took place in 2008.

An increase in seismicity started on February 15th, characterized by the presence of volcano-tectonic (VT) events. On February 16th, a seismic swarm lasting approximately one hour was detected by the instruments. Sporadic earthquakes continued until March 18th when a new 30-minute swarm took place under Cerro Azul. On March 19th, the quakes became more frequent and of greater magnitude. They were located in the southern part of the Cerro Azul volcano, which revealed a migration of activity from the Sierra Negra volcano to Cerro Azul.

Source: IG.

Crédit photo: Wikipedia.

 

Neige et ressources en eau sur Terre // Snow and Earth’s water resources

L’eau est une ressource essentielle sur Terre. Sans eau, la vie serait impossible. Cependant, seule une fraction de l’eau que l’on trouve sur Terre, soit 3% seulement, est de l’eau douce, et une proportion de 70% de cette eau douce est inaccessible, car elle est prisonnière des glaciers, de la banquise et des neiges éternelles. Il sera intéressant d’observer l’impact du changement climatique sur les chutes de neige, l’accumulation de cette neige, ainsi que ses effets sur les réserves d’eau de la planète.
La NASA a récemment lancé une nouvelle mission destinée à étudier la neige qui se trouve sur la planète et sa relation avec l’eau disponible immédiatement. Baptisée SnoxEx, la mission s’étalera sur plusieurs années et s’effectuera depuis les airs. Son objectif est d’améliorer les méthodes utilisées pour mesurer l’épaisseur et le volume de neige à la surface de la Terre. En testant  les équipements et les techniques de calcul de la quantité d’eau contenue dans la couverture neigeuse, les scientifiques espèrent mieux comprendre comment les fluctuations dans l’accumulation de neige affectent l’accessibilité à l’eau dans le monde entier, que ce soit pour l’agriculture, l’électricité ou l’eau potable.
Les scientifiques de la NASA collaboreront avec des dizaines de leurs collègues aux États-Unis, au Canada et en Europe. Un objectif de la mission est de trouver et d’affiner les meilleures techniques de mesure de la neige et de déterminer comment elles peuvent cohabiter. Comme le manteau neigeux contient généralement de 40 à 95 pour cent d’air, sa teneur en eau est calculée en mesurant sa masse ou  bien sa profondeur et sa densité.
Les satellites surveillent depuis des dizaines d’années l’enneigement saisonnier, mais ils ne sont pas capables de mesurer avec précision la quantité d’eau piégée dans la neige au travers de différents types de paysages enneigés. En particulier, il leur est difficile de mesurer précisément les zones forestières et on pense que les évaluations antérieures ont sous-estimé de 50% le stockage de l’eau dans la neige.

D’autres études utilisant des technologies d’analyse à distance ont également illustré de façon incomplète le stockage de l’eau dans la neige. Les fréquences micro-ondes ne peuvent pas détecter la neige quand elle est partiellement fondue, et le LIDAR est incapable de pénétrer les nuages, ce qui limite son utilité pour analyser les accumulations de neige.
Pour surmonter ces limites techniques, SnowEx rassemblera ses données à l’aide de capteurs multiples intégrant des technologies émergentes telles que celles utilisant l’altitude et la gravité, ainsi que des méthodes plus conventionnelles comme la spectroscopie, le radar et la radio-détection. Au total, cinq avions dotés de 10 capteurs différents permettront aux scientifiques d’analyser la couche neigeuse en fonction des différents types de terrains et des différents types de neige.
Les scientifiques travailleront également sur le terrain dans deux sites du Colorado: le Grand Mesa et le Senator Beck Basin. Les données recueillies au cours des observations sur le terrain seront confrontées aux résultats fournis par les capteurs à bord des avions et les résultats aideront à déterminer les objectifs de la mission SnowEx dans les années à venir. Elles permettront peut-être d’aider au développement futur de satellites capables de détecter les volumes de neige depuis l’espace.
Source: Live Science.

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Water is an essential resource on Earth. Without water, life would be impossible. However, only a fraction of Earth’s water, a mere 3 percent, is freshwater, and about 70 percent of that freshwater is inaccessible, locked up in glaciers, ice and permanent snow cover. With climate change going on, it will be interesting to observe its impact on snowfall, snow accumulation and then its impact on the water reserves of the planet.

NASA recently launched a new initiative to investigate the planet’s snow and the relationship of this snow to readily available liquid water. The aim of the SnowEx multiyear airborne research campaign is to improve methods used to measure snow depth and volume. By testing equipment and techniques for calculating the amount of water contained in snow cover, scientists hope to improve their understanding of how fluctuations in snow accumulation affect water accessibility worldwide, for agriculture, power and drinking.

NASA experts will collaborate with dozens of scientists from across the U.S., Canada and Europe. A goal of the campaign is to find and refine the best snow-measuring techniques and determine how they could work together. Because snowpack is typically 40 to 95 percent air, water content is calculated by either measuring the snowpack’s mass or establishing its depth and density.

Satellites have monitored seasonal snow cover from space for decades, but they can’t accurately measure the amount of water trapped in snow across different types of snow-covered landscapes. Accurately measuring forest areas is particularly challenging, and prior evaluations are thought to have underestimated water storage in snow by as much as 50 percent.

Other surveys using remote-scanning technologies also painted an incomplete picture of water storage in snow. Microwave frequencies cannot detect snow when it is partly melted, and LIDAR is unable to penetrate clouds, limiting its usefulness to track snowstorm accumulations.

To overcome these technical limitations, SnowEx will gather its data with multiple sensors, incorporating emerging technologies such as those that use altitude and gravity sensing, together with more conventional methods like spectroscopy, radar and radio sensing. A total of five aircraft deploying 10 different sensors will allow scientists to adjust scanning options in response to different terrains and different types of snow.

Scientists will also work on the ground at two Colorado sites: Grand Mesa and Senator Beck Basin. Data collected during fieldwork will serve to verify the findings provided by remote-sensing aircraft, and the results will help to determine SnowEx goals in the coming years — perhaps even informing the future development of satellites capable of detecting snow volume from space.

Source: Live Science.

Les satellites ont des difficultés pour détecter le volume de neige dans un tel paysage au Canada (Photo: C. Grandpey).