Comme ce fut le cas avec l’éruption meurtrière de l’Ontake au Japon, des voix commencent à s’élever pour dire que l’éruption du Fogo était prévisible. C’est toujours la même histoire : ceux qui critiquent après, n’ont pas été fichus de s’exprimer avant ! De toute façon, prévisible ou pas, l’éruption du Fogo aurait tout de même détruit le village de Portela. De plus, avec une éruption de ce type, le risque de pertes humaines est quasiment inexistant. Il suffit de ne pas se trouver sur la trajectoire de la lave, une situation bien différente des coulées pyroclastiques des volcans de la Ceinture de Feu du Pacifique. Les dégâts, aussi sérieux et regrettables soient-ils, restent matériels.
S’agissant du Fogo, un membre de la mission ITER (Institut Technologique des Energies Renouvelables des Iles Canaries) a déclaré que toutes les données collectées depuis le mois de mars faisaient ressortir « une situation inquiétante ». Selon lui, ces informations ont été adressées à l’Institut National de Météorologie et Géophysique (INMG) qui n’a jamais répondu, comme cela a été reconnu par un géologue de l’Université du Cap Vert.
L’Observatoire Volcanologique du Cap Vert a installé en avril 2012 un réseau de six stations sismiques sur l’île de Fogo. Une première secousse de M 2,9 a été enregistrée dès le 12 avril dans Cha das Caldeiras à 3 km de profondeur. Par ailleurs, des émissions de CO2 ont été observées à l’intérieur de la caldeira à partir du mois de mars, avec une hausse régulière jusqu’en août, époque où ces émissions ont cessé. Selon l’ITER, ces informations montraient la « probabilité typique » d’une éruption volcanique à court terme.
Le problème, c’est que l’ITER n’a plus eu accès au système de transmission des données en temps réel. En effet, le Laboratoire de Génie Civil du Cap Vert a transféré la responsabilité de lecture des données sismiques à l’INMG sans le consentement des autres organismes, dont l’ITER.
Au final, il semblerait que les scientifiques sur place aient mal évalué le risque éruptif au vu des différents paramètres sismiques ou gazeux.
Quoi qu’il en soit, l’Ontake – volcan explosif – et le Fogo – majoritairement effusif – montrent, si besoin était, que notre capacité à prévoir les éruptions reste très limitée.
Source : Ocean Press.
Voici une belle galerie d’images mise en ligne par la BBC: http://www.bbc.com/news/world-africa-30291041
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As was the case with the deadly eruption of Mount Ontake (Japan), voices are heard that say that the eruption of Fogo was predictable. It’s always the same story: Those who criticize after the eruption never spoke before the event! Anyway, foreseeable or not, the eruption of Fogo would have destroyed the village of Portela. Besides, with an eruption of this type, the risk of casualties is very low. You just need to be away from the path of lava, which is very different from the pyroclastic flows produced by the volcanoes of the Pacific Ring of Fire. The damage, as serious and sad as it, remains material.
As far as Fogo is concerned, a member of the ITER (Technological Institute of Renewable Energies in the Canary Islands) mission said that all the data collected since March indicated « a worrying situation. » He said the information was sent to the National Institute of Meteorology and Geophysics (INMG) which never answered, as was confirmed by a geologist from the University of Cape Verde.
The Volcanological Observatory of Cape Verde installed in April 2012 a network of six seismic stations on Fogo Island. The first quake of M 2.9 was recorded as soon as April 12th at Cha das Caldeiras at a depth of 3 km. Furthermore, CO2 emissions were observed within the caldera from March, with a steady increase until August, when these emissions ceased. According to the ITER, the information showed the « typical probability » of a short-term volcanic eruption.
The problem is that ITER could not have access to the transmission system of data in real time. Indeed, the Cape Verde Engineering Laboratory had transferred the responsibility of reading seismic data to INMG without the consent of other organizations, including ITER.
In the end, it seems that the scientists who were on the field misjudged the eruptive risk indicated by the different seismic and chemical parameters.
The eruptions of both Ontake – an explosive volcano – and Fogo – a mainly effusive one – do show that our capacity to predict eruptions is still quite limited.
Source: Ocean Press.
Here is a nice gallery of images released by the BBC: http://www.bbc.com/news/world-africa-30291041