L’éruption dans la péninsule de Reykjanes // The eruption in the Reykjanes Peninsula

7 heures : Alors que l’Etna (Sicile) montre un peu de retard dans son programme paroxysmal, l’éruption continue tranquillement sur la péninsule de Reykjanes (Islande). L’effondrement du cône éruptif hier soir a donné naissance à une nouvelle coulée de lave sur son flanc. Elle permet une bonne évacuation de la nouvelle lave. De nouveaux effondrements de ce hornito sont possibles car l’activité à l’intérieur reste soutenue. Le champ de lave s’est agrandi pendant la nuit mais reste contenu dans la vallée. L’éruption ne présente pas de danger pour les zones habitées qui sont suffisamment éloignées pour ne pas être affectées par les gaz volcaniques.

Au vu des images diffusées sur les réseaux sociaux, l’éruption attire des foules de visiteurs. Au train où vont les choses, il va falloir que les Islandais songent à installer des tribunes ! Il est vrai que la situation de l’éruption est idéale et permet une observation sans danger. En plus, les webcams fournissent d’excellentes images en direct. Sur l’île de la Réunion, certains que je connais se demandent si le Préfet ne pourrait pas s’inspirer de l’initiative islandaise quand le Piton de la Fournaise entre en éruption, mais le relief et l’accès aux deux sites éruptifs n’est pas le même.

Attention toutefois si vous désirez vous rendre en Islande. Prenez connaissance des restrictions d’accès imposées par la Covid-19 !

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Rappel à l’attention des personnes qui voudraient assister à l’éruption, à condition que les autorités islandaises en autorisent l’accès.

Le gouvernement islandais a indiqué que toutes les personnes qui ont été vaccinées contre le coronavirus sont autorisées à entrer en Islande sans subir de mesures à la frontière, telles que des tests et l’auto-isolement.

À partir du 18 mars 2021, les citoyens de pays tiers, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, seront également exemptés des mesures.

Jusqu’à présent, les règles d’exemption ne s’appliquaient qu’aux personnes qui étaient en mesure de ptrésenter des certificats de l’Union européenne et de l’Espace économique européen, mais à partir de maintenant, les règles seront appliquées de la même manière à toute personne fournissant la preuve d’une vaccination complète, avec un vaccin qui a été certifié par l’Agence européenne du médicament.

Les passagers qui n’ont pas été vaccinés doivent présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures avant de monter à bord d’un avion à destination de l’Islande. Attention !: L’obligation d’un test PCR négatif s’ajoute à l’obligation pour les passagers à l’arrivée de subir un double contrôle et une quarantaine de 5 à 6 jours entre les tests.

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17 heures : L’éruption dans la Geldingadalur continue et ne semble pas près de s’arrêter. Le hornito qui s’est édifié sur la fissure éruptive reste bien actif. Suite à l’effondrement observé hier, une brèche s’est ouverte sur la lèvre du cône; elle permet une évacuation plus facile de la lave qui forme une belle coulée. L’accès au site de l’éruption a été fermé aujourd’hui par les autorités islandaises à cause des mauvaises conditions météo. Ces mêmes autorités demandent aux visiteurs d’être prudents. Plusieurs personnes mal préparées ont rencontré des difficultés.

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21 heures : La zone autour du site de l’éruption dans la Geldingadalur est maintenant fermée car le niveau des gaz toxiques dépasse la limite de sécurité. Il est demandé aux gens de respecter la fermeture. La police et des volontaires issus des équipes de secouristes contrôlent les points d’accès et le respect de l’interdiction d’accès. Les seules personnes autorisées dans la zone sont des scientifiques et les équipes de secouristes. Heureusement, il y a les webcams !

A côté de cela, la situation sanitaire inquiète les autorités avec de nouveaux cas de Covid-19. La levée des restrictions d’accès n’est pas pour demain.

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7 am : While Mt Etna (Sicily) is ‘overdue’ in its paroxysmal program, the eruption continues quietly on the Reykjanes Peninsula (Iceland). Following the collapse of the eruptive cone last night, a new lava flow is travelling on its side. It allows a good evacuation of the new lava. Further collapses of this hornito are possible as activity inside remains intense. The lava field enlarged overnight but remains contained in the valley. The eruption does not pose a danger to inhabited areas which are far enough not to be affected by volcanic gases. In view of the images posted on social media, the eruption attracts crowds of visitors. At the rate things are going, Icelandic authorities will have to think about installing stands! It is true that the situation of the eruption is ideal and allows safe observation. In addition, webcams provide excellent live images. On Reunion Island, some guys I know are wondering if the Prefect could not be inspired by the Icelandic initiative when the Piton de la Fournaise erupted, but the relief and access to the two eruptive sites are not the same.

Be careful, however, if you want to go to Iceland. Learn about the access restrictions imposed by Covid-19!

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5 pm : The eruption in Geldingadalur continues and does not seem ready to stop. The hornito which was built on the eruptive fissure remains very active. Following the collapse observed yesterday, a breach opened on the rim of the cone; it allows easier evacuation of the lava which forms a nice flow. Access to the eruption site was closed today by the Icelandic authorities due to bad weather conditions. These same authorities ask visitors to be careful. Several ill-prepared people have encountered difficulties.

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9 pm : The area around the eruption site in Geldingadalur is now closed as toxic gas from the eruption measures over the safety limit. People are asked to respect the closure. Both police and rescue volunteers are monitoring closure points and the only groups allowed in the area are scientists and trained search-and-rescue volunteers. Fortunately, there are the webcams!

Besides this, the health situation worries the authorities with new Covid-19 cases. The lifting of access restrictions is not for tomorrow.

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To the attention of the persons who intend to go to Iceland to watch the eruption, provided they are authorized to visit the eruptive site by Icelandic authorities.

The Government of Iceland has announced that all persons who have been vaccinated against Coronavirus will be permitted to enter Iceland without undergoing any border measures, such as testing and self-isolation.

Starting on March 18th, 2021, citizens of third countries, including the UK and USA, will be exempt from the measures as well.

So far, the exemption rules have only been applied to persons who presented certificates from European Union and European Economic Area, but from now on, the rules will be applied equally to everyone providing evidence of complete vaccination, with a vaccine that has been certified by the European Medical Agency.

Passengers who have not been vaccinated require a negative PCR test before boarding an aircraft to Iceland, taken within 72 hours of departure. Note: the negative PCR test requirement is in addition to the requirement for arriving passengers to undergo double screening and 5-6 days quarantine between tests.

L’aide des satellites dans la prévision éruptive // The help of satellites in eruptive prediction

Lorsque le Mont Ontake au Japon est entré en éruption sans prévenir en 2014 et a tué plus de 60 personnes, les volcanologues japonais ont réalisé que la surveillance du volcan était loin d’être parfaite.

Un article publié sur le site Internet «Wired» explique que des techniques modernes de surveillance volcanique sont apparues ces dernières années. Par exemple, les satellites sont susceptibles de participer à la prévision éruptive. La chaleur est un important paramètre à prendre en compte. Au lieu de mesurer la température en des endroits précis avec des thermomètres, les satellites permettent une approche thermique plus globale. C’est la raison pour laquelle une équipe scientifique du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena (Californie) s’est tournée vers les données de rayonnement thermique fournies par les satellites Terra et Aqua de la NASA. En survolant les zones potentiellement actives deux fois par jour, ces deux satellites fournissent des mesures précises intégrées sur des pixels de 1 kilomètre au carré.

Cinq volcans ont connu des éruptions importantes depuis 2002: Ontake au Japon, Ruapehu en Nouvelle-Zélande, Calbuco au Chili, Redoubt en Alaska et Fogo au Cap-Vert. Des hausses de température avaient été observées au cours des deux à quatre ans précédant chaque éruption, y compris l’éruption surprise de l’Ontake en 2014. La température n’avait augmenté que de 1 degré Celsius ou moins avant chaque événement, mais il s’agissait de tendances statistiquement significatives et pas seulement de bruit de fond.

Selon les chercheurs, la hausse de température observée par les satellites peut s’expliquer par la combinaison de deux processus. D’une part, le magma pendant son ascension vers la surface peut stimuler la circulation hydrothermale, ce qui génère une migration de la chaleur vers la surface. D’autre part, cet apport d’humidité peut émettre un rayonnement thermique facilement capté par les satellites. Ces variations subtiles sont facilement détectables dans les données satellitaires.

Source: Wired.

S’agissant des satellites, il faut ajouter que les paramètres InSAR sont d’une grande aide pour mesurer la déformation de surface, comme on l’a vu récemment sur la Péninsule de Reykjanes en Islande.

Cependant, ne considérer que la chaleur de surface d’un volcan comme le fait l’article ci-dessus n’est pas suffisant pour tenter de prévoir une éruption. Le regretté Maurice Krafft comparait un volcan sur le point d’entrer en éruption avec une personne malade ou blessée: la fièvre monte; la personne a des frissons, une mauvaise haleine et la zone autour de la blessure enfle. C’est la même chose pour un volcan. Il est très utile de mesurer la température, mais la sismicité, les émissions de gaz et l’inflation doivent également être prises en compte. Le seul paramètre thermique n’est pas suffisant.

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When Japan’s Mount Ontake erupted in 2014 without warning, killing more than 60 people, Japanese volcanologists realised that the monitoring of the volcano was far from perfect.

An article published on the website “Wired” explains that modern techniques for volcano surveillance have appared these last years. For instance, satellites could provide an entirely new way to warn of eruptions.

Heat is a relevant parameter for volcanic activity. Instead of measuring it at individual spots with thermometers, satellites allow to get a more global thermal view. This is the reason why a scientificteam at the Jet Propulsion Laboratory (JPL) in Pasadena (California) turned to thermal radiation data from NASA’s Terra and Aqua satellites. Combined, these two provide twice-daily passes with global coverage, and each measurement is integrated over a 1 kilometre by 1 kilometre pixel.

Five volcanoes have had significant eruptions since 2002 : Ontake in Japan, Ruapehu in New Zealand, Calbuco in Chile, Redoubt in Alaska, and Fogo in Cape Verde.

Increasing temperature trends were observed over the two- to four-year periods preceding each eruption—including Ontake’s surprise 2014 eruption. Temperatures only increased by 1 degree Celsius or less in the lead-up to each event, but these were statistically significant trends and not just noise. The peak temperatures in each record were associated with an eruption.

The researchers say this might represent a combination of two processes. First, magma progressing closer to the surface could stimulate hydrothermal circulation, carrying heat to warm the surface from below. Second, if this pushes more moisture into the soil layer, the ground could emit thermal radiation more efficiently and so appear “brighter” to the satellites. Either way, these subtle changes seem easily detectable in the satellite data.

Source : Wired.

As far as satellites are concerned, id should be addes that InSAR parameters are of a great help to measure surface deformation, as could recently be seen on the Reykjanes Peninsula in Iceland.

However, considering only the surface heat of a volcano is not a sufficient parameter to try and predict an eruption. The late Maurice Krafft compared a volcano about to erupt with an ill or injured person: the fever goes up; the person has shivers, bad breath and the area around the injury inflates. It is the same with a volcano. It is very useful to measure the temperature, but seismicity, gas emissions and inflation should also be taken into account. The sole heat parameter is far from sufficient.

Image InSaR fournie le 1er mars 2021 par le satellite Sentinel-1. L’image montrait alors une intensification des déformations dans la zone la plus active d’un point de vue sismique.