Pacaya (Guatemala) : reprise de l’activité effusive // New effusive activity

Selon le site web The Watchers, il semble qu’après quelques jours de pause, l’activité effusive ait repris de plus belle sur le Pacaya le 29 avril 2021, avec deux coulées de lave actives qui ont émergé des flancs sud-est et nord-ouest du volcan. Cette nouvelle intensification d’activité survient moins d’une semaine après que les autorités ont déclaré la fin de la dernière phase éruptive. Elle avait duré du 5 février au 23 avril.

Les signaux sismiques montrent le passage d’une activité explosive à une activité principalement effusive avec l’apparition d’une nouvelle coulée de lave sur le flanc nord du Pacaya. La coulée de lave sur le versant sud-est avait une longueur de 1 600 mètres le 29 avril et se trouvait à une centaine de mètres du secteur de La Breana où des maisons sont sous la menace de la lave. La coulée se divise en plusieurs branches qui laissent échapper des matériaux incandescents sur leurs fronts, tandis que des gaz sortent de la coulée.

L’INSIVUMEH a prévenu que les coulées allaient probablement continuer à avancer et que de nouvelles coulées pouvaient apparaître sur d’autres flancs du volcan.

La CONRED a été invité à activer les mesures nécessaires dans le cas où la lave menacerait les habitations.

L’accès au cratère Mackenney et aux zones affectées par les coulées de lave est interdit.

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According to the The Watchers website, it seems that after a few days’ pause, effusive activity resumed at Pacaya on April 29th, 2021, with two active lava flows emerging from the Southeast and the Northwest flanks of the volcano. The new phase of increased activity comes less than a week after authorities declared the last eruptive phase over. It had lasted between February 5th and April 23rd.

Seismic signals have shown a shift from explosive to predominantly effusive activity leading to the generation of a new lava flow on Pacaya’s northern flank.

The Southeast lava flow had a total length of 1 600 metres on April 29th and was at a distance of 100 m from the La Breana area where houses are under the threat of lava. The flow is divided in several branches that release incandescent material on its fronts, with gases coming out of the flow.

INSIVUMEH warns that the active lava flows are expected to move forward and more flows could be generated on other flanks of the volcano.

CONRED has been asked to activate the lava flow threat mitigation protocols. Access to the Mackenney crater and areas affected by the lava flows is prohibited.

La coulée de lave principale du Pacaya vue par la webcam en ce moment.

Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) : vers la fin de l’éruption ? // Toward the end of the eruption ?

Cela fait 3 semaines que le Piton de la Fournaise est en éruption, mais l’événement est quasiment invisible ces jours-ci à cause de la météo exécrable qui règne à la Réunion. Les fortes pluies ont causé des éboulements et des coupures de routes, en particulier dans le secteur de Salazie.

Les instruments montrent que l’éruption se poursuit, mais l’intensité du tremor décroît régulièrement depuis trois jours. Il ne serait pas surprenant que l’éruption touche à sa fin. Si c’est le cas, on sera dans la moyenne de durée des dernières éruptions, mais très loin du record établi en 1998 quand une éruption avait duré 6 mois, ou même des 47 jours de l’éruption de septembre 2018. .

Les deux cônes éruptifs sont toujours en activité, mais l’activité se déroule essentiellement en tunnels, de sorte que les coulées ne sont guère visibles en surface.

Les observations de l’OVPF sont compliquées par le fait que certains instruments ont été foudroyés .Pour d’autres, le manque d’ensoleillement empêche l’alimentation des panneaux solaires  et donc leur fonctionnement.

Comme je l’indiquais précédemment, le front de coulée demeure figé dans les Grandes Pentes à une centaine de mètres en amont du cratère Bonnet. La coulée s’est épaissie et s’est élargie.

Source : OVPF, Réunion la 1ère.

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Piton de la Fournaise has been erupting for 3 weeks now, but the event is almost invisible these days due to the poor weather conditions on Réunion Island. Heavy rains caused landslides and road cuts, especially in the Salazie area.

The instruments show that the eruption is continuing, but the intensity of the tremor has been decreasing steadily for the past three days. It would not come as a surprise if the eruption came to an end. If this is the case, it will have the average duration of the last eruptions, but very far from the record set in 1998 when an eruption lasted 6 months, or even the 47 days of the eruption of September 2018..

The two eruptive cones are still active, but the activity mainly takes place in tunnels, so that the flows are hardly visible on the surface. OVPF’s observations are complicated by the fact that some instruments have been struck by lightning. For others, the lack of sunlight prevents the solar panels from being supplied and therefore from working properly. As I indicated previously, the flow front is no longer moving forward and has stopped in the Grandes Pentes about a hundred metres upslope from the Bonnet crater. The flow has thickened and widened. Source: OVPF, Réunion la 1ère.

Source : OVPF

La Soufrière de St Vincent: fort risque de lahars // St Vincent’s La Soufriere: high lahar hazard

L’UWI indique qu’en ce moment l’activité sismique ne montre pas de changements significatifs sur La Soufrière de Saint-Vincent. De petits séismes longue période et hybrides continuent d’être enregistrés.

La station sismique de Bamboo Range a enregistré un signal de lahar à 4 heures du matin le 20 avril 2021. L’événement a duré une trentaine de minutes et la coulée de boue a probablement dévalé une vallée sur le versant sud-est du volcan.

Les volcanologues de l’UWI expliquent que les lahars pourraient être un autre danger lié au volcan à l’approche de la saison des pluies. La dernière coulée de boue n’est qu’un avant-goût de ce qui pourrait se produire dans les semaines à venir. Une grande partie de la cendre vomie par La Soufrière est retombée sur l’île de Saint-Vincent, en particulier sur la partie nord, la plus proche du volcan.

Les volcanologues expliquent qu’un lahar est une puissante coulée de boue charriant une grande quantité de matériaux pyroclastiques, de débris rocheux et d’eau. Ces coulées de boue prennent leur source sur le volcan et se déplacent généralement le long des vallées et des ravines tracées par les cours d’eau. Elles sont particulièrement destructrices. Elles se déplacent à des dizaines de mètres par seconde et détruisent toutes les structures sur leur chemin. Les scientifiques expliquent qu’il y a d’épais dépôts de cendre au sommet du volcan et à l’approche de la saison des pluies, les coulées de boue ont tendance à devenir de plus en plus fréquentes. Selon eux, il y aura des inondations dans les zones inférieures du volcan, ce qui causera des dégâts aux maisons et probablement aux ponts. Les gens doivent garder à l’esprit que n’importe quelle vallée ou ravine sur les flancs du volcan peut être concernée par les lahars. Les coulées de boue affecteront probablement en priorité la partie nord de l’île, là où la couche de cendre est la plus épaisse, mais elles peuvent également avoir un impact sur les localités au sud car elle sont également reçu beaucoup de cendre elles aussi. En particulier, les personnes qui se trouvent dans des zones où la route traverse une rivière doivent être particulièrement vigilantes.

L’observatoire volcanologique de Belmont indique que des lahars se sont produits entre 9h00 et 10h00 dans des ravines des zones Rouge et Orange de La Soufrière le 27 avril 2021. De nouvelles pluies sont prévues dans les prochains jours.

Source: Université des Antilles (UWI).

Confirmant ces lignes, les médias locaux indiquent que de fortes pluies se sont abattues sur l’île de Saint-Vincent-et-les Grenadines le 29 mai, provoquant des inondations et des coulées de boue qui ont endommagé certaines maisons et d’autres zones déjà victimes de fortes retombées de cendres. Les autorités indiquent qu’il n’y a pas eu de morts ou de blessés, mais que l’île a reçu de très fortes précipitations pendant plusieurs heures, avec des cumuls atteignant 7,5 à 12,5 centimètres.

Il est fait état de toits effondrés et de certaines structures détruites par des glissements de terrain, ainsi que d’inondations dans les zones rurales. Des ponts ont également été endommagés.

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UWI indicates that current seismic activity does not show significant changes on St Vincent’s La Soufriere. Small long-period and hybrid earthquakes continue to be recorded.

The seismic station at Bamboo Range recorded the signal from a lahar at 4 am on April 20th, 2021. The event lasted about 30 minutes and may have travelled along a valley on the southeastern side of the volcano.

 UWI volcanologists warn that lahars could be another volcano-related hazard as rainy season approaches. The latest mudflow is just an example of what could happen in the coming weeks.

Much of the ash spewed by La Soufriere has fallen across St. Vincent, especially on communities in the north, closest to the volcano.

Local volcanologists explain that a lahar is a violent type of mudflow or debris flow composed of a slurry of pyroclastic material, rocky debris and water. The material flows down from a volcano, typically along a river valley, and is extremely destructive, flowing tens of metres per second and tend to destroy any structures in their path.

The scientists explain that there is a lot of deposit at the summit of the volcano and as the rainy season approaches, these mudflows tend to become more pronounced. There will be flooding of lower areas, which will damage houses and probably bridges. People should bear in mind that any of the river valleys on the volcano could be impacted by lahars.

Lahars will definitely affect river valleys in the northern part of the island where the ash layer is the thickest, but they may also impact communities to the south which also received a lot of ash. In particular, people who are in areas or where the road crosses the river must be especially vigilant.

According to the Belmont Volcano Observatory, there were lahar flows within the river system in the Red and Orange Volcano Hazard Zones from 09:00 to 10:00 on April 27th, 2021. More rain is expected in the next days.

Source: University of the West Indies (UWI).

Confirming these lines, the local news media indicate that heavy rains poured down on the island of St. Vincent and the Grenadines on May 29th, causing flooding and mudslides that damaged some homes and further battered areas already burdened by heavy ashfall. Authorities say there are no reports of deaths or injuries as the island received very heavy rains for hours, with some areas receiving from 7.5 centimetres to 12.5 centimetres of rain.

There were reports of caved-in roofs and some structures wrecked by landslides and flooding in rural areas, and authorities said bridges also sustained damage.

Dépôts de lahars à la Martinique (Photo : C. Grandpey)

Quelques informations supplémentaires sur l’éruption islandaise // A few more details about the Icelandic eruption

Dans sa dernière mise à jour du 21 avril 2021, le Met Office islandais (IMO) explique que l’éruption de Fagradalsfjall dure depuis plus d’un mois maintenant et qu’il est impossible de dire pendant combien de temps elle se prolongera.

De nouvelles bouches se sont ouvertes depuis le début de l’éruption. Ces derniers jours, l’activité volcanique a cessé dans le double cratère le plus au nord. Selon un scientifique islandais, on ne sait pas ce que cela signifie pour la suite de l’éruption. En effet, l’éruption a constamment changé depuis le début. Même s’il n’y a plus de lave en train de s’écouler de ce premier cratère dans la Geldingadalur, il n’est pas certain que le cratère soit définitivement inactif. On ne peut pas affirmer, non plus, que c’est le signe que l’éruption est en train de décliner. Les dernières données montrent au contraire que le débit éruptif a légèrement augmenté ces derniers jours si l’on se réfère aux informations satellitaires

Les satellites donnent également des indications sur l’énergie émise par l’éruption. Ils détectent la chaleur rayonnée par la surface de la Terre. Ces mesures apparaissent, par exemple, sur le site du projet MIROVA (Middle InfraRed Observation of Volcanic Activity).

L’Institut des Sciences de la Terre indique que le débit éruptif moyen pendant les 30 premiers jours de l’éruption était de 5,6 m3 / s. Comparé à la plupart des autres éruptions islandaises, le débit est faible et relativement stable. Les dernières mesures montrent qu’il y a eu une certaine augmentation du débit éruptif au cours des dernières semaines. Le débit moyen pour les 17 premiers jours de l’éruption était de 4,5 à 5 m3 / s. Pour les 13 derniers jours, il est proche de 7 m3 / s.

Une comparaison avec d’autres éruptions montre que malgré l’augmentation, le débit ne représente qu’environ la moitié de celui des 10 premiers jours de l’éruption à Fimmvörðuháls en 2010, qui était une petite éruption. Une comparaison avec l’éruption dans l’Holuhraun montre que le débit actuel est de 6 à 7% du débit observé pendant les six mois de l’éruption de 2014. L’exemple historique le plus proche serait la phase effusive de l’éruption de Surtsey, qui a commencé en avril 1964 et s’est poursuivie jusqu’en juin 1967.

Source: IMO.

L’une des webcams qui offrent de superbes vues sur l’éruption risque d’être encerclée par la lave et fait face à un avenir incertain.

L’éruption est toujours très populaire. Plus de 55 000 visites ont été enregistrées sur le site de l’éruption. On a même noté la présence d’un renard arctique!

Source: Iceland Review.

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In its latest update of April 21st, 2021, the Icelandic Met Office (IMO) explains that while the Fagradalsfjall eruption has been going on for over a month, it is impossible to guess how long it will last.

New fissure openings have formed several times since the eruption began and, in recent days, volcanic activity at the northernmost crater has ceased. According to an Icelandic scientist, it is not clear what this means for the progress of the eruption. Indeed, the eruption has changed constantly since the beginning. At the moment, there is no magma flowing from the first crater that opened outside Geldingadalir. However,it is uncertain if the crater is completely asleep and it is not possible to affirm that these are the first signs that the eruption is subsiding. On the contrary, the latest data shows that the lava flow has not decreased. It has even increased slightly in recent days, referring to satellite information

Satellites can also be used to assess the power of the eruption. Satellites detect the heat radiated from the Earth’s surface. Such measurements can be seen, for example, on the website of the MIROVA project (Middle InfraRed Observation of Volcanic Activity).

The Institute of Earth Sciences states that the average lava flow for the first 30 days of the eruption was 5.6 m3/s. Compared to most other Icelandic eruptions, the flow is remarkably low and relatively stable. The latest measurements on the lava show that there has been some increase in the last 1-2 weeks. The average flow for the first 17 days was 4.5-5 m3 / s, but for the last 13 days it is close to 7 m3 / s.

A comparison with other eruptions shows that despite the increase, the flow is now only about half of what occurred on average during the first 10 days at Fimmvörðuháls in 2010, which was a small eruption. A comparison with Holuhraun shows that the current flow is 6-7% of the average lava flow during the six months that the eruption lasted. In terms of lava flow, the closest historical example would be the effusive phase of the Surtsey eruption, which began in April 1964 and continued until the end of the eruption in June 1967.

Source : IMO.

One of the webcams that offer great views of the eruption is in danger of being surrounded by lava on all sides an faces an uncertain future.

The eruption is still very popular. Over 55,000 trips have been taken to the eruption site by hikers. It was even visited by an arctic fox!

Source: Iceland Review.