Eruption en Islande…enfin ! // An eruption has started in Iceland…at last !

19 mars – 23 heures : Le Met Office islandais indique ce soir qu’une éruption a débuté à Fagradalsfjall. On attend plus de détails sur cet événement. Au vu des images fournies par l’une des webcams, il semble s’agir d’une éruption fissurale, mais il est l’heure d’aller dormir. La suite demain. Bonne nuit!

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20 mars – 7 heures : L’éruption a commencé dans la Geldingadalur (vallée de Geldinga), juste à l’est du mont Fagradalsfjall, à une trentaine de kilomètres de Reykjavik, vers 20h45 (GMT). C’est la première éruption sur la péninsule de Reykjanes en près de 800 ans. Les volcanologues locaux disent que ce n’est «qu’une petite éruption effusive». La lave s’écoule lentement d’une fissure de 700 mètres de long située au-dessus du dyke qui s’était formé ces dernières semaines. Aucune population n’est menacée. En particulier, les habitants de Grindavík ne sont pas en danger. La direction du vent est favorable et l’éruption ne se situe as à proximité de cette localité. Le trafic aérien à l’aéroport de Keflavik a été momentanément interrompu au début de l’éruption.

On observe deux coulées de lave. La plus longue suit la Geldingadalur, l’autre se dirige vers Nátthagi. L’extrémité sud de la coulée se trouve à environ 2,6 km de la route qui traverse l’extrémité sud de la péninsule.

Les autorités ont une certaine inquiétude à cause des gaz (on en parle enfin !) qui sont poussés vers l’est par le vent. Le panache de gaz devrait atteindre Þorlákshöfn. Les gens sont priés de fermer les fenêtres et de rester à l’intérieur des maisons.

Source : Iceland Monitor, Iceland Review.

A noter que le 18 mars 2021 les scientifiques disaient n’entrevoir aucun signe de diminution de l’activité sismique, ni aucun signe montrant que le dyke se rapprochait de la surface. Selon eux, une éruption n’était pas « imminente »….

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8 heures : Rien de très nouveau. Les autorités islandaises ont prévu un survol du site éruptif en hélicoptère. A noter un déclin du tremor éruptif. Au vu de la faible pression qui animait le dyke, pas sûr que cette éruption dure très longtemps. Mais, comme les volcanologues islandais, je peux me tromper!

Source: Garde côte islandaise

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11h30: Les images de la webcam montrent actuellement que l’éruption effusive se déroule tranquillement dans la Geldingadalur. La pression des gaz et le débit de lave ne semblent pas très élevés. Il n’y a aucun danger pour les zones habitées. La ville côtière de Grindavík est la plus proche du site éruptif et en est distante d’une dizaine de kilomètres au sud-ouest.

Lorsque l’éruption a commencé hier soir, la couleur de l’alerte aérienne pour la péninsule de Reykjanes est passée au Rouge, ce qui signifie qu’une éruption est en cours. Des restrictions supplémentaires ont été mises en place, notamment la fermeture de Reykjanesbraut, la route principale qui relie la région de la capitale à Reykjanesbær et l’aéroport international de Keflavík.

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13h00 (heure française): Dans sa dernière mise à jour (11h10, heure locale), le Met Office islandais (OMI) confirme que l’éruption est considérée comme mineure à l’heure actuelle et que l’activité volcanique a quelque peu diminué depuis hier soir. La fissure éruptive présente une longueur de 500 – 700 m. La lave a couvert une superficie de moins de 1 km2 et d’environ 500 m de largeur. Les fontaines de lave sont petites et les coulées ne présentent pas de danger particulier. L’activité sismique est faible et reste confinée à la région de Fagradalsfjall. Il n’y a pas d’émissions de cendres et la pollution par les gaz ne devrait pas gêner les personnes, sauf si elles se trouvent à proximité immédiate de la source de l’éruption.

La couleur de l’alerte aérienne pour l’aéroport de Keflavik a été abaissé à Orange car il n’y a pas de danger imminent pour l’aviation. Reykjanesbraut – la route principale entre la région de Reykjavik et Reykjanesbær et l’aéroport de Keflavík est à nouveau ouverte. Cependant, Suðurstrandarvegur, la route qui longe la côte sud de la péninsule de Reykjanes est fermée entre Grindavík et Þorlákshöfn. D’autres routes et pistes non goudronnées à proximité immédiate du site éruptif sont également fermées.

Source: OMI.

L’éruption avec un insert montrant la sismicité dans la région.

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19 heures : L’éruption se déroule de manière stable ce soir. Bien qu’elle ait ralenti depuis la sortie de la lave le 19 mars dans la soirée, les volcanologues locaux reconnaissentt qu’il est difficile de dire exactement quelle forme l’activité prendra dans les jours et les mois à venir. Il existe de nombreux scénarios possibles. Il y en a toutefois un qui n’est plus à l’ordre du jour : c’est qu’il n’y aura pas d’éruption!

Le site éruptif ce soir. Il est intéressant de comparer cette capture d’écran de la webcam avec celles de ce matin. La surface occupée par la lave a certes progressé, mais on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une éruption majeure.

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A l’attention des personnes qui voudraient assister à l’éruption, à condition que les autorités islandaises en autorisent l’accès.

Le gouvernement islandais a indiqué que toutes les personnes qui ont été vaccinées contre le coronavirus sont autorisées à entrer en Islande sans subir de mesures à la frontière, telles que des tests et l’auto-isolement.

À partir du 18 mars 2021, les citoyens de pays tiers, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, seront également exemptés des mesures.

Jusqu’à présent, les règles d’exemption ne s’appliquaient qu’aux personnes qui étaient en mesure de ptrésenter des certificats de l’Union européenne et de l’Espace économique européen, mais à partir de maintenant, les règles seront appliquées de la même manière à toute personne fournissant la preuve d’une vaccination complète, avec un vaccin qui a été certifié par l’Agence européenne du médicament.

Les passagers qui n’ont pas été vaccinés doivent présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures avant de monter à bord d’un avion à destination de l’Islande. Attention !: L’obligation d’un test PCR négatif s’ajoute à l’obligation pour les passagers à l’arrivée de subir un double contrôle et une quarantaine de 5 à 6 jours entre les tests.

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March 19th – 11 pm : The Icelandic Met Office has indicated that an eruption has started at Fagradalsfjall. More details as soon as possible. Judging from the images provided by a webcam, it seems to be a fissure eruption, but it’s time to go to bed. More news tomorrow. Good night!

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March 20th – 7:00 am : The eruption started in Geldingadalur, just east of  Mount Fagradalsfjall, about 30 km from Reykjavik, about 08:45pm (GMT). It is the first eruption on the Reykjanes peninsula in nearly 800 years. Local volcanologists say it is “just a small, effusive eruption.” Lava is flowing slowly from a 700-metre-lon fissure located over the magma dyke that had formed during the past weeks. No population is under threat. In particular, the residents of Grindavík are not at risk. The wind direction is favorable, and the distance to the eruption is long. Air traffic was momentarily halted at Keflavik airport at the start of the eruption.

The eruption is producing two lava flows. The larger one flows into Geldingadalur valley, the other one flows toward Nátthagi. The southern end of the lava flow is around 2.6 km from the road across the southern end of the peninsula.

However, there is some concern about volcanic gases being blown toward the east by the wind. The gas plume is expected to extend as far as Þorlákshöfn. People are asked to close windows and stay indoors.

Source : Iceland Monitor, Iceland Review.

It should be noted that on March 18th, 2021 Icelandic volcanologists saw neither signs of the seismic activity abating, nor any sign of the magma dyke moving closer to the earth’s surface. An eruption was not considered as »imminent »…

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8 am: Icelandic authorities have planned a helicopter flight over the eruptive site. One can observe a decrease in the eruptive tremor. In view of the low pressure which animated the dyke, this eruption might not last very long. But, like Icelandic volcanologists, I could be wrong!

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11:30: The webcam images currently show that the effusive eruption is going on quietly at Geldingadalur. Gas pressure and the lava output do not seem very high. There is no danger to populated areas. The coastal town of Grindavík is the closest municipality to the eruption site. It is located approximately 10 km to the southwest.

When the eruption started last night, the aviation colour code for the Reykjanes Peninsula was elevated to Red, signifying an eruption in progress. Additional domestic restrictions have been put in place, including the closure of Reykjanesbraut – the main road from the capital region to Reykjanesbær and the international airport at Keflavík.

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1:00 pm (French time): In its latest update (11 :10 am, local time), the Icelandic Meteorological Office (IMO) confirms that the eruption is considered small at this stage and the volcanic activity has somewhat decreased since yesterday evening. The eruptive fissure is about. 500 – 700 m long. Lava has covered an area is less than 1 km2 and about 500 m wide. Lava fountains are small and lava flows are currently a very local hazard. Seismic activity is low and remains confined to the Fagradalsfjall area. There are no ash emissions and the current gas pollution is not expected to cause much discomfort for people except close up to the source of the eruption.

The aviation colour code for Keflavik airport has been lowered to Orange as there is no imminent hazard for the aviation. Reykjanesbraut – the main road between the Reykjavik area and Reykjanesbær and Keflavík airport is open again. However, Suðurstrandarvegur, the road along the south coastline of the Reykjanes peninsula is closed between the two coastal towns Grindavík and Þorlákshöfn. Other roads and unpaved tracks in the close vicinity of the eruption site are also closed.

Source : IMO.

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7:pm: The eruption is going on in a stable way this evening. Though it has slowed since it began on March 19th in the evening, local volcanologists admit it is difficult to say exactly what shape the activity will take in the coming days and months. There are many possible scenarios. There is just one scenario that has become obsolete : it is that there won’t be an eruption!

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To the attention of the persons who intend to go to Iceland to watch the eruption, provided they are authorized to visit the eruptive site by Icelandic authorities.

The Government of Iceland has announced that all persons who have been vaccinated against Coronavirus will be permitted to enter Iceland without undergoing any border measures, such as testing and self-isolation.

Starting on March 18th, 2021, citizens of third countries, including the UK and USA, will be exempt from the measures as well.

So far, the exemption rules have only been applied to persons who presented certificates from European Union and European Economic Area, but from now on, the rules will be applied equally to everyone providing evidence of complete vaccination, with a vaccine that has been certified by the European Medical Agency.

Passengers who have not been vaccinated require a negative PCR test before boarding an aircraft to Iceland, taken within 72 hours of departure. Note: the negative PCR test requirement is in addition to the requirement for arriving passengers to undergo double screening and 5-6 days quarantine between tests.

 

Le Groenland à l’époque de la toundra, avec des statistiques inquiétantes // Greenland when there was the tundra, with disturbing statistics

Dans une note publiée le 9 août 2016, j’indiquais qu’une étude de l’Université York à Toronto (Canada), faisait état d’une base militaire américaine  – Camp Century – située sous la glace du Groenland et qui avait été abandonnée dans les années 1960. L’étude expliquait que le réchauffement climatique pourrait remobiliser des déchets dangereux qui étaient censés être enterrés à jamais sous la calotte glaciaire. La base militaire ultra secrète construite à l’intérieur de la calotte glaciaire du Groenland en 1959, a servi de site pour tester la faisabilité de bases de lancement de missiles nucléaires dans l’Arctique pendant la Guerre Froide.

Quand la base a été désaffectée en 1967, son infrastructure et les déchets qui s’y trouvaient ont été abandonnés avec l’idée qu’ils seraient enfouis à jamais dans la neige et la glace. C’était sans tenir compte du changement climatique. Si la fonte de la glace du Groenland continue, l’infrastructure de la base ainsi que les déchets biologiques, chimiques, et radioactifs, pourraient se répandre dans la nature et perturber les écosystèmes tout autour du site.

En se référant aux matériaux de construction utilisés dans l’Arctique à l’époque, les auteurs de l’étude pensaient que le site contenait, entre autres, des biphényles polychlorés (BPC) – interdits en France depuis 1987 car ce sont des polluants toxiques pour la santé humaine. Les chercheurs estimaient également que le site dissimulait 240 000 litres d’eaux usées, avec un volume inconnu de réfrigérant faiblement radioactif qui alimentait le générateur nucléaire utilisé pour produire de l’électricité.

En 1963, une équipe scientifique a commencé à forer la calotte glaciaire du Groenland. Les chercheurs ont extrait une carotte de glace de 10 centimètres de diamètre et 1,5 km de long. A l’extrémité de la carotte, il y avait 3,50 mètres de terre gelée. À l’époque, un glaciologue a conservé la carotte et les échantillons de sol à l’Université de Buffalo pendant des années, puis il les a expédiés au Danemark dans les années 1990, et ils ont été oubliés.

Il y a quelques années, des chercheurs danois ont découvert dans un congélateur les échantillons dans une boîte de biscuits, avec des étiquettes à moitié effacées où on pouvait lire: «Camp Century Sub-Ice». Les échantillons révèlent aujourd’hui leurs secrets.

En utilisant des techniques qui n’existaient pas dans les années 1960 lorsque la carotte a été prélevée, une équipe internationale de scientifiques a pu montrer que l’immense calotte glaciaire du Groenland avait fondu dans sa totalité au cours du dernier million d’années. La datation au radiocarbone montre que le phénomène s’est probablement produit il y a plus de 50 000 ans. En fait, il a probablement eu lieu il y a environ 400 000 ans, à une époque où le climat était chaud et le niveau de la mer élevé.

Lorsque les scientifiques ont exploré l’échantillon de sol au microscope, ils ont découvert les restes d’un écosystème de toundra avec des brindilles, des feuilles et de la mousse. Ils avaient sous les yeux le nord du Groenland tel qu’il existait au moment où, pour la dernière fois, la région n’était pas recouverte par la glace.

Sans calotte glaciaire, la lumière du soleil pouvait suffisamment réchauffer le sol pour que la végétation de la toundra recouvre le paysage. Les océans étaient probablement 3 mètres plus hauts qu’aujourd’hui. Cela signifie que les sites où ont été construites des villes comme Boston, Londres et Shanghai se trouveraient aujourd’hui sous les vagues de l’océan. Tout cela s’est produit avant que les humains ne commencent à réchauffer le climat de la Terre. L’atmosphère de l’époque contenait beaucoup moins de dioxyde de carbone qu’aujourd’hui. La carotte de glace et le sol à son extrémité sont comme une Pierre de Rosette pour comprendre le comportement de la calotte glaciaire du Groenland pendant les périodes chaudes du passé et à quelle vitesse elle est susceptible de fondre à nouveau avec le réchauffement climatique actuel.

En juillet 2019, deux échantillons de sol congelé, issus de la carotte de 1963, sont arrivés dans un laboratoire de l’Université du Vermont. Tout d’abord, les chercheurs ont photographié la stratification de la carotte. Ensuite, ils ont découpé de fines lamelles pour les examiner au microscope. Ils ont fait fondre le reste de la glace et ont récupéré cette eau de fonte à la surface de laquelle ils ont repéré quelque chose qui flottait. Lorsqu’ils ont examiné cette chose au microscope, ils ont pu voir qu’il s’agissait d’un mélange de feuilles, de brindilles et de mousse, et pas seulement de terre. Ils avaient devant les yeux un échantillon d’un ancien écosystème parfaitement conservé dans la glace du Groenland.

Au cours du dernier million d’années, le climat de la Terre a été rythmé par des périodes interglaciaires chaudes relativement courtes, généralement d’environ 10 000 ans. Il y avait alors moins de glace aux pôles et le niveau de la mer était plus élevé.

Les dernières recherches montrent qu’au moins une de ces périodes interglaciaires a été suffisamment chaude pendant une période suffisamment longue pour faire fondre de grandes parties de la calotte glaciaire du Groenland, ce qui a permis à un écosystème de toundra d’émerger dans le nord-ouest du Groenland.

Les scientifiques ont utilisé deux techniques pour déterminer l’âge du sol et des plantes. Tout d’abord, ils ont utilisé un accélérateur de particules pour dénombrer les atomes qui se forment dans les roches et les sédiments lorsqu’ils sont exposés au rayonnement naturel qui bombarde la Terre. Ensuite, ils ont utilisé une méthode ultra sensible pour mesurer la lumière émise par les grains de sable afin de déterminer la dernière fois où ils ont été exposés au soleil. Des travaux antérieurs sur une autre carotte de glace extraite du centre du Groenland dans les années 1990 ont montré que la glace y était également absente au cours du dernier million d’années, peut-être il y a environ 400 000 ans.

Les glaciologues préviennent depuis longtemps que la disparition de la calotte glaciaire du Groenland serait catastrophique pour l’humanité. La fonte de cette glace ferait s’élever le niveau de la mer de plus de 6 mètres. Cela redessinerait les côtes du monde entier. Environ 40% de la population mondiale vit à moins de 100 km d’une côte et 600 millions de personnes vivent à moins de 9 mètres au-dessus du niveau de la mer. Si le réchauffement se poursuit, la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique déversera de plus en plus d’eau dans les océans. Certaines zones habitées seront obligées de déménager et des infrastructures coûteuses devront être abandonnées. (* voir ci-dessous)

L’histoire de Camp Century révèle deux moments particulièrement importants de l’histoire moderne. Une base militaire construite dans l’Arctique pour faire face à la menace d’une guerre nucléaire a conduit par inadvertance à la découverte, à travers une carotte de glace, d’une autre menace : l’élévation du niveau de la mer provoquée par le changement climatique d’origine anthropique.

Source : Yahoo News, The Conversation.

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Selon un rapport de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) publié le 17 mars 2021, environ 10,3 millions de personnes ont été déplacées par des événements induits par le changement climatique tels que des inondations et des sécheresses au cours des six derniers mois. La majorité de ces personnes vivaient en Asie. Environ 2,3 millions d’autres ont été déplacées par des conflits au cours de la même période. Cela signifie que la grande majorité des déplacements de populations sont maintenant provoqués par le changement climatique.

Bien que les chiffres ne couvrent qu’une période de six mois, entre septembre 2020 et février 2021, ils mettent en évidence une tendance à la hausse, à l’échelle de la planète, des déplacements liés au climat.

Selon le rapport de la FICR, environ 60% des réfugiés climatiques au cours des six derniers mois se trouvaient en Asie. Cela peut s’expliquer par l’absence de mesures pour faire face aux catastrophes dans la région.

Les statistiques de l’Observatoire des situations de déplacement interne (OSDI) montrent qu’en moyenne 22,7 millions de personnes sont déplacées chaque année. Le chiffre prend en compte les déplacements causés par des phénomènes géophysiques tels que les séismes et les éruptions volcaniques, mais la grande majorité des personnes sont déplacées par des événements météorologiques.

Dans le monde, 17,2 millions de personnes ont été déplacées en 2018 et 24,9 millions en 2019. Les chiffres ne sont pas encore disponibles pour l’année 2020, mais le rapport semestriel de l’OSDI montre qu’il y a eu 9,8 millions de déplacements causés par des catastrophes naturelles au cours du premier semestre de l’année dernière.

Un rapport de l’Institute for Economics and Peace publié en 2020 a révélé que plus d’un milliard de personnes seraient concernées par une migration forcée d’ici 2050 en raison de conflits et de facteurs liés à l’environnement.

Source: Yahoo News.

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In a post published on August 9th, 2016, I referred to a study by York University in Canada, that revealed that a military camp – Camp Century – located beneath the ice in Greenland was abandoned in the 1960s and that climate change could remobilize the abandoned hazardous waste believed to be buried forever beneath the Greenland Ice Sheet.

The top secret U.S. military base built in the Greenland Ice Sheet in 1959, served as a top-secret site for testing the feasibility of nuclear missile launch sites in the Arctic during the Cold War. When the camp was decommissioned in 1967, its infrastructure and waste were abandoned under the assumption they would be entombed forever by perpetual snow and ice.

Unfortunately, climate change has warmed the Arctic more than any other region on Earth. If the melting of Greenland’s ice continues, the camp’s infrastructure, including any remaining biological, chemical, and radioactive wastes, could re-enter the environment and potentially disrupt nearby ecosystems. Based on building materials used in the Arctic at the time, the authors speculate the site contains polychlorinated biphenyls (PCBs), pollutants toxic to human health. They also estimate the site has 240,000 liters of waste water, including sewage, along with an unknown volume of low-level radioactive coolant from the nuclear generator used to produce power.

In 1963, a team of scientists began drilling down through the Greenland ice sheet. They extracted an ice core 10 centimetres across and 1.5 km long. At the very end, they pulled up something else: 3.50 metres of frozen soil. At the time, a glaciologist kept the core and soil samples frozen at the University at Buffalo for years, then he shipped them to a Danish archive in the 1990s, where the soil was soon forgotten. A few years ago, Danish researchers found the soil samples in a box of glass cookie jars with faded labels: “Camp Century Sub-Ice.”  It is now revealing its secrets.

Using lab techniques unimaginable in the 1960s when the core was drilled, an international team of scientists was able to show that Greenland’s massive ice sheet had melted to the ground there within the past million years. Radiocarbon dating shows that it probably happened more than 50,000 years ago. It most likely happened during times when the climate was warm and sea level was high, possibly 400,000 years ago.

When the scientists explored the soil under a microscope, they discovered the remnants of a tundra ecosystem including twigs, leaves and moss. They had before their eyes northern Greenland as it existed the last time the region was ice-free.

With no ice sheet, sunlight could warm the soil enough for tundra vegetation to cover the landscape. The oceans around the globe were probably more than 3 metres higher. This means that the land on which Boston, London and Shanghai sit today was under the ocean waves.

All of this happened before humans began warming the Earth’s climate. The atmosphere at that time contained far less carbon dioxide than it does today. The ice core and the soil below are like a Rosetta Stone for understanding how durable the Greenland ice sheet has been during past warm periods, and how quickly it might melt again as the climate heats up.

In July 2019, two samples of frozen solid soil arrived at a lab at the University of Vermont. The scientists began collecting a few tens of grams of frozen mud and sand for different analyses. First, they photographed the layering in the soil before it was lost forever. Then they chiseled off small bits to examine under the microscope. They melted the rest and saved the ancient water. While they were washing the soil, they spotted something floating in the rinse water. When they examined it with a microscope, they could see it was a mixture of leaves, twigs and mosses, not just soil. This was an ancient ecosystem perfectly preserved in Greenland’s natural deep freeze.

Over the last million years, Earth’s climate was punctuated by relatively short warm periods, typically lasting about 10,000 years, called interglacials, when there was less ice at the poles and sea level was higher.

The last research shows that at least one of these interglacial periods was warm enough for a long enough period of time to melt large portions of the Greenland ice sheet, allowing a tundra ecosystem to emerge in northwestern Greenland.

The scientists used two techniques to determine the age of the soil and the plants. First, they used clean room chemistry and a particle accelerator to count atoms that form in rocks and sediment when exposed to natural radiation that bombards Earth. Then, they used an ultra-sensitive method for measuring light emitted from grains of sand to determine the last time they were exposed to sunlight.

Previous work on another ice core extracted from central Greenland in the 1990s showed that the ice had also been absent there within the last million years, perhaps about 400,000 years ago.

Glaciologists have long warned that losing the Greenland ice sheet would be catastrophic to humanity today. The melted ice would raise sea level by more than 6 metres. That would redraw coastlines worldwide. About 40% of the global population lives within 100 km of a coast, and 600 million people live within 9 metres of sea level. If warming continues, ice melt from Greenland and Antarctica will pour more water into the oceans. Communities will be forced to relocate and costly infrastructure will be abandoned. (* see below)

The story of Camp Century spans two critical moments in modern history. An Arctic military base built in response to the existential threat of nuclear war inadvertently led to the discovery of another threat from ice cores: the threat of sea level rise from human-caused climate change.

Source : Yahoo News, The Conversation.

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According to a report from the International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies (IFRC) published on March 17th, 2021, about 10.3 million people were displaced by climate change-induced events such as flooding and droughts in the last six months, the majority of them in Asia. About 2.3 million others were displaced by conflict in the same period. This means that the vast majority of internal displacements are now triggered by climate change.

Though the figures cover only a six-month period from September 2020 to February 2021, they highlight an accelerating global trend of climate-related displacement.

According to the IFRC report, some 60% of climate-IDPs (internally displaced persons) in the last six months were in Asia. This can be explained by the absence of adaptation and mitigation in the region.

Statistics from the Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) show that on average 22.7 million people are displaced every year. The figure includes displacements caused by geophysical phenomenon such as earthquakes and volcanic eruptions, but the vast majority are displaced by weather-related events.

Globally, 17.2 million people were displaced in 2018 and 24.9 million in 2019. Full-year figures are not yet available for 2020, but IDMC’s mid-year report showed there were 9.8 million displacements because of natural disasters in the first half of last year.

A report by the Institute for Economics and Peace published in 2020 found that more than 1 billion people are expected to face forced migration by 2050 due to conflict and ecological factors.

Source: Yahoo News.

Cette photo de l’armée américaine montre les tunnels de l’entrée NE de Camp Century au moment de sa construction en 1959.

Ces deux cartes montrent 1) la vitesse de fonte de la glace au Groenland et 2) le substrat rocheux sous la calotte glaciaire