Etna (Sicile) : 6ème paroxysme ! // 6th paroxysm !

17h15 (heure locale) : Le 6ème paroxysme est-il en préparation sur l’Etna? On observe en ce moment une hausse du tremor et l’INGV indique qu’une activité strombolienne est apparue dans le Cratère SE. Affaire à suivre attentivement! D’après mes calculs et prévisions, la crise éruptive devait se produire un peu plus tard dans la soirée, mais l’Etna dit comme dans la chanson: « Qui comando io! »

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18h10 : Le tremor poursuit sa hausse. La webcam L.A.V.E. montre de l’incandescence et même un début d’activité strombolienne à l’intérieur du Cratère SE.

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18h30 : Montée en puissance de l’activité strombolienne, visiblement à partir de deux bouches éruptives dans le cratère..

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19h30 : L’activité éruptive se poursuit mais la hausse du tremor est  – pour le moment – moins franche que lors des paroxysmes précédents. Voici une très bonne webcam pour vivre le paroxysme en direct!

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20 heures : Il semble que l’on soit entré dans le vif du sujet, avec de belles fontaines de lave. Au train où vont les choses, un débordement et de nouvelles coulées ne devraient pas trop tarder.

Le tremor poursuit son ascension (ci-dessous à droite)…

20h30 : Le paroxysme a maintenant atteint sa vitesse de croisière et on voit parfaitement que les explosions se font à partir de deux bouches dans le Cratère SE.

Avec l’intensification de l’activité, la lave a commencé à déborder du cratère.

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21 heures : Ça doit sacrément ronfler là-haut! les fontaines de lave font plusieurs centaines de mètres de hauteur (500 mètres selon l’INGV). L’INGV confirme la présence d’une coulée de lave en direction de la Valle del Bove.

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21h30 : Voici une belle image résumant bien la situation actuelle : fontaines de lave de plusieurs centaines de mètres de hauteur et écoulement de lave dans la Valle del Bove. Au vu du tremor, le paroxysme derait bientôt atteindre son point culminant.

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22 heures : La situation à 22 heures vue par la webcam L.A.V.E.

Superbe spectacle ! Comme précédemment, une coulée de lave a également pris la direction du sud-ouest.

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22h30 : Le tremor semble avoir atteint son point culminant et amorce sa descente. L’intensité du paroxysme va donc faire de même et la crise éruptive va cesser peu à peu…jusqu’à la prochaine fois…peut-être, car rien ne dit que Mamma Etna voudra se donner à nouveau en spectacle une 7ème fois! Buonanotte a tutti !

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5.15 p.m. (local time) : Is the 6th paroxysm on the way at Mt Etna? An increase in the tremor is currently observed and INGV indicates that strombolian activity has appeared in the SE Crater. To be monitored! According to my own calculations and predictions, the eruptive crisis was likely to start later in the evening, but Etna agrees with the Italian song: « Qui comando io! »

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6.10 pm : The tremor keeps increasing. Incandescence can be seen together with some strombolian activity within the SE Crater on the L.A.V.E. webcam.

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6:30 pm : Intensification of the strombolian activity, probably from two vents within the crater.

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7:30 pm : Eruptive activity is going on, but the increase in the tremor is less direct than during the previous paroxysms.

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8:00 pm : It seems the paroxysm has now really started, with nice lava fountains. As things are going, an overflow and new lava flows should not be too long.

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8:30 pm : The paroxysm is now in full swing and one can clearly see that the explosions are located in two vents within the SE Crater. With the intensification of activity, lava has started to overflow from the crater.

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9:00 pm : It must be noisy up there! Lava fountains are several hundred metres high. INGV confirms that lava is flowing toward the Valle del Bove.

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9:30 pm : The webcam image above summarizes the current situation: lava fountains several hundred metres high (500 metres, according to INGV) and a lava rffusion in the Valle del Bove. Judging from the tremor, the paroxysm is probably nearing its climax.

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10:00 pm : See above the situation at 10 pm as seen by the L.A.V.E. webcam.

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10:30 p.m .: The tremor seems to have reached its highest point and begins its descent. The intensity of the paroxysm will therefore do the same and the eruptive crisis will gradually cease … until next time … perhaps, because nobody knows whether Mamma Etna will accept to offer a 7th show! Buonanotte a tutti !

Essaim sismique en Islande //Seismic swarm in Iceland

Un essaim sismique est enregistré depuis le milieu de la matinée dans le sud –ouest de l’Islande, avec plusieurs événements d’une magnitude significative : M 4,3 à 10h05, à une profondeur de 7,2 km, puis M 5,7 à 1,1 km de profondeur. D’autres événements ont suivi avec des magnitudes de 4,1, 3,7, 4,9, etc, et des hypocentres généralement compris entre 1 et 5 km de profondeur.

Les secousses ont été ressenties jusqu’à Reykjavik où les vitres et les meubles ont tremblé.

Le Met Office a prévenu que d’autres secousses sont possibles. Ce n’est pas la première fois qu’une telle sismicité est enregistrée dans le SO de l’Islande. Elle est en général liée à la tectonique des plaques dans la région.

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A seismic swarm has been recorded since mid-morning in the south-west of Iceland, with several events of a significant magnitude: M 4.3 at 10:05, at a depth of 7.2 km, then M 5, 7 to 1.1 km deep. Other events followed with magnitudes of 4.1, 3.7, 4.9, etc., and hypocentres typically between 1 and 5 km deep. The tremors were felt as far away as Reykjavik where the windows and furniture trembled. The Met Office has warned that more tremors are possible. This is not the first time that such seismicity has been recorded in SW Iceland. It is generally related to plate tectonics in the region.

Source : Wikipedia

 

Le flanc sud du Kilauea (suite) // Kilauea Volcano’s south flank (continued)

Dans une note publiée le 4 septembre 2018, j’expliquais que la partie visible du Kilauea ne représente qu’une petite partie de l’édifice volcanique. Une grande partie du volcan se trouve sous la mer.
Au fur et à mesure que le volcan se développe au rythme de son activité, la partie sous-marine du flanc sud glisse lentement vers le sud. Ce déplacement est ponctué de séismes qui durent quelques secondes – comme celui de magnitude M 6,9 enregistré le 4 mai 2018 – et de glissements de terrain qui s’étalent sur plusieurs jours ou semaines.

Bien que la partie sous-marine du flanc sud du Kilauea soit une partie importante du volcan, son mouvement est beaucoup plus difficile à contrôler que la partie qui se trouve au-dessus du niveau de la mer. Bien que l’on soit en mesure d’enregistrer des séismes se produisant sous le flanc sud, seuls les plus significatifs et les plus proches du littoral sont bien captés par le réseau sismique.
Pour mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur du flanc sud du Kilauea et déterminer son impact sur l’éruption, un groupe de scientifiques a déployé au mois de juillet 2018 12 sismomètres sur le plancher océanique du flanc sud du Kilauea. Les sismomètres ont été positionnés sur tout le flanc sud pour que les séismes en bordure de ce versant puissent être enregistrés eux aussi, afin de voir si le champ de contrainte au large s’est modifié. Ils ont également été positionnés sur la zone de répliques du séisme de M 6.9 pour mieux comprendre cet événement, et près de l’entrée en mer de l’éruption dans la Lower East Rift Zone pour étudier la progression de la lave et sa pénétration dans l’eau.

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Dans un nouvel article, l’Observatoire des volcans d’Hawaiis (HVO) nous donne plus de détails sur les dernières observations du flanc sud du Kilauea.

Le mouvement du flanc sud qui a accompagné le séisme de M 6.9 en 2018 a été causé par des mouvements du sol sous la surface de l’océan, à des profondeurs de 6 à 9 kilomètres, à l’interface entre le volcan et le plancher océanique. Cette interface est connue sous le nom de « faille de détachement. »

Pendant l’éruption de Pu’uO’o-Kupaianaha de 1983 à 2018 et avant le séisme M6.9 de 2018, la vitesse moyenne de déplacement du flanc sud du Kilauea était d’environ 7,5 cm par an. Le flanc peut se déplacer plus vite ou plus lentement, selon la période et le type d’activité sur le volcan. Cette vitesse peut varier, mais elle reste souvent stable pendant les éruptions de longue durée, avec des changements à court terme lors d’intrusions magmatiques majeures dans le rift et de séismes lents.

Depuis la fin de l’activité éruptive en 2018, on a observé au cours des derniers 36 mois une dizaine de centimètres d’ajustements le long du flanc sud du Kilauea. Ce réajustement était à prévoir et il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Le déplacement du flanc sud du Kilauea qui a suivi le séisme de M6.9 du 4 mai 2018 a été causé par l’intrusion magmatique dans l’East Rift Zone du volcan car le magma a exercé une pression sur le flanc sud. Le volcan s’est réajusté après ces deux événements.

Suite au séisme et à l’éruption observés en 2018, l’East Rift Zone du Kilauea a montré une inflation correspondant à l’apport de magma dans la chambre superficielle du volcan.

Au début de l’éruption sommitale en décembre 2020, la partie supérieure de l’East Rift Zone a commencé à montrer des signes de contraction. Les stations GPS situées le long des parties supérieure et médiane de la zone de rift ont commencé à se déplacer vers le nord, ce qui est rare sur une échelle de temps aussi courte.

La réaction du flanc sud du Kilauea aux variations de pression magmatique a été étudiée au cours des  éruptions et intrusions précédentes. Par exemple, l’intrusion de la «Fête des Pères» en 2007 a également conduit à une légère contraction de la zone de rift suite à l’intrusion magmatique et à l’éruption qui a suivi.

Il est courant de voir des déplacements de failles significatifs après de puissants séismes. Le flanc sud du Kilauea a été le site de cinq séismes de magnitude M 4,0 ou plus au cours de l’année écoulée. Le séisme M 4.1 du 1er février 2021, sous le flanc sud, est l’un des cinq et il a été ressenti sur la Grande Ile d’Hawaï. Ces séismes sont provoqués par le déplacement brusque de la faille de détachement vers le sud-est au-dessus de la croûte océanique.

Source : USGS/ HVO.

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In a post released on September 4th, 2018, I explained that the visible part of Kilauea makes up only a small portion of the total volcano. Much of the volcano lies beneath the sea.

As the volcano grows, this underwater region of the south flank creeps slowly to the south, moving in fits and starts with earthquakes that last seconds (such as the May 4th M 6.9 event) and in slow slip events, which last for days or weeks.

Although Kilauea’s submarine south flank is a major part of the volcano, its motion is much harder to monitor than the part above sea level. While we can record earthquakes occurring beneath the flank, only the largest, and those closest to shore, are well-captured by the seismic network.

To better understand what is going on within Kilauea’s south flank and help determine how it has been affected by the eruption, a group of scientists deployed 12 ocean bottom seismometers in July 2018 on the submarine Kilauea south flank. Seismometers were positioned over the whole south flank so earthquakes associated with the edges of the flank could be recorded to see if the offshore stress field has changed. They also were positioned on the M6.9 aftershock zone to try to better understand that earthquake, and near the LERZ eruption ocean entry to study how lava enters the water and progresses downslope.

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In a new article, the Hawaiian Volcanoes Observatory (HVO) gives us more details about the latest observations of Kilauea’s south flank.

The south flank motion resulting from the M6.9 quake in 2018 was caused by motion deep below the surface, at depths of 6 to 9 kilometres, at the interface between Kilauea Volcano and the ocean floor. This interface is known as a décollement or detachment fault…

During the 1983–2018 Pu’uO’o-Kupaianaha eruption, and prior to the 2018 M6.9 earthquake, the average rate of motion on Kīlauea’s south flank was around 7.5 cm per year. The flank can move faster or slower, depending on the time period and type of activity on the volcano. Rates can be variable but often remain near-constant during long-duration eruptions, with short-term changes during major rift intrusions and slow-slip earthquakes.

Since the activity in 2018, there has been roughly 10 centimetres of adjustments along Kilauea’s south flank surface in the last two and a half years. This amount is to be expected and is nothing to be alarmed about.

The motion following the 2018 M6.9 earthquake and eruptive activity was caused by the magmatic intrusion in Kilauea’s East Rift Zone exerting pressure on the south flank. The volcano adjusts after the combined effects of both the intrusion along the East Rift Zone and the large earthquake.

Following the M6.9 earthquake and 2018 eruption, Kilauea’s East Rift Zone had been showing inflation consistent with magma supply to the volcano’s shallow magma storage system. However, at the start of Kilauea’s ongoing summit eruption in December 2020, the upper portion of the East Rift Zone started to show signs of contraction. GPS stations along the upper and middle parts of the rift zone started to move northward, which is a rare occurrence on such a short timescale.

Kilauea’s south flank’s response to changing magma pressure has been studied extensively through many previous eruptions and intrusions. For example, the 2007 middle East Rift Zone “Father’s Day” intrusion also led to a slight contraction of the rift zone following the intrusion and subsequent eruption.

It is also common to see elevated rates of motion on faults after large earthquakes. Kilauea’s south flank was the site of five earthquakes of magnitude M 4.0 or greater in the past year. The M 4.1 earthquake on February 1st, 2021, beneath the south flank is one of the five and it was felt across the Island of Hawaii. These earthquakes happen in response to abrupt motion of the detachment fault which moves to the southeast over the oceanic crust.

Source: USGS / HVO

Le schéma illustre le mouvement du flanc sud du Kilauea ainsi que l’emplacement des séismes et de leurs répliques. La faille représentée sur le schéma est la faille de détachement (ou décollement). On peut voir que l’intrusion d’un dyke dans la Lower East Rift Zone en 2018 a exercé une pression sur le flanc sud du volcan (Source : USGS)

Les mystères autour du tableau «Le Cri» d’Edvard Munch

Le célèbre tableau « Le Cri » d’Edvard Munch vient de faire la une des journaux à propos d’une mystérieuse inscription rédigée au crayon de bois qui avait été découverte dans le coin gauche en haut de la toile. Cette inscription – « Ne peut avoir été peint que par un fou »– a longtemps nourri les conjectures sur l’identité de leur auteur. La théorie dominante voulait que les mots aient été ceux d’un spectateur indigné par l’œuvre.

Un examen par thermographie infrarouge effectué par le Musée national de la Norvège qui possède la version concernée de Le Cri vient de révéler que l’inscription est sans aucun doute de Munch lui-même.

Ce n’est pas la première fois que cette toile d’Evard Munch est source de discussions. On a longtemps pensé que Munch faisait partie des peintres qui avaient été inspirés par l’éruption du Kralatau (Indonésie) en 1883. C’est l’hypothèse émise en 2004 par des astronomes américains. Selon eux, Munch a peint un ciel fortement coloré par les particules émises par l’éruption volcanique du Krakatoa en 1883.

Toutefois, le 24 avril 2017, lors d’une réunion de la European Geosciences Union à Vienne, des scientifiques ont proposé une interprétation différente. Ils ont émis l’hypothèse selon laquelle l’inspiration d’Edward Munch se trouve dans des nuages noctulescents qui se forment de temps à autre dans des zones froides de haute altitude. Le tableau de Munch représenterait ces nuages nacrés que l’on observe parfois au-dessus de la ville d’Oslo. De tels nuages apparaissent dans les régions très froides de la stratosphère inférieure à environ 15 – 25 km d’altitude et bien au-dessus des nuages ​​troposphériques. Ils présentent des couleurs très vives après le coucher du soleil et avant l’aube car à ces hauteurs ils sont encore éclairés par le soleil. Ils se forment lorsque le méthane présent dans l’atmosphère réagit avec l’ozone.
Selon les chercheurs présents à Vienne, une éruption volcanique ne produit pas des nuages en forme de «vague» comme ceux de l’œuvre de Munch. De plus, les couchers de soleil colorés produits par une éruption volcanique sont en général présents pendant plusieurs années après un tel événement, alors que le visage horrifié du tableau de Munch traduit de toute évidence une expérience ponctuelle, comme l’artiste l’a écrit dans son journal où l’on peut lire que « le ciel est devenu soudain rouge sang ». Selon les chercheurs, « il n’est pas impossible qu’Edvard Munch ait été terrifié lorsque le ciel a soudain pris la teinte « rouge sang. » C’est donc probablement un épisode de nuages ​​noctulescents qui constitue l’arrière-plan naturel du célèbre tableau ‘Le Cri’ ».
Source : Presse internationale, Channelnewsasia.com.

Source : Wikipedia