Iceberg A68A (suite / continued)

Dans ma dernière note sur l’iceberg A68a, j’expliquais que les scientifiques britanniques s’apprêtaient à quitter les îles Malouines pour aller étudier les restes de l’iceberg, en espérant qu’il resterait encore quelque chose du géant. En effet; A68A est maintenant l’ombre de lui-même. Il s’est fragmenté en plusieurs icebergs plus petits (le dernier morceau – le 16ème – a été baptisé A68P) et les scientifiques veulent étudier leur impact sur l’environnement.

Les chercheurs à bord du James Cook se sont approchés du plus gros segment issu de l’A68A et ont largué un planeur sous-marin qui mesurera la salinité, la température et le niveau de chlorophylle de l’eau de mer auprès de la glace. Ces informations indiqueront aux scientifiques dans quelle mesure les fragments de l’A68A  peuvent affecter la vie marine dans la région.

Le navire de recherche n’a pas besoin de rester sur place car la technologie intégrée aux planeurs sous-marins permet de les piloter à distance depuis le Royaume-Uni. Une application Web a été développée pour piloter et gérer les données des robots océaniques sur de longues portées. L’application utilise des données satellitaires permettant de piloter les planeurs n’importe où dans le monde. Il existe toute une gamme de types de planeurs qui peuvent être équipés de capteurs conçus spécialement, selon les besoins de différentes campagnes scientifiques. Un deuxième planeur doit être largué dans l’eau à proximité des icebergs restants.

Les chercheurs veulent comprendre comment ces grandes masses de glace peuvent affecter les eaux au large de la Géorgie du Sud. D’une part, les icebergs peuvent avoir un impact positif car ils dispersent les débris de roches grattés dans l’Antarctique et qui fertilisent ensuite l’océan. D’autre part, leur grande masse peut avoir un impact négatif en bloquant l’accès de la faune aux zones de nourrissage, ou en déversant tellement d’eau douce en fondant que cette eau perturbe certains processus habituels dans le réseau trophique marin.

Le James Cook doit être prudent. Ce n’est pas un brise-glace et les eaux autour des restes de l’A68A sont infestées de petits morceaux de glace, les fameux growlers tant redoutés par les navigateurs  en mer et qui pourraient endommager la coque du navire.

Source: La BBC.

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In my last post about the iceberg A68a, I explained that UK scientists were ready to leave the Falkland Islands to go and examine the remnants of the iceberg, hoping there would still be anything left of the original giant. Indeed; A68A is now a shadow of its former self. It has broken up in several smaller bergs (the last piece has been identified as A68P) and scientists want to investigate their impacts on the environment.

Researchers onboard the research ship James Cook approached the biggest remaining segment of A68A and deployed a robotic glider that will measure seawater salinity, temperature and chlorophyll close to the ice. This information will tell the scientists how the still significant blocks could be affecting local marine life.

The research ship does not need to stay in the vicinity because the technology built into the underwater robots means they can be piloted remotely back in the UK. A world leading web application has been developed to pilot and manage the data from long-range ocean robots. It uses satellite data to assist in piloting the gliders which can be deployed from anywhere in the world. There exists a variety of different glider types that can be fitted with a bespoke combination of sensors as required by different science campaigns. A second glider is due to be dropped in the water close to the remaining bergs.

Researchers want to understand how large ice masses could affect the productivity of the waters off South Georgia. One the one hand, icebergs can be a positive because they disperse rocky debris picked up in the Antarctic which then fertilises the ocean. On the other hand, their great bulk can also be a negative by blocking predators’ access to prey, or by dumping so much fresh meltwater they disrupt some of the normal processes in the marine food web.

The James Cook has to be cautious. It is not an ice-breaker and the waters around the berg remnants are infested with smaller ice chunks that could do damage to its hull.

Source: The BBC.

Exemple de planeur ou glider sous-marin (Source : Wikipedia)

Un bateau en fibre de lave ! // A boat made of lava fiber!

Je savais que certains bijoux étaient faits de roche volcanique comme l’obsidienne, et que certains boîtiers de montres étaient ornés de poudre de lave. Même les radiateurs de ma maison possèdent des barres de stéatite pour garder la chaleur plus longtemps. En lisant la presse américaine, je viens d’apprendre que les volcans participent aujourd’hui à la construction des bateaux !

Cet été, Norbert Sedlacek, un navigateur autrichien – un pays sans volcans – fera le tour du monde seul et sans assistance extérieure. L’aventure, prévue pour durer sept mois, lui fera parcourir les cinq océans du monde et le tristement célèbre passage du Nord-Ouest. Il effectuera le périple à bord d’un bateau qu’il a lui-même construit en fibre volcanique, avec une ossature en balsa.

Avec le départ en juillet, Sedlacek s’attend à rencontrer des tempêtes, voire des ouragans, des vagues monstrueuses, des icebergs et des températures extrêmes, sans parler de la solitude et de l’épuisement qui accompagnent un tel voyage. Cependant, il a confiance dans les performances et la durabilité de son bateau en fibre volcanique, l’Open60AAL Innovation.

Conçu par le chantier naval du marin, Innovation Yachts, le matériau volcanique utilisé a pour nom Filava. Sedlacek explique que Filava est un matériau intéressant car il améliore les performances de la fibre de carbone. Certaines de ses propriétés sont semblables à celles du carbone, mais il a une densité plus élevée. De plus, il est beaucoup moins cher et très résistant aux éléments naturels comme les attaques du soleil et l’humidité. Filava se présente sous forme de mèches fabriquées à partir de filaments de roche volcanique améliorés formés via un bain de fusion, auxquels de la lave chaude est ensuite ajoutée et vitrifiée par refroidissement. Il se présente sous forme de feuilles, comme la fibre de verre.

Avec ce matériau, l’Open60AAL Innovation sera plus léger qu’un voilier en fibre de carbone de taille similaire. Le bateau de 60 pieds, fabriqué depuis 2016, est suffisamment stable, léger et rapide pour aborder le passage du Nord-Ouest, même avec peu de vent.

Sedlacek n’est pas un débutant. Il a effectué son premier tour du monde en 1998, suivi d’un tour de l’Antarctique en 2000. Il a ensuite participé au célèbre Vendée Globe.

Le marin naviguera sans assistance, mais sa confiance en l’Open60 est une affaire de précision mathématique. Lui et son équipe ont calculé que le bateau devait résister à quelque 40 millions de vibrations au cours des sept mois en mer. Cela signifie qu’ils ont dû identifier les faiblesses avant qu’elles deviennent des défauts.

La qualité de construction du bateau est tout aussi impressionnante car l’Open60 est 100% recyclable, ce qui le distingue des bateaux traditionnels en composite de fibre de verre qui ne sont pas recyclables et se retrouvent dans des décharges. La roche volcanique est transformée en fibres. Ces fibres sont transformées en tapis de  Filava qui sont ensuite utilisés pour donner sa forme au  bateau. À la fin du cycle de vie du bateau, les panneaux de fibre sont broyés et peuvent servir à fabriquer des produits comme des receveurs de douches.

L’Open60AAL Innovation est également entièrement électrique. L’énergie est générée par des panneaux solaires de sorte que le bateau sera parfaitement autonome. L’Open60AAL Innovation est peut-être le seul bateau construit à partir de fibre volcanique, mais il y en a d’autres en fabrication. Ainsi, la compagnie Amer Yachts espère construire la première coque d’un yacht de luxe en Filava. Selon le directeur général de la société, «Filava est plus facile à utiliser et a un impact environnemental moindre que la fibre de verre.»

Source: Yahoo News.

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 I knew that some jewels were made out of volcanic rock such as obsidian, and that some watch cases were adorned with lava powder. Even the radiators in my home have bars of steatite to keep the heat longer. Reading the U.S. press, I have just learned that volcanoes are now helping to build ships!

This summer, Norbert Sedlacek, a sailor from Austria – a country with no volcanoes – will circumnavigate the world alone without outside support. The seven-month challenge will include the five world’s oceans and the notorious Northwest Passage. He will perform the trip on a boat he built himself out of volcanic fiber, with a balsa-wood core.

Setting out in July, Sedlacek expects to encounter storms of hurricane strength, monstrous waves, icebergs and extreme temperatures, not to mention persistent loneliness and exhaustion. However, he is confident in the performance and durability of his volcanic-fiber boat, the Open60AAL Innovation.

Designed by the sailor’s own ship building company, Innovation Yachts, the volcanic material being used is called Filava. Sedlacek explains that Filava is an interesting material because it is an upgrade from carbon fiber. Some of its properties are similar to carbon but it has a higher density, is much cheaper and highly resistant to natural elements like sun damage and humidity. Filava is a roving made from enhanced volcanic rock filaments formed via a batch melt, which hot lava is then added to and vitrified by cooling. It is manufactured in sheets like fiberglass.

With this material, the Open60AAL Innovation will also be lighter than a similar-sized carbon-fiber sailing vessel. The 60-footer, which has been in production since 2016, is stable, light and fast enough to sail through the Northwest Passage, even with little wind.

Sedlacek is no novice to open-ocean sailing. He completed his first sail around the world in 1998, followed by a circumnavigation of Antarctica in 2000. He then sailed the famous Vendée Globe.

The man will be sailing unsupported, but his confidence in the Open60 is comes down to mathematical precision. He and his staff calculated the ship has to withstand around 40 million vibrations in the seven months at sea. That means they had to identify weaknesses before they lead to defects.

The build quality of the ship is equally impressive because the Open60 is 100-percent recyclable, which makes it different from traditional fiberglass-composite boats which are not recyclable and end up in landfills. The volcanic rock is processed into fibers. These fibers are converted into Filava mats which are then used to form the shape of the boat. At the end of the boat’s lifecycle, it’s shredded and converted into industrial panels to manufacture products like shower trays.

The Open60AAL Innovation is also fully electric. Energy is also generated by solar panels, so the boat will be self-sufficient.

The Open60AAL Innovation may be the only boat on the water built from volcanic fiber, but there are others on the way. Amer Yachts hopes to build the first superyacht hull made from Filava. According to the company’s managing director, “Filava is so much easier to use and has a lower environmental impact than fibreglass.”

Source: Yahoo News.

L’Open60AAL Innovation de Norbert Sedlacek

Etna (Sicile) : nouveau paroxysme! // New paroxysm

Après une pause de quelques heures, l’Etna a de nouveau connu cette nuit entre 23h30 et 02h30 un de ces paroxysmes dont il a le secret. Comme précédemment, l’activité éruptive a eu pour cadre le Cratère SE d’où ont jailli des fontaines de lave qui ont donné naissance à un épanchement de lave de de 2-3 km dans la Valle del Bove et 1 km dans la Valle del Leone. Voici 3 images de la webcam L.A.V.E., de la caméra thermique et du tremor qui résument assez bien l’événement.

Voici une petite vidéo de l’événement réalisée par Boris Behncke : https://youtu.be/1FCgLBrnhYA

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After a few hours’ pause, Mt Etna again went through anotherparoxysm. The event lasted between about 11:30 p.m. and 2:30 a.m As before, the eruptive activity took place at the SE Crater which emitted lava fountains and a lava effusion of 2-3 km in the Valle del Bove and 1 km in the Valle del Leone. Here are 3 images of the L.A.V.E. webcam, the thermal camera and the tremor that summarize the event.

Here is a short video of the event shot by Boris Behncke : https://youtu.be/1FCgLBrnhYA

Source : INGV