Volcans du monde (suite) // Volcanoes of the world (continued)

Un essaim sismique a été enregistré sur le glacier Mýrdalsjökull (Islande) aux premières heures du 4 mai 2023. Les événements avaient des magnitudes M 4,8, M 4,7 et M 4,5, à des profondeurs de 0,1 km. Les secousses ont été ressenties, entre autres, à Þórsmörk et dans une localité au sud du Mýrdalsjökull.
La couleur de l’alerte aérienne pour le volcan Katla a été élevée au Jaune.
Le Met Office islandais dit qu’il ne voit aucun signe de crue glaciaire, ni aucun signe d’activité volcanique.
Un essaim sismique semblable s’est produit dans la caldeira du Katla en août 2016. Aucune crue glaciaire ne s’est alors produite. La dernière grande crue glaciaire s’est produite en juillet 2011. La dernière éruption sous-glaciaire du Katla remonte à 1918 et a duré 24 jours.
Il convient de noter que les hypocentres du dernier essaim sont très peu profonds, à 0,1 km de profondeur. Cela tend à montrer que les séismes n’ont pas été causés par une activité volcanique, mais plutôt par des mouvements de fluides hydrothermaux comme cela se produit souvent avec les volcans sous-glaciaires en Islande, comme le Grimsvöth sous le Vatnajökull, par exemple.
Source : Met Office, média d’information islandais.

Photo: C. Grandpey

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Environ 250 habitants ont été évacués des pentes du Fuego (Guatemala) quand des nuages de matériaux incandescents et de cendres se sont dirigés vers une zone dévastée par l’éruption de 2018. Les habitants du hameau de Panimache ont été conduits vers des abris. Le volcan émettait des nuages de cendres susceptibles d’affecter jusqu’à 100 000 personnes dans les localités à proximité. L’éruption de 2018 a officiellement fait 194 morts et 234 disparus, mais on sait que le nombre de morts est beaucoup plus élevé.
Source : médias d’information locaux.

Dernière minute : Voici quelques détails supplémentaires sur l’épisode éruptif intense qui a commencé sur le Fuego dans la matinée du 4 mai 2023. L’événement se caractérise par des coulées de lave, une activité incandescente constante, des émissions de gaz et de cendres et de nombreuses coulées pyroclastiques. Des retombées de cendres abondantes ont été signalées dans des villages et des fermes situés jusqu’à 50 km à l’ouest du volcan.
Quelques heures après le début de l’éruption, les autorités ont établi une zone d’exclusion de 7 km autour du volcan et ont commencé à évacuer plus de 1 000 personnes vivant à San Pedro Yepocapa, Chimaltenango, Panimaché I et II, El Porvenir et Morelia. . La Protection civile dit que ce nombre est susceptible d’augmenter.
Selon le VAAC de Washington, la colonne de cendres produite par l’éruption a atteint une altitude de 6,7 km. L’éruption s’est accompagnée de grondements, d’ondes de choc, ainsi que de coulées pyroclastiques modérées et fortes qui ont parcouru entre 5 et 7 km dans les ravines Ceniza, Las Lajas, Seca et Santa Teresa.
La route RN-14 qui relie plusieurs localités à Antigua, la principale attraction touristique du pays, a été fermée.
On estime que 130 000 personnes vivent dans des zones exposées aux retombées de cendres qui ont été signalées à plus de 100 km du cratère.
13 abris d’urgence ont été ouverts dans quatre villes voisines. Ils peuvent héberger 7 600 personnes.
Source : Conred et médias locaux.

Crédit photo: CONRED

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A seismic swarm hit Mýrdalsjökull glacier (Iceland) in the early hours of May 4th, 2023 with magnitudes M 4.8, M 4.7 and M 4.5, at depths of 0,1 km. The quakes were felt in Þórsmörk and in a settlement south of Mýrdalsjökull, among other places.

The aviation color code for Katla was raised to Yellow.

The Icelandic Met Office says it sees no signs of running off nor any signs of volcanic activity.

A similar earthquake swarm occurred in Katla caldera in August 2016. No flood occurred in connection with that swarm. The last big glacial flood in Múlakvísl occurred in July 2011. Katla’s last subglacial eruption was in 1918 and lasted 24 days.

It should be noted that the hypocenters of the latest swarm were very shallow, 0,1 km deep. This tends to show that the quakes were not caused by any volcanic activity, but rather by movements of hydrothermal fluids as this often happens with subglacial volcaoes in Iceland, like Grimsvöth beneath Vatnajökull, for instance.

Source : Met Office, Icelandic news media.

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About 250 residents were evacuated from the slopes of Guatemala’s Fuego Volcano as incandescent material and ash flowed down the slopes toward an area devastated by a deadly 2018 eruption. Residents of the hamlet of Panimache were taken to shelters. The volcano had been emitting ash clouds that could affect as many as 100,000 people in communities. The 2018 eruption officially killed 194 people and left another 234 missing but the death toll is known to be much higher.

Source : Local news media.

Dernière minute : Here are some more details about the ntense eruptive phase that started at Fuego volcano in the morning of May 4th, 2023. The event was characterized by lava flows, constant incandescent activity, dense gas and ash emissions, and multiple pyroclastic flows. Abundant ashfall was reported in villages and farms located as far as 50 km West of the volcano.

A couple of hours after the start of the eruption, authorities established a 7 km exclusion zone around the volcano and started evacuating more than 1 000 people living in the municipalities of San Pedro Yepocapa, Chimaltenango, Panimaché I and II villages, El Porvenir and Morelia. Civil Protection authorities say that this number is likely to rise.

According to the Washington VAAC, the ash column produced by the eruption reached an altitude of 6.7 km. The eruption was accompanied by rumblings, shock waves, as well as moderate and strong pyroclastic flows that traveled between 5 and 7 km along the Ceniza, Las Lajas, Seca and Santa Teresa drainages.

The RN-14 route on the slopes of the volcano that connects several towns to Antigua, the country’s main tourist attraction, was closed.

An estimated 130,000 people live within areas exposed to falling ash, which was reported as more than 100 km from the crater.

13 emergency shelters have been opened in four nearby towns, capable of providing refuge to 7,600 people.

Source : Conred and local media.

Un essaim sismique en Islande n’annonce pas toujours une éruption! // A seismic swarm in Iceland does not always herald an eruption!

Un essaim sismique en Islande n’est pas toujours le signe d’une éruption imminente ! La sismicité peut également avoir une origine tectonique car l’île se situe à la frontière entre les plaques nord-américaine et eurasienne.
Cependant, il semble que l’événement de magnitude M 3.7 enregistré dans la région de Húsafell, dans l’ouest de l’Islande, à 00h05 le 1er février 2022 n’appartienne à aucune des deux catégories.
La source du séisme a été localisée à 18,5 km au sud-ouest de Húsafell, à une profondeur de 3 km. Plus d’une douzaine de répliques ont suivi, avec un événement atteignant M 3.0.
Un essaim sismique est observé dans la région depuis le début de 2022 et les événements les plus significatifs avaient des magnitudes de M 3,3 et M 3,1. Le dernier séisme de M3.7 a été ressenti à Borgarfjörður, ainsi que dans la région de la capitale et à Akranes.
Le Met Office islandais explique qu’il s’agit du plus puissant séisme à avoir frappé cette région depuis des décennies et du plus grand essaim sismique dans la région depuis que le Met Office a commencé ses observations dans les années 1990. L’activité sismique est principalement concentrée à l’ouest d’Ok, le glacier qui a perdu sa classification en tant que tel en 2019. Le nombre de séisme dans cette zone a environ doublé chaque semaine depuis la fin décembre, pour atteindre 171 événements entre le 17 et le 23 janvier.
Les géologues islandais confirment que la zone n’est pas une zone d’activité volcanique et « il n’y a aucune raison de croire que l’activité sismique est liée à des mouvements de magma ». Ils pensent qu’il s’agit probablement « d’un de ces essaims sismiques intraplaques qui se produisent de temps en temps. Ils se produisent à l’intérieur d’une plaque tectonique, pas à la limite de plaques, ni dans la zone volcanique de la péninsule de Snæfellsnes. Donc, ceux qui voient des éruptions partout en Islande doivent se calmer !
Source : Iceland Monitor.

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An earthquake qwarm in Iceland is not always the sign of an impending eruption! Seismicity can also have a tectonic origin as the island lies at the border between the North American and Eurasian plates.

However, it looks as if the M 3.7 event that was recorded in the Húsafell area, West Iceland, five minutes past midnight on February 1st did not belong to any of the two categories.

The source of the quake was 18.5 km southwest of Húsafell, at a depth of 3 km. More than a dozen aftershocks followed, with one event reaching M 3.0.

A seismic swarm has been observed in the area since the beginning of 2022 and the most significant events measured 3.3 and 3.1. The latest M3.7 quake was felt in Borgarfjörður, as well as in the capital area and in Akranes.

The Icelandic Met Office says it is the largest earthquake to hit this area in decades and the largest seismic swarm in the area since the Met Office started monitoring in the 1990s. Seismic activity was mainly concentrated west of Ok, the former glacier which lost its classification as such in 2019. The earthquake rate in this area has approximately doubled every week since late December, with 171 events between January 17th and 23rd.

Icelandic geologists confirm that the area is not one of volcanic activity and « there is no reason to believe that this is connected to magma movements.” They think it is likely « one of those occasional intraplate earthquake swarms. This is occurring inside a tectonic plate, not at a tectonic plate boundary, nor is it in the volcanic zone of the Snæfellsnes peninsula. So, those who see eruptions everywhere in Iceland should calm down!

Source: Iceland Monitor.

Source: IMO

 

La sismicité reste intense en Islande // Seismicity remains intense in Iceland

L’activité sismique reste intense sur la Péninsule de Reykjanes, avec un événement de M 4,2 à 4,2 km de profondeur enregistré en début de matinée ce 25 décembre 2021. D’autres séismes de M 3,1 et M 3, 4 ont été enregistrées quelques heures auparavant.
L’essaim sismique actuel rappelle celui qui a annoncé la dernière éruption. Il se produit, lui aussi ,dans la région du Fagradalsfjall. Reste à savoir si l’intrusion magmatique qui semble expliquer la sismicité actuelle débouchera sur une éruption. A noter que les séismes ne se concentrent pas tous sur la péninsule ; certains événements sont également répartis autour de la zone. Il faut donc attendre la suite des événements. La prévision éruptive montre à nouveau ses limites.

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Seismic activity remains intense on the Reykjanes Peninsula, with an M 4.2 event at 4.2 km depth recorded in the early morning on December 25th, 2021. Other earthquakes of M 3.1 and M 3, 4 were recorded a few hours earlier.
The current seismic swarm is reminiscent of the one that announced the last eruption. It also occurs in the Fagradalsfjall area. It remains to be seen whether the magmatic intrusion which seems to be the cause of the current seismicity will lead to an eruption. Not all earthquakes are concentrated on the peninsula; some events are also spread around the area. We can only wait and see what happens next. Eruptive prediction is once again showing its limits.

Source: IMO

Beaucoup de questions sur la situation en Islande ! // So many questions about the situation in Iceland !

Depuis le 18 septembre 2021, plus aucune lave n’est émise par le cratère actif de Fagradalsfjall. Il s’agit de la plus longue pause d’activité depuis le début de l’éruption. Il s’agit peut-être de la fin de l’éruption mais il est encore trop tôt pour l’affirmer. Les scientifiques se posent des questions sur l’activité sismique et volcanique sur la péninsule de Reykjanes depuis bien avant le début de l’éruption du 19 mars 2021. Lorsque la lave a été observée pour la dernière fois, elle se déplaçait à l’intérieur du nouveau champ de lave. En conséquence, le champ de lave s’est affaissé de 5 à 7 mètres dans sa partie nord et s’est soulevé dans le même temps au sud dans les vallées de Geldingadalir et Nátthagi.
Selon les géologues islandais, l’éruption peut être divisée en cinq périodes distinctes.Elle a commencé par deux semaines de coulées de lave ininterrompues avec un débit effusif d’environ six mètres cubes par seconde.
Cette première période a été suivie de deux semaines au cours desquelles de nouvelles fissures se sont ouvertes au nord de la fissure d’origine. La lave avait alors un débit variable entre cinq et huit mètres cubes par seconde. Selon les jours, elle a coulé dans les vallées de Geldingadalir, Meradalir ou Nátthagi.
La phase suivante a consisté en une émission de lave constante pendant environ deux mois et demi, avec un débit effusif de 12 mètres cubes par seconde. La lave s’est écoulée tantôt dans la Geldingadalir, tantôt da,s la Meradalir ou la vallée de Nátthagi.
Une activité irrégulière directement liée au flux de magma sous la surface a commencé fin juin. le débit éruptif a commencé à varier de 8 à 11 mètres cubes par seconde, avec des pauses prolongées.
La dernière pause marque peut-être la fin de l’éruption. Des arrêts dans l’activité éruptive ont déjà été observés du 2 au 11 septembre, puis il y a eu une semaine d’activité intense jusqu’au 18, suivie d’une nouvelle longue interruption d’activité qui se poursuit aujourd’hui.
Les scientifiques ne savent pas si la cinquième étape se soldera par l’extension de l’intrusion magmatique vers le nord avec le début d’une nouvelle éruption. Ce scénario est en ce moment considéré comme plus probable que celui selon lequel l’essaim sismique s’expliquerait par un simple réajustement tectonique dans la région.
L’essaim était principalement centré autour de Keilir ces derniers jours. Les événements les plus significatifs avaient des magnitudes comprises entre M 3,0 et M 3,5.
Source : ruv.is.

Notre capacité à prévoir les éruptions volcaniques est encore très faible et personne ne sait ce qui se passera sur la péninsule de Reykjanes. L’éruption va-t-elle se réactiver ? L’essaim sismique va-t-il déclencher une nouvelle éruption ? S’arrêtera-t-il comme il a commencé parce qu’il avait une origine purement tectonique ? Aujourd’hui, personne n’est en mesure de répondre à ces questions !

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No lava has been erupted by the active crater at Fagradalsfjall since September 18th, 2021. This is the longest pause in activity since the eruption started. It might also indicate the end of the eruption but it is still too early to affirm it. Seismic and volcanic activity on the Reykjanes Peninsula has puzzled scientists before the eruption began on March 19th, 2021. When lava was last detected, it was moving within the new lava field. As a consequence, the lava field has sunk by 5-7 metres at its northern end and risen to the south in Geldingadalir and Nátthagi.

According to Icelandic geologists, the eruption can be split into five distinct periods that started with two weeks of steady lava flow of around six cubic metres per second.

This was followed by another two-week period in which new fissures opened to the north of the original one and the flow rate was variable between around five and eight cubic metres per second. The lava flowed variously into Geldingadalir, Meradalir, or Nátthagi.

The next phase was a steady lava flow for around two-and-a-half months of 12 cubic metres per second; also flowing variously into Geldingadalir, Meradalir, or Nátthagi.

Irregular activity directly related to magma flow below the surface started in late June, when lava flow started varying wildly from 8-11 cubic metres per second, with extended pauses.

The latest stage may or may not be the closing stage; as in September there was a total stop in the eruption from the 2nd to the 11th, then a week of excited activity until the 18th, followed by another long pause that is ongoing today.

Scientists don’t know whether the fifth stage will be the extension of the lava intrusion to the north and the start of a whole new volcanic eruption. This scenario is now believed somewhat more likely than the other explanation that the seismic swarm is simple tectonic readjustment in the area.

The swarm was mostly centered around Keilir in the past days. The most significant events had magnitudes ranging between M 3.0 and M 3.5.

Source: ruv.is.

Our ability to predict eruptions is still very low and nobody knows what will happen on the Reykjanes Peninsula. Will the eruption reactivate? Will the seismic swarm trigger a new eruption? Will it stop like it began because it was purely tectonic? Today, nobody is able to answer these questions!

Le tremor dans le secteur de Fagradalsfjall (Source: IMO)