Agung (Bali / Indonésie): Niveau d’alerte au maximum // Alert level at its highest

Le 22 septembre, les autorités indonésiennes ont fait passer le niveau d’alerte du Mont Agung au maximum (AWAS), et près de 11 300 villageois ont déjà quitté leurs maisons autour du volcan. Le nombre réel de personnes déplacées est probablement deux ou trois fois plus car beaucoup d’habitants ont volontairement fui leurs maisons.
C’est la troisième fois en un peu plus d’une semaine que le niveau d’alerte est relevé. Selon le Département de Météorologie, Climat et Géophysique, on observe une «augmentation considérable» de l’activité sismique, ce qui indique une forte probabilité d’éruption.
La Protection Civile a rappelé que les habitants ou les touristes ne doivent pas entrer dans la zone de sécurité, donc à moins de 9 kilomètres du cratère et à moins de 12 kilomètres au nord, nord-est, sud-est et sud-sud-ouest.
Les personnes évacuées se trouvent dans des abris temporaires, des centres sportifs, des salles de villages et chez des proches.
Source: Presse indonésienne.

————————————–

On September 22nd, Indonesian authorities raised the alert level for Mount Agung to the highest level (AWAS), and nearly 11,300 villagers have left their homes around the mountain. The real number of displaced might be two or three times that, since many have voluntarily fled their houses.

It was the third time in little more than a week that the alert level was raised. According to the Department of Meteorology, Climate and Geophysics, there has been a « tremendous increase » in the mountain’s seismic activity, indicating a greater probability of an eruption.

The National Disaster Mitigation Agency said no residents or tourists should be within 9 kilometres from the crater and within 12 kilometres to the north, northeast, southeast and south-southwest.

Evacuees are staying in temporary shelters, sports centres, village halls and with relatives.

Source : Indonesian press.

Crédit photo: Wikipedia

Agung (Bali / Indonésie) : Premières évacuations // First evacuations

Selon le journal indonésien The Jakarta Globe, près de 6 000 personnes ont été évacuées ce vendredi des villages près du Mont Agung sur l’île de Bali. La sismicité reste élevée et on peut voir des panaches de gaz au-dessus du cratère. Le VSI indique qu’il y a probablement une ascension du magma vers la surface
Le niveau d’alerte est maintenu à 3 (Siaga) sur une échelle de 4. Les autorités ont demandé aux touristes et aux habitants d’éviter le camping ou la randonnée dans un rayon de 6 kilomètres du cratère.
Les vols à l’aéroport international de Bali fonctionnent normalement et il y a peu de perturbations au niveau des agences touristiques dans le reste de l’île.
On commence à voir le même comportement chez les habitants que lors de l’éruption du Merapi en 2010. Certains villageois au pied de l’Agung ont déclaré qu’ils étaient réticents à partir immédiatement. Ils disent qu’ils doivent rester afin de nourrir leurs animaux

————————————–

According to the Indonesian newspaper The Jakarta Globe, nearly 6,000 people were evacuated this Friday from villages near Mt Agung on the island of Bali. Seismicity is still elevated and smoke can be seen above the crater. There are indications of magma rising to the surface

The alert status is still at 3 (Siaga) on a scale of 4 levels. Authorities have warned tourists and residents to avoid camping or hiking within a 6-kilometre radius from the crater.

Flights at Bali’s international airport are operating as normal and there is little disruption to tourism operators across the rest of the island.

We are starting to see the same behaviour among residents as during the eruption of Mt Merapi in 2010. Some residents in villages at the foot of Mount Agung said they were reluctant to leave immediately. They say they need to stay in order to feed the animals.

Carte à risques de l’Agung (Source: VSI)

Fuego (Guatemala) : L’activité reste soutenue // Activity is still elevated

L’INSIVUMEH indique que la neuvième phase éruptive et effusive du Fuego en 2017 a débuté le 13 septembre. Des explosions ont généré des panaches de cendre qui sont montés jusqu’à 1,2 km au-dessus du cratère avant de s’étirer sur 15 km vers l’ouest et le sud-ouest, avec des retombées dans les localités sous le vent. Des coulées pyroclastiques sont descendues dans la ravine Santa Teresa sur le flanc ouest. La phase éruptive s’est terminée environ 35 heures plus tard.
Le 14 septembre, des explosions ont généré des panaches de cendre de 750 mètres de hauteur qui se sont étirés sur 10 km vers l’ouest et le sud-ouest. Les ondes de choc produites par certaines explosions ont fait vibrer les vitres des structures proches. Une coulée de lave était active dans la ravine Santa Teresa.
Les explosions du 15 septembre ont produit des panaches de cendre qui ont atteint 750 mètres de hauteur et se sont étirés sur 5 km vers le NO et le SO. La coulée de lave avait alors 300 mètres de longueur.
Les 17 et 18 septembre, les panaches de cendre des explosions s’élevaient jusqu’à près de 1 km. Des matériaux incandescents étaient éjectés jusqu’à 250 mètres au-dessus du cratère et provoquaient des avalanches dans la zone du cratère. Des retombées de cendre ont été signalées dans plusieurs zones sous le vent.
Sources: INSIVUMEH & CONRED.

————————————-

INSIVUMEH indicates that Fuego’s ninth effusive eruption phase in 2017 began on September 13th. Explosions generated ash plumes that rose 1.2 km above the crater and drifted 15 km W and SW, causing ashfall in communities downwind. Pyroclastic flows descended the Santa Teresa ravine on the W flank. The eruptive phase ended about 35 hours later.

On September 14th, explosions generated ash plumes that rose 750 metres and drifted 10 km W and SW. Shock waves from some explosions vibrated nearby structures. A lava flow was active in the Santa Teresa ravine.

Explosions on September 15th produced ash plumes that rose as high as 750 metres and drifted 5 km NW and SW. The lava flow was 300 metres long.

On September 17th and 18th, ash plumes from explosions rose almost 1 km and drifted W and SW. Incandescent material was ejected 250 metres above the crater rim and caused avalanches around the crater area. Ashfall was reported in several dowwind areas.

Sources : INSIVUMEH & CONRED.

Le Fuego le 20 septembre 2017: Vers un retour au calme? (Crédit photo: INSIVUMEH)

Ouverture de l’Océan Arctique: La crainte des marées noires // Opening of the Arctic Ocean: The fear of oil spills

Au moment où la fonte de la glace ouvre de nouvelles voies de navigation et de nouveaux gisements dans l’Océan Arctique, on craint que cette nouvelle situation provoque une pollution à grande échelle, notamment par une marée noire ou des fuites de gaz naturel. Des tests sont actuellement en cours pour anticiper une telle situation qui serait sans aucun doute une catastrophe environnementale.

À la fin du mois de juillet, un robot – l’Aqua-Guard Triton RotoX – a été testé dans la Mer de Beaufort au moment de la débâcle. Le but était de voir s’il pourrait nettoyer le pétrole lors d’une marée noire dans l’Arctique. Cet « écumeur de pétrole », commandé à distance depuis le pont d’un brise-glace, est l’une des nombreuses technologies testées dans le cadre d’un programme de recherche et de développement de la Garde côtière des États-Unis. Le RotoX, fabriqué au Canada, a été conçu pour récupérer le pétrole à la surface de l’eau de l’Arctique au moment de la débâcle, c’est à dire au moment où la mer est jonchée de morceaux de glace. Selon les écologistes,  une telle situation est susceptible d’être causée par l’exploitation du pétrole au large des côtes de l’Alaska. Deux scénarios potentiels de marées noires sont envisageables: un événement catastrophique provoqué par un tanker comme l’Exxon Valdez, ou plus probablement, une marée noire provoquée par un petit navire suite à un déversement involontaire ou un accident.

À l’heure actuelle, il existe une technologie qui permet d’éliminer le pétrole dans les eaux libres de glace et sur la banquise. Le problème reste insoluble quand la surface de la mer est recouverte de morceaux de glace. Le RotoX est équipé de multiples «dents» de couleur orange qui dépassent légèrement de l’avant de l’appareil. Après l’avoir dirigé vers des plaques de glace et des nappes de pétrole, il découpe la glace en morceaux plus petits qui peuvent ensuite être récupérés. Le fait qu’il soit télécommandé depuis un navire est un avantage comparé aux récupérateurs de pétrole traditionnellement traînés par de gros navires. Le RotoX est plus maniable et pourrait en théorie se déplacer entre les morceaux de glace pour atteindre les nappes de pétrole. La pratique est toutefois décevante.

Après avoir fait fonctionner « l’écumeur de pétrole » dans un environnement dépourvu de glace, l’équipe scientifique l’a testé dans une eau couverte de plaques de glace d’épaisseur variable. Les résultats n’ont pas été convaincants. Bien que le RotoX ait réussi à se déplacer au sein des plaques de glace, ses dents étaient si puissantes qu’elles sont devenues un handicap pour atteindre les nappes de pétrole.

Pendant que le RotoX était testé dans les eaux de l’Arctique, un responsable de la Garde Côtière a froidement déclaré que les États-Unis n’avaient pas les moyens de nettoyer une marée noire dans l’Arctique. Déjà en 2014, le National Research Council (NRC) avait publié une étude qui mettait en évidence les obstacles naturels que les équipes de nettoyage devraient rencontrer lors d’une marée noire dans l’Arctique et formulait des recommandations pour améliorer la capacité des États-Unis à faire face à un tel événement. Le NRC a également précisé que le personnel, les équipements et les ressources de sécurité capables de répondre à une marée noire de grande ampleur dans l’Arctique n’étaient pas suffisants.

Trois ans plus tard, le président de la commission du NRC qui a rédigé le rapport et un professeur de l’université Le Moyne de Syracuse (Etat de New York), ont déclaré qu’il fallait investir davantage dans les infrastructures et la logistique, mais aussi développer les relations entre les gouvernements fédéral et étatique et les autorités locales. En ce qui concerne la nouvelle technologie, l’intégration de systèmes de capteurs devrait également être améliorée.

En conclusion, on peut dire que le test du nouvel « écumeur de pétrole » est un élément important du puzzle créé par la gestion de l’augmentation du trafic maritime dans les eaux de l’Arctique, mais il y a encore de nombreux problèmes à résoudre pour faire face à une marée noire. De toute évidence, les États-Unis n’ont toujours pas les moyens d’affronter une telle catastrophe environnementale.

Source: Alaska Dispatch News.

———————————————

As shipping lanes open with the melting of the ice in Arctic, together with the discovery of new mineral deposits, there are fears that this new situationmay some day cause a large-scale pollution, especially through an oil spill and natural gas leaks. Tests are currently being made to anticipate such a situation which would undoubtedly be an environmental disaster.

In late July, a robot – the Aqua-Guard Triton RotoX – dipped into the icy Beaufort Sea. The goal was to test whether the prototype could clean up an oil spill in the Arctic. The oil skimmer, which was remotely controlled from the deck of an icebreaker, is one of many technologies being examined by the U.S. Coast Guard’s research and development program. The Canadian-designed RotoX was made to skim oil off Arctic water littered by broken sea ice, the very problem that environmental groups say should preclude oil development in offshore Alaska. Two potential oil spill scenarios are said to be a cause for concern: a catastrophic oil spill from a tanker like the Exxon Valdez, or more likely, a spill from a small ship through an unintentional release or accident.

Currently, technology can clean up oil in open water and in pack ice. But water with broken ice still remains a problem. The RotoX is outfitted with multiple orange « teeth » slightly protruding from the front of the device. After maneuvering the oil skimmer to pockets of ice and oil, it chops up the ice into smaller pieces, which could be pumped through the skimmer or slide underneath. Being able to remotely guide the skimmer from a larger ship also gives it an advantage in ice-filled water. Compared to skimmers that are traditionally dragged along by large ships, RotoX is more nimble and could maneuver around the ice to reach oil spots.

After first deploying the skimmer in non-ice-filled water, the team tested it in waters filled with ice of varying thickness. The results were not really successful. Although the RotoX did well propelling itself through ice floes, the teeth were so powerful that they actually became a detriment in reaching potential oil.

While the oil skimmer was tested in Arctic waters, a Coast Guard official said that the United States was not prepared to clean up an oil spill in the Arctic. In 2014, the National Research Council released a study which acknowledged the natural obstacles that response crews might encounter during an Arctic oil spill, and laid out recommendations to improve the U.S. capability to respond to an oil spill. It also said the number of personnel, equipment and safety resources able to respond to a large Arctic oil spill was not adequate.

Three years later, the chairman of the committee that produced the report and a professor at Le Moyne College in Syracuse, New York, said more investment in infrastructure and logistics is needed, as well as more baseline information and relationships between federal, state and local players. Looking at new technology, and how sensor systems can be integrated into the devices, is also an area for improvement.

In conclusion, we can say that the test of the new oil skimmer was an important piece of the puzzle to gear up for more traffic sailing through Arctic waters, but there are still some limitations in preparing for a large oil spill and the U.S. is not ready to cope with such an environmental catastrophe.

Source: Alaska Dispatch News.

Le nettoyage d’une pollution provoquée par une marée noire au moment de la débâcle reste un problème insoluble (Photo: C. Grandpey)