Vanuatu: La menace d’une éruption persiste // Vanuatu still under threat of an eruption

La situation reste préoccupante à Ambae (également appelée Aoba) où plus de 8 000 personnes ont été forcées de quitter leurs maisons au cours des derniers jours en raison de l’augmentation de l’activité volcanique. Le Geohazards maintient le niveau d’alerte à 4 (sur une échelle de 5).
Le conseil des ministres du gouvernement du Vanuatu a déclaré l’état d’urgence sur l’île le 25 septembre, ce qui a permis de débloquer des fonds publics pour faire face à la situation d’urgence créée par le risque d’éruption du volcan.
Un nouveau cône de cendre et un lac de lave se sont formés sur le volcan, tout près de l’étendue d’eau douce qui l’entoure. La présence d’eau signifie qu’une éruption pourrait être phréatique ou phréato-magmatique, donc particulièrement explosive.
Les habitants du sud de l’île ont été évacués de leurs villages et vivent maintenant dans des bâtiments scolaires et religieux dans les villages au nord et à l’est de l’île. Quelque 36 écoles ont également été fermées. Avec le nombre croissant d’arrivants, le besoin le plus urgent maintenant est la nourriture et l’eau.  .
La Protection Civile et la Police du Vanuatu ont vérifié que tous les habitants avaient été évacués des zones dangereuses.
Source: The Watchers & journaux néo-zélandais

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The situation is still worrying at Ambae (also called Aoba) where more than 8 000 people were forced to evacuate over the past several days due to increase in volcanic activity. The Geohazards Department maintains the alert level at 4 (out of 5).

The Vanuatu Government’s Council of Ministers declared the State of Emergency on the island on September 25th, allowing public funds to be released for the emergency response to the eruption of the volcano.

A new cinder cone and magma lake have formed at the volcano, precipitously close to the freshwater lake surrounding it. The presence of water means that any eruption could potentially be phreatic, and thus more explosive.

People from the south of the island have been evacuated from their villages and are now sheltering in school and church buildings in villages in the north and east of the island. Some 36 schools have also been closed. The most pressing need now with the significant number of arrivals is food and water.

The National Disaster Management Office and the Vanuatu Police made a final check that all inhabitants have been removed from the danger areas.

Source : The Watchers & New Zealand newspapers.

Source: Geohazards

 

En attendant l’éruption de l’Agung… // Waiting for Mt Agung’s eruption…

Selon les autorités indonésiennes, plus de 75 000 personnes ont à présent quitté leurs maisons à proximité du Mt Agung sur l’île de Bali et ce nombre va probablement continuer d’augmenter. Comme je l’ai déjà signalé, les autorités ont ordonné l’évacuation des villageois dans une zone qui s’étend en certains endroits à 12 kilomètres du cratère. Par précaution, des gens habitant au-delà de la zone de sécurité ont décidé de partir eux aussi.
Les personnes évacuées ont trouvé refuge dans plus de 370 centre d’hébergement à travers l’île, que ce soient des camps temporaires, des centres de sport, des salles de village et les maisons d’amis et de parents. Certains villageois ont vendu leur bétail parce qu’ils pensent que «c’est mieux que de le laisser là-bas pour rien».
Les évacuations sont largement motivées par le souvenir de l’éruption de l’Agung en 1963. Le volcan a alors émis des panaches de cendre jusqu’à 20 kilomètres de hauteur et est resté actif pendant environ un an. La lave a parcouru 7,5 kilomètres et la cendre a atteint Jakarta, à environ 1 000 km.
La plupart des villageois espèrent qu’il n’y aura pas d’éruption et prient pour cela. Comme l’a déclaré l’un d’eux: « Pas d’éruption. C’est ma prière. Sinon, nos fermes ne pourront plus être plantées. »
Le président indonésien a visité hier un complexe sportif qui sert d’hébergement temporaire dans une zone au sud du volcan et il a exhorté les villageois autour du Mont Agung à suivre les instructions des autorités. Au cours de sa visite, il a fourni une aide humanitaire aux personnes évacuées sous forme de produits divers d’une valeur de plus de 7,1 milliards de roupies.
Dans la ville de Yogyakarta au centre de l’île de Java, environ 500 personnes se sont rassemblées dans un temple hindou pour prier pour la sécurité de ceux qui habitent près du volcan. Elles ont présenté des offrandes traditionnelles et collecté de l’argent pour les évacués. Bali est la seule province majoritairement hindouiste en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé au monde.
Les autorités ont déclaré qu’il n’y avait aucun danger immédiat pour les touristes, mais une éruption entraînerait probablement la fermeture de l’aéroport international de Bali. Le tourisme souffrirait d’une éruption du Mt Agung. L’île, célèbre pour ses plages, son surf et son élégante culture hindouiste, a accueilli près de 5 millions de visiteurs l’année dernière. Beaucoup viennent d’Australie où les vacances scolaires viennent de commencer.
Source: Journaux indonésiens.

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Un service du Ministère de l’Agriculture a mis en place une équipe qui évacue depuis lundi le bétail appartenant aux habitants vivant à proximité du Mont Agung.
Certains villageois ont volontairement évacué leur bétail qui est mis en sécurité dans les maisons de parents proches. D’autres bêtes ont été vendues. Des refuges seront nécessaires pour environ 10 000 têtes de bétail.
Au total, quelque 17 000 animaux de ferme doivent être évacués des quatre districts de Karangasem situés dans la zone rouge autour du Mt Agung qui serait directement affectée en cas d’éruption. Les membres de l’équipe ont été dépêchés dans les zones les plus exposées, avec un équipement médical pour soigner les bovins qui seraient malades ou blessés. D’autres unités de l’équipe recherchent des endroits où pourraient être mis en place des enclos provisoires, tout en identifiant les capacités locales en matière de nourriture et d’eau pour le bétail.
Lundi dernier, sept abris avec une capacité totale de 5 000 têtes de bétail avaient été construits dans les districts de Karangasem et Klungkung.

Source: The Jakarta Post.

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More than 75,000 people have now left their homes close to Mt Agung on the island of Bali and this number is likely to continue to swell. As I put it before, authorities have ordered the evacuation of villagers living within a high danger zone that in places extends 12 kilometres the volcano’s crater. People further away are also leaving.

Evacuees are taking shelter at more than 370 sites across the island that include temporary camps, sport centers, village halls and the houses of friends and relatives. Some villagers sold their cattle, because theuy thought “it was better than leaving them there for nothing.”

The evacuations are largely motivated by the memory of the 1963 eruption of Mt Agung. The volcano hurled ash as high as 20 kilometres and remained active about a year. Lava travelled 7.5 kilometres and ash reached Jakarta, about 1,000 kilometres away.

Most villagers do hope there will be no eruption and are praying for it. Said one of them: “No eruption. That is my prayer. Otherwise, our farms would not be able to be planted again.”

The Indonesian President visited yesterday a sports center serving as temporary accommodation in a district south of the volcano on Tuesday and he urged those around Mount Agung to follow the instructions of authorities. During his visit, he delivered humanitarian aid to the evacuees in the form of various goods worth more than 7.1 billion rupees.

In the Central Java town of Yogyakarta, about 500 people gathered at a Hindu temple to pray for the safety of people near the volcano. They presented traditional offerings and collected money for the evacuees. Bali is the only predominantly Hindu province in Indonesia, the world’s most populous Muslim country.

Officials have said there is no immediate danger to tourists but ashfall from an eruption would likely force the closure of Bali’s international airport. Tourism would suffer from an eruption of Mt Agung. The island, famous for its beaches, surfing and elegant Hindu culture, had nearly 5 million visitors last year. Many visitors are coming from Australian where the school holidays have just started.

Source: Indonesian newspapers.

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A department of the Agriculture Ministry has set up a joint volcano emergency readiness team, which has been working since Monday to evacuate cattle belonging to residents living in the vicinity of Mount Agung.

Some residents have voluntarily evacuated their cattle to the homes of nearby relatives that are relatively safe. Some of the cattle have been sold. Shelters will be needed for around 10,000 cattle.

About 17,000 cattle need to be evacuated from the four Karangasem districts in the red zones of Mt Agung, which would be directly affected in the event of an eruption. Members of the team had been dispatched to the disaster-prone locations, equipped with medical supplies to provide immediate treatment for cattle that were sick or injured. Other units from the team are scouting locations where temporary cattle pens could be built, while identifying local sources of food and water for the cattle.

As of Monday, seven shelters with a combined capacity of 5,000 cattle have been erected across Karangasem and Klungkung regencies.

Source : The Jakarta post.

Crédit photo: Ministère de l’Agriculture

 

Le réchauffement climatique fait s’effondrer les flancs des montagnes // Mountain slopes collapse because of global warming

Dans une note mise en ligne le 11 septembre, j’indiquais que sous l’effet du réchauffement climatique dans les Alpes, la langue terminale du glacier suisse de Trift, dans le Valais s’était effondrée, sans faire de victimes ni de dégâts.

En juin 2016, tout un pan de montagne de 1 200 mètres de hauteur s’est effondré dans le Parc National de Glacier Bay en Alaska, répandant des matériaux sur environ 20 kilomètres carrés sur le Glacier Lamplugh, et en générant un signal sismique aussi puissant qu’un séisme de magnitude M 5,2.
En 2015, la paroi d’une autre montagne du Parc s’est effondrée elle aussi, avec quelque 220 millions de tonnes de roches qui sont allées d’écraser sur un autre glacier et dans le fjord en dessous. Ce fut le plus grand glissement de terrain non volcanique jamais observé en Amérique du Nord. Il a déclenché un tsunami avec une vague de 180 mètres de hauteur qui a dépouillé de leurs feuilles tous les arbres des montagnes autour. Les scientifiques disent que ces glissements de terrain majeurs doivent être pris au sérieux car ils pourraient devenir une menace pour les navires de croisière et les kayaks qui fréquentent parfois ces fjords.
Une étude des avalanches de roches dans la partie occidentale du Parc National de Glacier Bay a révélé que la probabilité de glissements de roches couvrant environ 5 kilomètres carrés a doublé au cours des cinq dernières années. Au fur et à mesure que le climat s’est réchauffé, les caractéristiques des avalanches de roches dans la région ont changé. Elles sont de plus grande  ampleur et parcourent de plus longues distances. L’étude a examiné les 24 avalanches de roches qui se sont produites de 1984 à 2016 dans la partie ouest du Parc National de Glacier Bay en utilisant des images satellitaires pour la cohérence des mesures au cours des 30 années écoulées.
Selon l’étude, la cause de ces avalanches de roches est le dégel de la glace qui remplit les fissures, les crevasses et les fractures des roches des montagnes. C’est ce qu’on appelle le «permafrost de roche». Ce permafrost aide à maintenir les pentes escarpées dans leur état, de sorte que la fonte, ou seulement l’amollissement, de cette glace déstabilise la roche.
La perte d’épaisseur des glaciers est probablement un autre facteur de déstabilisation. En effet, les glaciers moins épais soutiennent moins bien les pentes des montagnes.
L’étude met en parallèle la taille croissante des avalanches de roches à Glacier Bay et la tendance au réchauffement climatique sur le long terme. Les grandes avalanches ont commencé environ deux ans après que la température maximale annuelle de la zone se soit élevée au-dessus du point de congélation.
La tendance ne se limite pas aux limites du Parc National de Glacier Bay. On observe de tels événements dans toute la région montagneuse du sud-est de l’Alaska et les régions voisines du Canada. Ils sont suivis de près par un système sismique créé par des scientifiques  du Lamont-Doherty Earth Observatory.de l’Université de Columbie Britannique.
Au Groenland en juin 2017, quatre personnes ont été tuées par un tsunami qui a été déclenché par une avalanche de roches dans un fjord. L’événement a généré un signal sismique semblable à celui d’un tremblement de terre de magnitude M 4.1, et une vague de plus de 90 mètres de hauteur a frappé un village de pêcheurs.
Source: Alaska Dispatch News.

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In a note released on September 11th, I indicated that because of global warming in the Alps, the front of the Trift Glacier, in the Swiss province of Valais, had collapsed without killing anybody, nor causing major damage.

In June 2016, a 1,200 metre mountain slope in Glacier Bay National Park collapsed in Alaska, spreading rock over about 20 square kilometres over the Lamplugh Glacier and creating a seismic signal as powerful as a magnitude-5.2 earthquake.

The year before, the face of another park mountain peeled off and sent about 220 million tons of rock and debris crashing onto another glacier and into the fjord below. The biggest non-volcanic North American landslide on record, it triggered a local tsunami that rose to 180 metres and stripped alders off high hillsides. Scientists say these massive rock slides should be taken seriously as they may become a threat to cruise ships and kayakers that sometimes head into wilderness bays.

A study of rock avalanches in the western part of Glacier Bay National Park found that the likelihood of large slides covering about 5 square kilometres has at least doubled in the last five years. As the climate has warmed, characteristics of the region’s rock avalanches have changed. They are bigger, and travelling farther. The study examined the 24 rock avalanches that happened from 1984 to 2016 in western Glacier Bay National Park, and used satellite imagery for consistency in measurements over the three decades.

The likely reason of the rock avalanches, says the study, is thaw of the ice that fills the mountains’ rock cracks, crevices and fractures, referred to as « rock-permafrost. » The rock-permafrost helps hold steep slopes intact, so thaw or even softening of that ice destabilizes the rock.

Glacial thinning is likely a secondary factor. Thinned glaciers are less effective at propping up mountain faces.

The study correlates the increasing size of Glacier Bay rock avalanches to a long-term warming trend. The large avalanches began about two years after the area’s annual maximum temperature shifted above freezing.

The trend extends beyond park boundaries. The whole mountainous region of Southeast Alaska and neighbouring parts of Canada has emerged as a hot spot for such events – now closely tracked by a seismic system created by scientists at Columbia University’s Lamont-Doherty Earth Observatory.

In Greenland in June 2017, four people were killed by a tsunami that was triggered when a rockslide dropped from a mountain slope into a fjord. There, the rockslide creating a seismic signal similar to that of a magnitude-4.1 earthquake, and a wave rising more than 90 metres struck a fishing village.

Source: Alaska Dispatch News.

Vue de l’avalanche de roches dans le Parc national de Glacier Bay le 28 juin 2016, avec la masse de matériaux qui est venue s’échouer à la surface du Lamplugh Glacier.

La photo a été prise par Paul Swanstrom, propriétaire de l’agence Mountain Flying Service, que je salue ici. C’est un pilote hors pair avec lequel j’ai effectué plusieurs survols de la région.