Ambae (Vanuatu): Intensification de l’éruption et probables évacuations // Intensification of the eruption and likely evacuations

Les autorités du Vanuatu se préparaient à évacuer jusqu’à 5000 personnes le samedi 23 septembre 2017 car l’éruption volcanique sur l’île d’Ambae continuait à s’intensifier. Geohazards a élevé samedi le niveau d’alerte de trois à quatre, signe d’une « éruption modérée ».
L’activité volcanique a régulièrement augmenté au cours des deux dernières semaines. Elle s’est encore accrue ce samedi, avec des panaches et retombées de cendre sur une grande partie de l’île. Ils étaient émis par une bouche située à l’intérieur ou à proximité de la caldeira du lac Voui.
L’éruption n’est que « modérée » pour le moment, mais elle est susceptible de s’intensifier. En conséquence, les autorités ont décidé de se préparer à commencer à évacuer la moitié des 10 000 habitants de l’île. Le but est d’éloigner les gens du sud et au nord de l’île et de les déplacer vers l’est et l’ouest. L’opération sera effectuée une fois que les centres d’évacuation seront prêts.
Il y a eu beaucoup de retombées de cendre ces dernières semaines. La nuit dernière, il y a eu une petite éruption et les gens ont pu observer de l’incandescence pour la première fois sur le volcan.
L’évacuation actuelle sera effectuée à titre préventif. Personne ne sait comment le volcan se comportera dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
Du point de vue géologique, Ambae est occupée en son centre par un grand volcan, le Lombenben. L’île est la partie émergée d’une montagne volcanique. Ce volcan est actif. Une éruption phréatique avec émission de cendre a débuté le 27 novembre 2005, avec passage du niveau d’alerte à 2 et préparatifs pour des évacuations. Le 8 décembre, l’éruption s’est intensifiée, ce qui a entraîné le déplacement d’environ 5000 habitants et l’évacuation de deux hôpitaux. Il a fallu trois mois avant que les gens puissent retourner dans leurs villages.
Source: Médias néo-zélandais.

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Authorities in Vanuatu were preparing to evacuate as many as 5000 people on Saturday, as a volcanic eruption on Ambae island continued to intensify. The Geohazards Department on Saturday raised its alert from level three to four, what it classified as a « moderate eruption state. »

Volcanic activity has steadily increased in the past couple of weeks. On Saturday, it increased further, with the volcano belching ash across much of the island. The ash plumes were emitted by a vent in or near the Lake Voui caldeira.

The state of the eruption is only moderate, but it is likely to increase. As a consequence, authorities on the island were swinging into action on Saturday and were preparing to start evacuating half of the island’s 10,000 people from one side to the other. They are looking at moving people away from the south and north of the island, and moving them to the eastern and western part. The operation will be performed once the evacuation centres are ready.

There has been a lot of ash fall in recent weeks, last night there was a small eruption and people could see incandescence for the first time on the volcano.

The current evacuation will be made as a precautionary measure. Nobody knows how the volcano will behave in the coming days or weeks.

From a geological point of view, Ambae is characterized by the large volcano at its center, Lombenben. The island is little more than the peak of a volcanic mountain rising from the sea. This volcano is active: a steam and ash eruption began on November 27th 2005, leading to a Level 2 volcano alert and preparations for evacuations. On December 8th, the eruption became stronger, displacing around half of the island’s roughly 10,000 inhabitants and requiring the evacuation of two hospitals. It was as long as three months before people were able to return to their villages.

Source: New Zealand news media.

 

Le Mont Agung et le tourisme à Bali // Mt Agung and tourism in Bali

Les autorités indonésiennes craignent que la situation actuelle sur le Mt Agung affecte le tourisme à Bali.
On peut lire dans le Jakarta Post que la Protection Civile veille à ce que les sites touristiques de Bali tels que Tanah Lot, Uluwatu, Beratan Bedugul Lake et Tampak Siring Castle, Bali Safari et Marine Park, Garuda Wisnu Kencana, Sanur Beach, Tanjung Benoa, Goa Gajah, Nusa Penida et Kuta Beach soient en sécurité au vu du niveau d’alerte de l’Agung qui est passé à 4, le plus haut niveau, le vendredi 22 septembre. Cette décision d’élever le niveau d’alerte a fait suite à une augmentation de l’activité sismique au cours de cette journée. Au total, 58 séismes superficiels, 318 événements volcaniques profonds et 44 séquences tectoniques ont été enregistrés. (voir graphiques ci-dessous)
Comme je l’ai déjà mentionné, la Protection Civile recommande aux habitants autour de l’Agung ainsi qu’aux randonneurs et autres touristes d’arrêter toute activité autour du cratère.. Il leur est demandé de respecter le périmètre de sécurité d’un rayon de six kilomètres du sommet de l’Agung, soit une altitude de 950 mètres, ainsi qu’une distance supplémentaire de 7,5 km vers le nord, le sud-est et le sud-sud-ouest du volcan.
Les autorités regrettent la propagation d’informations fausses ou exagérées qui ont provoqué des mouvements de panique au sein de la population. En dehors du périmètre de sécurité, le tourisme à Bali se déroule en toute sécurité jusqu’à présent. Le gouverneur de Bali en personne a demandé d’arrêter de publier de fausses informations parce que Bali est une destination touristique nationale et internationale.
Source: The Jakarta Post.

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Indonesian authorities are afraid that the current situation on Mt Agung might affect tourism in Bali.

The National Civil Defense has made sure that tourist sites in Bali such as Tanah Lot, Uluwatu, Beratan Bedugul Lake and Tampak Siring Castle, Bali Safari and Marine Park, Garuda Wisnu Kencana, Sanur Beach, Tanjung Benoa, Goa Gajah, Nusa Penida area and Kuta Beach are safe amid the alert status of Mount Agung which was elevated to its highest level on Friday September 22nd. This followed an increase in seismic activity from 12:00 a.m. to 12:00 p.m. A total of 58 shallow volcanic tremors, 318 deep volcanic tremors and 44 local tectonic tremors have occurred during that period.

As I put it before, the Civil Defense recommends for residents around Mount Agung as well as climbers and tourists to stop any activity near the Mount Agung crater area. They are asked to stay away within a six-kilometre radius from the top of Mount Agung with an elevation of 950 meters from sea level and additional sectoral expansion to the north, southeast, and south-southwest for 7.5 kilometres.

Authorities regret the spreading of hoax news and exaggerated reporting that caused panic among the people. Apart from the restricted radius, tourism in Bali is still safe up until now. Bali governor has asked everyone to stop publishing fake news because Bali is a national and international tourist destination.

Source: The Jakarta Post.

Source: VSI

La Terre il y a 56 millions d’années, aujourd’hui et demain // The Earth 56 million years ago, today and tomorrow

Dans une étude récente publiée dans la revue Nature, des scientifiques ont examiné le réchauffement climatique qui s’est produit pendant le PETM (Maximum thermique du passage Paléocène-Éocène) et ont tiré des conclusions sur le réchauffement climatique qui affecte actuellement notre planète.
Le climat de la Terre a connu un réchauffement rapide pendant le PETM, il y a 56 millions d’années. Dans leur dernière études, les chercheurs ont identifié la cause de cette période de réchauffement climatique et ils ont établi un lien avec le changement climatique que nous connaissons actuellement.
Juste avant le PETM, la Terre ne ressemblait pas à ce qu’elle est aujourd’hui. Les régions polaires étaient dépourvues de glace ; il y avait des forêts tempérées ou même subtropicales le long des côtes de l’Antarctique et le Canada arctique ressemblait aux marécages des Everglades de la Floride d’aujourd’hui. La température des océans était de 10°C supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui et les zones climatiques chaudes s’étaient toutes déplacées vers les pôles.
Au début du PETM, la planète s’est réchauffée d’au moins 5°C en quelques milliers d’années. La vie dans les profondeurs des océans a souffert de façon disproportionnée. De nombreuses espèces ont disparu et certaines zones des océans ont devenues anoxiques. Il a fallu environ 150 000 ans pour que le climat de la Terre retrouve un certain équilibre.
Une augmentation de 5°C sur quelques milliers d’années est extrêmement rapide à l’échelle géologique, mais n’est rien comparé à la vitesse actuelle du réchauffement climatique. Si nous continuons à brûler des combustibles fossiles au même rythme, les scénarios les plus pessimistes indiquent que nous pourrions atteindre 5°C d’ici la fin du siècle !
Le PETM peut nous éclairer sur l’avenir de notre planète. On pense depuis longtemps que la période chaude du PETM a été provoquée par l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En effet, nous savons qu’il y a eu une énorme libération de carbone dans l’atmosphère et dans les océans à cette époque, grâce à l’analyse de sédiments datant de 56 millions d’années. Pourtant, l’origine de ce carbone a toujours été l’objet de désaccords. La dernière étude a identifié l’empreinte chimique de ce carbone. Il semble provenir des émissions produites par une activité volcanique intense et prolongée. L’étude montre également que le niveau atmosphérique de CO2 a plus que doublé en moins de 25 000 ans. Cela s’explique par le fait que le Groenland et l’Amérique du Nord s’éloignaient de l’Europe en créant l’Océan Atlantique Nord, avec une activité volcanique le long de ce qui est aujourd’hui la dorsale médio-atlantique. D’énormes quantités de carbone ont probablement été libérées dans l’atmosphère par l’activité volcanique pendant le PETM, en volumes beaucoup plus importants que toutes les réserves de combustibles fossiles actuellement accessibles. Toutefois la vitesse d’émission était probablement au moins 20 fois plus lente qu’aujourd’hui.

Le volcanisme du PETM a eu lieu en grande partie sous l’eau et à un rythme lent. L’équivalent moderne serait sûrement les «fumeurs noirs» que l’on rencontre dans les profondeurs de l’Atlantique.
Le carbone libéré par ces bouches au fond de l’océan est remonté à la surface et a déclenché un cycle qui a fini par affecter les océans proprement dits. Tout d’abord, la chaleur extrême du PETM a conduit à une altération plus rapide des roches et du sol, ce qui signifie que plus de nutriments comme le phosphore se sont propagés dans la mer, ce qui a stimulé la croissance du plancton. Lorsque le plancton est mort, il descend vers les fonds marins et stocke progressivement ce même carbone dans des sédiments profonds.
Alors que cette chaîne d’événements a provoqué l’élimination du carbone de l’atmosphère ancienne, elle a également entraîné une perte d’oxygène dans certaines parties des océans, comme cela se produit de nos jours dans les «zones mortes» du Golfe du Mexique où un excès de nutriments se répand dans l’eau chaude de l’océan.
La dernière étude a révélé que le PETM a été causé par des émissions massives de carbone provenant de l’intérieur de la Terre. Cette situation présente beaucoup de points commun avec celle que nous connaissons aujourd’hui, avec une élévation du niveau de CO2 dans notre atmosphère et nos océans par la combustion des combustibles fossiles qui ont été enterrés pendant des millions d’années. Le PETM nous donne une image de plus en plus claire de ce que sera la Terre si nous continuons à émettre des gaz à effet de serre. Il se pourrait que notre planète connaisse une situation qu’elle n’a jamais traversée en 56 millions d’années.
Source: The Guardian / Nature.

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In a recent study published in Nature, scientists examined the global warming that occurred during the PETM 56 million years ago and drew conclusions about the global warming that currently affects our planet.

Earth’s climate experienced rapid warming during the Palaeocene-Eocene Thermal Maximum (PETM), 56 million years ago. In their latest research, scientists have identified the cause of this well-known warm period. Its links to present day climate change are clear.

Just prior to the PETM, Earth looked very different than it does today. The polar regions were devoid of ice sheets, with temperate or even subtropical forests along the coastlines of Antarctica, and Arctic Canada resembling the swamplands of modern Florida. The deep oceans were about 10°C warmer than today, and warm climate zones were all shifted polewards.

Next, the planet warmed by at least a further 5°C over a few thousand years at the onset of the PETM. Life in the deep sea suffered disproportionately; many species went extinct and parts of the deep ocean became anoxic. It took about 150,000 years for Earth’s climate to naturally recover and regain some sort of equilibrium.

An increase of 5°C over a few thousand years is breakneck speed in geological terms, but is still nothing compared to our current rate of warming. In fact, if we keep burning fossil fuels at our current rate, the worst-case scenarios suggest we could hit 5°C by the end of the century.

What can the PETM tells us about the future? It has long been suspected that the warm period was triggered by increasing greenhouse gas concentrations in the atmosphere. We know there was a huge release of “new” carbon into the atmosphere and oceans at the time, thanks to analysis of 56million-year-old sediments. Yet where this carbon came from has always been disputed. The latest study identified the distinctive chemical fingerprint of this carbon; it pointed not to methane, but to emissions from intense and prolonged volcanic activity. The research also show that atmospheric CO2 levels more than doubled in less than 25,000 years. This makes sense: at the same time, Greenland and North America were drifting away from Europe, creating the North Atlantic Ocean and a string of volcanic activity along what is now the Mid-Atlantic Ridge. Huge quantities of carbon must have been released into the atmosphere by volcanic activity during the PETM, which is an order of magnitude higher than all currently-accessible fossil fuel reserves taken together. But the rate of emissions would have been at least 20 times slower than today. Given how much CO2 was released, the resulting global warming was about what we would predict based on calculations of current climate sensitivity.

PETM volcanism largely took place under water and at a slower pace, perhaps the best modern equivalent would be the “black smokers” still found today in the deep North Atlantic.

The carbon released by these vents would bubble up to the surface and kick off a cycle that would eventually affect the oceans themselves. First, extreme PETM warmth led to faster weathering of rocks and soil, which meant more nutrients like phosphorus were being washed into the sea. This in turn stimulated plankton growth. When the plankton died they drifted down to the seafloor and gradually stored that same carbon in deep marine sediments.

While this chain of events aided the removal of carbon from the ancient atmosphere it also led to oxygen starvation in some parts of the deep sea, analogous to the “dead zones” that form today in areas like the Gulf of Mexico where an excess of nutrients is washed into warm water.

The latest study found the PETM was caused by massive carbon emissions from Earth’s interior. It thus has many parallels to today, where we are ratcheting up CO2 levels in our atmosphere and oceans by burning fossil fuels that have been buried for millions of years. The PETM is giving us an increasingly clearer picture of what Earth will be like if we carry on, and take our planet to places it has not been in at least 56 million years.

Source: The Guardian / Nature.

Evolution du climat sur 65 millions d’années