Prévision et prévention volcaniques à Bali // Volcanic prediction and prevention in Bali

Comme je l’ai indiqué précédemment, le niveau d’alerte de l’Agung a été ramené à 3 (SIAGA) et le diamètre de la zone de sécurité a été réduit. Cela signifie que les villageois qui ne vivent pas à l’intérieur du nouveau périmètre de sécurité seront autorisés à rentrer chez eux. Jusqu’à présent, 133 349 personnes ont été évacuées.
Au début, j’ai approuvé la décision des autorités balinaises d’évacuer une vaste zone d’un diamètre de 12 km dès que l’Agung a commencé à montrer des signes d’activité menaçants. C’était une bonne prévention. Les autorités indonésiennes n’avaient pas renouvelé l’erreur de l’éruption du Merapi en 2010 sur l’île de Java où les évacuations ont été effectuées pas à pas et ont entraîné la mort de 320 personnes. Je pensais que ces évacuations massives sur l’île de Bali étaient la bonne décision parce que le Mont Agung est connu pour ses éruptions violentes, accompagnées d’énormes panaches de cendre et de coulées pyroclastiques qui dévalent loin sur ses pentes.
Il fallait alors espérer que la prévision serait aussi bonne que la prévention. Malheureusement, ce n’est pas le cas et l’Agung n’est jamais entré en éruption. C’est un vrai problème, car les gens qui vivent sur les pentes du volcan seront moins enclins à faire confiance aux volcanologues. Ils se fieront davantage aux paroles des prêtres. Malgré l’interdiction officielle, quelques-uns d’entre eux ont grimpé jusqu’au cratère pour y déposer des offrandes et prendre des photos. Ils ont également déclaré que le volcan n’était pas prêt à entrer en éruption et ils ont continué à fréquenter les temples à l’intérieur de la zone interdite pour y faire des offrandes et prier.
Comme je l’ai écrit hier, je pense que la décision de baisser le niveau d’alerte ait été prise sous la pression des autorités qui craignaient que la situation sur l’Agung ait de graves répercussions sur le tourisme à Bali. Le directeur du VSI a bien sûr affirmé que la décision d’abaisser le niveau d’alerte reposait uniquement sur la baisse d’activité du volcan et non sur des pressions extérieures. L’imagerie satellitaire indiquait que l’activité thermique diminuait et les photographies prises par les drones dimanche indiquaient qu’il y avait moins de vapeur dans le cratère. On peut toutefois se demander pourquoi les volcanologues du VSI ont changé d’avis si rapidement. N’oublions pas que le vendredi 27 octobre ils indiquaient que le niveau d’alerte serait réévalué le 9 novembre !
Un autre facteur qui a probablement motivé la décision d’abaisser le niveau d’alerte est la proximité de la fête de Galungan qui aurait, sans aucun doute, poussé de nombreuses personnes évacuées à quitter les camps pour participer aux cérémonies, même à l’intérieur de la zone interdite. Jusqu’à présent, le temple Besakih, le temple hindou le plus grand et le plus sacré de Bali, se trouvait dans la zone rouge.
Tout cela ne semble pas très sérieux. Soit le volcan représente un danger pour la population et les autorités – sur les conseils des volcanologues – forcent les gens à rester dans les camps, soit les volcanologues sont sûrs que le volcan n’entrera pas en éruption et ils donneront le feu vert pour que les gens puissent rentrer chez eux. Pour le moment, la situation ne semble pas très claire. Espérons seulement que l’Agung ne se manifestera pas dans les prochains jours, une fois que des dizaines de milliers de villageois auront retrouvé leurs fermes autour du volcan!

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As I put it before, the alert level for Mt Agung has been reduced to 3 (SIAGA) and so has the diameter of the safety zone. This means that the villagers who are not living inside the new security perimeter will be allowed to return home. Up to now, 133,349 residents have been evacuated.

At the beginning, I approved the decision of the Balinese authorities to evacuate a large area with a diameter of 12 km from the very start, when Mt Agung began to show threatening signs of activity. This was good prevention. They had not renewed the mistake of the Indonesian authorities during the the 2010 eruption of Mt Merapi on the island of Java where the evacuations were made step by step and led to the deaths of 320 persons. I thought these evacuations on the island of Bali were the right decision because Mt Agung is known to erupt violently, sending huge ash plumes and pyroclastic flows far away down its slopes.

It was then to be hoped that prevision would be as good as prevention. Unfortunately, it was not and Mt Agung never erupted. This is a real problem, because the people who live on the slopes of the volcano will be less inclined in the future to trust the experts. They will rather have confidence in the predictions of the priests, for instance. Despite the official interdiction, a few of them climbed to the crater to make offerings and take photos. They also said that the volcano was not ready to erupt and they kept getting into the temples inside the restricted area for making offerings and praying.

As I put it before, I’m afraid that the decision to lower the alert level was made under the pressure of the authorities who feared the situation on Mt Agung might have a serious impact on tourism in Bali. Not surprisingly, the head of VSI stressed the decision to downgrade the alert level was based purely on the lessening activity of the volcano and not other pressures. Experts said satellite imagery indicated thermal activity was decreasing and photographs taken by drones of the crater on Sunday indicated less steam. One question remains: How does it come the VSI changed its mind so quickly? On November 27th, it indicated that the alert level would be upgraded on November 9th!

Another factor that probably motivated the decision to lower the alert level was the proximity of the Galungan festival which would undoubtedly have pushed many evacuees to leave the camps to participate in the ceremonies, even inside the restricted area. Up to now, Besakih temple, the largest and holiest Hindu temple in Bali and a popular tourist attraction, was in the red zone.

All this does not sound very serious. Either the volcano represents a danger for the population and authorities force people to stay in the camps, or they are sure the volcano will not erupt and they allow people to return home. For the time being, the situation does not seem that clear. Let’s hope the volcano does not start erupting in the coming days!

 

Temple Besakih, le plus populaire à Bali (Photo: C. Grandpey)

Baisse du niveau d’alerte de l’Agung (Bali / Indonésie)! // The alert level for Mt Agung (Bali / Indonesia) has been lowered!

Le 27 octobre 2017, les volcanologues indonésiens avaient décidé de maintenir le niveau d’alerte de l’Agung à son maximum (4 / AWAS) au moins jusqu’au 9 novembre, date où une réévaluation de la situation était prévue. Aujourd’hui 29 octobre, la girouette change de direction ! Le niveau d’alerte vient d’être ramené à 3 (SIAGA). Le diamètre de la zone de sécurité a été réduit à 6 km au NNE et à 7,5 km dans la partie sud du volcan.

Le site du VSI indique que depuis le 20 octobre les données GPS indiquent un ralentissement de la déformation du volcan. De plus, on enregistre depuis plusieurs jours une baisse de la sismicité. Ce sont ces deux paramètres qui semblent avoir motivé la décision du VSI. Personnellement, je pense qu’il y a eu également la pression des autorités locales qui demandaient depuis plusieurs jours au VSI de revoir le niveau d’alerte du volcan car le tourisme subit les effets des humeurs de l’Agung. De plus, le 1er novembre va commencer la fête du Galungan,, très importante pour les Hindous car elle symbolise la victoire du bien sur le mal. Beaucoup de cérémonies sont prévues dans des temples qui étaient situés dans la zone interdite jusqu’à présent. Il faut croiser les doigts et espérer que l’Agung ne va pas se réveiller brutalement pendant les dix jours que durent les festivités.

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On October 27th, 2017, Indonesian volcanologists had decided to maintain the alert level for Mt Agung at its highest (4 / AWAS) until at least November 9th, when a re-assessment of the situation was planned. Today, October 29th, the weathercock has changed direction! The alert level has been reduced to 3 (SIAGA). The diameter of the safety zone was reduced to 6 km NNE and 7.5 km in the southern part of the volcano.
The VSI website indicates that since October 20th the GPS data have indicated a slowdown of the deformation of the volcano. In addition, there has been a decline in seismicity for several days. It is these two parameters that seem to have motivated the VSI’s decision.

Personally, I think there was also the pressure of the local authorities who had been asking the VSI for several days to lower the alert level of the volcano because tourism was affected by the situation on Mt Agung. In addition, November 1st will be the beginning of the Galungan, a very important festival for the Hindu because it symbolizes the victory of good over evil. Many ceremonies are planned in temples that were located in the forbidden zone until now. Let’s cross our fingers and hope that Mt Agung will not wake up abruptly during the ten days of the festivities.

Source: Wikipedia

Les Américains sont-ils en train de prendre conscience de la fonte des glaciers? // Are Americans getting aware of glacier melting ?

Les glaciers fondent aux Etats-Unis et, pour la première fois, une étude effectuée par des chercheurs de l’Université de Washington a montré à quelle vitesse ils fondent et disparaissent. Ces informations sont très inquiétantes et montrent qu’un avenir sans glacier pourrait arriver plus tôt que prévu.
Un chercheur de l’Université de Washington à Seattle a mis au point une nouvelle technique pour mesurer l’épaisseur des glaciers ; elle consiste à utiliser des images satellitaires haute résolution pour suivre les variations d’altitude. Grâce à cet outil, le scientifique a pu suivre les fluctuations de niveau de 1 200 glaciers aux États-Unis.
Les résultats ont confirmé ce que beaucoup craignaient: Les glaciers fondent rapidement. Selon cette étude, la perte totale de glace sur le Mont Rainier s’élève à environ 0,7 kilomètres cubes depuis 1970; cela équivaut à une perte d’épaisseur de glace de 7,5 mètres sur l’ensemble du sommet du volcan.

On a observé de profonds changements sur le Mont Rainier au cours des 45 dernières années et, pour la première fois, les scientifiques sont en mesure de quantifier avec précision la quantité de neige et de glace qui a disparu.
Les mesures récentes ont nécessité plusieurs années de travail pour rassembler toutes les données. L’étude a débuté en 2012 avec la collecte des données sur la perte subie par les glaciers des Etats-Unis. Le chercheur a utilisé pour cela le système d’imagerie par satellite à haute résolution qu’il avait créé précédemment pour suivre les variations de niveau des calottes glaciaires en Antarctique et au Groenland. La caméra embarquée à bord du satellite prend deux photos de chaque glacier à quelques minutes d’intervalle, puis elle utilise un logiciel automatisé pour créer un modèle 3D de la surface du glacier. L’étude fournit un bilan pour les 1200 glaciers dans les 48 états situés au sud du Canada.
Auparavant, les géologues s’appuyaient sur des photographies de glaciers prises depuis des avions et des satellites, ou utilisaient des sondes plantées dans la neige pour mesurer la vitesse de fonte. La nouvelle technique consistant à utiliser des images satellitaires haute résolution permet d’avoir une vision parfaite des effets du changement climatique sur les ressources naturelles du pays, avec une précision d’environ 30 centimètres.
On sait que les glaciers fondent. En 2015, une étude du World Glacier Monitoring Service a compilé plus de 40 000 mesures d’épaisseur de glaciers à travers le monde. Cette étude a révélé qu’en moyenne les glaciers perdent environ un mètre d’épaisseur chaque année. D’autres recherches ont estimé qu’à la vitesse actuelle de fonte, les glaciers autour de l’Everest pourraient complètement disparaître d’ici 2100.
Source: Université de Washington.

Parallèlement à la publication de cette étude, un rapport du Government Accountability Office (GAO) indique que le changement climatique coûte aux contribuables américains des milliards de dollars chaque année. Ces coûts devraient augmenter au fur et à mesure que les tempêtes dévastatrices, les inondations, les incendies de forêt et les sécheresses deviendront plus fréquentes dans les décennies à venir.
Le rapport indique que les impacts fiscaux du changement climatique peuvent varier considérablement d’une région à l’autre. Le Sud-Est des Etats-Unis est exposé à un risque accru en raison du risque de submersion des zones côtières par les tempêtes et l’élévation du niveau de la mer. Le Nord-Est est également menacé par les vagues pendant les tempêtes et par l’élévation du niveau de la mer, mais pas autant que le sud-est. Le Midwest et les grandes plaines sont susceptibles de voir leurs rendements diminuer. L’Ouest devrait connaître une sécheresse accrue, des incendies de forêt et des vagues de chaleur faisant des victimes.
Des copies préliminaires de ce rapport ont été adressées à la Maison-Blanche et à l’Agence de Protection de l’Environnement, qui n’ont fait aucun commentaire officiel susceptible d’être joint au rapport du GAO.
Source: Presse américaine.

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American glaciers are melting, but for the first time research from the University of Washington has been able to show just how much and just how fast they are disappearing. The news is unsettling and hints that a glacier-less future could be here sooner than expected.

A researcher at the University of Washington in Seattle, has developed a new technique to measure glacier thickness that involves using high-resolution satellite images to track elevation changes. Using this tool, he was able to track elevation changes in 1,200 glaciers in the U.S.

The results have confirmed what many people have feared: these glaciers are melting quickly. According to the research, cumulative ice loss at Mount Rainier in Washington has measured about 0.7 cubic kilometres since 1970; this is equal to removing a 7.5-metre-thick layer of ice from the entire mountain top.

There are some big changes that have happened on Mount Rainier in the last 45 years, and for the first time scientists are able to very precisely quantify exactly how much snow and ice has been lost.

The researcher’s recent measurements took several years to gather. He started his project in 2012, gathering data on glacier loss in the continental U.S by using the high-resolution satellite imaging system that he originally created to track elevation changes in massive ice sheets in Antarctica and Greenland. The satellite camera takes two photos of the glaciers a few minutes apart and then uses automated software to create a 3-D model of the glacier surface. The study provides a tally of 1,200 mountain glaciers in the lower 48 states.

Previously, geologists relied on photographs of glaciers taken from planes and satellites, or used stakes in the snow to measure melting rates. The new method of using high-resolution satellite images allows a never-before-seen look at just how climate change is affecting U.S. country’s natural resources, with a resolution accuracy of about 30 centimetres.

It is not new information that the glaciers are melting. In 2015, a study from the World Glacier Monitoring Service compiled more than 40,000 thickness measurements from glaciers throughout the world. This work revealed that, on average, glaciers are losing about one metre of thickness every year. Other research has estimated that the current glacial loss rate may mean that Mount Everest’s glaciers could be completely gone by 2100.

Source : University of Washington.

Meantime, a Government Accountability Office (GAO) report says climate change is already costing U.S. taxpayers billions of dollars each year. These costs are expected to rise as devastating storms, floods, wildfires and droughts will become more frequent in the coming decades.

The report says the fiscal impacts of climate change are likely to vary widely by region. The Southeast is at increased risk because of coastal property that could be swamped by storm surge and sea level rise. The Northeast is also under threat from storm surge and sea level rise, though not as much as the Southeast. The Midwest and Great Plains are susceptible to decreased crop yields. The west is expected to see increased drought, wildfires and deadly heatwaves.

Advance copies were provided to the White House and the Environmental Protection Agency, which provided no official comments for inclusion in the GAO report.

Source : U.S. newspapers.

La fonte des glaciers sur le Mont Rainier est spectaculaire

(Photos: C. Grandpey)

 

Simulation d’une éruption à Auckland (Nouvelle Zélande) // Visualisation of an eruption at Auckland (New Zealand)

Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, la ville d’Auckland a été construite sur un champ volcanique potentiellement actif. Un volcanologue maintenant à la retraite – le professeur Colin Wilson de l’Université de Victoria – vient de recevoir la médaille Rutherford pour son travail sur les volcans explosifs et la menace qu’ils représentent pour les populations.
Il a travaillé sur plusieurs volcans à travers le monde, comme le Taupo, Long Valley et Yellowstone aux États-Unis. Son travail a mis en oeuvre de nouvelles techniques pour cartographier les processus volcaniques depuis l’état de sommeil jusqu’à l’éruption proprement dite. Ses recherches ont également permis de relier les cycles s’étendant sur le long terme à certaines des éruptions les plus importantes et les plus destructrices connues à ce jour. Par exemple, il a démontré qu’il y a eu une longue phase de préparation avant le déclenchement, il y a environ 25 500 ans, de la super éruption du Taupo qui a créé l’énorme caldeira que le Lac Taupo ne remplit que partiellement aujourd’hui.
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous verrez une simulation impressionnante d’une éruption dans la région d’Auckland. Elle débuterait près de l’île de Rangitoto que l’on peut voir à l’arrière-plan. Il convient de noter que la projection du document dans le musée a eu pour résultat des enfants effrayés et une dévaluation des biens immobiliers situés sur le rivage !
https://vimeo.com/29927106
Source: New Zealand Herald.

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As I indicated several times, the town of Auckland was built on a potentially active volcanic field. A veteran volcanologist – Victoria University’s Professor Colin Wilson – has just been awarded the Rutherford Medal for his work on explosive volcanoes and the threat they pose to the populations.

He has worked on many of the world’s volcanoes, including Taupo, and Long Valley and Yellowstone in the United States. His work has pioneered new techniques to map out the volcanic processes from slumber to massive eruption. His research has also been able to link long-term cycles with some of the largest and most destructive eruptions known to science. For instance, it showed how there was a long build-up to the massive super-eruption from Taupo about 25,500 years ago, which created the enormous caldera that Lake Taupo only fills partly today.

By clicking on the link below, you will see an impressive simulation of an eruption in the Auckland area. It would start near the Rangitoto Island one can see in the background. It should be noted that the result of the show in the museum was frightened children and de-valued waterfront property!

https://vimeo.com/29927106

Source : New Zealand Herald.

Une éruption dans la baie d’Auckland aurait des conséquences catastrophiques faciles à imaginer (Photo: C. Grandpey)