La fonte des glaciers néo-zélandais // The melting of New Zealand glaciers

Le réchauffement climatique affecte également l’hémisphère sud et les glaciers continuent de fondre en Nouvelle-Zélande. Depuis 1977, les Alpes du Sud ont perdu 34 % de leur couverture de glace et de neige. Les plus petits glaciers ont perdu environ 12 mètres d’épaisseur pendant cette période.
Les médias du pays viennent d’expliquer que les deux glaciers les plus populaires – Franz Josef et Fox – fondent à une vitesse incroyable. Je les ai visités il y a une dizaine d’années, au moment où les autorités locales interdisaient les visites guidées en raison du risque d’éboulements et de glissements de terrain. Un article de presse néo-zélandaise a pour titre « Plus haut, plus vite, plus court. C’est la triste nouvelle devise des glaciers de Nouvelle-Zélande. »
Comme sur de nombreux glaciers dans le monde, il y a des panneaux le long de la route qui mène au glacier Fox. Ils marquent le point où se trouvait le front du glacier à divers moments de l’histoire, il y a des siècles, des décennies. Le Fox a beaucoup reculé, d’environ trois kilomètres depuis les années 1880. Certains mouvements sont dus à la progression naturelle d’une rivière de glace, mais le recul s’accélère et les scientifiques sont inquiets.

Après avoir conduit le long de la route qui mène au glacier, on atteint un parking où on peut laisser son véhicule et emprunter un sentier. Il faut aujourd’hui plus de 30 minutes jusqu’au point de vue sur le front du glacier. Il y a une dizaine d’années, il fallait une demi-heure pour atteindre le front proprement dit.

 

Cette balade jusqu’à la glace est désormais interdite car trop dangereuse. Les tours en hélicoptère sont maintenant le meilleur moyen d’avoir une bonne vue des glaciers, mais la solution est beaucoup plus coûteuse. Je me souviens d’avoir survolé les glaciers dans un petit avion, moins cher qu’un hélicoptère.

 

À seulement 30 minutes de route du glacier Fox se trouve le glacier Franz Josef. Les deux sites sont différents. Alors que la vallée du glacier Fox est principalement constituée de roches grises et a une forme arrondie, la vallée du glacier Franz Josef est pleine de roches orange, avec plus de végétation et les flancs de la vallée sont plus pentus. Le glacier Franz Josef recule lui aussi, à l’image de tous les glaciers de Nouvelle-Zélande. L’accélération de ce recul ne cesse d’augmenter et les scientifiques pensent qu’elle n’a jamais été aussi rapide. Ils sont convaincus que le changement climatique d’origine humaine en est la principale cause.

 

Aujourd’hui, la marche depuis le parking jusqu’au front du glacier Franz Josef est belle, mais assez longue. Elle peut demander près d’une heure si on prend son temps. Le Franz Josef a perdu environ 800 mètres de longueur depuis 2008. La différence se voit d’une année sur l’autre. Un article de presse se termine par ces mots : « La planète se réchauffe, les glaciers rétrécissent. C’est aussi simple que cela! […]} C’est peut-être le genre d’endroit dont nous ne posséderons que des photos pour expliquer aux futures générations à quoi ressemblait le monde naturel avant la hausse rapide des températures. »

 

Photos: C. Grandpey

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Global warming is affecting the Southern Hemisphere too and glaciers keep melting in New Zealand. Since 1977, the Southern Alps have lost 34 per cent of their ice and snow cover. The smallest glaciers have lost about 12 metres of thickness in that time.

The country’s news media have just explained that the two most popular glaciers – Franz Josef and Fox – are melting at an incredible pace. I visited them about a decade ago . It was the moment when local authorities prohibited guided tours to the se glaciers because of the risk of rockfalls and landslides. An article in the New Zealand press is entitled « Higher, faster, shorter. » It says it is the sad new motto of New Zealand’s glaciers.

As on many glaciers in the world, there are signs along the road that leads to Fox Glacier that mark the point where the face of the ice was at various points in history. Centuries ago, decades ago. It has moved back a long way in this time, about three kilometres since the 1880s. Some is the natural progression of a flowing river of ice, but it has been accelerating in recent years and scientists are worried.

After driving from the main road, you reach a car park where you leave your vehicle and walk the rest of the way. It is quite a walk these day and takes more than 30 minutes to the point where you get a good view of the glacier’s face. A decage ago, it took half an hour to reach the glacier’s front !

This walking tour onto the ice has now been stopped because it is too dangerous. Helicopter tours are now the best way to get a good view, but the solution is far more expensive. I can remeber flying over the glaciers in a small plane, which was less costly than a chopper. .

Only a 30 minute drive from Fox Glacier is Franz Josef Glacier. The two places are different. While the Fox Glacier valley has mainly grey rocks and a rounder shape, the Franz Josef Glacier valley is full of orange rocks, has more plants, and is steeper on the sides. Franz Josef Glacier is also receding, like all of the glaciers in New Zealand. The acceleration of the decline in size is increasing and scientists don’t think it has ever been as fast as it has been in recently. They’re convinced that human-caused climate change is the major cause.

Today, the walk from the carpark to the face of the Franz Josef Glacier is beautiful, but quite long. It can take almost an hour if you take your time and enjoy the surroundings. It is a reminder that since 2008 this glacier has been in a period of retreat and has lost around 800 metres of length. We are told that the diffirence can be seen from one year to the next. A press article concludes with these words : « The planet warms, the glaciers shrink. It’s that simple! […]} Maybe this will be the kind of place we can only tell future generations about, showing them photos and explaining how the natural world looked before the temperature rose too much. »

Séismes lents en Nouvelle Zélande // Slow-motion earthquakes in New Zealand

J’ai appris à me méfier de Wikipedia qui diffuse parfois des informations inexactes, mais la définition d’un séisme lent qui est proposée me semble intéressante. Selon l’encyclopédie collective, « un séisme lent (SSE, pour slow slip event) est un déplacement discontinu semblable à celui d’un séisme classique, mais qui libère l’énergie élastique en plusieurs heures ou plusieurs jours au lieu de quelques minutes pour un séisme ordinaire. Les séismes lents ont d’abord été détectés par la mesure des déplacements et déformations. »

On peut lire aussi : « Les séismes lents correspondent à des phases transitoires de glissement lent et asismique le long des failles de subduction, à des profondeurs généralement plus importantes que les grands séismes. Les séismes lents peuvent atteindre une magnitude supérieure à M 7 et se déclenchent assez régulièrement. Grâce au déploiement de réseaux denses d’observation par GPS, des séismes lents ont pu être observés le long de nombreuses zones de subduction, notamment en Nouvelle-Zélande, au Japon, aux Cascades, au Mexique et en Équateur. »

En lisant la presse néo-zélandaise, on apprend que les stations GNSS de GeoNet le long de la côte sud de la région de Hawkes Bay et au nord de Gisborne se sont déplacées vers l’est de 1 à 2 cm depuis le début de 2023. Cela montre qu’un séisme lent est en cours au niveau de la zone de subduction de Hikurangi au large de la côte est de l’île du Nord. La quantité de mouvement de glissement lent au cours des 30 derniers jours a libéré une énergie équivalente à un tremblement de terre de M 7,0. Les scientifiques estiment que le déplacement sur la zone de subduction pendant l’événement a atteint 7 ou 8 cm au cours des deux dernières semaines.
Un autre épisode de séisme lent au large de Hawkes Bay a déjà été observé en 2022. En plus de l’événement de séisme lent, deux petits essaims sismiques ont été enregistrés dans la région, avec des magnitudes allant de M 1,0 à M 3,5. Ils sont probablement liés au séisme lent et sont vraisemblablement causés par des variations de contraintes dans la croûte terrestre.
Un autre séisme lent sous la région de Manawatu a commencé au début de 2022. Il n’a surpris personne car ces événements se produisent environ tous les cinq ans.
Les scientifiques de GeoNet ont récemment déployé de vastes réseaux temporaires de capteurs pour détecter ces séismes lents et toute activité sismique associée. Un géophysicien de GNS Science explique que les séismes lents sont un excellent rappel que la Nouvelle-Zélande se trouve à la frontière de plaques tectoniques très actives.
Source : New Zealand Herald, GeoNet.

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I have always been wary of Wikipedia, which sometimes disseminates inaccurate information, but the definition of a slow-motion earthquake, or slow slip event (SSE), that is suggested seems interesting to me. According to the collective encyclopedia, « a slow slip event is a discontinuous movement similar to that of a conventional earthquake, but which releases the elastic energy in several hours or several days instead of a few minutes for an ordinary earthquake. Slow earthquakes were first detected by measuring displacements and deformations. »
We can also read: « Slow earthquakes correspond to transient phases of slow and aseismic sliding along subduction faults, at depths generally greater than large earthquakes. Slow earthquakes can reach a magnitude greater than M 7.0 and occur quite regularly. Thanks to the deployment of dense GPS observation networks, slow earthquakes have been observed along many subduction zones, including New Zealand, Japan, the Cascades, Mexico and Ecuador. »

Reading the New Zealand newspapers, we learn that GeoNet’s GNSS stations along the southern coast of the Hawkes Bay area and north of Gisborne have shifted eastward by 1 – 2 cm since the start of 2023, This indicates that a slow-motion earthquake is underway on the Hikurangi subduction plate boundary offshore the North Island’s east coast. The amount of slow slip movement during the last 30 days has released energy equivalent to an M 7.0 earthquake. Scientists estimate that the amount of movement on the subduction zone during the current event now amounts to 7 or 8 cm over the last couple of weeks.

Another large slow slip event offshore Hawkes Bay had already been observed in 2022. In addition to the slow slip event, two small seismic swarms have been recorded in the region, with magnitudes ranging from M 1.0 to M 3.5. These earthquakes are likely related to the slow slip event,and are probbly caused by changes in stress in the Earth’s crust.

Another slow-motion earthquake beneath the Manawatu region started up at the beginning of 2022. It was expectedas these events occur approximately every five years.

GeoNet scientists have recently deployed large, temporary networks of sensors to detect these slow slip events, and any related seismic activity. A GNS Science geophysicist explaines that slow-slip events are a great reminder that New Zealand is located on a very active tectonic plate boundary.

Source : New Zealand Herald, GeoNet.

 

Schéma montrant le mouvement sur la zone de subduction Hikurangi (code couleur en centimètres) au cours des séismes lents depuis la mi-décembre 2022. Les flèches blanches montrent le déplacement horizontal des stations GNSS au cours de la même période. (Source : GeoNet)

L’astéroïde de Chicxulub a généré un tsunami cataclysmal // The Chicxulub asteroid triggered a cataclysmal tsunami

Cette note ne parle pas de volcans, mais d’un énorme cratère, celui creusé par un astéroïde à Chicxulub dans la péninsule mexicaine du Yucatan il y a quelque 66 millions d’années. Dans une étude publiée dans AGU Advances, les scientifiques ont pour la première fois simulé à quelle distance et à quelle vitesse le tsunami produit par l’astéroïde qui a tué les dinosaures s’est propagé à travers le globe. En plus d’éliminer les dinosaures, le cataclysme a bouleversé notre planète. L’impact produit par l’astéroïde était si puissant qu’il a éjecté des sédiments du plancher océanique et même une partie de la croûte terrestre à des kilomètres dans l’atmosphère. Il a également déclenché une vague de près de cinq kilomètres de hauteur. 10 minutes après l’impact, la vague mesurait encore environ un kilomètre et demi de hauteur et se précipitait à toute vitesse à plus de 200 kilomètres du cratère. En cliquant sur le lien suivant, vous verrez une vidéo qui montre les vagues dévastatrices dans leur propagation à travers le monde :

https://youtu.be/aJJOjWX3S1Q

L’équipe scientifique a trouvé dans les archives fossiles des preuves étayant leur simulation. Dans ce qui est aujourd’hui la Nouvelle-Zélande, les carottes de sédiments montrent une grande confusion dans le temps. Bien que précédemment attribuée à des séismes locaux, les scientifiques pensent que c’est l’impact de l’astéroïde à 12 000 kilomètres de distance qui est la cause de cette confusion. En effet, même si les vagues du tsunami n’avaient que 10 mètres de haut, elles ont perturbé l’océan jusqu’à son plancher.
Cette étude intervient quelques semaines seulement après la découverte d’un astéroïde susceptible de détruire une planète à proximité de la nôtre. Cependant, il n’est pas prévu que sa trajectoire croise prochainement celle de la Terre. Et même si c’était le cas, la NASA sait maintenant comment faire dévier les astéroïdes.
Source: Yahoo Actualités.

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This post is not about volcanoes, but it is about a huge crater, the one dug by the Chicxulub in Mexico’s Yucatan Peninsula about 66 million years ago. In a study published in AGU Advances, scientists have for the first time simulated how far and fast the asteroid that killed the dinosaurs, impact spread around the globe. Besides wiping out the dinosaurs, it caused huge changes on our planet. The asteroid was so powerful that it ejected seafloor sediment and even part of the Earth’s crust kilometers into the atmosphere. It also caused a wave nearly five kilometers high. Even 10 minutes after impact, the wave was still about one and a half kilometer tall and was racing outward, already over 200 kilometers away from the crater. By clicking on the following link, you will see a video that shows the waves that spread around the world, spreading devastation.

https://youtu.be/aJJOjWX3S1Q

The scientific team found evidence to back up their simulation’s version of events in the fossil record. In what is now New Zealand, sediment cores show a very jumbled record of time. Though previously attributed to local earthquakes, scientists now think that the asteroid impact 12,000 kilometers away caused the disarray. Because even if the tsunami waves were only 10 meters high, they disturbed the ocean all the way down to the seafloor.

This study comes just weeks after the discovery of a planet-killer sized asteroid in our astronomical neighborhood. However, it is not predicted to cross paths with Earth anytime soon. And even if it did, NASA now knows how to bonk asteroids off course.

Source: Yahoo News.

Vue d’artiste de l’astéroïde s’écrasant sur Terre (Source: Wikipedia)

L’hiver des records en Nouvelle Zélande // The winter of records in New Zealand

L’hémisphère sud subit lui aussi de plein fouet les effets du réchauffement climatique. Les saisons sont inversées par rapport à l’hémisphère nord et la Nouvelle-Zélande vient de connaître son hiver le plus chaud et le plus humide depuis le début des relevés en 1909. Le record hivernal de chaleur est battu pour la troisième année consécutive.

La température moyenne à l’échelle nationale a atteint 9.8°C, soit 1.4°C de plus que la moyenne 1981-2010. De nombreuses localités de Nouvelle-Zélande ont connu des températures record. Les anomalies s’élèvent à 1.3°C pour juin (8ème mois de juin le plus chaud) et juillet (4ème mois de juillet le plus chaud) ; 1.5°C pour août (2ème mois d’août le plus chaud).

C’est la première fois que le record de chaleur est battu trois hivers de suite en Nouvelle-Zélande. Aucune des 7 régions du pays n’a connu des température inférieures aux normales de saison. Sur les 10 hivers les plus chauds jamais enregistrés en Nouvelle-Zélande, six ont eu lieu depuis 2013.

L’hiver a également été le plus humide depuis le début des relevés de précipitations en 1971. Des précipitations extrêmes ont entraîné de graves inondations à travers le pays qui a connu des pluies supérieures de 120 à 150% par rapport aux normales de saison.

Source: global-climat, presse néo-zélandaise.

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The southern hemisphere is also bearing the brunt of the effects of global warming. The seasons are reversed compared to the northern hemisphere and New Zealand has just experienced its warmest and wettest winter since records began in 1909. The winter heat record has been broken for the third consecutive year.
The national average temperature reached 9.8°C, 1.4°C higher than the 1981-2010 average. Many municipalities in New Zealand have experienced record high temperatures. The anomalies amount to 1.3°C for June (8th hottest month of June) and July (4th hottest month of July); 1.5°C for August (2nd hottest month of August).
This is the first time the heat record has been broken three winters in a row in New Zealand. None of the 7 regions of the country experienced temperatures below normal for the season. Of the 10 warmest winters on record in New Zealand, six have occurred since 2013.
The winter was also the wettest since rainfall records began in 1971. Extreme rainfall led to severe flooding across the country which saw rainfall 120-150% higher than normal for the season.
Source: global-climat, New Zealand press.

 

Anomalies de température en hiver pour la Nouvelle-Zélande. Source : National Institute of Water and Atmospheric Research (NIWA)