Eruption du volcan Io Yama (Japan) // Eruption of Io Yama Volcano (Japan)

Selon l’agence Reuters, le volcan Io Yama sur l’île de Kyushu est entré en éruption le jeudi 19 avril 2018, avec des nuages de cendre et des projections de blocs, ce qui a incité les autorités à interdire l’accès au sommet. Il n’est fait état d’aucun dégâts et d’aucune victime.
Les images diffusées à la télévision montrent une fumée grisâtre provenant de plusieurs endroits sur le flanc du Io Yama qui appartient au complexe volcanique de Kirishima.
Le niveau d’alerte est passé de 2 à 3 sur l’échelle de 5. La JMA a prévenu que les projections pouvaient atteindre une distance de 2 km.

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According to the Reuters press agency, Io Yama volcano on island of Kyushu erupted on Thursday, April 19th 2018, shooting clouds of smoke and rocks into the sky, and prompting authorities to ban access to the peak. There were no reports of any damage or casualties.

Television footage showed grayish smoke jetting from several spots on the side of the mountain in the Kirishima range.

The alert level for Io Yama was raised to 3 from 2 on Japan’s 5-level scale, with the Japan Meteorological Agency warning that volcanic rocks could be hurled as far as 2 km..

Kilauea (Hawaii): Ça se calme // Activity is decreasing

Après une hausse significative et un risque de débordement, la lave à l’intérieur de l’Overlook Crater a chuté de plusieurs mètres suite à un épisode de dégonflement du sommet du Kilauea. Le 18 avril au matin, son niveau se trouvait à une vingtaine de mètres sous la lèvre et n’était plus guère visible depuis la terrasse du Jaggar Museum.

La tendance au gonflement reste bien présente sur le Pu’uO’o où la sismicité reste stable.

Bien malin serait celui capable de dire comment va évoluer la situation. Semblables épisodes de gonflement ont eu lieu dans le passé. Certains ont été suivis d’éruptions tandis que d’autres sont restés sans suite. Wait and see…

Source : HVO.

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After a significant rise and a risk of overflowing, the lava inside the Overlook Crater dropped several metres following an episode of deflation of the summit of Kilauea. On the morning of April 18th, its level was about twenty metrss below the rim and was no longer visible from the terrace of the Jaggar Museum.
The inflationary tendency is still present on Pu’uO’o where seismicity remains stable.
Nobody can say how the situation will evolve. Similar episodes of inflation have occurred in the past. Some were followed by eruptions, others not. Wait and see …
Source: HVO.

Déformation du sommet du Kilauea (ligne bleue) et du flanc nord du Pu’uO’o (ligne verte) au cours de la dernière semaine et du dernier mois (Source : USGS / HVO)

 

Données GPS pour le sommet du Kilauea (un an et cinq ans) et pour le Pu’uO’o (année écoulée). On remarquera l’accélération d’inflation du Pu’uO’o (Source : USGS / HVO).

Plus de neige en Antarctique // More snow in Antarctica

Comme je l’ai écrit dans une note précédente, la calotte glaciaire de l’Antarctique se rétrécit à cause de la hausse des températures provoquée par le réchauffement climatique. Un autre effet du changement climatique est une augmentation des chutes de neige sur le continent antarctique. C’est la conclusion d’une étude publiée début avril par une équipe internationale de chercheurs sous la houlette du British Antarctic Survey (BAS).
L’équipe scientifique a analysé 79 carottes de glace prélevées sur l’ensemble du continent antarctique. Ces échantillons fournissent des informations précises sur la quantité de neige tombée depuis des centaines d’années. Ils ont révélé une augmentation de 10% des chutes de neige au cours des deux derniers siècles. Selon les chercheurs, l’augmentation des chutes de neige est causée par des changements intervenus dans la circulation océanique, avec arrivée d’air chaud et humide des latitudes moyennes, un phénomène qui réchauffe l’air et l’eau autour de l’Antarctique et réduit la surface occupée par la glace de mer. Cette humidité de l’air provoque des chutes de neige plus abondantes, en particulier dans la péninsule antarctique où,  selon les données fournies par carottes de glace, elles ont augmenté le plus.
Connaître le gain ou la perte en eau des calottes glaciaires est essentiel pour prévoir les variations de niveau des océans au cours des prochaines décennies et au-delà. Nous savons que la banquise fond et que cette eau s’écoule dans la mer en faisant augmenter son niveau, mais cette quantité d’eau émise est réduite par la quantité de neige qui tombe sur le continent. En d’autres termes, quand la perte de glace n’est pas compensée par les chutes de neige, le niveau de la mer monte.
Les résultats de la nouvelle étude indiquent que l’augmentation des chutes de neige en Antarctique devra être intégrée dans les prévisions d’élévation du niveau de la mer et induira une petite baisse. L’augmentation de 10% des chutes de neige au cours des deux derniers siècles équivaut à environ 272 gigatonnes d’eau qui se déposent sous forme de neige à la surface de l’Antarctique chaque année.
Un graphique inclus dans l’étude du BAS (voir ci-dessous) montre les chutes de neige en Antarctique au cours des 200 dernières années. La ligne continue montre la moyenne sur 10 ans et révèle une tendance à la hausse.
Cependant, il ne faudrait pas se réjouir trop vite. En effet, la réduction globale du niveau de la mer causée par l’augmentation des chutes de neige en Antarctique sera très, très faible, voire négligeable. Cette réduction est estimée à seulement 0,04 millimètres par décennie. Selon la NASA, l’élévation actuelle du niveau de la mer atteint 3,2 millimètres par an, soit 32 millimètres par décennie. À titre de comparaison, l’augmentation des chutes de neige en Antarctique compense à peu près la hausse du niveau de la mer provoquée par la fonte des glaciers de Patagonie au cours des 200 dernières années, ce qui est tout à fait négligeable.
La conclusion de l’étude du British Antarctic Survey est la suivante: « Bien qu’il soit certainement important de comprendre la dynamique changeante de l’Antarctique, la nouvelle étude n’aura pas d’impact sur les prévisions globales de l’élévation du niveau de la mer qui menace de grandes agglomérations sur notre planète dans les prochaines décennies. »
Source: CNN, British Antarctic Survey.

Les dernières chutes de neige sur le massif alpin ont été produites par un phénomène analogue : températures pas très froides et humidité importante de l’air ambiant. Cette neige a parfois atteint des épaisseurs impressionnantes (plus de 7 mètres dans les Alpes suisses). Reste à savoir avec quelle vitesse elle va fondre pendant le printemps et surtout l’été. La présence de cette neige – à condition qu’elle y persiste – dans les zones d’accumulation des glaciers alpins pourrait freiner, au moins momentanément ; leur recul. Quoi qu’il en soit, toute cette neige, qui vient s’ajouter à celle qui s’est accumulée pendant l’hiver sur d’autres régions de la planète, va fondre et rejoindre l’océan via les torrents, les rivières et les fleuves…

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As I put it in a previous post, Antarctica’s ice sheet is shrinking because of the increasing temperatures caused by global warming. Another effect of climate change is an increase in snowfall on the Antarctic continent. This is the conclusion of a study released early in April by an international team led by the British Antarctic Survey.

The team analyzed 79 ice cores from across Antarctica that provide detailed information on how much snow has fallen over hundreds of years, and it found a 10% increase in snowfall over the past two centuries. According to the researchers, the snowfall increase is driven by changing circulation patterns, drawing warm moist air from the mid-latitudes, a phenomenon which heats the air and water and reduces sea ice. This available moisture allows for additional snowfall, especially in the Antarctic Peninsula where snowfall has increased the most, according to the ice core data.

Knowing the net gain or loss of water from the ice sheets is essential in projecting how much sea levels will rise in the next several decades and beyond. We know that ice is melting from the ice sheets and flowing into the sea, raising its levels, but this amount is lessened by how much snow is falling back onto the continent. When ice loss is not replenished by snowfall, then sea level rises

The results of the new study indicate that the increased snowfall over Antarctica will have to be worked into the sea level rise projections and will lower them just a bit. The 10% increase in snowfall over the past two centuries equates to about 272 gigatons of water more being deposited as snow over Antarctica every year.

A graph from the study (see below) shows the total Antarctic snowfall over the past 200 years. The solid line shows the 10-year moving average, indicating the trend toward increasing snowfall.

However, the overall reduction of sea level from the increasing snowfall will be very, very small. It is expected to be just 0.04 millimetres per decade. According to NASA’s climate page, current rates of global sea level rise are 3.2 millimetres per year, or 32 millimetres per decade. As a comparison, the increased snowfall in Antarctica approximately offsets the contribution to sea level caused by the melting Patagonian ice fields in the past 200 years, which is quite negligible.

The conclusion of the British Antarctic Survey’s study goes as follows: “Although it is certainly important in understanding the changing dynamics in Antarctica, the new information doesn’t even make a dent in the overall projections of sea level rise that threaten major cities around the globe in the next few decades.”

Source: CNN, British Antarctic Survey.

Source : British Antarctic Survey