Nouvelle violente éruption du Sinabung (Indonésie)

Une nouvelle éruption majeure s’est produite aujourd’hui 8 avril 2018 sur le Sinabung vers 9 heures (TU). Les panaches de cendre ont atteint une quinzaine de kilomètres d’altitude. C’est la deuxième éruption majeure de ce volcan en l’espace de deux mois. Elle a également généré des coulées pyroclastiques qui ont dévalé dur 3,5 km sur les versants E et SE.

Vous pourrez voir des images de cet épisode éruptif sur le site The Watchers en cliquant sur le lien suivant :

https://watchers.news/2018/04/06/sinabung-eruption-april-6-2018/

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A new major eruption took place at Mount Sinabung at about 09:00 UTC on April 6th, 2018, with ash plumes up to 15 km a.s.l. This is the second major eruption of this volcano within 2 months. The eruption produced numerous pyroclastic flows, reaching 3.5 km to the east and southeast.

Images of today’s eruption can be seen on the website The Watchers at this address :

https://watchers.news/2018/04/06/sinabung-eruption-april-6-2018/

Crédit photo: J.P. Vauzelle

Prévention des séismes et tsunamis à la Martinique // Seismic and tsunami prevention in Martinique

Depuis que ce blog existe, je ne cesse de mettre l’accent sur l’importance que revêt l’EDUCATION des populations dans les contextes volcanique et sismique. Lors de mes conférences « Volcans et risques volcaniques », je donne l’exemple de la ville de Kagoshima, au pied du volcan japonais Sakurajima, où la population est régulièrement soumise à des exercices d’évacuation dans l’éventualité d’une éruption majeure qui menacerait l’agglomération située à quelques encabliures de ce volcan particulièrement actif.

Le 14 mars 2018, le site web France-Antilles a diffusé un article avec le titre suivant: « Près de 35 000 Martiniquais mobilisés pour Caribe Wave 2018« . Il s’agissait d’un exercice grandeur nature d’alerte tsunami. Commencé le jeudi 15 mars 2018, il a regroupé une cinquantaine de pays et territoires de la Caraïbe, soit environ 200 000 personnes.

L’exercice se déroule de la manière suivante: Selon le scénario établi par le Groupement Intergouvernemental de Coordination / Système d’Alerte aux Tsunamis pour la CARaïbe, un séisme fictif va générer un tsunami dans la Caraïbe. Les côtes de la Martinique sont notamment touchées.

Organisé par le GIC/SATCAR depuis 2011, cet exercice permet de tester le système d’alerte montante vers les autorités publiques responsables de la gestion de crise ainsi que les procédures de diffusion de l’alerte descendante rapide vers la population. Ce dernier point est du ressort des services opérationnels, les mairies, les opérateurs et les médias.

En Martinique, 3 500 personnes, dont une vingtaine de communes et plus de 20 000 collégiens et lycéens se sont inscrits pour participer à l’exercice, via le site http://www.tsunamizone.org/francais/. Ces communes ont choisi soit de mettre en place une sensibilisation, soit de participer à un exercice d’évacuation. En 2018, une attention particulière a été portée sur les itinéraires d’évacuation et sur les 650 sites refuges identifiés.

Parallèlement à cette campagne de sensibilisation sur le terrain, les autorité locales, avec la caution du Préfet de la Martinique, ont distribué un dépliant intitulé « Alerte Tsunami » (voir ci-dessous) qui, graphiques à l’appui, explique ce qu’est un tsunami, comment reconnaître les trois signes naturels d’un tel phénomène et que faire en cas de danger ou d’alerte. Il est en particulier rappelé que « ces vagues ne sont pas surfables! »

Lorsque j’ai visité la ville de St Pierre, j’ai remarqué les nombreux panneaux apposés dans les rues et sur les ruines des monuments historiques, et indiquant les parcours à suivre en cas d’alerte tsunami. Semblables panneaux sont visibles dans d’autres localités côtières

Au cours de mon séjour aux Antilles, j’ai eu l’occasion de parler de cette démarche d’éducation de la population avec plusieurs personnes. Je pense qu’il faudrait aller encore plus loin, comme le font les Islandais. Dans ce pays, les autorités ont demandé aux habitants de la côte sud de l’île, menacée par des éruptions volcaniques et des crues glaciaires, de télécharger une application sur leurs smartphones. En cas de danger imminent, les habitants reçoivent instantanément un message d’alerte leur indiquant le comportement à adopter dans les délais les plus brefs. Il est fort à parier que ce progrès dans le domaine de la prévention sera bientôt adopté par les populations antillaises.

Le risque sismique est identifié depuis longtemps en Martinique. Depuis le 18ème siècle, l’île a subi plusieurs tremblements de terre importants. Le dernier en date, le 29 novembre 2007 avait une magnitude de M 7,4. Il a  été localisé au nord de la Martinique, à une profondeur de 152 km. Les dégâts furent modérés et d’ampleur inégale. A l’image du Centre de découverte des sciences de la Terre, certaines habitations de la Martinique bénéficient de mesures parasismiques.

S’agissant des tsunamis, au cours des trois derniers siècles, la Martinique et la Guadeloupe ont été frappées par plus d’une dizaine d’événements de ce type. Les plus récents ont été observés en mai 1901, décembre 1901, mars et avril 1902, le 6 mai 1902, le 30 août 1902 et le 24 juillet 1939. Cependant, tous n’ont pas été recensés et certaines surcotes marines ne furent jamais identifiées, faute de connaissances.

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Ever since I created this blog, I have kept focusing on the concept of EDUCATION of populations in volcanic and seismic contexts. During my conferences « Volcanoes and Volcanic Risks », I give the example of the city of Kagoshima, at the foot of the Japanese volcano Sakurajima, where the population regularly performs evacuation exercises in the event of a major eruption which would threaten the community located a short distance from this very active volcano.

On March 14th, 2018, the France-Antilles website published an article with the following title: « Nearly 35,000 Martiniquais mobilized for Caribe Wave 2018 ». This was a life-size tsunami warning exercise. Started on Thursday, March 15th, 2018, it brought together about fifty countries and territories of the Caribbean, about 200,000 people.

The exercise took place as follows: According to the scenario established by the Intergovernmental Coordination Group / Tsunami Warning System for CARIBBEAN, a fictitious earthquake generated a tsunami in the Caribbean. The coasts of Martinique were particularly affected.

Organized by the GIC / SATCAR since 2011, this exercise makes it possible to test the rising alert system towards the public authorities responsible for crisis management as well as the procedures for disseminating the rapid downward alert to the population. This last point is the responsibility of the operational departments, the mayors and the media.

In Martinique, 3,500 people, including some 20 municipalities and more than 20,000 middle and high school students have registered to participate in the exercise, via the site http://www.tsunamizone.org/english/. These municipalities chose either to set up an awareness campaign or to participate in an evacuation exercise. In 2018, special attention was paid to the evacuation routes and the 650 identified refuge sites.

In parallel with this awareness campaign on the field, the local authorities, with the guarantee of the Prefect of Martinique, have distributed leaflets entitled « Tsunami Alert » (see below) which, with graphics, explains what a tsunami is, how to recognize the three natural signs of such a phenomenon and what to do in case of danger. People are reminded that « these waves are not surfable! »

When I visited the city of St Pierre, I noticed the many signs posted in the streets and the ruins of historical monuments, and indicating the routes to follow in case of tsunami warning.

During my stay in the West Indies, I had the opportunity to talk about this process of education of the population. I pointed out  that the prevention has to go even further, as the Icelanders do. In this country, the authorities have asked residents of the south coast of the island, threatened by volcanic eruptions and glacial floods, to download an application on their smartphones. In case of imminent danger, the inhabitants receive an instant warning message indicating the behaviour to adopt as soon as possible. It is a safe bet that this progress in the field of prevention will soon be adopted by the West Indian populations.

The seismic risk has long been identified in Martinique. Since the 18th century, the island has suffered several earthquakes. The most recent, on November 29th, 2007 had a magnitude of M 7.4. It was located north of Martinique, at a depth of 152 km. The damage was moderate and uneven.

As for tsunamis, over the last three centuries, Martinique and Guadeloupe have been hit by more than a dozen events. The most recent ones were observed in May 1901, December 1901, March and April 1902, May 6, 1902, August 30, 1902 and July 24, 1939. However, not all were recorded and some increases in the sea level were never identified, due to a lack of knowledge.

Une brochure très pédagogique:

En cas d’alerte tsunami…

Eléments parasismiques au Centre de découverte des sciences de la Terre:

Photos: C. Grandpey