Nevados de Chillan (Chili)

Selon une dépêche de l’AFP, une augmentation d’activité observée sur le volcan Nevados de Chillan a incité les autorités à élever le niveau d’alerte à l’Orange, en prévision d’une éventuelle éruption. Le complexe volcanique du Chillan, qui comprend 17 cratères, est situé à 550 km au sud de Santiago dans la région Bio Bio des Andes chiliennes.
Depuis 2015, le niveau d’alerte est resté maintenu à la couleur Jaune – le deuxième des quatre niveaux – mais depuis décembre 2017, plusieurs émissions de cendre ont indiqué une augmentation de l’activité éruptive et incité les autorités à élever le niveau d’alerte à l’ Orange, avant de le ramener à la couleur Jaune
Le 6 avril 2018, des scientifiques du SERNAGEOMIN ont visité le volcan et ont vu une énorme colonne de fumée blanche s’élever de l’un des cratères. Ils ont également détecté un écoulement inhabituel de la lave dans le cratère, avec un risque de débordement à tout moment.
Compte tenu de la probabilité d’un événement éruptif majeur, il a été décidé de relever à nouveau le niveau d’alerte à Orange. La situation est contrôlée depuis l’observatoire volcanique de Temuco.
Entre 1861 et 2003, le Nevados de Chillan est entré en éruption une dizaine de fois, avec des niveaux variables sur l’Indice d’Explosivité Volcanique (VEI). Il y a plusieurs stations de ski sur les pentes ue Chillan qui est une destination touristique populaire avec quelques hôtels de luxe. Il n’y a pas de grands centres urbains dans la région.

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According to an AFP press report, an increase in activity at Nevados de Chillan volcano prompted officials to raise the level of alert to Orange, ahead of a possible eruption. The volcanic complex, which comprises 17 craters, is located some 550 km south of Santiago in the Bio Bio region of the Chilean Andes.

Since 2015, the alert level has remained at Yellow – the second of four levels – but since December 2017, several ash eruptions have suggested increased activity, prompting officials to raise the alert to Orange, before lowering it again to Yellow.

On April 6th, 2018, experts from SERNAGEOMIN visited the volcano and saw a huge column of white smoke rising from one of the craters. They also detected an unusual flow of lava in the crater which could spill over at any time.

Given the likelihood of a major explosive, eruptive event, the decision was taken to raise again the alert level to Orange. The situation is monitored from the volcanic observatory in Temuco.

Between 1861 and 2003, Nevados de Chillan erupted around 10 times, with varying magnitudes on the Volcanic Explosivity Index. Several ski resorts dot the slopes of Chillan, a popular tourist destination which boasts a clutch of luxury hotels. There are no major urban centres in the area.

 

 Vue panoramique du complexe volcanique du Nevados de Chillan (Crédit photo: Wikipedia)

Le risque sismique n’intéresse pas le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine

En lisant Le Populaire du Centre ce dimanche 8 avril 2018, on apprend que le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine a « rejeté à deux reprises un projet innovant dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles ». L’ONG Les Pompiers de l’Urgence Internationale (PUI) – basée à Limoges – a besoin de 500 000 euros pour équiper un véhicule d’un simulateur de séismes. Selon Philippe Besson, président des PUI, cette innovation, unique en Europe, permettrait d’aller au plus près des populations pour mener des opérations de sensibilisation dans les zones à risques.

Il semble que les autorités en charge de la région Nouvelle-Aquitaine aient la mémoire courte et oublient un peu vite que plusieurs régions de France sont exposées au risque sismique. Il y a quelques mois, le Bureau central sismologique français a publié une liste des séismes les plus significatifs, de magnitude supérieure à M 5, enregistrés en France métropolitaine depuis 1900 :

– Séisme de Lambesc (Bouches-du-Rhône) en 1909. D’une magnitude M 6,2 sur l’échelle de Richter, il a causé la mort de 46 personnes et 250 ont été blessées.

– Séisme d’Arette (Pyrénées-Atlantiques) en 1967. Aucune victime directe n’est à déplorer, mais l’événement de  magnitude M 5,1, a causé d’énormes dégâts matériels et il a fallu plusieurs années pour tout reconstruire.

– Séisme d’Annecy (Haute-Savoie) en 1996. Malgré une magnitude de M 5,2, le séisme n’a fait aucune victime, bien qu’il ait eu lieu pendant la nuit du 14 juillet..

– Perpignan (Pyrénées-Orientales) en 1996. Séisme de magnitude M 5,6. Aucune victime. Quelques dégâts matériels.

– Sud-est de Bonifacio (Corse) en 2000. Localisé à une quinzaine de kilomètres à l’est des côtes de la Sardaigne et à une cinquantaine des côtes corses, ce séisme de magnitude M 5,3 n’a pas provoqué de dégâts.

– Hennebont (Bretage) en 2002. L’activité sismique est relativement faible dans cette région, mais elle reste constante. C’est pourquoi le séisme de magnitude M 5,4 reste un événement rare, mais non négligeable.

– Rambervillers (Vosges) en 2003.  Près de 40 départements ainsi que des secteurs de la Suisse et de l’Allemagne ont ressenti la secousse de magnitude M 5,4. Le séisme a causé de gros dégâts matériels mais aucun à la centrale nucléaire de Fessenheim, pourtant proche de l’épicentre…

– Roulans (Doubs) en 2004. Bien que ressenti dans un rayon de 300 kilomètres, ce séisme de magnitude M 5,1n’a fait aucun blessé mais a causé de nombreux dégâts matériels avec des fissurations de façades

– Barcelonette (Alpes-de-Haute-Provence) en 2014. Magnitude de M 5,3. Plusieurs départements ont subi de violentes vibrations : de la Savoie au Var, en passant par le Rhône, l’Isère, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes. Il n’a fait aucune victime.

Ces différents événements montrent la nécessité d’informer les populations, en particulier dans les régions les plus menacées par les séismes. Les simulateurs fixes connaissent un gros succès. Il serait fort dommage que la Région Nouvelle-Aquitaine n’accède pas à la demande des PUI. Ne pas oublier que c’est après une catastrophe que l’on exprime des regrets.

A noter que les Japonais sont en avance sur la France. Ils possèdent des camions avec des simulateurs à leur bord. Il est vrai que le pays est particulièrement exposé au risque sismique.

Si les séismes vous intéressent, je vous conseille fortement de visiter le site AZURSEISME géré par mon ami André Laurenti: https://www.azurseisme.com/

Signal produit par le séisme de M 4,9 en Méditerranée le 7 juillet 2011, à environ 107 km à l’ouest d’Ajaccio et à 175 km au sud-sud-est de Cavalaire dans le Var. (Source: Azurséisme)

Nouvelle étude sur le panache mantellique de Yellowstone // New study on the Yellowstone mantle plume

Au cours des dernières années, plusieurs études ont été réalisées sur le panache mantellique qui alimente le super volcan de Yellowstone. Elles ont révélé que la source du panache est beaucoup plus à l’ouest que prévu. De nouvelles recherches publiées dans la dernière édition de Nature Geoscience révèlent que des scientifiques de l’Université du Texas à Austin ont cartographié la trajectoire précise suivie par ce panache magmatique depuis la surface de la Terre jusqu’à son origine dans le manteau inférieur. L’étude révèle que la source de chaleur qui alimente Yellowstone est un panache de forme cylindrique, de 345 kilomètres de large, qui trouve son origine à 2900 kilomètres de profondeur, à la verticale de la partie nord de la Péninsule de Basse Californie. Cela confirme ce que pensent depuis longtemps les géophysiciens et explique pourquoi le super volcan avec ses geysers, ses sources thermales, ses mares de boue et ses fumerolles est situé dans le nord-ouest du Wyoming.
Jusqu’à présent, les chercheurs avaient réussi à localiser le panache mantellique qui alimente le point chaud de Yellowstone jusqu’à environ 960 kilomètres de profondeur. La dernière étude s’appuie sur les techniques tomographiques existantes qui permettent de cartographier comment les ondes sismiques « S » traversent le manteau terrestre. Par exemple, ces ondes ralentissent lorsque elles rencontrent un point chaud, comme un panache magmatique.
Les chercheurs ont analysé les données de 71 séismes de magnitude 5 ou plus enregistrés dans le monde entier entre 2005 et 2012. Ces séismes font partie d’un ensemble de données fournies par le programme « USAArray » qui regroupe un réseau de 400 sismomètres à travers les États-Unis continentaux. Avant la création de l’USAArray, personne n’avait installé une telle densité de sismomètres sur une zone aussi vaste. Ce réseau a révolutionné notre compréhension de la Terre, du moins sur le continent nord-américain.
L’hypothèse de départ était que le panache mantellique de Yellowstone était probablement une structure plutôt verticale. En fait, les chercheurs ont trouvé que le panache était plus incliné que prévu, jusqu’à la frontière entre le Mexique et la Californie. A son point de départ, à la limite noyau-manteau, on estime que le panache a une température d’environ 590 à 815 degrés Celsius supérieure à celle du manteau environnant. Au fur et à mesure qu’il s’élève vers la surface, sa température s’abaisse et n’est plus que de 400 degrés Celsius supérieure à celle du manteau au moment où il se trouve à 1 000 kilomètres sous la surface de la Terre. Il contient alors de la roche à haute température, mais pas de matière en fusion ou liquide.
Source: Gillette News Record.

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In recent years, several studies have been made about the mantle plume that feeds the Yellowstone super volcano. They revealed that the source of the plume was much farther west than expected. In a recent research published in the latest edition of Nature Geoscience, University of Texas at Austin scientists have mapped the precise route of this magma plume from the Earth’s surface all the way to its outer core. It reveals that the source of heat slowly swelling the Yellowstone Plateau is a 345-kilometre-wide cylindrical plume that originates 2,900 kilometres beneath the northern reaches of Baja California. The finding confirms geophysicists’ long time suspicions and explains why the super volcano with its geysers, hot springs, mud pots and fumaroles is located in northwest Wyoming.

Until now, researchers had been able to trace the magma plume feeding the Yellowstone hotspot down to only about 960 kilometres underground. The latest study relied on existing tomography techniques, mapping how seismic “S” waves from earthquakes pass through Earth’s mantle. When the waves reach a hotspot, like a magma plume, they slow down.

The researchers analysed data from 71 M 5 or larger earthquakes that were recorded all around the world between 2005 and 2012. Those quakes were part of the “USAArray” dataset which sweeps a network of 400 seismometers across the continental United States. Before the USAArray was set up, nobody had ever put so many seismometers with such a density over such a large an area. It revolutionized our understanding of the Earth, at least in the North American continent.

The original hypothesis was that the Yellowstone mantle plume would be a rather vertical structure. Actually, the researchers found it was tilted more than they expected, going as far as the Mexico-California border. Where it originates, at the core-mantle boundary, the plume is estimated to be about 590 to 815 degrees Celsius warmer than the surrounding mantle. The structure is pulled to the surface by its buoyancy, and as it rises it loses its temperature, running only 400 degrees warmer than the mantle by the time it’s 1,000 kilometres away from the Earth’s surface. Its content is hot rock, not molten or liquid material.

Source: Gillette News Record.

Imperial Geyser à Yellowstone (Photo: C. Grandpey)