Sabancaya (Pérou)

   Selon l’agence Reuters, plusieurs centaines de séismes ont été enregistrées autour du Sabancaya. Des grondements et des panaches de cendre atteignant une centaine de mètres de hauteur ont mis les autorités en alerte pour une éventuelle évacuation de la région.

536 secousses (M 4,5 à M 4,7) ont été enregistrées le 22 et 23 février et la sismicité continue à l’heure actuelle. Des milliers de gens vivent dans les vallées autour du volcan. Certains sont déjà partis car l’activité sismique a endommagé leurs habitations.

Le volcan émet des panaches de cendre de manière intermittente depuis le 15 janvier. L’activité sismique actuelle ressemble à celle qui a précédé une éruption en 1986.

Le Sabancaya se dresse à une centaine de kilomètres de la ville d’Arequipa qui a récemment été frappée par de fortes pluies accompagnées d’inondations.

Vous pourrez lire l’histoire éruptive récente du Sabancaya et la découverte d’une momie inca sur son voisin, le Mont Ampato, dans mon livre « Killer Volcanoes » (voir colonne de gauche de ce blog). .

 

   According to the Reuters press agency, hundreds of earthquakes have recently shaken the earth around the Sabancaya volcano and the rumbling, along with plumes of smoke spewing up to 1oo metres high, have put officials on alert to evacuate the area.

536 quakes (M 4.5 to 4.7) , at the rate of about 20 an hour, were recorded on February 22nd and 23rd and seismicity is going on. Thousands of people live in the valleys surrounding the volcano. Some have already started to leave the region because the unusual seismic activity has damaged their homes.

The volcano has been releasing huge smoke trails intermittently since January 15th and the current seismic activity is similar to that which accompanied an eruption in 1986.

Sabancaya is about 100 km from Arequipa which was recently hit by heavy rains and flooding.

Sakura-jima (Japon)

   Le Sakurajima reste bien actif et la situation n’a guère changé depuis cette photo prise depuis l’ISS en janvier 2013. Il y a plusieurs cratères au sommet du volcan. Au nord, le Kita-dake a connu sa dernière éruption il y a environ 5000 ans alors que le Minami-dake et le cratère Showa au sud sont le site de fréquentes éruptions depuis le 8ème siècle au moins. Le panache de cendre visible sur cette image et qui s’étire vers le SE  provient du Minami ou du Showa.

Le cliché montre bien la proximité des zones urbaines (on distingue parfaitement Aira, Kagoshima, Kanoya, Kirishima et Miyakonojo). Le Volcanic Ash Advisory Center (VAAC) de Tokyo publie régulièrement des alertes à la cendre quand des éruptions se produisent. Une alerte avait été diffusée moins d’une heure avant que l’équipage de l’ISS prenne cette photo que vous verrez en meilleure résolution en cliquant sur ce lien :

http://www.nasa.gov/mission_pages/station/multimedia/gallery/iss034e027139.html

L’activité actuelle reste la même que celle décrite dans mes notes précédentes. En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez voir une séquence éruptive enregistrée par les webcams le 24 février. Vous remarquerez dans les images de droite les structures mises en place par les Japonais pour ralentir et canaliser les coulées et dépôts pyroclastiques.

http://www.youtube.com/watch?v=1zjQPyyiN1c&feature=player_detailpage

Le Sakura-jima fait partie des volcans évoqués dans mon dernier livre « Killer Volcanoes – Eruptions meurtrières des temps modernes » (voir colonne de gauche de ce blog)

 

   Sakurajima is still quite active. The situation has not much changed since this photograph taken in January from the International Space Station. There are several eruption craters near the summit. Kita-dake to the north last erupted approximately 5,000 years ago, while Minami-dake and Showa crater to the south have been the site of frequent eruptions since at least the 8th century. The ash plume visible near the volcano summit and extending to the southeast may have originated from either Minami-dake or Showa craters.

The image highlights the proximity of several large urban areas (Aira, Kagoshima, Kanoya, Kirishima, and Miyakonojo are readily visible) to Sakurajima. The Tokyo Volcanic Ash Advisory Center (VAAC) issues advisories when eruptions occur. An advisory on the activity captured in this image was issued less than one hour before the crew member took the photograph.

You’ll get a higher resolution image by clicking on this link:

http://www.nasa.gov/mission_pages/station/multimedia/gallery/iss034e027139.html

Current activity is similar to the one described in my previous notes. If you click on the link below, you will see an eruptive episode recorded by the webcams on February 24th. You can notice in the right-hand images the structures set up by the Japanese to slow down and canalise pyroclastic flows and deposits.

http://www.youtube.com/watch?v=1zjQPyyiN1c&feature=player_detailpage

 

Sakurajima-2

(Avec l’aimable autorisation de la NASA)

 

Karkar (Papouasie-Nouvelle-Guinée / Papua-New-Guinea)

   D’après le VAAC de Darwin, une violente éruption  s’est produite sur le Karkar le 25 février. Le panache de cendre a atteint une altitude de 9 km. La couleur de l’alerte aérienne est tout d’abord passée au Rouge avant d’être abaissée au Jaune le 26 février. Karkar est une île de 25 km sur 19 km, en grande partie recouverte de forêts, à 64 km au nord de Madang. Elle possède deux caldeiras sommitales.

 

   According to the Darwin VAAC, a powerful eruption occurred at Karkar volcano on February 25th. Ash reached 9 km a.s.l. The aviation code was first raised to Red then lowered to Yellow on February 26th. Karkar is a 19 x 25 km wide, forest-covered island, 64 km north of Madang. It is truncated by two nested summit calderas.

Herculanum et Pompéi exposés à Londres // Herculaneum and Pompeii exhibited in London

On peut lire dans le Guardian du dimanche 24 février 2013 un très intéressant article à propos de l’exposition de vestiges d’Herculanum et Pompéi au British Museum de Londres en mars prochain.

http://www.guardian.co.uk/science/2013/feb/24/british-museum-pompeii-herculaneum

Pour le conservateur du célèbre musée, l’exposition ne doit pas donner une impression de mort, mais au contraire de vie, en évoquant celle de populations qui, en l’an 79 de notre ère, ont brutalement été anéanties sous les tonnes de matériaux déversés pendant l’éruption du Vésuve. Beaucoup d’objets exposés proviennent du fantastique Musée de Naples.

Le but de l’événement londonien est aussi de redorer le blason des sites italiens qui ont été fortement critiqués ces temps derniers à cause du manque d’entretien qui a entraîné la dégradation de plusieurs édifices. L’ancien directeur de l’Ecole Britannique d’Archéologie de Rome parle d’une « deuxième mort » en constatant l’effondrement de certains bâtiments à Pompéi. L’Union Européenne a débloqué ce mois-ci une somme de 105 millions d’euros pour permettre des travaux de restauration. Encore faudra-t-il que cet argent ne se perde pas dans la bureaucratie et la corruption napolitaines !

La situation est particulièrement inquiétante à Herculanum où les bâtiments restaurés restent inaccessibles au public, faute de personnel de surveillance. Quand la bureaucratie s’en mêle, les situations peuvent devenir ubuesques. Ainsi, à Herculanum, les librairies ont fermé leurs portes pour une querelle relative à leur gestion et le seul café du site a fermé à son tour pour une simple histoire de distributeur de bouteilles d’eau.

Même si le but de l’exposition est de montrer à quoi ressemblait à vie en l’an 79, la mort ne pourra être absente. Les visiteurs pourront, par exemple, voir un petit berceau en partie carbonisé retrouvé à Herculanum. Quand il a été extrait de la couche de cendre, les archéologues ont trouvé à l’intérieur une petite couverture en laine et de minuscules os.

Lorsque les premières fouilles ont été effectuées à Herculanum, on a pensé que les habitants avaient eu le temps de fuir en sentant le sol trembler et en voyant le ciel virer au noir. Malheureusement, le vent a tourné pendant la nuit du 25 août et le nuage de cendre s’est abattu en faisant déferler, tel un raz-de-marée, un torrent de boue et de roches sur le versant du volcan.

Quand les archéologues ont retrouvé l’emplacement du littoral avant la catastrophe (il se trouve actuellement à 800 mètres à l’intérieur des terres), il était jonché de cadavres. Il en reste probablement des centaines, voire des milliers. Alors que les fouilles ont été relativement aisées à Pompéi, celles d’Herculanum ont à peine été entamées. Le site est enfoui sous une couche de boue durcie qui atteint jusqu’à 25 mètres d’épaisseur.

Parmi les vestiges exposés, les visiteurs pourront découvrir du mobilier, des fragments de la vie quotidienne, des poteries, des bijoux, des jouets, etc. A Herculanum, ces objets se trouvent dans un musée construit dans les années 1970 et qui n’a jamais ouvert ses portes.

En conclusion de l’article, le Guardian fait remarquer que le plus grand danger pour Herculanum et Pompéi reste certainement le Vésuve qui représente toujours une menace pour la région. Contrairement à l’époque romaine, cette partie de la Campanie possède une très forte densité de population et, comme le faisait remarquer récemment un groupe de scientifiques dans la revue Nature, quelque 700 000 personnes sont aujourd’hui sous la menace du volcan.

Le Vésuve est l’un des « Killer Volcanoes » de mon dernier ouvrage (voir colonne de gauche de ce blog).

Pompei-blog-5

Herbes folles parmi  les ruines de Pompéi  (Photo:  C. Grandpey)