Menace d’une répétition du séisme de Tohoku au Japon ? // Threat of a repeat of the Tohoku earthquake in Japan?

L’être humain a un grave défaut : il a tendance à oublier. Pourtant certains événements du passé doivent rester présents dans notre esprit. Ainsi, personne ne devrait oublier le très puissant séisme de Tohoku qui a secoué le Japon le 11 mars 2011 et déclenché un tsunami ravageur.

Le 11 mars 2025 marquait le 14ème anniversaire de ces événements qui ont fait près de 16 000 morts et 2 526 disparus. La catastrophe a été déclenchée par un méga-séisme de magnitude M9,0 qui a généré un tsunami de près de 15 mètres de haut, provoquant la catastrophe nucléaire de Fukushima, le deuxième accident nucléaire le plus grave au monde après celui de Tchernobyl en 1986. Le séisme de Tohoku est le quatrième plus puissant jamais enregistré au monde ; c’est aussi le plus puissant à frapper le Japon depuis l’avènement de la sismologie moderne. Le séisme a été ressenti jusqu’au Kamchatka, à Taïwan et en Chine.
Des chercheurs des universités de Tohoku et d’Hokkaido et de l’Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres (JAMSTEC) ont publié les résultats d’une étude sur cinq ans de la fosse de Chishima (Chishima Trench), au large d’Hokkaido.

Les résultats de cette étude indiquent que l’accumulation de contraintes due aux mouvements des plaques tectoniques pourrait entraîner un méga-séisme dans un avenir proche. Grâce à des stations GPS installées en 2019 au fond de la mer, l’équipe scientifique a observé que, dans un phénomène de subduction, la plaque Pacifique glisse sous la plaque d’Okhotsk à un rythme d’environ 8 centimètres par an. Une station installée sur la plaque continentale confirme ce mouvement. Cela montre que les plaques sont verrouillées et que la tension monte.

Ces observations font écho à des schémas réalisés avant le séisme qui a secoué la région au 17ème siècle. Les scientifiques craignent une répétition d’un tel scénario.
Alors que le gouvernement estime entre 7 et 40 % la probabilité d’un séisme de magnitude M8,8 ou plus d’ici 30 ans, les chercheurs préviennent qu’une libération soudaine de cette tension entre les plaques tectoniques pourrait déclencher une catastrophe de magnitude M9,0, susceptible de déclencher des tsunamis et de menacer des dizaines de milliers de vies le long des côtes d’Hokkaido.
L’équipe scientifique prévoit de mener des recherches plus approfondies sur un autre site au large d’Hokkaido afin de recueillir des données supplémentaires.
Source : The Japan Times.

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Human beings have a serious flaw: they tend to forget. Yet, some past eventsshould remain fresh in our minds. For example, no one should forget the powerful Tohoku earthquake that shook Japan on March 11th, 2011, triggering a devastating tsunami.

March 11th, 2025 marked the 14th anniversary of these events which claimed nearly 16 000 lives and left 2 526 people missing. The disaster was triggered by an M9.0 mega-quake that generated a nearly 15-meter-high tsunami, causing the Fukushima nuclear disaster, the world’s second-worst nuclear accident after Chernobyl in 1986. It was the fourth most powerful earthquake ever recorded in the world and the strongest to strike Japan since the advent of modern seismology. The quake was felt as far away as Kamchatka,Taiwan; and China.

Researchers from Tohoku and Hokkaido universities and the Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology (JAMSTEC) have released the results of their five-year study of the Chishima Trench off Hokkaido.

The results indicate that strain accumulation due to plate movements could lead to a mega-quake in the near future. Using seabed GPS stations installed in 2019, the team observed that the Pacific Plate is sliding toward the Okhotsk Plate at roughly 8 centimeters per year, while a station on the continental plate mirrors this movement. This suggests the plates are locked and building tension.

This echoes patterns seen before the 17th-century quake believed to have rocked the region, raising concerns of a repeat event.

With the government estimating a 7% to 40% chance of an M8.8 or higher quake within 30 years, researchers warn that a sudden release of this strain could trigger an M9.0 disaster, potentially unleashing tsunamis and threatening tens of thousands of lives along Hokkaido’s coast.

The scientific team plans to conduct further research at another location off Hokkaido to collect additional data.

Source : The Japan Times.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

En Islande, l’éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar a pris fin le 8 ou le 9 décembre 2024. Elle avait commencé le 20 novembre 2024 et a duré 18 jours. Le soulèvement du sol a repris dans le secteur de Svartsengi, annonçant une probable éruption dans plusieurs semaines.
Source : Met Office.

Crédit photo : Iceland Monitor

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Toujours en Islande, selon le Met Office, l’inflation et la sismicité semblent indiquer une importante arrivée de magma sous le Bárðarbunga.
Le Met Office indique qu’il y a des signes d’inflation sur le volcan depuis la fin de l’éruption dans l’Holuhraun en février 2015. En 2022, la vitesse de l’inflation a légèrement ralenti mais a repris par la suite. Les changements ne sont pas significatifs, mais l’inflation se poursuit depuis dix ans.
Un séisme de magnitude M5,1 a frappé le Bárðarbunga le 8 décembre 2024 dans la soirée. Il s’agit de la quatrième secousse de magnitude M5,0 ou plus cette année.
La sismicité et l’inflation tendent donc à montrer qu’il y a une arrivée de magma depuis la fin de la dernière éruption.
Après la dernière éruption du Bárðarbunga, la caldeira s’est affaissée de 65 à 70 mètres, mais le Met Office ne dispose pas de mesures indiquant si la caldeira a recommencé à se soulever.
Au cours des dernières semaines, le Met Office islandais a commis quelques erreurs dans ses prévisions éruptives sur la péninsule de Reykjanes. Il est préférable d’attendre et voir si une activité éruptive est susceptible de démarrer sur le Bárðarbunga dans les prochains jours ou les prochaines semaines.

Image de l’éruption de 2014 dans l’Holuhraun (Crédit photo: Protection Civile)

Affaissement de la caldeira après la dernière éruption (Crédit photo: Garde côtière)

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Comme je l’ai indiqué au moment de l’événement, une puissante éruption d’une durée de 7 minutes a eu lieu sur le Kanlaon (Philippines) à 15h03 (heure locale) le 9 décembre 2024, avec un très volumineux panache de cendres qui s’est élevé à environ 6,7 km au-dessus du niveau de la mer, et des coulées pyroclastiques. Le niveau d’alerte a été relevé de 2 à 3. Les autorités philippines ont ordonné l’évacuation d’urgence de 87 000 personnes vivant dans un rayon de 6 km autour du sommet du volcan. En milieu de semaine, le PHIVOLCS signalait encore des séquences d’émissions de cendres durant plusieurs dizaines de minutes.
L’Institut a averti qu’une exposition prolongée aux cendres et au SO2, en particulier dans les localités proches des zones d’accumulation, peut irriter les yeux, la gorge et les voies respiratoires. Les personnes particulièrement sensibles sont celles souffrant d’asthme, de maladies pulmonaires, de problèmes cardiaques, les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants. Il est conseillé aux habitants des zones concernées de limiter leur exposition en évitant les activités de plein air. Il est également conseillé d’utiliser des masques N95 pour sortir et de boire beaucoup d’eau pour soulager l’irritation de la gorge.

Source : PHIVOLCS.

Crédit photo : PHIVOLCS

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Toujours aux Philippines, l’activité éruptive se poursuit sur le Taal. Les émissions de vapeur et de cendres montent entre 300 mètres et 1,2 km au-dessus du cratère. On enregistre des périodes de tremor volcanique. Un séisme d’origine volcanique a été enregistré le 8 décembre 2024. Les émissions de SO2 atteignent en moyenne 1 207 à 3 964 tonnes par jour. Le niveau d’alerte reste à 1 (sur une échelle de 0 à 5) ; le PHIVOLCS rappelle au public que l’ensemble de Taal Volcano Island est une zone de danger permanent (PDZ).
Source : PHIVOLCS.

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En Indonésie, le niveau d’alerte reste à 2 pour le Dempo et à 3 pour l’Ibu. Il est également maintenu à 2 pour le Dukono mais pour ce volcan la zone d’exclusion a été étendue à 4 km du cratère Malupang Warirang.
Le niveau d’alerte est maintenu à 4 (le maximum) pour le Lewotobi. Le 6 décembre 2024, la zone d’exclusion a été modifiée, interdisant l’entrée dans un rayon de 6 km du sommet du Laki-laki et de 7 km dans un demi-cercle dans le sens inverse des aiguilles d’une montre du NE au SO.
Source : PVMBG.

Vue du Lewotobi (Crédit photo: GVN)

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L’activité éruptive continue sur le Stromboli (Sicile). Les images de la webcam montrent une activité strombolienne dans quatre bouches de la zone N, dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco et dans trois bouches de la zone C-S (centre-sud). Les bouches de la zone N produisent des explosions d’intensité faible à moyenne à un rythme de 9 à 13 événements par heure, avec des projections de lapilli et de bombes à moins de 150 m de hauteur. Les explosions des bouches de la zone C-S éjectent des matériaux à plus de 250 m de hauteur à un rythme de 3 à 8 événements par heure. Des épisodes de spattering intenses dans la zone N ont provoqué un débordement de lave le 4 décembre 2024 et la formation d’une coulée de lave qui est descendue dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco. Elle est restée active pendant environ deux heures.
Source : INGV.

Source: INGV

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Une nouvelle éruption a été observée sur le volcan sous-marin Home Reef (îles Tonga centrales) grâce à des images satellite acquises le 7 décembre 2024. C’est la deuxième activité éruptive sur ce volcan cette année. Les images satellite Sentinel-2 ont montré une forte anomalie thermique, correspondant à des coulées de lave récentes sur les versants nord et ouest du volcan. L’éruption a généré un panache de cendres qui s’est étiré sur 8 km.

Le volcan se trouve sur l’arc volcanique de Tofua, une zone de subduction caractérisée par une croûte océanique de moins de 15 km d’épaisseur.

Source : Tonga Services.

 

Home Reef le 7 décembre 2024 (Source : satellite-2 Copernicus)

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Le nombre de séismes peu profonds, d’origine volcanique, a augmenté sous le cratère Furudake de Kuchinoerabujima (Arc volcanique Ryukyu / Japon) avec 30 événements les 5 et 6 décembre 2024. Aucun changement n’a été observé dans les zones géothermales. Les émissions de SO2 sont faibles et fluctuent entre 30 et 60 tonnes par jour. Aucune déformation du sol n’a été détectée depuis novembre 2023. Le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 5) le 6 décembre 2024 et le public est invité à faire preuve de prudence dans un rayon de 1 km des cratères Shindake et Furudake et dans un rayon de 2 km sur le flanc ouest du cratère Shindake.
Source : JMA.

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Une image satellite du 7 décembre 2024 a montré que l’activité persiste sur le Nyamuragira (RDC). Une anomalie thermique est visible dans le cratère sommital. La zone la plus intense se situe juste au NE de la partie centrale du cratère.
Source : Copernicus.

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity in the world:

In Iceland, the eruption at the Sundhnúkagígar crater row ended on 8 or 9 December 2024. It had started on 20 November 2024 and lasted 18 days. Ground uplift has resumed in the Svartsengi area, indicating a probable eruption in several weeks.
Source: Met Office.

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Still in Iceland, according to the Met Office, inflation and seismicity sems to indicate active magma inflow into Bárðarbunga.

The Met Office says there have been clear signs of inflation at the volcano since the Holuhraun eruption ended in February 2015. In 2022, the speed of inflation slowed slightly but has begun to increase again. The changes have not been significant, but the inflation has been ongoing for ten years.

An M 5.1 earthquake struck Bárðarbunga on December 8th, 2024 in the evening. This is the fourth M5.0 or above earthquake this year.

Both seismicity and inflation tend to show that there has been magma inflow since the last eruption ended.

After the last eruption of Bárðarbunga, the caldera sank by about 65-70 meters, but the Met Office does not have measurements that show whether the caldera has started to rise again.

In the past weeks, the Icelandic Met Office made some errors in its eruptive prediction. We just need to wait and see if some eruptive activity may start at Bárðarbunga in the next days or weeks.

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As I put it when the event occurred, a powerful explosive eruption lasting 7 minutes took place at Kanlaon (Philippines) at 15:03 (local time) on December 9th, 2024, producing a massive ash plume that rose to about 6.7 km above sea level and pyroclastic flows. The Alert Level was raised from 2 to 3. Philippine authorities ordered the urgent evacuation of 87 000 people living in a 6 km radius from the summit of the volcano.

By mid-week, PHIVOLCS still reported instances of ash emissions lasting several tens of minutes.

It warned that prolonged exposure to ash and SO2, especially for communities near accumulation zones, can irritate the eyes, throat, and respiratory tract. Those particularly sensitive include individuals with asthma, lung disease, heart conditions, the elderly, pregnant women, and children. Residents in affected areas are advised to limit their exposure by avoiding outdoor activities. It is also advised to use an N95 facemask if going outside and drink plenty of water to alleviate throat irritation.

Source : PHIVOLCS.

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Still in the Philippines, eruptive activity continues at Taal. Daily emissions rise 0.3-1.2 km above the crater. There are periods of volcanic tremor. A volcanic earthquake was recorded on 8 December 2024. SO2 emissions average 1,207-3,964 tonnes per day. The Alert Level remains at 1 (on a scale of 0-5); PHIVOLCS reminds the public that the entire Taal Volcano Island is a Permanent Danger Zone (PDZ).

Source : PHIVOLCS.

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In Indonesia, the alert level remains at 2 for Dempo and at 3 for Ibu. It is also kept at 2 for Dukono but for this volcano the exclusion zone was increased to 4 km from the Malupang Warirang Crater.

The alert level is kept at 4 (the maximum) for Lewotobi. On 6 December 2024, the exclusion zone was modified, prohibiting entry within a radius of 6 km from the center of Laki-laki and 7 km in a semicircle counterclockwise from the NE to the SW.

Source : PVMBG.

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Eruptive activity continues at Stromboli (Sicily). Webcam images show Strombolian activity at four vents in Area N within the upper part of the Sciara del Fuoco and at three vents in Area C-S (South-Central Crater) on the crater terrace. The vents in Area N produce low-to-medium intensity explosions at a rate of 9-13 events per hour, ejecting lapilli and bombs less than 150 m above the vents. Explosions at the vents in Area C-S eject material more than 250 m above the vent at a rate of 3-8 events per hour. Intense spattering at Area N triggered a lava overflow on 4 December 2024 and the formation of a lava flow that descended the upper part of the Sciara del Fuoco and was active for about two hours.

Source : INGV.

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A new eruption was observed at Home Reef submarine volcano (central Tonga islands) through satellite imagery acquired on December 7th, 2024. This was the second eruptive activity at this volcano this year. Sentinel-2 satellite images showed a strong thermal anomaly, indicating fresh lava flows along the northern and western slopes of the volcano. The eruption produced an ash plume extending over 8 km.

The volcano is located along the Tofua Volcanic Arc, a subduction zone characterized by oceanic crust less than 15 km thick.

Source : Tonga Services.

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The number of shallow volcanic earthquakes increased beneath Kuchinoerabujima’s Furudake Crater (Ryukyu Volcanic Arc / Japan) with 30 earthquakes recorded during 5-6 December 2024. No changes were observed to geothermal areas. SO2 emissions were low, fluctuating between 30 and 60 tons per day, and no ground deformation has been detected since November 2023. The Alert Level was raised to 2 (on a scale of 1-5) on 6 December 2024 and the public was asked to be cautious within a 1 km radius of the Shindake and Furudake craters and within 2 km on the W flank of Shindake Crater.

Source : JMA.

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A 7 December 2024 satellite image showed continuing activity at Nyamuragira (DRC). A thermal anomaly can be seen in the summit crater. The most intense area lies just NE of the central part of the crater.

Source : Copernicus.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Le risque sismique dans le nord-ouest des États-Unis // The seismic hazard in northwestern United States

On le sait depuis plusieurs années, le nord-ouest des États-Unis est sous la menace d’un puissant séisme dont la source se trouverait quelque part le long de la zone de subduction de Cascadia. J’ai publié plusieurs notes à ce sujet en février 2012 et août 2018.

Avec la chaîne des Cascades et des volcans comme le mont Baker, le mont Rainier ou le mont Saint Helens, le nord-ouest des États-Unis est exposé à des éruptions majeures. Il est également exposé à de puissants séismes en raison de la tectonique de la région.
À environ 160 kilomètres au large de la côte Pacifique du nord-ouest des États-Unis, à grande profondeur sous le plancher océanique, deux plaques tectoniques accumulent des tensions et une énergie qui pourrait se libérer brutalement. Dans la zone de subduction de Cascadia, la plaque océanique Juan de Fuca plonge sous la plaque nord-américaine, mais la bordure de la plaque est verrouillée. Au fur et à mesure que la plaque continue de pousser contre ce bord bloqué, la tension ne cesse de s’accumuler.

Source: USGS

Tout est très calme pour le moment, sans sismicité significative. Les scientifiques craignent que si la tension accumulée ne se libère pas par le biais de séismes de faible intensité, la zone de subduction de Cascadia soit la source d’un méga séisme d’une magnitude pouvant atteindre M 9,0. Un sismologue a déclaré : « Ce sera la pire catastrophe naturelle que notre pays ait jamais connue ; c’est pourquoi certains l’appellent le « Big One ». En moyenne, la zone de subduction de Cascadia produit un puissant séisme tous les 200 à 500 ans. Le plus récent a eu lieu en 1700.
De mémoire d’homme, l’événement le plus proche du Big One s’est produit au Japon en 2011. Le séisme de Tohoku, d’une magnitude M 9,0, avait sa source dans une zone de subduction. Il a généré un tsunami qui a atteint 40 mètres de haut et a envahi plus de 1 920 kilomètres de côtes. Le séisme et le tsunami ont tué environ 18 500 personnes. Pendant des années après l’événement de Tohoku, des répliques ont secoué le Japon, avec un séisme de M 7,1 en 2021, qui a causé de nouveaux dégâts. De la même façon, dans le nord-ouest du Pacifique, les répliques pourraient continuer pendant des mois, voire des années, après le Big One.
S’agissant des conséquences d’un méga séisme dans cette région des États-Unis, les scientifiques ont découvert que dans les jours qui suivraient l’événement, une grande partie de l’ouest de l’Oregon et de l’État de Washington pourrait être privée d’électricité, d’Internet, de service de téléphonie cellulaire ou d’eau potable. Dans certaines zones, il faudrait probablement plus de deux semaines avant que les secours arrivent, car les glissements de terrain, les effondrements de ponts et d’autres dégâts causés aux routes pourraient rendre les déplacements impossibles. L’Oregon et l’État de Washington recommandent à la population d’avoir suffisamment de nourriture, d’eau et de médicaments à portée de main pour tenir au moins deux semaines.
Pour faire face à une telle situation, des « lignes de vie » devraient être identifiées à travers les montagnes, autrement dit des moyens d’acheminer des fournitures essentielles vers la côte.
La rénovation des vieux bâtiments est également cruciale, car beaucoup ne sont pas conçus pour résister aux méga séismes.
Contrairement aux États-Unis, le Japon connaît depuis des siècles le risque de puissants séismes et de tsunamis. C’est l’une des nations les mieux préparées à ce genre d’événements. Et pourtant, en 2011, la rupture de la zone de subduction a été dévastatrice. Les services d’urgence aux États-Unis ont passé des décennies à se préparer à un séisme majeur. Malgré cela, ils sont forcés de reconnaître que la région n’est pas prête à affronter un tel événement.
Il semble que l’urgence, pour sauver des vies en cas de méga séisme, consiste à insister sur la prévention, en mettant en place un système qui envoie des alertes précoces sur les téléphones, ce qui est déjà le cas pour de nombreux séismes, mais n’est pas une garantie à 100%. Plus tôt l’alerte téléphonique retentit, plus les gens ont le temps de se protéger. La prochaine étape consistera à poser des câbles équipés de capteurs sismiques sur le fond de l’océan, le long de la ligne de faille.
En attendant, les chercheurs travaillent à cartographier la structure de la faille. Leur dernière étude a peut-être révélé un point positif : la zone de subduction de Cascadia pourrait se rompre par segments accompagnés de séismes de faible intensité, plutôt que d’un seul coup avec un méga séisme. Cependant, il est impossible de dire quel scénario se produira. Nous ne savons toujours pas prévoir les séismes.
Adapté d’un article de Business Insider publié dans Yahoo News.

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With the Cascade Range and volcanoes like Mount Baker, Mount Rainier or Mount St Helens, Northwestern United States is exposed to major eruptions. It is also exposed to major earthquakes, due to the tectonics of the region.

About 160 kilometers offshore from the Pacific Northwest, deep beneath the seafloor, two tectonic plates are building tension that could erupt at any moment. In the Cascadia subduction zone, the Juan de Fuca oceanic plate is sliding beneath the North American plate, but its edge is stuck. As the plate keeps pushing against its locked-up edge, stress builds. Everything is very quiet at the moment, with no significant seismicity. Scientists fear that without releasing tension through smaller earthquakes, the Cascadia subduction zone is more likely to erupt in megaquake with a magnitude of about M 9.0. Said one seismologist : « It will be the worst natural disaster our country has ever seen, That’s why some call it the « Big One. » On average, the Cascadia subduction zone produces an immense earthquake every 200 to 500 years. The most recent one was in 1700.

The closest thing in human memory to the Big One occurred in Japan in 2011. That magnitude M 9.0 event, the Tohoku earthquake, also came from a subduction zone. It generated a tsunami that reached 40 meters high, inundated over 1,920kilomryrts of coastline. Together, the quake and tsunami killed an estimated 18,500 people. For years after the Tohoku event, aftershocks rippled across Japan, adding to the damage, including an M 7.1 earthquake in 2021. Likewise, in the Pacific Northwest, aftershocks could continue for months, maybe even years, following the Big One.

As far as the consequences of a megaquake in the Pacific Northwest are concerned, scientists have found that in the days following the event, much of western Oregon and Washington may be without electricity, internet, cell service, or drinking water.

In certain areas, it could be more than two weeks before help arrives because landslides, bridge collapses, and other damage to roads could make travel impossible. Both Oregon and Washington advise that all residents have enough food, water, and medicine on hand to last at least two weeks.

In order to face such a situation, « lifelines » should be identified through the mountains, ways to transport critical supplies to the coast.

Retrofitting old buildings is also crucial since many are not megaquake-resilient.

Unlike the U.S., Japan has known about its risk of giant earthquakes and tsunamis for centuries. It’s one of the most prepared nations on Earth. And still, the 2011 subduction-zone rupture was devastating. Emergency services in the U.S have spent decades preparing for a major earthquake. Still, they say the region is not ready.

It seems that an immediate strategy to save lives in case of a megaquake is to insist on prevention, through the building out of a system that sends early warnings to phones, which already happens for many earthquakes but isn’t a guarantee.

The sooner the phone warning blares, the more time people have to protect themselves The next frontier for that is laying cables with seismic instruments on the seafloor along the fault line.

In the meantime, researchers are working to map the fault’s structure. Their latest study may have uncovered some good news: The Cascadia subduction zone could rupture in segments or smaller earthquakes rather than all at once as one giant event. However, which scenario will actually happen remains unclear. We are not able yet to predict earthquakes.

Adapted from an article in Business Insider and published in Yahoo News.

Pas de neige sur le Mont Fuji (Japon) ! // No snow on Mount Fuji (Japan) !

Voici un nouvel exemple de l’accélération du réchauffement climatique sur Terre. Il n’y a pas de neige en ce moment sur le Mont Fuji au Japon. Le sommet du volcan commence habituellement à se couvrir de neige le 2 octobre en moyenne. En 2023, la première neige a été détectée le 5 octobre.
Toutefois, en raison du temps chaud, aucune chute de neige n’a encore été observée cette année sur la plus haute montagne du Japon. Il s’agit de la date la plus tardive depuis le début des données comparatives en 1894. L’été au Japon cette année a été le plus chaud jamais enregistré et a égalé le niveau observé en 2023.
Le mont Fuji (3 776 mètres) est recouvert de neige pendant la majeure partie de l’année. Pendant la saison touristique de juillet à septembre, plus de 220 000 visiteurs gravissent ses pentes, beaucoup pendant la nuit pour voir le lever du soleil depuis le sommet. Cependant, il y a eu moins de candidats à l’ascension du mont Fuji cette année car les autorités japonaises ont instauré un droit d’entrée et un quota quotidien de fréquentation pour lutter contre le tourisme de masse.
La dernière éruption du mont Fuji remonte à environ 300 ans.
Source : The Japan Times.

Vue du mont Fuji par Hokusai

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Here is another example of the acceleration of global warming on Earth. There is no snow at the moment on Japan’s Mount Fuji. The volcano’s snowcap begins forming on October 2nd on average. In 2023, snow was first detected on October 5th.

Because of warm weather, this year no snowfall has yet been observed on Japan’s highest mountain. That marks the latest date since comparative data became available in 1894. Japan’s summer this year was the joint hottest on record,equalling the level seen in 2023.

Mount Fuji is covered in snow for most of the year, but during the July-September hiking season, more than 220,000 visitors climb its slopes, many through the night to see the sunrise from the 3,776-metre summit. However, fewer climbers tackled Mount Fuji this year after Japanese authorities introduced an entry fee and a daily cap on numbers to fight overtourism.

Mount Fuji last erupted around 300 years ago.

Source : The Japan Times.