Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) : Nouvelle éruption ! // New eruption !

 9 heures (heure métropole) : Mes antennes réunionnaises m’indiquent depuis quelques jours que l’on observe une hausse de la sismicité sur le Piton de la Fournaise et qu’une éruption est probablement en préparation. Ces informations sont confirmées par la Préfecture qui indique ce dimanche 11 août qu’une crise sismique a commencé en début de matinée. Cette crise sismique s’accompagne de déformation rapide. Ceci indique que le magma est en train de quitter le réservoir magmatique et se propage vers la surface.

Dans ces conditions, le préfet de La Réunion a décidé de mettre en œuvre la phase d’alerte 1.

En conséquence, l’accès du public à la partie haute de l’Enclos Fouqué est interdit.

Pour rappel, la Fournaise est entrée en éruption le 29 juillet dernier. Mais cette crise n’avait duré que quelques heures.

Si le volcan entre en éruption dans la journée, le spectacle risque d’être gâché par la météo. La zone est en effet complètement bouchée par une épaisse brume. Impossible de distinguer quoi que ce soit, sur place ou via les webcams de l’observatoire. Et cela ne devrait pas s’arranger dans les heures à venir. Météo France prévoit une dégradation des conditions au fil de la journée.

Source : JIR, OVPF.

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18 heures (heure métropole): Comme cela était prévisible, une éruption a débuté sur le Piton de la Fournaise dans le secteur des Grandes pentes, dans la partie SE du volcan, côté Ste Rose, comme le laissait entendre l’activité sismique. Toutefois, en raison des mauvaises conditions météo, il est impossible de voir ce qui se passe. La présence du tremor laisse supposer que des gaz magmatiques et probablement de la lave ont percé la surface, mais on n’en sait pas plus pour le moment.
Source: JIR, OVPF.

Avec la visibilité nulle, on a vraiment l’impression d’assister à une éruption les yeux bandés. On se rend compte de la limite des informations données par les instruments. La sismicité est forte, le tremor est apparu, mais on se sait pas trop ce qui se passe sur le terrain. Il est probable que la lave a fait son apparition en surface, mais on n’en a aucune preuve! La météo n’est pas bonne pour les prochaines heures. Si l’événement est aussi bref que fin juillet, il se pourrait que l’éruption passe totalement inaperçue. Je serais pourtant surpris que les « fous du volcan » réunionnais ne réussissent pas à observer quelque chose…

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 9 am (Paris time): My Reunion antennas tell methat  for a few days that therehas been an increase in seismicity on Piton de la Fournaise and that an eruption is probably about to take place. This information is confirmed by the Prefecture which indicates this Sunday, August 11th, 2019 that a seismic crisis began in the early morning. This seismic crisis is accompanied by rapid deformation. This indicates that magma is leaving the reservoir and is ascending to the surface.
Under these conditions, the Prefecture has decided to implement the alert phase 1.
As a result, public access to the upper part of the Enclos Fouqué is prohibited.
As a reminder, the volcano erupted on July 29th, but this crisis lasted only a few hours.
If the volcano erupts during the day, the show may be ruined by the weather. The area is indeed completely blocked by a thick fog. It is impossible to distinguish anything, on the spot or via the observatory’s webcams. And that should not improve in the next hours. Météo France predicts a deterioration of weather conditions throughout the day.
Source: JIR, OVPF.

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18:00 (Paris time): Asould be predicted, an eruption has started on Piton de la Fournaise in the area of th Grandes Pentes, in the southeastern part of the volcano, as was suggested by the seismic activity. However, because of the poor weather conditions, it is impossible to know what is happening. The presence of the tremor suggests that magmatic gases and probably lave have pierced the surface, but we don’t know anything else for the moment.
Source: JIR, OVPF

Photos: C. Grandpey

Le rapport du GIEC et la situation en Alaska ! // The IPCC report and the situation in Alaska !

Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met l’accent sur les effets de l’agriculture et de la sylviculture sur la dégradation des sols et leur forte influence sur le  réchauffement climatique. On remarquera que ce même rapport se garde bien de parler de la pollution des industries, des transports, ou du secteur pétrolier. Il est plus facile de demander à la population qu’aux lobbies de faire des efforts ! S’agissant de la déforestation, la France n’est pas vraiment concernée car nos forêts sont relativement bien gérées. La déforestation affecte surtout des régions du monde comme l’Amazonie ou l’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète qui émet plus de gaz à effet de serre que les États-Unis!

Les écologistes français se sont bien sûr engouffrés dans la brèche offerte par le GIEC en proposant des solutions qui n’ont pas grand-chose à voir avec les causes du réchauffement climatique. Inciter la population à manger moins de viande pour contrer le réchauffement climatique est à mes yeux une vaste rigolade. La cause du problème se trouve ailleurs ! Alors que les médias commentaient le rapport du GIEC – des commentaires qui ne mèneront nulle part, car nos dirigeants ne prendront jamais les mesures nécessaires – une autre situation était au moins aussi préoccupante.

Au cours des dernières semaines, l’Alaska a enregistré les niveaux de glace de mer les plus bas jamais observés, avec des températures record et des incendies de forêt qui ont dévasté plusieurs parties de cet Etat. Certaines zones de mer sont totalement libres de glace. Cela n’a jamais eu lieu aussi tôt dans l’année et aura des conséquences sur le climat arctique et sur la Terre dans son ensemble.
D’après le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), centre national de données sur la neige et la glace, le mois d’août 2019 connaît les niveaux de glace de mer arctique les plus bas de tous les temps. La meilleure preuve de cette situation catastrophique se trouve probablement à Point Barrow, le point le plus septentrional de l’Alaska. À Point Barrow, il faut aller à 480 ou 560 kilomètres des côtes pour trouver de la glace de mer en ce moment Historiquement, à cette période de l’année, il devrait y avoir de la glace près ou le long de la côte de l’Alaska, et non à des centaines de kilomètres de distance.
Selon le NSIDC, la glace de mer est un indicateur d’autres problèmes climatiques. L’atmosphère se réchauffe. Les océans se réchauffent. La glace de mer est victime de ces deux phénomènes à la fois.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, la fonte de la glace de mer dans les mers arctiques ne joue aucun rôle dans la montée des océans. La glace qui est à l’origine de l’élévation du niveau de la mer -la glace continentale – est largement présente au Groenland. En revanche, la glace de mer de l’Alaska exerce une influence sur la température de la planète avec l’albédo qui, en renvoyant une partie de l’énergie solaire dans l’espace, contribue à abaisser la température. Sans albédo, la température s’élève car la mer absorbe l’énergie solaire

Le changement climatique que l’on observe actuellement rend l’Arctique particulièrement vulnérable. La région se réchauffe de plus en plus vite. Au cours des deux dernières décennies, elle s’est réchauffée environ deux fois plus vite que le reste de la planète dans son ensemble.
Les Alaskiens, en particulier les populations autochtones, ont leur mode de vie profondément modifié par la fonte de la glace de mer, surtout les communautés qui en dépendent pour la chasse. La chasse au morse a été problématique en 2019 ; il y a eu très peu de jours où la glace était suffisamment robuste pour que les communautés autochtones puissent s’y installer pendant les mois d’hiver et de printemps.

Alors que les Alaskiens sont les plus touchés par la fonte de la glace, le reste du monde en ressentira également les effets. Avec l’absence de glace qui entraîne une hausse des températures, le pergélisol des régions arctiques est en train de fondre, ce qui ajoute du dioxyde de carbone dans l’atmosphérique et contribue au réchauffement climatique.
Les scientifiques pensent que nous avons atteint un point de non retour dans la région, sauf si nous réussissons à inverser les émissions de gaz à effet de serre. La partie est loin d’être gagnée !
Source: Time.

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In its latest report, the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) focuses on the effects of agriculture and forestry on soil degradation and their strong influence on global warming. It should be noted that this same report is careful not to talk about the pollution of factories, transport, or the oil industry. It is easier to ask people than lobbies to make efforts! Regarding deforestation, France is not really concerned because our forests are relatively well managed. Deforestation mainly affects parts of the world such as the Amazon or Indonesia, the world’s largest producer of palm oil that emits more greenhouse gases than the United States!

French ecologists have of course engulfed in the gap offered by the IPCC by proposing solutions that have little to do with the causes of global warming. Encouraging the population to eat less meat to counter global warming is, to my mind, a huge joke. The cause of the problem lies elsewhere! While the media were commenting the GIEC report – comments that will lead to nowhere as our political leaders will never take the necessary measures – another situation was at least as preoccupying.

Alaska has seen the lowest levels of sea ice ever this summer as record temperatures and wildfires hit the region with some areas completely ice free, an event which has never occurred so early in the year and has ramifications for the arctic climate and the Earth as a whole.

Compared to all other recorded years of research, August 2019 has the lowest levels of arctic sea ice ever, according to the National Snow and Ice Data Center (NSIDC). The best evidence of this situation lies probably at Point Barrow, Alaska’s northernmost point. At Point Barrow, there is no sea ice within 480 to 560 kilometres at the moment. Historically, at this time of year there should still be some ice close to or along the coast of Alaska, not hundreds of kilometres away.

According to NSIDC, sea ice is an indicator of other climate issues. The atmosphere is warming. The oceans are warming. The sea ice is getting hit by both sides of climate change.

While most people think of melting ice in the context of sea levels, the loss of sea ice actually plays no role in the rising water. The ice that causes rising sea levels – frozen freshwater land ice – is largely present in Greenland. Instead, Alaska’s sea ice affects the Earth’s temperature. It is crucial for the ‘albedo’ by reflecting some of the solar energy back to space, thus lowering the temperature. With no albedo, the sea absorbs the solar energy and temperatures increase.

The climate change we are currently observing is making the Arctic especially vulnerable. The Arctic is warming up very strongly, a phenomenon called Arctic amplification. Over the past couple of decades, the Arctic has been warming up at roughly twice the rate as the globe as a whole.

Alaskans, especially the indigenous populations, have been impacted by the melting ice and have seen their way of life altered by the changing environment, particularly communities who rely on the sea ice for hunting. Walrus has been a big problem in 2019 and there have been very few days when the ice was sturdy enough for indigenous communities to even get onto it during the winter and spring.

While Alaskans are the most dramatically affected by the melting ice, the rest of the world will also feel some impacts. As melting ice leads to increased temperatures, there is a potential for the permafrost in Arctic regions to melt, adding to atmospheric carbon dioxide..

Glaciologists think we have reached a point of no return in the region unless we can reverse greenhouse gas emissions.

Source: Time.

La glace de mer s’éloigne de plus en plus des côtes de l’Alaska (Photo: C. Grandpey)

A l’ombre de la Montagne Pelée (Martinique)

J’aurai le plaisir de présenter prochainement deux conférences à la Martinique :

  • le 14 août 2019 à 15h45 à la Maison des Volcans de Morne-Rouge: Volcans de subduction – La Chaîne des Cascades.

  • Le 16 août 2019 à 18h30 au CDST de St Pierre: Points chauds, méga volcans et Yellowstone.

Le Mont St Helens et le Parc de Yellowstone seront au menu de ces deux conférences (Photos: C. Grandpey)