Dans une note publiée le 20 août 2019, j’indiquais qu’une nouvelle éruption sous-marine avait eu lieu près de Fonualei Island dans l’archipel des Tonga le 7 août 2019, avec de grands nuages d’abord observés à l’horizon. Le 15 août, un catamaran qui faisait route vers les Fidji s’est trouvé nez à nez avec un banc de pierre ponce qui recouvrait complètement la surface de l’océan. Cette immense masse de ponce d’environ 150 kilomètres carrés, si grande qu’elle a été repérée par les satellites, se dirige maintenant vers l’Australie, avec à son bord toute une variété d’organismes marins, notamment des coraux, qui pourraient aider à restaurer la Grande Barrière de Corail.
Les bernacles, les coraux, les crabes et les escargots font partie des organismes qui se trouveront sur le banc de ponce lorsqu’il abordera le littoral australien dans moins d’un an. Il s’agit d’un mécanisme naturel permettant à des espèces de coloniser, de proliférer et de se développer dans un nouvel environnement.
Le plus grand récif corallien au monde, qui abrite une grande variété de vie marine, est menacé par le changement climatique depuis plusieurs années. La hausse des températures a créé un effet de blanchissement des coraux qui entraîne la perte de couleur des invertébrés marins et leur mort.
Selon une étude publiée en avril 2019, les jeunes coraux présents dans la Barrière longue de 2200 km ont diminué de 89% en raison du blanchissement à grande échelle en 2016 et 2017. Avec la probabilité d’un plus grand nombre d’événements de blanchissement provoqués par la hausse de la température de la mer, les scientifiques sont sceptiques quant à la réapparition des coraux. Les récifs coralliens jouent un rôle clé dans les écosystèmes marins en fournissant un habitat aux poissons et en assurant une protection contre les tempêtes et les phénomènes météorologiques extrêmes.
La présence d’un banc de ponce dans la région n’est pas une nouveauté. Comme je l’ai écrit précédemment, une étendue de ponce identique a été observée en 2006 quand une éruption sous-marine, également dans le secteur des Tonga, a permis à plus de 80 espèces de trouver refuge sur la pierre ponce à la dérive. Le phénomène s’est reproduit en 2012 quand un volcan jusqu’alors inactif dans le Pacifique est entré en éruption pendant deux jours.
Source: Time.
———————————————-
In a post released on August 20th, 2019, I indicated that a new underwater eruption took place near Fonualei Island in the Tonga archipelago on August 7th, 2019, with large clouds first observed on the horizon. On August 15th, a catamaran en route to Fiji encountered a pumice raft completely covering the ocean surface. This giant mass of floating pumice, around 150 square kilometres, so large it’s being tracked via satellite, is making its way to Australia, and with it a range of marine organisms including corals that could help restore the threatened Great Barrier Reef.
Barnacles, corals, crabs and snails are among the organisms that will be carried on the pumice raft when it washes up along Australia’s coastline in less than a year. It is a natural mechanism for species to colonize, restock and grow in a new environment.
The world’s largest coral reef, home to a variety of marine life, has come under the threat as a result of climate change in recent years. Warming temperatures have created a coral bleaching effect that causes the marine invertebrates to lose their color and eventually die.
According to a study published in April, baby coral in the 2,200-kilometre-long reef have declined by 89% due to mass bleaching in 2016 and 2017. Given the likelihood of more bleaching events as sea temperatures continue to increase, scientists are skeptical of recovery. Coral reefs play a key role in marine ecosystems, providing a habitat for fish and serving as protection against storms and extreme weather events.
The “raft” phenomenon is not new. As I put it before, a giant floating island of pumice was similarly created in 2006 when an underwater eruption, also in Tonga, led to upwards of 80 different species of marine life finding a home on the drifting rock, and again in 2012 when a previously dormant volcano in the Pacific erupted over two days.
Source: Time.
Banc de ponce dans la région des Tonga en septembre 2001 (Source: NASA)