Alaska: L’Observatoire Volcanologique ne peut pas fonctionner correctement // AVO cannot work properly

drapeau francaisQuand je donne des nouvelles des volcans de l’Alaska, je me réfère toujours à l’Alaska Volcano Observatory (AVO) qui s’appuie sur un réseau d’instruments pour surveiller 32 volcans à travers le 49ème Etat de l’Union. Ces jours-ci, on peut lire sur le site de l’Observatoire : «Perte d’informations de surveillance essentielles des volcans en Alaska.»
En effet, des années de réductions budgétaires de la part du gouvernement fédéral ont entraîné l’arrêt complet des instruments de mesure sur cinq volcans. Sur les 200 appareils installés sur les volcans alaskiens, à peine la moitié fonctionnent normalement, même si la situation devrait s’améliorer sur certains d’entre eux une fois que la neige aura fondu sur les panneaux solaires qui les alimentent.
L’Aniakchak est l’un des cinq volcans sans surveillance sismique. Sa dernière colère en 1931 est considérée comme la deuxième plus grande éruption dans l’histoire de l’Alaska moderne. Le suivi de son activité n’est plus possible depuis la fin du mois de Janvier.
Fourpeaked, dans le Parc National du Katmai, à 320 km au sud-ouest d’Anchorage, est tombé en panne ce mois-ci.
L’équipement de surveillance installé sur trois autres volcans – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – a cessé de fonctionner il y a plusieurs années.
D’autres volcans connaissent des pannes partielles de leur équipement.
Victime du manque de financement, l’AVO a privilégié le suivi des cinq volcans les plus dangereux de l’État, près d’Anchorage ou dans les îles Aléoutiennes : Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan et Makushin.
L’industrie aéronautique en Alaska est très consciente des problèmes potentiels que peuvent poser les volcans. Comme je l’ai écrit dans une note précédente, l’éruption du Redoubt en 1989 a failli provoquer une catastrophe aérienne. Le volcan est également entré en éruption en 2009, entraînant des perturbations dans le trafic aérien pendant des semaines. Il n’est pas surprenant que toutes les compagnies aériennes surveillent de près les problèmes financiers de l’Observatoire.
On estime qu’une remise en état rapide du réseau de surveillance coûterait entre 2 et 2,5 millions de dollars supplémentaires par an. Avec 400 000 dollars supplémentaires, il faudrait plusieurs années avant que le système de surveillance soit remis à niveau.
Toutefois, le site web de l’AVO laisse à ses visiteurs un message rassurant :
« Nous continuons de surveiller tous les volcans de l’Alaska à l’aide des satellites et des données infrasoniques locales, et certains volcans en temps réel avec le GPS et les webcams. Bien que nous ne puissions pas prévoir les éruptions avec ces seules données, nous pouvons les détecter dans un délai de plusieurs dizaines de minutes à quelques heures dans certains cas. Cependant, la mauvaise météo, fréquente dans le Pacifique Nord, peut être un obstacle à la détection des éruptions importantes en utilisant ces sources de données alternatives ».

Sources : AVO & Anchorage Daily News.

———————————————-

drapeau anglaisWhen giving news about Alaskan volcanoes, I always refer to the Alaska Volcano Observatory (AVO) which relies on a network of instruments to monitor 32 volcanoes around the state. These days, one can read on the Observatory’s website: « Loss of critical volcano monitoring information in Alaska. »

Years of federal funding cuts have caused ground instruments at five different volcanoes to fail completely. Of the 200 pieces of monitoring equipment stationed on Alaskan volcanoes, about half are working on any given day, though some are expected to return to functioning once snow melts off the solar panels that power them.

One of the five volcanoes without seismic monitoring is Aniakchak, which last erupted in 1931 in what’s considered the second largest eruption in modern Alaska history. It lost monitoring capacity at the end of January.

Fourpeaked volcano, in the Katmai National Preserve about 320 km southwest of Anchorage, dropped offline this month.

Monitoring equipment on three volcanoes – Wrangell, Little Sitkin, Semisopochnoi – failed in prior years.

Other volcanoes are experiencing partial failures of equipment.

Given funding shortfalls, AVO has prioritized monitoring for the state’s five most dangerous volcanoes near Anchorage or in the Aleutian Islands: Spurr, Redoubt, Augustine, Akutan and Makushin.

Alaska’s aviation industry is all too aware of the potential problems volcanoes can pose. As I put it in a previous note, the eruption at Mount Redoubt in 1989 nearly caused a major air disaster. The volcano erupted again in 2009, disrupting air travel for weeks. It is not surprising all air companies should be watching the Observatory’s funding situation closely.

It is estimated that bringing Alaska’s volcano monitoring network back on line quickly would take from 2 to 2.5 million dollars extra funding a year. With 400,000 dollars additional spending a year, it would take several years before monitoring comes back.

However, the Alaska Volcano Observatory’s website leaves users with a reassuring message:

« We continue to monitor all Alaskan volcanoes with satellite and regional infrasound data and some with real-time GPS and webcams. Although we cannot forecast eruptions with these data, we may detect eruptions with a delay of tens of minutes to hours in some cases. However poor weather, common in the North Pacific, can also prohibit detection of significant eruptions using these alternate data sources. »

Sources: AVO & Anchorage Daily News.

Wrangell-blog

Le Wrangell:  Un volcan sans surveillance  (Photo:  C.  Grandpey)

 

 

Poas (Costa Rica)

drapeau francaisLe Poas a connu une éruption phréatique aujourd’hui vers midi (heure locale).  De tels événements se produisent de temps à autre sur le volcan. Tant que des randonneurs ne se trouvent pas à proximité, l’explosion n’est pas particulièrement dangereuse. Une webcam de l’Observatoire a enregistré le spectacle.

http://www.nydailynews.com/news/world/poas-volcano-erupts-central-costa-rica-article-1.1701326

———————————————-

drapeau anglaisPoas went through a phreatic eruption today at about noon (local time). Similar events occur from time to time on the volcano. As long as visitors are not close by, there is no real danger. An Observatory webcam recorded images of the explosion.

http://www.nydailynews.com/news/world/poas-volcano-erupts-central-costa-rica-article-1.1701326

L’Indonésie est-elle prête à affronter une catastrophe volcanique? // Is Indonesia ready to face a volcanic disaster?

drapeau francaisAlors que l’Indonésie doit faire face aux conséquences des deux éruptions du Sinabung et du Kelud, les experts scientifiques se demandent si le pays est bien équipé pour affronter les menaces que représentent tous les volcans de l’archipel.
Au moins 24 personnes ont été tuées au cours des deux dernières éruptions. 17 personnes sont mortes lorsque le Sinabung s’est manifesté et l’éruption du Kelud a fait 7 victimes supplémentaires. Plus de 130 000 personnes ont été déplacées à la suite des deux catastrophes.
Chaque province indonésienne possède sa propre agence de gestion des catastrophes, mais les niveaux varient. Dans l’est de Java, où se dresse le Kelud, le niveau de gestion des risques est acceptable. Beaucoup de vies ont été sauvées au cours des dernières éruptions, en sachant que la zone située autour du volcan est habitée par des centaines de milliers de personnes.
Dans le cas du Sinabung, la plupart des gens ne connaissaient pas le comportement du volcan qui était resté en sommeil pendant des siècles.
L’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) a travaillé avec les organismes locaux et les ONG sur des programmes visant à préparer les populations à de tels événements. Il s’agit notamment d’identifier les menaces, former des responsables locaux et effectuer des simulations et des exercices, tout en établissant une cartographie des risques et une quantification des populations susceptibles d’être touchées.
Cependant, les gouvernements locaux ne consacrent qu’une petite partie de leurs budgets à la gestion des catastrophes, bien que les choses aient tendance à s’améliorer.
Les récentes éruptions peuvent être considérés comme des événements mineurs. L’Agence nationale de gestion des catastrophes se demande comment le pays réagirait si une éruption majeure comme celle du Krakatau en 1883 avait eu lieu aujourd’hui. Comme l’a déclaré un responsable : « Le plus grand aéroport du pays serait paralysé. Si l’éruption devait durer des mois, l’économie serait réduite à néant. L’Indonésie doit encourager la modélisation scientifique, y compris les simulations, pour estimer les pertes et les coûts humains dans le cas d’une éruption majeure comme celle du Krakatau ».
Les systèmes de surveillance sont corrects, avec des capteurs installés sur la plupart des volcans du pays, mais les autorités doivent inclure ces données de surveillance dans leurs programmes d’évaluation des risques, y compris les scénarios d’éruptions, et mettre sur pied des plans de reconstruction.
Selon la BNPB, au moins 197 personnes ont été tuées pendant les dernières catastrophes qui ont pris la forme d’inondations, glissements de terrain, éruptions volcaniques à travers tout le pays depuis Janvier 2014.

Source : The Jakarta Globe.

La plupart de mes sources sur ce qui se passe en Indonésie proviennent de journaux locaux ou nationaux. Il faut être prudent avec le contenu de ces articles car ces médias cautionnent souvent la politique du gouvernement.
Voici un lien vers un article (en anglais) qui donne une vision différente de l’aide fournie aux populations après l’éruption du mont Kelud :
http://dissidentvoice.org/2014/02/kelud-volcano-tears-washing-ash-away/

Voici quelques extraits :
L’une des victimes de l’éruption du Kelud raconte : « Je suis tombée malade avant l’éruption du Kelud. L’éruption était énorme et spectaculaire. Ensuite, rien ne s’est passé pendant deux nuits, rien en termes d’opérations de sauvetage ou d’aide substantielle du gouvernement ou de l’armée. La cendre était partout ; le toit et même les murs de ma maison ont été endommagés. Et toujours rien, presque rien du gouvernement ! Il n’y avait pas d’ambulances et de camions militaires. Regardez autour de ce village – il n’y a rien ici « .
Voici une autre partie du texte :
« Plusieurs antennes médicales mises en place par l’armée indonésienne juste en face du complexe de gouvernement à Wates (une ville près de Kediri et à une vingtaine de kilomètres de Sugihwaras) sont propres et, selon les normes locales, bien équipées. Le seul problème semble être qu’elles sont vides. Pas totalement vides, bien sûr. Sur les lits, il y a plusieurs médecins civils et militaires en train de dormir. D’autres sont inoccupés et discutent. En voyant mes deux appareils photo professionnels, certains font tout juste l’effort de se lever, mais cela semble être trop pénible ; ils se remettent vite sur le dos et couvrent leurs visages avec leurs bérets.
Les bottes des médecins militaires sont impeccables. Il est évident qu’ils n’ont pas marché dans la cendre, le sable ou la poussière au cours de la journée.
Derrière les tentes, on peut voir des dizaines de gros camions militaires sans personne à bord. Des centaines de véhicules – camions, motos et 4 × 4 d’intervention – sont dispersés autour de la zone.
Non loin de ces tentes médicales, un groupe de sauveteurs erre sans but précis. Ces gens portent des blousons jaunes. Des masques à gaz sont placés soigneusement sur leurs visages. Il va sans dire que les masques ne sont guère utiles ici car les fortes pluies ont emporté cendre et sable dans cette partie de la régence de Kediri il y a plusieurs heures « .
Plus loin dans l’article, on peut lire à propos de la visite du président indonésien dans les camps :
« Presque tous les réfugiés sont rentrés chez eux … pour réparer les toits et pour nourrir les animaux. Mais quand SBY (le Président) a annoncé son arrivée, les militaires ont commencé le ramassage et à les ramener vers les camps à l’aide de camions. Le gouvernement local a également insisté pour que les réfugiés retournent dans ces abris, afin de créer une atmosphère montrant qu’il y a des gens, beaucoup de gens, auxquels ont est venu en aide … Les élections sont proches et le gouvernement est loin d’être populaire. C’est une publicité gratuite pour ceux qui sont au pouvoir ici, et à Jakarta « .

 —————————————————

drapeau anglaisAs Indonesia deals with the aftermath of the two eruptions of Mt Sinabung and Mt Kelud , experts question whether the country is well-equipped to face the threats from all the volcanoes that dot the archipelago.

At least 24 people have been killed in the two eruptions. 17 people died when Mount Sinabung erupted and Mount Kelud killed 7 more. More than 130,000 people were displaced as a result of the two disasters.

Each Indonesian province has its own disaster management agency and but levels of preparedness vary. In East Java, where Mount Kelud is, the level of preparedness is good. Many lives were saved in the latest eruptions even though the area around the volcano is inhabited by hundreds of thousands of people.

In the case of Sinabung, most people were unfamiliar with the habits of the volcano which had been dormant for hundreds of years.

The National Disaster Mitigation Agency (BNPB) has worked with local agencies and NGOs on preparedness programs at community level. These include identifying threats, providing training to local officials and conducting simulations and drills, risk mapping and quantifying populations likely to be affected.

However, local governments only spend tiny portions of their budgets on disaster management, but things are improving.

The recent eruptions can be considered as small-scale events. The National Disaster Mitigation Agency wonders how the country would react if a major eruption like that of Krakatau in 1883 occurred today. Said one official: “The country’s biggest airport would be paralyzed. If the eruption were to last for months, the economy would shut down. Indonesia needs to boost scientific modelling, including simulations, to estimate casualties and human costs in the event of a major eruption such as Krakatau”.

Monitoring systems are adequate, with sensor equipment installed at volcanoes nationwide, but authorities needed to actually use this monitoring data in their risk and hazard assessment programs, including eruption scenarios, and in formulating reconstruction plans.

According to the BNPB, at least 197 people have been killed in disasters, including flooding, landslides, and volcanic eruptions nationwide since January 2014.

Source: The Jakarta Globe.

Most of my sources about what happens in Indonesia are the local or national newspapers. One needs to be careful when dealing with these articles as these media are often approving the government’s policy.

Here is a link to an article (in English) that gives a different view of the help provided to the populations after the eruption of Mt Kelud:

http://dissidentvoice.org/2014/02/kelud-volcano-tears-washing-ash-away/

Here are some excerpts, with the testimonies of some victims of the eruption :

“I got sick before Mount Kelud exploded. The eruption was enormous, and it was spectacular. Then, nothing happened for two nights; nothing in terms of rescue operations or some substantial help from the government or the military (TNI). Ash was everywhere, the roof and even the walls of my house got damaged. And still nothing, almost nothing from the government! There were no ambulances and no military trucks. Look around this village – there is nothing here.”

Here is another part of the text:

“Several mobile medical tents set up by the Indonesian military (TNI) right in front of the government complex in Wates (a town near the city of Kediri and some 20 kilometers from Sugihwaras), are clean and by local standards, well equipped. The only problem appears to be that they are empty. Not totally empty, of course. On the cots, there are several TNI medics and doctors, sleeping. Others are aimlessly chatting. Seeing my two professional cameras, some make a feeble attempt to get up, but that appears to be too taxing, and they soon fall back onto their backs, and cover their faces with berets.

The boots of the military medics are shining. It is obvious that they had not encountered any ash, sand, or dust, in the course of the day.

Behind the tents, dozens of heavy military trucks stand in absolute idleness. Hundreds of vehicles: trucks, motorbikes and rescue 4×4’s are scattered around the area.

Not far from those medical tents, a group of rescue workers hang around aimlessly. People are wearing yellow windbreakers. Gasmasks are firmly placed over their faces. It goes without saying that there is not much need for gasmasks here, as heavy rain washed away most of the ash and sand from this part of Kediri Regency, several hours ago.”

Further down in the article, about the Indonesian President’s visit to the camps:

“Almost all the refugees went home… to fix their roofs, and to feed their animals. But when SBY announced his arrival, the military began collecting them, bringing them back, using trucks. The local government also put pressure on the refugees to return back to these shelters, to create an atmosphere that people, many people, are being helped here…Elections are nearing and the government is far from popular. This is all free advertisement for those in power here, and in Jakarta.”

Kelud: Après les retombées de cendre, voici les lahars // Kelud: After the ashfall, here come the lahars

drapeau francaisAprès les retombées de cendre du Kelud, ce sont des pluies torrentielles qui s’abattent en ce moment sur la région qui menacent de remobiliser cette cendre et de donner naissance à des lahars destructeurs. Des coulées de boue ont déjà emporté deux maisons et deux ponts dans le village de Padansari, sans toutefois faire de victimes. Sept autres villages se sont retrouvés isolés par des lahars.

S’agissant des dégâts causés par la cendre et les lahars, les chiffres officiels font état de plus de 3200 habitations sérieusement endommagées et 2192 avec des dégâts moindres. Toutefois, ces statistiques devraient être revues à la hausse quand les gens encore dans les abris vont revenir chez eux et constater les dégâts subis par leurs maisons.

Source : The Jakarta Post.

 ———————————————-

drapeau anglaisAfter Mt Kelud’s ashfall, torrential rains are now threatening to sweep away the ash and trigger devastating lahars. Mudslides have already destroyed two houses and two bridges in Padansari village, without causing casualties. A lahar blocked access to seven other villages.

As far as the damage caused by the ash is concerned, the official figures report that more than 3,200 homes were severely damaged during the eruption and the mud flows that came in its wake. Another 2,192 houses were moderately damaged. However, both figures are expected to climb as people start to leave the region’s evacuation shelters and return to their homes.

Source: The Jakarta Post.