On pouvait lire sur le site Canarias7.es le 27 février un article intitulé « Retour à la terre du Ramon Margalef avec tous les secrets de El Hierro ». L’auteur indique que le navire de recherche océanographique est rentré au port après avoir terminé quatre mois de travail au large de El Hierro où il a suivi l’évolution de l’éruption du volcan sous-marin. Les scientifiques à bord du navire rapportent « des données issues de la physique, la chimie, la géophysique et la biologie des eaux ».
On peut lire aussi que le 24 octobre, deux jours seulement après son arrivée sur l’île et 14 depuis le début de l’éruption, le navire – laboratoire flottant plus important d’Europe – a repéré le principal cône volcanique, d’un diamètre de 700 mètres, d’une hauteur de 100 mètres, avec un cratère de 120 mètres de largeur. Il a pu également obtenir les premières images du processus éruptif.
Les campagnes coordonnées par l’Institut Espagnol d’Océanographie ont permis d’étudier la nature de l’eau et de conseiller les autorités quant aux mesures de sécurité à adopter vis à vis de la population.
Selon un communiqué de presse de l’Institut, le « Ramon Margalef » a recueilli «des millions de données océanographiques et des milliers d’échantillons de roches, d’eau, de plancton et autres organismes marins » pour contribuer « de manière significative » à la connaissance scientifique du volcanisme sous-marin.
Alors que l’éruption sous-marine à El Hierro semble toucher à sa fin, cet article de presse insiste avec raison sur les aspects positifs des missions effectuées par le Ramon Margalef. Pourtant, d’un point de vue scientifique, l’éruption a mis en relief bon nombre de lacunes en matière de prévision et de prévention, ce qui a d’ailleurs donné naissance à des relations conflictuelles au sein de la communauté scientifique espagnole. En particulier, l’interprétation de la sismicité a été source de désaccords ; certains scientifiques affirmaient que l’éruption se maintiendrait au sud de La Restinga alors que d’autres envisageaient sa migration vers le centre de l’île. On a reproché aux autorités d’avoir autorisé la population évacuée à revenir chez elle alors que la sismicité redevenait plus intense. Les pronostics sont allés bon train pour savoir si une île allait sortir de la mer ou non…
Certes, les volcanologues espagnols ont pataugé mais il ne faudrait pas leur jeter la pierre. Je ne suis pas certain que leurs homologues français, italiens ou autres auraient mieux réussi à interpréter l’éruption sous-marine. Comme le laisse entendre le titre de l’article, El Hierro a gardé ses secrets !